Archives de catégorie : Actualité de la gestion

Bruno Latour vient de s’éteindre

Bruno Latour vient de s’éteindre. Ce « constructiviste radical » comme le caractérisait son ennemi, Pierre Bourdieu, a tout pour être une référence pour La Revue des Sciences de Gestion ne serait-ce que par sa référence revendiquée à Charles Péguy et son choix délibéré du « doute méthodologique » qu’il applique à tous les objets de la connaissance du monde vivant. Nous n’aurons pas l’audace de résumer ici la pensée foisonnante de ce touche-à-tout, au bon sens du terme, celui de Pic de la Mirandole, mais de saluer  aussi l’artiste qui nous a quitté puisque le théâtre était aussi l’un de ses centres d’intérêt !

Philippe NASZALYI

Bruno Latour (22 juin 1947-9 octobre 2022)

Au milieu des éloges, nous renvoyons à un auteur original, dont nous n’épousons pas toutes les prises de parole mais qui est profondément un enrichissement du débat : Philippe Corcuff “Ecologie politique : hommage hérétique à Bruno Latour (1947-2022)”, blog Mediapart, 11 octobre 2022, https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog/101022/ecologie-politique-hommage-heretique-bruno-latour-1947-2022

XXXVIIIes Journées du développement de l’Association Tiers-Monde

Les XXXVIIIes Journées du développement de l’Association Tiers-Monde se tiendront à Bordeaux du 31 mai au 1er juin 2023, en partenariat avec l’UMR 6060 CNRS, Bordeaux Science Economique (BSE), l’Université de Bordeaux, l’UMR CNRS 5319 Passages, l’Université de Bordeaux- Montaigne et le LAM, Sciences Po Bordeaux, sur le thème : 

politiques de développement, acteurs et évaluations.

Le calendrier est le suivant :

  • Date limite d’envoi des propositions de communication – 25 novembre 2022
  • Date de décision du comité scientifique – 13 janvier2023
  • Date limite d’inscription et d’envoi des communications retenue – 31 mars 2023

L’appel à communications, la fiche de proposition pour les XXXVIIIes Journées du développement de l’Association Tiers- Monde 2023 ainsi que l’invitation des Jeunes chercheurs à postuler au prix Philippe Hugon peuvent être téléchargés sur le site :

http://www.mondesendeveloppement.eu/medias/files/xxxviii-journe-es-atm-bordeaux-2023-24ix22.pdf

Guillaume de Beauregard, nouveau directeur du site ENSM du Havre

Chef de projet « Institut de sécurité maritime interrégional (ISMI) » depuis 2018 en Côte d’Ivoire et coordinateur régional Action de l’Etat en mer pour le golfe de Guinée au sein du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Guillaume de Beauregard a été nommé directeur du site ENSM du Havre, le 14 août.

L’ancien élève de l’Ecole d’administration des affaires maritimes et de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr a occupé divers postes au ministère des armées, comprenant plusieurs missions à l’étranger, puis au ministère de la mer où il a notamment exercé les fonctions de chef du Pôle maritime de Saint-Pierre et Miquelon.

Ancien directeur-adjoint du Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Corsen au sein de la Direction interrégionale de la Mer Nord Atlantique Manche Ouest, il a ensuite rejoint l’École nationale de sécurité et d’administration de la Mer (ENSAM) à Nantes en tant que chef de département des affaires internationales, de la recherche et de l’innovation, département également en charge des formations CROSS et des embarquements, avant de rejoindre la Côte d’Ivoire pour le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Il a par ailleurs accompagné et dirigé trois promotions de jeunes administrateurs des affaires maritimes dans le cadre des missions « Jeanne d’Arc ».

Au Havre, où 6600 m² sont dédiés à l’enseignement, l’ENSM accueille plus de 300 élèves.

Guillaume de Beauregard encadrera une équipe pédagogique composée d’une quinzaine d’agents, d’une trentaine d’enseignants et d’une vingtaine de vacataires.

Le Havre étant le siège social de l’ENSM, il sera également l’hôte d’une quarantaine de personnes des services support et de la direction générale.

Guillaume de Beauregard - Ensm
Guillaume de Beauregard – Ensm

La France se dote d’un Observatoire des métavers

Cette création de l’Observatoire des métavers, association à but non lucratif, a pour objet d’analyser le développement sociétal et professionnel des métavers. Parmi ses principales missions, l’Observatoire des métavers procédera à des auditions de parties prenantes, des études et rapports d’impact, des recommandations à destination des acteurs économiques et des pouvoirs publics afin de favoriser la prise de décisions.

Il est vrai que les métavers sont depuis plusieurs mois au cœur des réflexions des entreprises et des pouvoirs publics en France comme dans le monde. Forts de ce constat, il devenait impératif de créer un outil à disposition de tous les acteurs de la société : l’Observatoire des métavers.

Créé à l’initiative de Philippe Cassoulat, entrepreneur reconnu dans l’écosystème numérique, l’Observatoire des métavers est un projet collectif dont les membres fondateurs sont le groupe Talan, Bpifrance, le groupe La Poste, La Mutuelle Générale, le groupe Devinci Exécutive Éducation.

