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Education nationale : « cachez ces spécificités que je ne saurais voir ! »

L’Éducation nationale n’est pas une administration comme les autres dans la mesure où elle exerce une fonction très particulière : elle est chargée de l’instruction publique, c’est-à-dire qu’à travers la mission de transmission des connaissances elle doit contribuer à permettre une égalité des chances entre tous les jeunes Français. Même Napoléon Bonaparte avait compris qu’il était des missions qui devaient donner lieu à des organisations administratives spécifiques et de fait, ne pas être placées sous l’autorité des préfets qui par ailleurs, exercent le rôle de représentant de l’État dans un département. C’est ainsi que l’Armée, la Justice mais aussi l’Éducation relevaient d’une administration spécifique dès l’Empire.

Une grande dame…

La fonction rectorale est une création napoléonienne de 1809 et les pourtours des circonscriptions territoriales appelées académies furent les mêmes que pour les ressorts des Cours d’Appel. Il était alors évident que les militaires, les enseignants et les magistrats devaient être administrés de manière singulière en raison des spécificités inhérentes aux missions qu’ils exercent. Pour l’Éducation, la principale spécificité est bien entendu de nature pédagogique. L’Empereur avait donc pris soin de s’assurer que les recteurs étaient à la fois docteurs (c’est-à-dire titulaires d’un doctorat, le plus haut grade universitaire) et familiers des questions pédagogiques. Force est de constater que l’actuel Ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, semble avoir oublié certains fondamentaux très signifiants pour notre système éducatif alors qu’il est pourtant lui-même docteur, professeur des universités (agrégé des facultés de droit), ancien recteur d’académie et ancien directeur général de l’enseignement scolaire (D.G.E.S.C.O.).

Au cours des derniers mois, plusieurs faits sont très significatifs et laissent à penser que la maxime du Ministre de l’Éducation nationale est devenue : « cachez donc ces spécificités que je ne saurais voir ! ». De quoi s’agit-il ? Il y a au moins trois faits très marquants qui obligent à s’interroger sur son action.

En premier lieu, il a accepté que soient modifiées les règles de nomination des recteurs. Alors que depuis une dizaine d’années déjà, les règles de nomination des recteurs avaient été assouplies et que 20% d’entre eux pouvaient ne pas être des universitaires, un décret daté du 3 octobre 2018 rehausse ce seuil à 40%. Cela a d’ailleurs permis opportunément de nommer à la tête de l’académie de Versailles une camarade de promotion d’Emmanuel Macron. Ceci étant, le plus grave est sans doute ailleurs, car si l’on peut accepter l’idée que certains recteurs aient un profil « non-universitaire », le fait que leur nombre puisse quasiment atteindre la moitié des recteurs en exercice est une modification substantielle de la vision que le ministre a de la fonction de recteur. Cela consiste à faire de plus en plus du recteur un simple responsable administratif et cela revient à considérer que la gestion des questions éducatives ne nécessite pas de connaissance profonde et intime de la chose pédagogique. Je n’arrive pas à me résoudre à une telle vision. D’ailleurs, c’est aussi la raison pour laquelle je continuerai à me battre pour que les directeurs de nos grands organismes de recherche soient titulaires d’un doctorat, non pas par mesure protectionniste ou corporatiste, mais parce que je reste intimement persuadé que cela donne à la fois une meilleure connaissance de ce qui se passe réellement dans l’activité de recherche et que cela assure une meilleure légitimité lorsque l’on suggère des évolutions organisationnelles, ces dernières n’étant alors pas « hors-sol » mais liées à un vécu personnel qui donnent sens à la prise de décision et à l’action.

La deuxième décision qui nie les spécificités de l’Éducation nationale, c’est la volonté de Jean-Michel Blanquer de calquer l’organisation des rectorats sur celle des nouvelles régions XXL issues de la réforme territoriale. Ainsi, là où il y avait trois recteurs de plein exercice à Reims pour la Champagne-Ardenne, à Nancy pour la Lorraine et à Strasbourg pour l’Alsace, il y a désormais un recteur de région académique à Nancy qui chapote les deux autres et surtout qui est le seul responsable du budget opérationnel « soutien », c’est-à-dire celui qui donne aux recteurs les moyens de faire fonctionner leur administration. Désormais les recteurs qui ne sont pas recteurs de régions académiques vont devoir négocier leurs moyens auprès des recteurs de région académique, cela modifie le rôle même des recteurs, on s’éloigne dangereusement du terrain et l’on crée des recteurs à deux vitesses. De toute évidence, à cette échelle, les aspects pédagogiques ne sont plus traités, l’Éducation nationale est devenue un simple poste de dépense là où au contraire, il faut la voir comme un investissement sur l’avenir. D’ailleurs, la fameuse phrase que l’on prête à Abraham Lincoln est plus que jamais d’actualité : « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez donc l’ignorance ».

Enfin, troisième décision très récente, le 24 juillet a été nommé un nouveau directeur général de l’enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale. D’habitude ce poste est occupé par quelqu’un qui a fait ses preuves comme recteur d’académie et surtout qui est reconnu comme un spécialiste des questions éducatives. Là encore, le nouveau DGESCO* nommé par Jean-Michel Blanquer est un ancien élève de l’E.N.A. qui a un profil de haut fonctionnaire type : il est avant tout un administrateur. Ce n’est évidemment pas une critique de la personne, de tels profils sont très légitimes à la tête de certaines administrations, mais lorsque Jean-Michel Blanquer nomme un tel profil à la tête de la DGESCO il signifie que cette direction est finalement une direction comme une autre. Je conteste vivement une telle vision car elle tend à banaliser la question éducative alors qu’elle est stratégique.

En tout cas, tout cela montre une chose : Jean-Michel Blanquer a perdu le cap, il n’a plus de boussole. Il s’est laissé enfermer dans une vision technocratique de l’Éducation nationale. Quel gâchis pour quelqu’un qui avait pourtant le potentiel et le parcours pour faire de l’Éducation nationale une mission stratégique pour « armer » en connaissances et en compétences les générations futures. Désormais, nous sommes face à l’« ère du vide » où la communication et la vision technocratique l’emportent sur le fond. Quel dommage !

* Directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco), Edouard Geffray, Conseiller d’Etat jusque là Directeur général des ressources humaines de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et n’étant jamais passé par l’enseignement (NDLR)

Patrick HETZEL
Professeur des Universités en Sciences de Gestion,
Ancien  Directeur général pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
Député  du Bas-Rhin

Délais de paiement interentreprises : une amende pour EDF de 1,8 million d’euros

Une sanction de 1,8 million d’euros vient d’être notifiée à l’entreprise publique EDF. Le contrôle effectué en 2017 a révélé que plus de 13 000 factures avaient été payées en retard, soit plus de 10 % des factures réglées par EDF. Cela représente un montant supérieur à 38 millions d’euros de rétention de trésorerie, qui a fait défaut à près de 3 500 fournisseurs d’EDF.

Agnès Pannier-Runacher fait le point

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, fait le point sur les contrôles réalisés en 2019 par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF-DDPP) en matière de lutte contre les retards de paiement inter-entreprises, enjeu majeur pour le bon fonctionnement de l’économie française.

Il n’y a pas que EDF

Depuis le début de l’année 2019, 964 entreprises ont fait l’objet de contrôles et 130 décisions de sanction ont été notifiées aux entreprises contrôlées, représentant un montant total d’amendes s’élevant à 8,3 millions d’euros. 89 procédures de sanction ont également été lancées, représentant un montant potentiel de 11,4 millions d’euros durant cette même période. Cette action traduit la volonté de la DGCCRF, en 2019, de cibler les grandes entreprises, privées comme publiques, dont les pratiques ont un impact financier important notamment sur les PME, ce qui se traduit par des montants d’amende plus élevés.

Le premier semestre 2019 a été notamment marqué par les premières amendes d’un montant supérieur à l’ancien plafond de 375 000 €. Plusieurs amendes d’un montant significatif ont ainsi été prononcées au cours des dernières semaines :

  • 450 000 euros à l’encontre de la société VERALLIA France (verre) ;
  • 375 000 euros à l’encontre de NESTLE PURINA petcare France (aliments pour animaux) ;
  • 360 000 euros à l’encontre de la société OGF SA (services funéraires) ;
  • 310 000 euros à l’encontre de la société GROUPE L’EXPRESS (presse).

Par ailleurs, au-delà de son activité de contrôle, la DGCCRF renforce l’information des professionnels pour prévenir les manquements à la réglementation. En application de la loi du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance, les entreprises ont désormais la faculté de demander à la DGCCRF une prise de position formelle sur l’application concrète des règles en matière de computation de certains délais de paiement convenus qu’elles envisagent de mettre en œuvre. Deux secteurs d’activité, particulièrement sensibles sur ces questions, sont concernés : l’industrie automobile et la construction. 

Garante de l’ordre public économique, la DGCCRF s’assure du respect des délais de paiement interentreprises par des contrôles réguliers. Ces contrôles constituent une priorité d’action pour la DGCCRF : les retards de paiement sont en effet susceptibles de provoquer des défaillances d’entreprises en fragilisant leur trésorerie, en particulier pour les PME. Les sanctions font l’objet d’une publication systématique sur le site internet de la DGCCRF : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/sanctions-delais-paiement

Agnès Pannier-Runacher a déclaré : « Les retards de paiement sont particulièrement nocifs pour les entreprises car ils accroissent le risque de défaillances et doivent donc être strictement sanctionnés. A ce titre, le travail mené par la DGCCRF chargée de contrôler les délais de paiement et de sanctionner d’une amende administrative les manquements constatés est essentiel pour le bon fonctionnement de notre économie. Le cadre législatif renforcé (augmentation du plafond de l’amende, cumul des amendes en cas de manquements multiples, etc.) doit désormais permettre une prise de conscience accrue, notamment au sein des grandes entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, et se traduire par une amélioration des délais moyens de paiement constatés. »

Vacances estivales : LinkedIn propose de déconnecter

Il faut savoir que cela une étude menée pour LinkedIn, près des deux tiers des professionnels français consultent leur messagerie professionnelle pendant leurs congés. En plein cœur de cette période estivale, le réseau social propose quelques idées pour vivre plus détendu pendant cette période.

LinkedIn
LinkedIn

Sommes-nous dépendants du net pendant les vacances ?

Près des deux tiers des professionnels (65%) reconnaissent* consulter leur messagerie professionnelle pendant leurs congés. Ce chiffre monte à 77% pour les membres de la génération Z (18-23 ans) et 72% pour les millenials (24-38 ans).

Pour 22% des répondants c’est pour ne pas être débordés à leur retour et pour ne pas manquer une opportunité selon 20% d’entre eux.

73% des répondants affirment, par ailleurs, avoir été contactés par un de leurs collègues au moins une fois pendant les vacances. Et 68% disent déjà avoir de leur côté contacté leurs collègues pendant leurs vacances.

Et au retour ?

Quant au retour de vacances, un quart des professionnels se disent plus détendus et 20% d’entre eux se sentent plus motivés.

Voici quelques idées à appliquer avant la fin de vacances…

Prêtez-vous main forte entre collègues. Vos collègues sont là pour vous aider. Si votre entreprise ne prévoit personne pour vous remplacer, pensez à solliciter l’aide d’un collègue et arrangez-vous pour prendre la relève l’un de l’autre durant vos congés respectifs.

Soyez prévoyant. Planifiez vos congés à l’avance et parlez-en dès que possible à votre supérieur hiérarchique. Préparez le terrain suffisamment tôt, et pensez également à placer les échéances et dates clés de vos projets les plus importants avant ou après votre absence. Ne prenez pas le risque de vous retrouver en panique à la veille de votre départ.

Résistez à la tentation d’envoyer des messages pendant vos vacances. Où que vous soyez dans le monde, vous pouvez sûrement accéder à votre messagerie professionnelle d’un simple clic. Aussi, interdisez-vous de la consulter pendant vos congés. Si vous avez bien briefé vos collègues avant de partir, ils sauront quoi faire sur les projets en cours et seront parfaitement habilités à prendre des décisions. En revanche, si vous vous immiscez dans leur travail en envoyant un e-mail, vous risquez de leur compliquer la tâche. Inutile d’aller jusqu’à supprimer votre application Outlook mais pensez à désactiver les notifications pour ne pas être dérangé à chaque nouveau message.