L’observatoire des métavers devrait compter d’ici fin 2023 une cinquantaine d’adhérents parmi lesquels des entreprises de premier plan, des personnes morales de droit privé ou de droit public, des organismes publics ou privés de recherche ou de formation, de nombreux acteurs de l’écosystème numérique et des personnalités de premier plan. Ils participeront à des groupes de travail afin de produire les rapports d’impact de l’Observatoire et échanger sur leurs expériences respectives.

L’Observatoire des métavers va réunir et mobiliser ses adhérents, afin de répondre aux objectifs suivants :

  • Écouter : procéder à des auditions des principaux acteurs de ce secteur d’activité pour mieux analyser les stratégies des différentes parties prenantes ;
  • Éclairer : Publier un rapport annuel sur l’impact des métavers en France et dans le monde en s’appuyant sur les retours d’expérience de ses membres ainsi qu’un baromètre sur la perception des Français face au métavers ;
  • Partager des expériences et des bonnes pratiques : analyser et partager les meilleures expériences de déploiement des métavers ; Promouvoir les meilleures pratiques, technologies et méthodologies ;
  • Réaliser des études prospectives : stimuler et favoriser le développement des métavers, à travers des études, des échanges, des réflexions et l’élaboration de propositions concrètes ;
  • Prôner un usage responsable : promouvoir le développement et le partage d’outils favorisant et vérifiant l’usage responsable des métavers et favoriser un usage inclusif ;
  • Participer au débat public : prendre de la hauteur, nourrir le débat public et formuler des recommandations aux pouvoirs publics ;

« Beaucoup considèrent le Métavers comme une comète qui va rapidement disparaître. Je pense au contraire qu’il s’agit d’un sujet de fond qui va radicalement changer le quotidien de centaines de millions de personnes et obliger les entreprises et les pouvoirs publics à se positionner rapidement. L’Observatoire des métavers s’inscrit, de manière totalement agnostique, dans une démarche collective, constructive et inclusive afin d’analyser ce mouvement de fond et partager avec l’ensemble de ses membres et des pouvoirs publics les meilleures pratiques et orientations du métavers. Je suis depuis toujours partisan de la Tech humaniste, la technologie au service de l’humain qui est la raison d’être de mon engagement dans mon parcours entrepreneurial et c’est dans cette dynamique positive que je veux, au côté de nos membres fondateurs, inscrire mon mandat de président de l’Observatoire, en ouvrant le débat sur tous les sujets majeurs qui se poseront sans exclusion : usages, inclusion, enjeux environnementaux, développement économique… Aucun sujet ne sera écarté.

“Nous sortirons chaque année grâce à nos membres et aux travaux qui seront effectués dans les différents groupes de réflexion de l’Observatoire des analyses sur l’impact des métavers. J’invite à cette occasion toutes les entreprises, les organismes de formation, les organismes de recherche, les spécialistes qui maîtrisent ces enjeux à nous rejoindre en adhérant à l’Observatoire des métavers afin de participer à ce débat et partager ainsi, avec les autres adhérents, leur point de vue.” indique Philippe Cassoulat, président de l’Observatoire des métavers.

Parmi les premières actions, une intervention publique se fera aux côtés de députés, des pouvoirs publics et d’entreprises le 20 septembre 2022 lors du 1er Forum des métavers organisé par RM conseil qui se déroulera à la maison de la Chimie à Paris de 8h30 à 12h30. Les débats porteront sur l’enjeu sociétal des métavers, le développement économique et le rôle que doivent jouer les pouvoirs publics dans la création de Métavers français et européens. Également dès septembre, les premiers groupes de travail de l’Observatoire se mettront en ordre de marche.
 
Site internet de l’observatoire des métavers : https://observatoiredesmetavers.fr/

observatoire des metavers

Classement FNEGE des revues scientifiques en sciences de gestion – Edition 2022

Depuis 2010, la FNEGE réunit les Associations Académiques en Sciences de gestion en un Collège Scientifique dans le but de classer les publications scientifiques. La FNEGE en partenariat avec son Collège Scientifique publie tous les 3 ans, le classement des revues scientifiques en sciences de gestion. Le classement précédent avait été établi en 2019. La prochaine révision aura lieu en 2025.

La Revue des Sciences de Gestion renouvelée dans le classement

LaRSG perpétue sa position au sein du classement des revues de Sciences de Gestion avec cette édition FNEGE 2022.

Pour connaître les autres indexations de LaRSG, une page est spécialement destinée aux chercheurs de la communauté scientifique.

Contre le tout-anglais, procès gagné au Conseil d’État !

Dans sa décision du 7 juin 2022, le Conseil d’État a fait droit au recours déposé par 15 associations (dont l’Afrav) en septembre 2020 et annule donc le décret et l’arrêté du 3 avril 2020 portant sur l’obligation de se présenter à une certification en anglais pour obtenir une licence, un DUT ou un BTS.

Rappel des faits

En dépit de protestations de tous horizons et d’un vote défavorable du conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), le 3 avril 2020 paraissait un décret qui conditionnait l’obtention de diplômes de 1er cycle de l’enseignement supérieur à la simple passation d’une « évaluation externe » en langue anglaise – sans condition d’obtention, de résultat ou de niveau minimal.

Dès sa parution, l’ensemble de la communauté universitaire et scientifique s’est opposé à ce décret, dénonçant entre autres :

– une atteinte au plurilinguisme au sein des universités par la seule obligation de l’anglais et, de ce fait, un appauvrissement des profils des étudiants et étudiantes s’agissant des langues vivantes.

– le financement d’organismes privés par de l’argent public pour l’obtention d’un diplôme national public, puisque le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESRI) imposait des certifications venant d’organismes certificateurs privés (le coût total de cette mesure se serait élevé, à terme, à 32 millions d’euros).

Interpellé à plusieurs reprises par de nombreux courriers d’associations, de sociétés savantes et universitaires, d’hommes et de femmes politiques ou encore de pétitions, le MESRI n’a jamais répondu aux demandes de dialogue.

Aussi, 15 associations civiles et universitaires, non syndicales, ont-elles décidé de déposer un recours devant le Conseil d’État.

Loin de retirer sa mesure décriée et contestée, le gouvernement a désigné comme prestataire une société privée grecque, LanguageCert, quasi inconnue, alors même que l’argument phare du Ministère pour justifier la mise en place de cette mesure résidait dans la « reconnaissance internationale et par le milieu socio-économique » de la certification choisie.

Appel de l’Ordre des experts-comptables aux candidats à la présidentielle pour le pouvoir d’achat

À l’aube du second tour de l’élection présidentielle, l’Ordre des experts-comptables a souhaité rappeler les 100 propositions portées depuis de nombreux mois sur un enjeu crucial pour notre pays : le pouvoir d’achat.

“Nous sommes au cœur de l’économie et au cœur de la société, nous sommes des chefs d’entreprise au service des chefs d’entreprise : nous sommes légitimes pour proposer et orienter nos dirigeants.”

Selon l’Ordre des experts-comptables

L’Ordre des experts-comptables proposent aux candidats à la présidentielle 2022

L’Ordre des experts-comptables propose de :

  • Supprimer les cotisations sociales (hors retraite) des salaires et transférer le financement de la protection sociale par une hausse de la TVA et une micro-taxe sur les mouvements financiers ;
  • Augmenter le pouvoir d’achat en exonérant de cotisations sociales (salariales et patronales) et d’impôts les heures supplémentaires et complémentaires. Cette mesure favoriserait à la fois le pouvoir d’achat des salariés et la capacité des entrepreneurs à assurer leur production malgré les difficultés de recrutement ;
  • Pérenniser la prime PEPA version 2021 exonérée de cotisations sociales et d’IR (intéressement simplifié pour les petites entreprises jusqu’à 50 salariés) ;
  • Autoriser les déblocages exceptionnels de l’épargne salariale, sans conditions d’utilisation ;
  • Exonérer les dons d’argent pour l’acquisition d’un bien immobilier (achat, construction, investissement locatif…) ;
  • Augmenter le montant des donations exonérées et réduire la durée des abattements. Par exemple : 150 000 euros tous les 12 ans (donation en nue-propriété) ou 300 000 euros tous les 6 ans (donation en pleine propriété).

« Être acteurs plutôt que spectateurs, proposer plutôt que protester, construire plutôt que dénigrer… Fiers d’être experts-comptables ! » disent-ils.

Promesse d’Emmanuel Macron sur l’utilisation du Français : le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF) en attente d’action

Le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF)a organisé, le 20 mars 2022, la journée mondiale de la Francophonie, un rassemblement des francophones de divers pays sur la place du Panthéon, et une marche en cortège dans le Quartier latin « Pour le français, la Francophonie et le respect de la diversité linguistique de l’Europe ».

Au Président de la République, le Haut Conseil et ses 34 associations membres ont rappelé sa promesse du 7 mars 2021, réitérée en mai, transmise par lettres de son gouvernement (S.E. Affaires européennes), d’utiliser son tour de présidence du Conseil de l’Union, au 1er semestre de 2022, pour mettre fin au coup d’État de la Commission européenne, du Parquet européen et de la Cour des Comptes de l’UE. Ces trois institutions de l’Union avaient en effet, dès l’officialisation du Brexit, décidé de leur propre chef de garder l’anglais et même de le promouvoir « langue commune », faisant de lui leur unique langue de travail de fait. Coup d’État, puisqu’une telle décision relevait du seul Conseil des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union. Décision illégitime, puisque l’Europe est diversité politique, surtout linguistique et culturelle. Décision illégale, violant les textes de base de l’Union : le traité de Rome de 1957, la Charte des Droits fondamentaux, et le Règlement n° 1 de 1958 sur les langues officielles et de travail. Saisi d’un recours par Avenir de la Langue française (ALF), le Tribunal européen s’est déclaré en août 2021 incompétent sur le fond.