Prenez des micro-congés ! S’il vous est réellement impossible de partir pendant plusieurs semaines cet été, rien ne vous empêche de vous accorder quelques moments de détente et de loisirs. Envisagez plutôt des week-ends prolongés pour profiter de quelques jours de répit.

* Méthodologie : l’enquête a été réalisée en ligne par Censuswide pour le compte de LinkedIn, entre le 20 et le 24 juin 2019. Le panel de répondants se compose de plus de 1 000 professionnels âgés de plus de 18 ans et résidant en France.

Désormais, les doctorant-es soutenant à l’automne n’auront plus à payer de frais d’inscription

L’arrêté du 19 avril 2019 fixant les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur contient, outre la très forte augmentation des frais pour les étudiant-es extra-communautaires que la Confédération des jeunes chercheurs (CJC) dénonce toujours, un article précisant que les doctorant-es qui soutiennent entre septembre et décembre n’auront désormais plus à payer de frais d’inscription pour ces quelques mois supplémentaires. La CJC se réjouit de cette amélioration, mais dénonce le principe même du paiement de frais d’inscription par les jeunes chercheur-es doctorant-es.

Non-paiement des frais d’inscriptions pour les doctorant-es soutenant entre le 1er septembre et le 31 décembre

L’arrêté du 19 avril 2019 relatif aux droits d’inscription dans les établissements publics d’enseignement supérieur comporte pour principales nouvelles dispositions des augmentations de frais d’inscription en licence et master pour les étudiant-es étranger-es extra-communautaires, auxquelles la CJC s’est opposée toute l’année et continuera de s’opposer du fait de leur caractère xénophobe et discriminatoire. L’arrêté confirme cependant, comme cela avait été annoncé, que les doctorant-es ne sont pas touché-es par cette augmentation drastique des frais.

Parallèlement, l’article 5 de l’arrêté prévoit que les doctorant-es soutenant leur thèse entre le mois de septembre et le mois de décembre, n’aient pas à s’acquitter une fois de plus de frais d’inscription. Néanmoins, la formulation de l’article n’étant pas claire, il n’est pas précisé si l’inscription administrative de l’année précédente est désormais étendue jusqu’à la fin de l’année civile ou s’il s’agit d’une inscription supplémentaire avec exonération. Cette subtilité changerait beaucoup de choses, puisque dans le cas d’une extension de la dernière année d’inscription administrative jusqu’en décembre, aucune réinscription ne serait demandée aux doctorant-es, et donc aucun acquittement supplémentaire de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) de 91€. Dans le cas d’une inscription supplémentaire avec exonération des frais, les doctorant-es en fin de doctorat se trouveraient dans la situation absurde d’être exonéré-es de frais d’inscription en doctorat, mais de devoir s’acquitter de la CVEC pour moins de trois mois de présence dans leur établissement.

La CJC demande ainsi au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de publier au plus vite une circulaire clarifiant qu’il s’agit bien d’une extension de l’inscription administrative jusqu’en fin d’année civile. Cette clarification permettrait de soulager les doctorant-es d’une partie des effets néfastes de cette taxe créée dans la précipitation, que la CJC avait dénoncée lors de sa création.

Cette mesure intervient dans un contexte où de plus en plus d’universités souhaitaient contraindre les doctorant-es soutenant en fin d’année à payer des frais lors de la rentrée universitaire pour quelques mois voire quelques semaines d’inscription effective. De telles pratiques méprisantes et financièrement coûteuses pour les jeunes chercheur-es achevant leur recherche doctorale ne seront désormais plus possibles.

En finir avec les frais d’inscription pour les doctorant-es

Il ne peut s’agir pour nous que d’un début. Depuis sa création il y a plus de 20 ans, la CJC considère le doctorat comme une expérience professionnelle de recherche , ce qui a été depuis officiellement reconnu dans la loi. Par leur travail, les doctorant-es contribuent à l’effort de recherche de leur université ou établissement de rattachement, et plus largement au rayonnement scientifique de la France. Exiger le paiement de frais d’inscription par le ou la doctorant-e en contrepartie de la réalisation de ce travail, quand bien même il serait accompagné de formations complémentaires et d’un encadrement par un-e chercheur-e confirmé-e et validé par un diplôme, renvoie à une vision anachronique du doctorat comme simples « études de troisième cycle », à laquelle nous souhaitons mettre fin.

En effet, l’activité quotidienne des jeunes chercheur-es inscrit-es en doctorat consiste en l’élaboration de savoirs et de savoir-faire nouveaux par un travail de recherche, là où celle d’un-e étudiant-e consiste en l’acquisition de connaissances établies, elles-mêmes en partie dispensées par les doctorant-es effectuant des enseignements. Continuer à demander le paiement de frais d’inscription aux doctorant-es revient à déconsidérer l’apport de leur travail de recherche ou d’enseignement.

La CJC revendique donc pour l’ensemble des doctorant-es l’acquittement des frais d’inscription par leur employeur au titre de la prise en charge des frais professionnels de formation, comme certains employeurs vertueux le font déjà. En ce qui concerne les doctorant-es effectuant toujours leur doctorat bénévolement, compte tenu de leur situation déjà intolérable, leur établissement d’inscription devrait assurer obligatoirement l’exonération des frais.

  • Arrêté du 19 avril 2019 relatif aux droits d’inscription dans les établissements publics d’enseignement supérieur relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur.
  • CJC, « Victoire pour les jeunes chercheur-es : le gouvernement renonce à discriminer financièrement les doctorant-es étranger-es », 25 février 2019.
  • CJC, « Contre l’augmentation de 150 € des frais d’inscription sans bénéfices pour les doctorant-es », 8 novembre 2017 ; et « Contribution vie étudiante : premier recul du gouvernement mais toujours pas d’exonération ou de compensation financière pour les doctorant-es », 13 décembre 2017.
  • CJC, fiche d’analyse et de recommandations « Statut et rémunération des doctorants », 2010.
  • Article L612-7 du Code de l’éducation.

Quel bilan du prélèvement à la source pour les TPE ?

« La mise en œuvre du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu s’est bien déroulée pour l’ensemble des usagers, à tel point que la majeure partie d’entre eux considère déjà comme un acquis les avancées qu’elle représente », déclarait Gérald Darmanin. Merci Bercy ! Pas d’accroc majeur, une mobilisation sans précédent des agents de la DGFIP, des contribuables largement rassurés.

Le prélèvement à la source encore en question

Six mois après l’entrée en vigueur du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source (PAS), le premier bilan de cette réforme fiscale à haut risque est plutôt rassurant. Pour autant, pour les TPE le tableau est différent.

2 millions de télédéclarations chaque mois !
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les contribuables réalisent 5 millions d’opérations sur l’interface « Gérer mon prélèvement à la source », dont près de 1,4 millions de modulations du taux. Plus de 2 millions de déclarations DSN et PASRAU sont déposées chaque mois par les collecteurs de retenue à la source (employeurs, caisses de retraites, etc.), contenant près de 90 millions de données de revenus. « Grâce à ce bon fonctionnement, les rentrées fiscales sont conformes aux prévisions », se réjouit le ministre Gérald Darmanin.

Près d’un tiers des TPE ne sont pourtant “pas informées”

Dans les TPE, le bilan est plus nuancé. L’étude réalisée par la FCGA en mars 2019 dévoile des chiffres inédits sur la manière dont les petites entreprises se sont préparées au PAS. Trois mois après l’entrée en vigueur de la mesure, plus de la moitié des dirigeants de TPE questionnés (53,8%) affirmaient avoir été préalablement informés du nouveau dispositif de collecte de l’impôt sur le revenu. Tandis qu’un peu moins de 30% d’entre eux déclaraient ne pas avoir été informés de la mise en œuvre du prélèvement à la source…

Pharmaciens et opticiens en tête

Dans le détail, les professionnels qui affichent le plus haut niveau d’information sur la question sont d’abord ceux qui exercent dans le secteur de la santé (84,2%, pharmaciens et opticiens), de l’automobile (71,1%) et de l’équipement de la personne (67,7%). Les moins informés sont les entrepreneurs de la culture et des loisirs (44,4%).

Les premières sources d’information des petites entreprises sont les cabinets comptables (83,69%) et les organismes de gestion agréés (23,71%).

Difficulté n°1 : le paramétrage du logiciel de paie

Seulement 13,1% des dirigeants de petites entreprises interrogés reconnaissent avoir eu recours à un pré-coefficient au dernier trimestre 2018 pour tester le nouveau dispositif fiscal. Un galop d’essai qui a révélé différents types de difficultés auxquelles se sont heurtés les entrepreneurs. C’est d’abord le reparamétrage du logiciel de paie qui a posé problème (5,08%), avant l’explication des nouvelles règles aux salariés (4,35%) et l’opération de transmission des données ou du règlement à l’administration (4,21%).

Faible recours à l’externalisation

La question de la mise en place opérationnelle du nouveau dispositif de collecte de l’impôt des salariés préoccupe à l’évidence les dirigeants de TPE. Au moment où nous les interrogions sur ce point, plus des deux tiers d’entre eux (67,5%) n’avaient aucune idée précise de la manière dont ils allaient procéder. Et moins d’un sur cinq (18,1%) prévoyait de confier cette mission à un prestataire externe tandis qu’une proportion plus faible (14,5%) envisageait de gérer cette transition en interne.

Le succès du TESE

Dans les faits, un grand nombre de petites structures non équipées d’un logiciel de paie ou sans expert-comptable ont eu recours au Titre emploi service entreprise (TESE) pour s’adapter à la nouvelle donne fiscale. Directement géré par l’Urssaf, ce dispositif facultatif et gratuit est destiné à simplifier les formalités sociales liées à l’emploi des salariés. De janvier à mai 2019, 140 000 bulletins de salaires ont été émis via ce service en ligne.

Métiers de la Data : Hidden.market se propose de devenir votre agent !

Selon une étude intitulée « Maturité digitale : La France est à l’avant du peloton dans la compétition mondiale » réalisée par le BCG pour le MEDEF, 200 000 postes dans la tech ne pourront être pourvus en France d’ici 2022. Une situation qui pousse l’agence Hidden.market à repenser son métier de recrutement.

Les solutions envisagées pour combler le besoin de recrutement dans la Data

Si la France est à l’avant du peloton dans la compétition mondiale pour le digital, ce manque de qualification représentera pour la nation un coût estimé entre 4 et 5 milliards d’euros.

Face à ces besoins, notamment impulsé sous les nombreuses levées de fonds de la FrenchTech, les entreprises doivent redoubler de créativité et d’outils pour réussir leurs recrutements, surtout pour les métiers les plus convoités.

Pour Hidden.market : il faut raisonner autrement

Pour Hidden.market, à partir d’une analyse des annonces recherchant des experts en IT depuis janvier 2018, la conclusion est claire : le Data Engineer est le métier le plus recherché.

Selon Julien Bardey, associé chez Hidden.market : « environ 15% des profils recherchés par les startups, dans la tech et le numérique, concernent les métiers de la data. En effet, face à la quantité de données dont les entreprises disposent aujourd’hui, il est vital pour elles d’apprendre à les comprendre et à les exploiter.

Ainsi, la donnée – aussi appelée le pétrole du 21e siècle – est aujourd’hui une véritable mine d’or pour ces ingénieurs. La demande pour les data scientists, engineers et analysts est en croissance depuis le début de l’année. […] Quant aux profils plus expérimentés, ils se voient attribuer des salaires pouvant atteindre, voire dépasser, les 100 000€ ».

Pour solutionner la situation Hidden.market offrant des services d’« agent », à l’instar du monde du show-business.

Le bien-être au Travail : 21 juin 2019

La Communauté d’agglomération de Paris-Saclay organise une journée spéciale dans le but de valoriser le “Bien-être au travail” dans l’esprit du rapport rédigé par Charlotte Lecocq, députée du Nord.

Affiche de la Journée du Bien-être au travail, organisée par la Communauté d'agglomération de Paris-Saclay
Affiche de la Journée du Bien-être au travail, organisée par la Communauté d’agglomération de Paris-Saclay

Le rapport de Charlotte Lecocq qui lui avait été confié par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, se veut un prolongement de la mission confiée au Professeur Frimat, professeur des universités et praticien hospitalier de l’université de Lille, spécialiste de la santé au travail. Il a été remis au Premier ministre, Édouard Philippe, le 28 août 2018.

Des ateliers sur l’alimentation, des séances de coaching, de relaxation (sophrologie, réflexologie…) et de créativité (peinture…) complètent des Conférences et rendez-vous individuels sur cette question émergente de la société.