Le Haut Conseil international attend du Président de la République exerçant ce présent semestre la présidence du Conseil de l’Union, d’accomplir sa promesse solennelle avant la fin de cette présidence, et de l’annoncer publiquement avant le 10 avril, date du premier tour de l’élection présidentielle.

Palmarès de la 35e édition du Prix TURGOT du Meilleur Livre d’Economie Financière

Sous le Haut Parrainage de Bruno LE MAIRE Ministre de l’Économie
Avec la participation de la Secrétaire Générale de la Francophonie Louise MUSHIKIWABO
les Présidents, Jean-Claude TRICHET et Jean-Louis CHAMBON, proclament le Palmarès de la 35e édition du Prix TURGOT du Meilleur Livre d’Economie Financière

« … Ce rendez-vous annuel, incontournable, de la littérature et de la pédagogie Economique, met à l’honneur des auteurs confirmés et de nouveaux talents très prometteurs… une contribution essentielle à la nécessaire stratégie d’éducation financière pour sensibiliser nos concitoyens aux enjeux économiques et financiers et aux défis du « nouveau monde »…

LAUREAT de la 35e Edition du PRIX TURGOT
Aurélie JEAN
« Les algorithmes font-ils la loi ? » – Editions de l’Observatoire
Remis par Patrick DIXNEUF – Président du Cercle Turgot  

PRIX du JURY : avec Patrick COMBES Président du Groupe VIEL
Jérôme MATHIS
« Combien vaut une vie » – Tremplin

Mentions d’honneur ex-aequo :

– Julie ANSIDEI et Noam LEANDRI : « La Finance Verte » – La Découverte
– Pierre VELTZ : « l’économie désirable » – Le Seuil

Prix Spéciaux avec Philippe DESSERTINE, Directeur Général de l’Institut de Haute Finance IHFI – groupe INSEEC

  • de l’économie financière : Pascal BLANQUÉ : « Dix semaines en Covid 19 » – Economica

 Remis par Michel BON – Grand JURY

  • du Jeune Talent : Ferghane AZIHARI : « les écologistes contre la modernité » – Presses de la Cité

Avec Philippe LEGREZ – Délégué Général de la fondation Michelin

  • des Ouvrages Collectifs : s/direction de Eric BRIONES : « Luxe et Résilience » – Dunod

Avec André-Paul BAHUON Président du CCEF

  • de la Géopolitique : Madame l’Ambassadeur Sylvie BERMANN : « Good bye britannia » – Stock

Avec Jean-Claude LELAN – Président d’Argan
des Directeurs Financiers – DFCG-Turgot :

  • Jérôme BRISSEBOURG – Christophe HANNEZO – Thierry PICQ :   « L’Art de la Performance » – Dunod

Avec Emmanuel MILLIARD – Président de la DFCG
de la Francophonie-FFA-Turgot :

  • Xavier DURAND : « Oser le Risque » – Herman

Avec Steve GENTILI Président du Forum francophone des Affaires

Le Gouvernement accroît l’insertion des docteurs au sein des administrations d’Etat en facilitant la réalisation de thèses dans l’administration, au service de l’action publique

Le renforcement des liens entre la recherche et l’action publique est un élément essentiel de la rénovation de notre État, pour le rendre plus expert, plus divers et plus réactif. Dans ce cadre, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, agissent pour renforcer les ponts existants entre administration et recherche et d’en créer des nouveaux, partout où cela est nécessaire. L’insertion des docteurs au sein des administrations de la fonction publique d’Etat est l’un d’entre eux ; il a notamment donné lieu à la création d’un concours réservé à ce public à l’Institut national du service public.

Le succès des Conventions Industrielles pour la Formation par la Recherche (CIFRE) est connu : en 40 ans d’existence, il a fait la preuve de sa capacité à accélérer l’innovation des entreprises, à élargir le champ et l’impact de la recherche, à étendre les perspectives professionnelles des doctorants, et surtout à construire un langage commun entre des mondes qui ne se parlaient pas assez. Il n’était cependant pas ouvert à la fonction publique d’État.

Le  Gouvernement a donc donné une impulsion supplémentaire pour créer un dispositif qui s’inspire des thèses CIFRE afin de proposer aux administrations d’État, aux établissements d’enseignement supérieur et/ou de recherche, aux laboratoires de recherche et aux doctorants un cadre nouveau, simplifié et attrayant facilitant la réalisation de thèses en administration qui permettront d’acquérir une expérience différenciante pour intégrer à terme ces institutions.

Frédérique Vidal et Amélie de Montchalin annoncent ainsi aujourd’hui l’expérimentation COFRA (Convention de Formation par la Recherche en Administration) : fondée sur un travail partenarial mené depuis plusieurs mois, elle vise à mettre en place 20 COFRA dès la rentrée 2022 avec des administrations volontaires, avec l’ambition faire monter en puissance le dispositif pour proposer 100 COFRA à la rentrée 2023.