Toutes les informations son reprises sur :

http://www.paris-saclay.com/fonctionnalites/actualites-109/journee-bien-etre-au-trente-3217.html?cHash=13c0e3134a5561b842b2a77d86f66cc7

Le lieu :

Le Trente
Un équipement de la Communauté d’agglomération Paris-Saclay
30 avenue Carnot
91300 Massy
Tel : 01 64 47 67 23 | Mob.  06 24 67 60 30

www.le30.paris-saclay.com

Guylaine Dyèvre nommé vice-présidente de l’IFA

C’est à l’issue de l’assemblée générale du 29 mai 2019 de l’Institut Français des Administrateurs (IFA) que le nouveau conseil d’administration a créé la fonction de Vice-Présidence et nommé à ce poste Madame Guylaine Dyèvre.

Guylaine Dyèvre,vice-présidente de l'IFA
Guylaine Dyèvre,vice-présidente de l’IFA – © Manuel_BRAUN

Une nouvelle vice-présidence pour l’IFA

Denis Terrien est Président du conseil d’administration de Vivarte, membre du conseil d’administration de Cofidis et fondateur de amazon.fr. C’est sous sa mandature comme président de l’IFA que le choix vient d’être fait de mettre en place à ses côtés une vice-présidence.

Le conseil d’administration au 30 mai 2019 rassemblait : Anthony Attia, Dominique Damon, Laurence Dors, Guylaine Dyèvre, Mireille Faugère, Antoine Flochel, Bruno Hug de Larauze, Didier Kling, Fanny Letier, Helman Le Pas de Sécheval, Françoise Malrieu, Frédéric Motte et Eric Personne.

C’est donc tout naturellement de ces rangs qu’a été choisie Guylaine Dyèvre. Adhérente à l’IFA depuis 2010, elle est administratrice de l’IFA depuis 2016. Elle est également titulaire du certificat d’administrateur de sociétés.

On retiendra égard que l’IFA soutient la recherche française dans le domaine de la gouvernance.

Le parcours de Guylaine Dyèvre

Aujourd’hui à la présidence de BNP Paribas, Guylaine Dyèvre est Secrétaire du Conseil d’administration du groupe bancaire et administratrice de BNP Paribas Wholesale USA.

Âgée de 58 ans, elle a fait l’essentiel de sa carrière dans le groupe BNP Paribas (banque d’investissement, BNP Paribas Assurances (1992-2009), puis a été en charge de la politique de rémunération et avantages sociaux du groupe ainsi que de la conformité de la banque d’investissement (CIB). Précédemment, elle fut administratrice de Thales, Veolia Eau et Rémy Cointreau.

Formation

Titulaire d’une licence de Sciences Économiques et d’une maîtrise de sciences politique de Paris II-Assas (1977-1983), Guylaine Dyèvre a suivi un enseignement de journalisme au sein de l’AACC (Maryland – USA). Elle fut auditrice de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN) de 2004 à 2005.

La France 12e au classement européen des salaires et du pouvoir d’achat

Gras Savoye Willis Towers Watson publie son panorama mondial des rémunérations en 2018, le « Global 50 Remuneration Planning Report 2018 ». Le rapport détaille les conditions d’emploi et les pratiques salariales à l’œuvre dans 60 pays et pour 50 postes définis, tout en tenant compte du contexte socio-économique. En France, les réformes pour fluidifier le marché de l’emploi permettent au pays d’être l’un des pays d’Europe de l’Ouest les plus animés en la matière ; malgré tout, le salaire moyen et le pouvoir d’achat des Français placent le pays tout juste dans la moyenne européenne.

michel leclerc demande au président de la republique une relance par le pouvoir d'achat grâce à la tva sociale
Le pouvoir d’achat c’est aussi cela…

Des salaires et un pouvoir d’achat dans la moyenne européenne

Sur les vingt-et-un pays européens décrits dans le rapport de Willis Towers Watson, la France se place dans la moyenne, à la fois concernant le salaire moyen et le pouvoir d’achat, soit à la 12e place du classement. Le salaire moyen s’établit en effet à 34 486 euros, juste avant le Royaume-Uni (30 131 euros) mais derrière l’Irlande (35 722 euros). Quant au pouvoir d’achat, il représente 27 236 euros pour les salariés français : entre l’Espagne (25 135 euros) et la Suède (27 292 euros). Les pays d’Europe bénéficiant du meilleur salaire moyen sont, dans l’ordre : la Suisse, le Luxembourg et le Danemark. En termes de pouvoir d’achat, les pays les mieux placés sont toujours la Suisse et le Luxembourg, l’Allemagne se positionnant en troisième position.

Concernant les fonctions managériales, la situation est sensiblement la même concernant les salaires puisque l’Hexagone se place à la 11e place du classement. Les managers français touchent en moyenne 77 254 euros, entre les Finlandais (72 373 euros) et les Britanniques (79 701 euros). En revanche, la situation est meilleure concernant leur pouvoir d’achat : il s’établit en France à 55 477 euros pour les managers, soit à la 7e place du classement, juste avant l’Espagne (54 518 euros) et juste après le Royaume-Uni (57 832 euros).

Des spécificités françaises depuis 2018 impactant le marché de l’emploi

Le rapport de Willis Towers Watson souligne cependant des disparités entre les vingt-et-un pays européens analysés.

« Le contexte est très diversifié d’un pays à l’autre, notamment entre pays d’Europe de l’Ouest. Chaque pays présente une culture très singulière, notamment dans les politiques salariales et celles liées à la protection de l’emploi ».

Propos de Ludovic Wolff, responsable de l’activité rémunération chez Willis Towers Watson

Depuis 2018 et la série de réformes engagées par le Gouvernement d’Emmanuel Macron sur le marché de l’emploi, la France s’ouvre quant à elle à de grandes perspectives de changement, contrairement à la plupart de ses voisins européens. L’entrée en vigueur de la réforme du code du travail, celle concernant la réglementation sur l’égalité femmes/hommes en entreprise, mais aussi le vote de la loi Pacte et la réforme de l’épargne retraite à venir concourent à la flexibilisation du marché de l’emploi en France devenant, de fait, un pays plus attirant pour les entrepreneurs français et investisseurs étrangers.