Ce dispositif expérimental vise à répondre aux objectifs suivants :

  • Définir un format de convention cadre simple et efficace pour les parties prenantes ;
  • Former les référents du doctorant au sein de l’administration afin d’assurer un accueil de qualité des doctorants ;
  • Imaginer les grandes lignes d’un fonctionnement opérationnel assurant l’excellence des thèses COFRA ;
  • Offrir un co-financement à 50% pour la phase d’expérimentation ;
  • Lancer un travail afin de lever les contraintes liées aux schémas d’emploi des administrations pour ce public spécifique.

La réalisation de thèses au sein de l’administration  est un moteur pour la transformation de l’action publique : apporter aux administrations et à leurs agents des réflexions et contenus à la pointe des connaissances scientifiques du moment  et des grands enjeux contemporains tout en ouvrant un terrain nouveau d’exploration pour les chercheurs. Enfin c’est aussi permettre la rencontre fructueuse entre des hommes et des femmes qui ont suivi des parcours différents au service du public et de la recherche pour favoriser au sein de nos administrations la diversité, l’engagement et l’excellence.

Un travail de suivi sera mené dans la durée de l’insertion professionnelle de leurs bénéficiaires.

Le Gouvernement reste pleinement mobilisé pour assurer l’insertion des docteurs au sein de l’administration et ainsi renforcer les liens entre recherche et pris de décision publique.

Appel du Haut Conseil international de la langue française et de la francophonie (HCILFF) et des associations membres à l’organisation d’états généraux de la Langue française et de la Francophonie

Cette tribune est une synthèse des propositions élaborées, des écrits publiés, des actions menées, depuis des décennies, par les 34 associations de France et du dehors et les 185 personnalités militantes aujourd’hui membres du Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF) créé le 18 juin 2020 par Avenir de la Langue française (ALF) aidée de : l’Association Francophonie Avenir (AFRAV), C.O.U.R.R.I.E.L. et Défense de la Langue Française (DLF).

La démarche originelle de cet appel à des états généraux de la langue française et de la Francophonie fut celle d’ALF. Son administrateur M. Jean-Louis Chédin, universitaire ancien professeur de philosophie, en a assuré la mise en forme, avec la participation d’autres associations, dont COURRIEL, présidée par M. Georges Gastaud, professeur de philosophie. Albert Salon, Secrétaire général du Haut Conseil international, président d’honneur d’ALF.

Appel des associations de défense de la langue française et de la francophonie

Menacée de perdition, la langue française ? Il faudrait être aveugle pour ne pas au moins se poser la question, avant qu’il ne soit trop tard. Les associations œuvrant pour l’avenir du français, Cassandres malgré elles, ne cessent d’alerter : se vérifie chaque jour, avec une rapidité effrayante, le constat que Michel Serres en 1993, résumait en ces termes : « Dans le milieu des décideurs, ceux-ci sont en train d’éradiquer la langue française. Que ce soit dans la finance, la science, le commerce, la publicité (…), ce consentement commence vraiment à ressembler à une collaboration, et la défense de la langue française à une résistance. » À cela, il faut ajouter l’invasion de l’anglais (ou du “globish”, son ersatz), dans l’enseignement à tous les étages, dans les médias… Excusez du peu ! On nous répond qu’un tel “consentement” n’est pas propre à la France, qu’il faut une langue d’échange commune, si médiocre que soit le “globish” anglo-saxon jouant sur quelques centaines de mots ou expressions utiles, et des schémas de communication uniformes. Or, ceci n’efface pas la responsabilité particulière qui incombe à la langue universaliste par excellence qu’est le français.

Un abandon progressif, s’il se poursuit, a ou aura un coût qui est immense à long terme. C’est une chose de s’ouvrir et de se mettre à l’épreuve, vivifiante, féconde, de l’autre langue et d’une autre culture avec elle ; c’en est une autre que de se mettre à leur remorque sans en maîtriser la source ni l’autonomie créatrice… On ne pense bien (de façon originale, créative) que dans sa propre langue ; non en se pliant à un moule uniforme, à un plus petit dénominateur commun qui condamne au suivisme, et pas seulement au plan des mots, mais de toute une façon de juger et de penser. Il n’y a pas de compartiments étanches.

Au pays de Pasteur et de bien des prix Nobel, il n’y a plus de grande revue scientifique de référence en français (comme si une revue publiant des recherches novatrices n’allait pas trouver son public sous prétexte qu’elle est en français). L’on n’a pas vu non plus sortir le vaccin qu’on attendait aujourd’hui, contrairement à l’époque qui a connu le B.C.G. ou telle découverte majeure concernant le Sida. Aucun rapport, dites-vous ? Il faudrait y voir de plus près.