Ludovic Wolff souligne : « Dans un environnement français complexe en raison de la multiplication des dispositifs (intéressement, participation, abondement, PERCO, article 83, etc), on recherche désormais plus de flexibilité.  Si on enlève de la rigidité, on développe du même coup de l’employabilité. » Et conclut : « Reste à offrir aux collaborateurs un certain nombre de choix concernant leur vie professionnelle et en particulier l’individualisation des rémunérations qui permettra d’améliorer sensiblement l’attractivité de la France. »

À propos du Global 50 Remuneration Planning Report 2018

Le Global 50 Remuneration Planning Report 2018 de Willis Towers Watson Global est conçu pour les multinationales qui ont besoin d’informations fiables et cohérentes sur la rémunération, les avantages et le contexte économique actuel. Il contient les dernières informations sur les salaires de 50 postes dans 60 pays du monde.

Les vacations d’enseignement du supérieur sont payées 17 centimes sous le SMIC

La Confédération des Jeunes Chercheurs dénonce, dans un communiqué de presse du 23 mai 2019 dont nous reprenons en intégralité le contenu – la rémunération des vacations d’enseignement payées sous le SMIC horaire, alors que les jeunes chercheur-es vacataires sont au moins titulaires du grade de Master.

La Confédération des Jeunes Chercheurs fait une demande au Ministre  de l’enseignement supérieur pour la revalorisation des rémunérations des jeunes chercheur-es vacataires
La Confédération des Jeunes Chercheurs fait une demande au Ministre de l’enseignement supérieur pour la revalorisation des rémunérations des jeunes chercheur-es vacataires

Sous le SMIC horaire

Depuis la hausse automatique du SMIC au 1er janvier 2019 à 10,03 euros brut, les enseignant‑es vacataires sont désormais payé‑es à l’heure de travail effectif 17 centimes en dessous du SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance). En effet, une heure de vacation équivalent TD est payée 41,41 euros brut[1] et représente 4,2 heures de travail effectif[2].

Rappelons que les 133 000 vacataires du supérieur estimés[3] ne sont que très rarement payé‑es mensuellement, mais parfois des mois voire plus d’un an après la fin de leur service. Par ailleurs, ils et elles ne bénéficient ni de la prise en charge partielle des frais de transport, ni des droits sociaux associés au paiement des cotisations sociales, sous prétexte qu’ils et elles disposeraient déjà d’une activité principale[4].

Les vacataires sont ainsi une main d’œuvre très bon marché qui, dorénavant, ne bénéficie même plus d’un droit social aussi élémentaire que le salaire minimum. Ce statut inique permet aux universités de faire peser sur les plus précaires l’austérité budgétaire qui leur est imposée ou qu’elles mettent en œuvre d’elles-mêmes.

En outre, une part importante des vacataires sont des doctorant‑es ne disposant d’aucun contrat de travail, dits agents temporaires vacataires (ATV), ou bien des docteur‑es devant se déclarer auto-entrepreneur‑es[5] pour justifier d’une activité principale auprès de l’université qui les emploie, comptant alors parmi les chargés d’enseignement vacataires. Aujourd’hui, la CJC estime à plus de 17 000 le nombre d’enseignant-es vacataires réalisant plus de 96 heures équivalent TD par année universitaire, soit au moins la moitié du service enseignement d’un-e maître-sse de conférence ou d’un-e professeur-e des universités, en étant rémunéré-es sous le SMIC horaire.

La situation actuelle des vacataires, et en particulier des ATV, doit alarmer l’ensemble de la communauté universitaire, à commencer par les responsables des composantes et les présidences d’université, qui font fonctionner leurs établissements et leurs UFR grâce à la précarisation d’une part importante de leur personnel enseignant. Et ce d’autant plus lorsqu’une part non négligeable de ces travailleuses et travailleurs réalisent leur recherche sans rémunération dédiée.

La demande au Ministre de l’enseignement supérieur

Cette année encore, la CJC demande donc à Frédérique Vidal, Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, d’abroger le statut d’agent temporaire vacataire, et de contractualiser l’ensemble des jeunes chercheur-es vacataires.


[1] Bulletin officiel de l’Éducation nationale n° 25, 13 juillet 2017 [lien].

[2] L’arrêté du 31 juillet 2009 indique qu’« une heure de travaux dirigés en présence d’étudiants correspond à 4,2 heures de travail effectif et une heure de travail effectif équivaut à 0,24 heure de travaux dirigés ».

[3] Sur la base de MESRI, DGRH, « Les enseignants non permanents affectés dans l’enseignement supérieur. Bilan de l’année 2016-2017 », mai 2018 [lien].

[4] CJC, « Enseignant-es vacataires du supérieur : la CJC appelle la ministre F. Vidal à passer de l’instrumentalisation aux actes », 4 mai 2018 [lien].

[5] « Mathieu, 32 ans, devenu autoentrepreneur pour être professeur précaire à l’université », Le Monde, 26 avril 2017 [lien].

Prix Académique de la Recherche en Management

En 10 ans, le Prix Académique de la recherche en management est devenu une référence pour le monde de la recherche comme dans le secteur du conseil. Qu’il s’agisse des stratégies de management innovant, de la dynamique des innovations, de l’innovation responsable… les lauréats sélectionnés cette année par le jury ont mis en lumière les moteurs et les freins face aux innovations dans la société, au regard des enjeux liés avec les entreprises.

Prix académique de la recherche en management
Prix académique de la recherche en management en partenariat avec la FNEGE

Le Prix Académique de la recherche en management met l’innovation à l’honneur

Porté par Syntec Conseil (instance représentative du conseil en stratégie et management français), en partenariat avec la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises (FNEGE), le Prix Académique de la Recherche en Management vient de récompenser – pour sa 10e édition – les trois meilleures publications de recherche et le meilleur ouvrage de management de l’année, avec un maître-mot : « innovation ».

Le prix offre ainsi aux lauréats des opportunités nouvelles de recherches et leur permet de bénéficier du regard des entreprises sur leurs travaux pour les aider à mieux les adapter aux besoins des professionnels.