Tout un processus de soumission volontaire (ou involontaire ?) est bien avancé à tous le étages de l’édifice social dont la langue, qu’on le veuille ou non, est le premier ciment. De l’école primaire (ou même maternelle) à l’enseignement supérieur dans les sciences d’abord (grâce à la loi Fioraso) et dans l’économie grâce aux écoles de commerce, l’invasion du globish devient la norme. À l’école primaire, de jeunes élèves, qui parfois entendent peu parler français à la maison et qui auraient tant besoin de “français renforcé”, doivent ingurgiter un petit vademecum d’anglais, qui les perturbe plus qu’il ne les instruit. Dans les médias, entre mille exemples, on aurait honte d’écrire : accord, non accord, au lieu de deal ou no deal, au sujet du Brexit. La banque postale a créé “Ma french bank” ! « On se demande parfois, nous dit un adhérent suisse, comment un tel géant culturel a pu tomber aussi bas ! »

Faute de toute réactivité, d’initiatives, de courage élémentaire, le français qui était prévalant il y a peu dans les institutions européennes est en voie d’extinction au profit de l’anglais (alors que le Royaume-Uni a quitté l’Union au début de 2020) avec le consentement tacite de nos représentants comme de nos gouvernants (car qui ne dit mot consent). C’est en violation ouverte et tranquille, aussi bien des traités que du pluralisme consubstantiel à l’Union européenne. Un député peut être rappelé à l’ordre par le président de séance, s’il ne s’exprime pas en anglais : d’autant plus scandaleux que les moyens de traduction automatique ont fait de considérables progrès. Plusieurs associations ont d’ailleurs introduit un recours auprès de la Cour de Justice européenne, avec la conviction que l’Europe ne peut continuer à se développer sur les décombres de nos langues.

Paradoxalement, une telle évolution contraste avec le fait que la pratique du français, la francophonie, font preuve de vitalité au plan international. Sans parler de l’Afrique (Kinshasa a dépassé Paris comme la plus grande ville francophone) ; on apprend le français en Chine, en Amérique du Sud, on le défend au Québec. L’Afrique de l’Ouest francophone est actuellement la plus dynamique au plan économique : l’usage commun du français n’y est pas pour rien. Mais pour combien de temps, si dans une ou deux générations la chute du français se poursuit ici ? Des pays africains (qui ont plus fait pour la francophonie que la France coloniale) commencent à s’interroger sur l’intérêt de maintenir le français dans son statut actuel, surtout dans l’enseignement. Notre réseau remarquable d'”Alliances françaises” est en voie de déconstruction, malgré la demande !

Devant la résignation ou le consentement des autorités publiques comme d’une certaine “élite”, au déclin programmé du français, devant l’apathie relative d’une société civile conditionnée en permanence au tout-anglais, il s’agit malgré tout de réagir pour empêcher l’enlisement. Et au point où en sont les choses, nous pensons que des “États généraux de la langue française” doivent être organisés le plus vite qu’il se peut. Ce qui mettrait au centre d’intérêt une problématique concernant tout le monde, d’une façon ou d’une autre. Cela n’implique pas seulement la France, mais l’ensemble francophone : ce seraient nécessairement des États généraux de dimension internationale, touchant à la communication, à l’enseignement, à la diplomatie comme au commerce. L’on pourrait en attendre une puissante contribution au bénéfice non seulement de la langue française, mais d’un pluralisme de l’esprit et de la culture dont a besoin notre monde mondialisé. Quant à la langue française, elle ne peut plus attendre.

À tous ceux que cette cause, qui est aussi celle de l’esprit, préoccupe sérieusement, nous demandons de réagir et de s’engager. Pour les associations participantes et le Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie : Jean-Louis Chédin.

Associations signataires :

  • Avenir de la Langue française (ALF) : Catherine Distinguin, présidente ;
  • C.O.U.R.RI.E.L. : Georges Gastaud, président ;
  • Défense de la Langue française (DLF), Marceau Déchamps, secrétaire général.
  • Haut Conseil ICLFF : Albert Salon, ancien ambassadeur, secrétaire général, prt d’honneur d’ALF ;
  • Île-de-France-Québec : Serge Dubief, président ;
  • Institut Culture, Économie et Géopolitique (ICEG) : Yves Montenay, président ;
  • Paris-Québec : Bernard Émont, ancien haut fonctionnaire européen, président
88 Etats et gouvernements de la francophonie (source : Organisation internationale de la francophonie)

Prix de thèse : RIODD VIGEO-EIRIS 2022

Le Réseau International de recherche sur les Organisations et le Développement Durable organise le Prix de thèse RIODD VIGEO-EIRIS 2022.

Ce prix de thèse a une vocation profondément transdisciplinaire en sciences sociales et s’adresse à toutes les disciplines (Sciences de gestion, Économie, Droit, Sociologie, Sciences Politiques, Histoire, Sciences de l’ingénieur, etc.), afin de valoriser les meilleures thèses ayant trait au développement durable, à la responsabilité sociétale des entreprises, et plus généralement à la thématique large des relations entre les organisations productives et la société.

Les thèses éligibles au prix RIODD Vigeo Eiris 2022 doivent avoir été soutenues durant les deux années civiles précédant la date du congrès du RIODD, donc entre le 1erjanvier 2020 et le 31 décembre 2021.

Les chercheur.e.s ayant candidaté au Prix RIODD Vigeo Eiris 2021 et dont la thèse n’a pas été récompensée peuvent soumettre à nouveau un dossier.