« L’innovation est au cœur de la transformation des entreprises, poussées par un environnement de plus en plus digitalisé et de nouvelles attentes de la part des salariés et de la société dans son ensemble. De nouveaux termes émergent : de la co-construction à la co-opétition, les systèmes collaboratifs révolutionnent les pratiques managériales. Depuis 10 ans, le Prix Académique de la Recherche en Management a toujours permis d’anticiper les tendances industrielles et sociétales qui auront un impact sur les organisations et le management. Pour les cabinets de conseil, il est important de rester à l’avant-garde de ces réflexions, afin de les mettre en pratique dans les entreprises qu’ils conseillent »

Rémi Legrand, président de la commission stratégie et management de Syntec Conseil

Les lauréats 2019

Prix de la catégorie
« Refonder la relation Entreprise et Société vers de nouveaux modèles de croissance »

« Experimentations in emerging innovation ecosystems: specificities and roles. The case of the Hydrogen Energy Fuel Cell Leveraging Technological Change: the Role of Business Models and Ecosystems », article publié dans l’International Journal of Technology Management (Janvier 2017)
Auteures : Florence CHARUE-DUBOC (École Polytechnique- CNRS) et Sihem BEN MAHMOUDJOUINI (HEC).

  • Les auteures se sont attachées à démontrer le rôle des écosystèmes dans le succès des innovations. Elles démontrent comment les prototypes et les expérimentations, en contribuant aux connaissances et à la réduction des incertitudes, favorisent la stabilité des relations entre de multiples acteurs. L’article s’intéresse à une innovation particulière et souligne les 4 intrants nécessaires pour un développement réussi : la coopération entre acteurs, l’expérimentation en condition réelle, la transparence des données et enfin, une solution industrielle complète et pertinente.

Prix de la catégorie
« Ré-inventer le Management »

« All for One and One for All – Knowledge broker roles in managing tensions of internal coopetition: The Ubisoft case », article publié dans Research Policy (Octobre 2018)
Auteurs : Paul CHIAMBARETTO (Montpellier Business School, i3/ Ecole Polytechnique, CNRS), David MASSE (Telecom ParisTech, i3, CNRS / Ecole Polytechnique) et Nicola MIRC (TSMResearch, Universite. Toulouse Capitole, CNRS).

  • La co-opétition, ou coopération entre acteurs concurrents, est devenue une stratégie omniprésente pour les entreprises innovantes. L’article primé analyse les effets de la coopétition en interne, sur le partage des connaissances et de l’innovation. Il souligne le rôle essentiel des « knowledge broker » (courtier en connaissance) dans la gestion des tensions liées aux innovations. S’appuyant sur l’exemple d’une entreprise de jeux vidéo, l’article met en exergue le rôle limitatif des tensions en internes dans le partage des connaissances entre unités. Les auteurs proposent 3 mécanismes de résolution des tensions pouvant être mises en place dans les organisations pour les surmonter.

Prix de la catégorie
« Accélérer la transformation digitale des affaires et des organisations »

« Consumer Resistance to Innovation in Services: Challenges and Barriers in the Internet of Things Era ». Article paru dans le Journal of Product Innovation Management (Juin 2018) Auteurs : Zied MANI (Université de Nantes) et Inès CHOUK (Université de Cergy-Pontoise).

  • L’Internet des objets (IoT) soulève des défis liés au développement des services dits « intelligents ». Montres, téléphones, voitures, maisons… l’heure du tout connecté est technologiquement possible, pour autant, les consommateurs sont-ils prêts à changer leurs habitudes ? L’article primé par Syntec Conseil analyse les résistances des consommateurs aux services intelligents, afin d’identifier les freins à leur adoption : vulnérabilité technologique (l’anxiété technologique et la dépendance à la technologie), barrières idéologiques (le scepticisme du consommateur) ou barrières individuelles (l’inertie).

Meilleur ouvrage de management de l’année

Xavier PAVIE pour son livre « L’innovation a` l’épreuve de la philosophie : le choix d’un avenir humainement durable » (Éditions PUF)

Internet, manipulations génétiques, transhumanisme, nanotechnologies, les innovations technologiques soulèvent des problématiques nouvelles dont les conséquences sont aussi importantes qu’irréversibles. L’innovateur, incarné par Steve Jobs, Mark Zuckerberg ou Elon Musk, apparaît comme une personnalité aussi géniale quedestructrice, qui ambitionne de changer le monde en dépit dela violence de son innovation. Il est alors nécessaire d’établir l’innovation-responsable, dans laquelle l’innovateur devrait rendre compte de ses actes et revoir sa position de héros.

Ouvrage coup de cœur du jury

Franck GUARNIERI et Sébastien TRAVADEL pour leur livre « Un récit de Fukushima – le directeur parle » (Éditions PUF)

Mars 2011, la catastrophe de Fukushima. De par l’enchaînement des péripéties et l’épaisseur des personnages, le témoignage de Masao Yoshida apparaît comme un « roman technique ». Il livre son expérience hors du commun avec un réalisme et une cohérence qui confèrent un sens profond à son action. Pourtant, en transgressant la procédure, Masao Yoshida a assurément empêché une catastrophe pire encore : l’explosion pure et simple de toute la centrale. Dans ce témoignage présenté et mis en lumière par deux chercheurs spécialistes de la sûreté nucléaire, il apparaît que lorsque les probabilités sont contrariées et les manuels devenus inutiles, l’humain est le dernier rempart face au pire.

Les banques de sperme misent sur l’image du ‘héros macho’ pour attirer les donneurs

Au Royaume-Uni et en Australie, les banques de sperme utilisent des images et des slogans associés à la masculinité pour attirer des donneurs, car la législation leur interdit de rémunérer le don de sperme.

les banques de sperme
Agency : The Core Agency | Client : IVF Austrailia (2105)

Les banques de sperme face à un dilemme

Dans une nouvelle étude dont elle est le coauteur, le Dr Laetitia Mimoun de la Cass Business School (City University of London) a analysé les stratégies marketing utilisées par les banques de sperme au Royaume-Uni et en Australie. Elle a ainsi découvert qu’elles étaient fondées sur des archétypes masculins afin de créer de la valeur en échange d’une ressource impossible à acheter légalement.

Au niveau mondial, le secteur du don de sperme est estimé à plus de 3,5 milliards de dollars américains ; l’acceptation croissante des relations homosexuelles et l’augmentation de la demande de traitements contre l’infertilité devraient stimuler la croissance du secteur au cours des prochaines années.