Toutes les thèses rédigées en français ou en anglais sont éligibles, quels que soient les contextes universitaires, notamment thèses de doctorat en France, PhD anglo-saxons, DBA, etc. En revanche, les thèses dites « professionnelles » qui correspondent à des mémoires réalisés dans le cadre de masters ou de mastères ne sont pas éligibles.

Les candidat.es doivent envoyer un dossier avant le 1er avril 2022 à l’adresse suivante : prixthese.rioddVE@gmail.com

Ce dossier (en version électronique) doit comprendre les documents suivants (en français ou en anglais) :

  • Un exemplaire de la thèse ;
  • Un résumé de la thèse compris entre 5 et 10 pages ;
  • Les deux pré-rapports autorisant la soutenance ainsi que le rapport de soutenance de la thèse ;
  • Une réponse sur une page à la question suivante : « En quoi votre travail fait-il progresser l’état des connaissances et des pratiques d’organisations concernant la RSE et/ou le DD ? » ;
  • Lettre d’engagement à être présent.e au 17e congrès du RIODD, qui aura lieu à Paris au Campus Condorcet les 17 et 18 novembre 2022.
  • Un document mentionnant : Nom, prénom, adresse postale et email, institution de rattachement pendant la thèse, institution de rattachement au moment de la candidature.

Tout dossier incomplet ne sera pas retenu.

Les différentes pièces seront envoyées de manière non jointe dans un dossier de format .zip, intitulé : nomprénom candidaturePrixdeTheseRIODDVigeo-Eiris2022

Évaluation des candidatures

Les dossiers seront évalués par un jury scientifique réuni par le RIODD. Les critères d’évaluation sont les suivants :

  • L’originalité de la problématique ;
  • L’intégration d’une approche multidisciplinaire (champ des sciences sociales) dans le processus de recherche ;
  • Le caractère innovant de la recherche dans sa dimension théorique ou méthodologique.

Les lauréat.e.s et éventuellement les finalistes retenu.e.s seront informé.e.s en juillet de la décision du jury.

Montant et remise du Prix de Thèse RIODD VIGEO-EIRIS 2022

Le, la ou les lauréat.e.s recevront un prix d’un montant de 2000 euros remis par la Présidente du RIODD et le représentant de Vigeo lors du 17e congrès du RIODD.

Le cas échéant, le jury peut en outre distinguer un ou deux autres finalistes (montant accordé par Vigeo-Eiris dans ce cas : 500 €.)

La remise du ou des Prix sera faite lors du Congrès du RIODD à Paris, le 17 novembre 2022 en présence d’un.e représentant.e de Vigéo-Eiris.

Valorisation de la Thèse

Le RIODD et Vigeo Eiris publieront également une information sur le/la lauréat.e et sur les éventuel.le.s finalistes sur leur site respectif et dans la Revue de l’Organisation Responsable.

https://www.cairn.info/revue-de-l-organisation-responsable.htm#

La, le ou les lauréat.e.s sont encouragé.e.s à soumettre un article issu de leur thèse à cette revue.

OTAN en emporte le vent…

La peur succédant à la surprise, la sidération s’est emparée de l’Occident devant l’impensable « probable » des intentions poutiniennes proclamées urbi et orbi par les États-Unis. Le voile sanitaire pudico-politique aussitôt jeté par l’OTAN, répliquait illico l’engagement des États-Unis à ne pas s’engager dans une guerre qui ne les concernerait pas, ouvrant de fait, toutes les voies à l’invasion infâme de l’Ukraine par un dictateur paranoïaque et revanchard : retour du tragique dans l’histoire.

Après l’aveuglement et la honte partagée devant le martyre en marche et l’héroïsme d’un peuple et d’une Nation souveraine, démocratique, souhaitant partagée les valeurs et la liberté européennes, vient aussi la crainte du déshonneur. Le sursaut de conscience qui s’en est suivi, permit d’imaginer une réponse hybride, censée allier efficacité et neutralité guerrière (au sens des « traités en vigueur » que d’ailleurs personne ne respecte) à l’agression inédite de la Russie, par une politique de sanctions prétendument marquée par leur puissance de feu « donnant à réfléchir à l’agresseur ».

… Du vent rien que du vent et du bruit médiatique… elles n’ont ni arrêter ni modifier la logique stratégique et tactique de Poutine… pire… il a su en faire une surenchère pour ses menaces de rétorsions promises, nucléaires si nécessaires, de cette initiative qualifiée d’une assimilation à une « déclaration de guerre ».

Les postures impérialistes, expansionnistes de Poutine, son leadership autocratique et dictatorial et plus encore sa santé mentale, terrorisent littéralement les démocraties et plongent leurs dirigeants, même les plus rationnels dans des abimes de perplexité, avec cette question vertigineuse : « comment et quand arrêter cet ‘ours devenu ogre’ pour le monde civilisé et son propre peuple ? »

Sergueï Jirnov* son ex condisciple du KGB estime qu’il est en pleine dérive suicidaire d’autant qu’il a une tendance forte à sous-estimer les dangers de sa stratégie…

Alors sur quels leviers agir ?