Les banques de sperme du Royaume-Uni et d’Australie sont désavantagées au sein de ce secteur, car elles ne sont pas en mesure de payer les donneurs ni de protéger leur anonymat. En effet, elles font l’objet de limitations concernant le nombre de dons qu’un homme peut effectuer. De plus, l’importation et l’exportation de sperme sont strictement règlementées.

Ces contraintes ont contribué à des pénuries de sperme dans les deux pays, notamment après que le Royaume-Uni ait mis fin à l’anonymat des donneurs en 2005, entraînant la fermeture de la banque nationale de sperme.

Pour surmonter les contraintes réglementaires et augmenter le nombre de donneurs, les banques de sperme du Royaume-Uni et d’Australie commencent à présenter le don de sperme comme une façon d’affirmer sa masculinité.

“le don de sperme fera de vous un véritable homme…”

« Autrement dit, elles veulent vous convaincre que le don de sperme fera de vous un véritable homme, meilleur que tous ceux qui ne peuvent pas le faire pour une raison quelconque ».

Propos de Dr Laetitia Mimoun de la Cass Business School

La chercheuse explique que cette stratégie repose sur deux archétypes de la masculinité : le « soldat » qui sert son pays et le « héros de tous les jours » qui sauve une demoiselle en détresse.

L’archétype du soldat utilise des images et des slogans associés au devoir, à l’honneur et à l’héroïsme pour affirmer sa masculinité ; un donneur est prêt à se sacrifier et à donner de son temps, sans rien attendre en retour.

On retrouve des exemples de l’archétype du soldat dans une reprise de la célèbre affiche de propagande « Lord Kitchener » utilisée pour recruter des soldats du Corps expéditionnaire britannique en 1914 et dans une campagne décrivant les pénuries de sperme comme une « véritable crise bancaire ».

L’archétype du héros de tous les jours utilise des images d’hommes dont le métier permet de sauver des vies, par exemple des pompiers ou des sauveteurs. Cela établit un lien entre la création et le sauvetage d’une vie.

Les chercheurs ont découvert que des images d’hommes hypersexualisées ou romancées étaient parfois utilisées dans les campagnes exploitant l’archétype du héros de tous les jours, dans le but de rendre ces dernières plus attrayantes.

On trouve notamment des exemples dans les affiches de campagne montrant des hommes athlétiques en maillot de bain ou en sous-vêtements, mais également des vidéos mettant en scène des hommes préparant un barbecue ou offrant des roses à une femme.

Le Dr Laetitia Mimoun explique que l’utilisation de ces stratégies marketing a eu des effets notables sur le secteur du don de sperme au Royaume-Uni et en Australie.

« Cela a aidé les secteurs britannique et australien à combler la pénurie de donneurs dans une large mesure », déclare la chercheuse.

« Il est très intéressant de constater que les banques de sperme sont en mesure de se procurer du sperme gratuitement tant qu’elles le présentent comme un moyen d’affirmer la masculinité des donneurs, en particulier dans le contexte actuel, où la notion de masculinité est sans cesse remise en question. »

L’étude « Soldiers and Superheroes Needed! Masculine Archetypes and Constrained Bodily Commodification in the Sperm Donation Market » (Soldats et super-héros recherchés ! Archétypes masculins et marchandisation corporelle forcée dans le secteur du don de sperme) a été acceptée pour publication chez notre consœur la revue Marketing Theory.

les banques de sperme
IVF “Everyday Heroes” Campaign.
Agency : The Core Agency 
Client : IVF Australia
IVF "Everyday Heroes" Campaign
IVF “Everyday Heroes” Campaign.
Agency : The Core Agency
Client : IVF Australia

La FNEGE lance un Observatoire de la Transformation Digitale des Ecoles de Management

L’objectif de l’Observatoire lancé par la FNEGE est d’accompagner les écoles de management françaises dans leur transformation digitale dans le nouveau contexte de l’économie numérique et collaborative.

Observatoire de la Transformation Digitale

Pourquoi un tel Observatoire de la Transformation Digitale ?

En effet, pour faire face à une compétition accrue, à une pression à la production scientifique et à l’in- novation pédagogique et aux accréditions, elles sont amenées à faire évoluer leurs offres de formation, leurs pratiques pédagogiques, leurs pratiques de recherche, leurs modes d’organisation et parfois même leurs modèles d’affaire (Business Models). La thématique de la transformation digitale des Ecoles de Management dépasse la seule transformation pédagogique et concerne de nombreuses facettes de leur projet et de leur fonctionnement. Il devient donc nécessaire pour un établissement d’évaluer sa maturité dans ce processus de transformation numérique de manière à l’accélérer, l’ajuster et l’optimiser dans une démarche d’amélioration continue.

Quelles missions s’est fixé l’Observatoire ?

Elles sont au nombre de trois :

  • Produire tous les deux ans une cartographie de la transformation digitale des écoles de management permettant à chacune de se situer et de bénéficier d’expériences et de pratiques mises en œuvre dans d’autres établissements ;
  • Proposer aux établissements un Label certifiant leur prise en compte du phénomène et l’évolution de leurs pratiques pour s’adapter et tirer profit des nouvelles opportunités offertes par la transformation digitale ;
  • Accompagner les établissements, qui le souhaitent, dans la mise en place de processus, pratiques de travail, formations pour accompagner cette mutation.

Comment a émergé l’idée de cet Observatoire de la Transformation Digitale ?

Cet Observatoire prolonge l’étude menée sur ce thème par la FNEGE en 2018, en partenariat avec les établissements d’enseignement supérieur de son réseau.

L’animation est confiée à Aurélie DUDEZERT, Professeur à l’Université Paris Sud, et Imed BOUGHZALA, Professeur à Institut Mines-Télécom Business School, coordinateurs de l’étude de 2018.

Aurélie Dudezert, Professeur à l’Université Paris Sud, et Imed Boughzala, Professeur à IMT – Telecom EM, reviennent sur l’étude FNEGE sur “La transformation numérique des écoles de management”

L’Observatoire utilise un outil développé par la FNEGE, déjà testé auprès de plusieurs établissements-pilotes. La grille d’autodiagnostic sera déployée auprès de l’ensemble des établissements du réseau FNEGE dans les prochaines semaines. La première parution de l’Observatoire de la Transformation Digitale des Ecoles de Management devrait paraître en fin d’année 2019.