Du coté de Poutine aucune chance. Il ne veut rien savoir et préfèrera l’apocalypse à la défaite militaire que d’ailleurs rien ne laisse prévoir hélas !

La société civile, l’opinion n’existent pas : le peuple russe lui ne sait rien (ou ne veut pas savoir) d’une réalité géopolitique qu’on lui cache depuis tant d’années. Il s’en tient globalement dans l’indifférence à l’écart, le nez dans sa survie quotidienne.

Les oligarques eux, savent (ce que la vie chez les dégénérés du monde capitalistes a de bon). Cette nomenklatura a… tout à perdre… pour eux, leurs enfants, leurs parents. Elle est aujourd’hui la force d’appui de Poutine. Elle peut devenir son talon d’Achille.

D’aucuns pensent que la diplomatie est la voie à privilégier, d’autres voudraient lui offrir une porte de sortie honorable pour qu’il ne perde pas la face. Enfin, l’opinion dominante pense « qu’il ne pourra jamais accepter de perdre ni politiquement ni militairement car ce serait un suicide. » Du coup, on le croit capable d’envisager, dos au mur, comme porte finale de sortie « un suicide général » pour l’humanité, comme Hitler l’avait envisagé de le faire et d’appuyer sur le bouton nucléaire ».

C’est un risque non nul. Mais ce qui parait acquit, c’est que Poutine ne s’arrêtera que si nous l’arrêtons ; si ce n’est pas cette fois, ce sera qu’une illusion éphémère de victoire et de gain de temps, qu’un simple report au prochain rendez-vous expansionniste avec les pays dit voisins qu’il vise de ses appétits et là, la question se reposera de la même manière qu’aujourd’hui, mais avec un agresseur, joueur d’échec et de poker menteur encore plus dangereux du fait de ses victoires et ses certitudes sur nos lâchetés. Devant ce dilemme, partageons deux réflexions de principes immémoriaux :

  • « Le courage fait mal une fois, la lâcheté longtemps… ». Avons-nous vraiment le choix ?
  • « la solidarité s’arrête au pied de l’ « échafaud ».

Quand bien même Poutine déciderait de monter le premier sur l’échafaud du nucléaire, il lui faudrait partager sa folie avec au moins deux voire trois autres décideurs pour déclencher la guillotine. Croyons-nous vraiment que « son premier cercle, les 500 oligarques qui se partagent 40% de la richesse russe, le suivraient de gaité de cœur ou bien préféraient-ils choisir de lui « couper la tête » plutôt que de se réjouir du funeste destin qu’il leur aurait ainsi promis. Poutine est un joueur d’échec. Quand il sent qu’il va perdre, il renverse la table plutôt que de reconnaitre sa défaite. Mais dans cette partie c’est lui qui risque le plus d’être renversé. Tous nos efforts, notre diplomatie, notre communication doivent se focaliser sur les oligarques, en positionnant Poutine en paria. C’est l’une des clés, en tout cas pour le court terme. Pour le moyen et le long terme, seule l’émergence d’une « Europe puissance » pourra garantir par sa défense commune la paix et sa survie… OTAN en emporte le vent…

Jean-Louis CHAMBON
Président fondateur du Cercle TURGOT

* Sergueï Jirnov, L’éclaireur, Éditions Nimrod, 2022.

Casablanca régresse à la cinquième place des villes francophones d’Afrique

Plus grande ville du Maghreb et autrefois première d’Afrique francophone, Casablanca viendrait d’être dépassée par Douala, deuxième ville du Cameroun, et se classerait désormais à la cinquième position des principales villes francophones du continent. Une évolution qui traduit la montée en puissance de l’Afrique francophone subsaharienne, où émergent de grandes et modernes métropoles.

Selon les dernières projections de l’ONU en matière de démographie urbaine, publiées en 2019, la population de Douala atteindrait 3,9 millions d’habitants début 2022, et aurait donc dépassé celle de Casablanca, qui s’établirait à 3,8 millions. Ainsi, cette dernière serait désormais la cinquième plus grande ville francophone d’Afrique, derrière Kinshasa (15,3 millions), Abidjan (5,4), Yaoundé (4,3) et maintenant Douala. Il convient là de préciser que les données et comparaisons de l’ONU portent sur la population des agglomérations, et non sur celle des aires urbaines (ni sur celles des villes dans leurs limites administratives, parfois assez réduites). En effet, et alors que la notion d’agglomération (ou unité urbaine) repose uniquement sur un critère géographique, à savoir la continuité du bâti, la notion d’aire urbaine repose sur un double critère, géographique et économique, en tenant compte d’un certain nombre de localités voisines d’une métropole, dont elles sont économiquement très dépendantes, mais dont elles demeurent « physiquement » séparées par des terres – encore – inoccupées. Ainsi, la population d’une aire urbaine peut donc, dans certains cas, dépasser assez largement celle de l’agglomération principale.

La montée en puissance démographique des villes francophones subsahariennes…

Le nouveau recul de Casablanca illustre la montée en puissance des métropoles francophones d’Afrique subsaharienne, qui occupent désormais huit des dix premières places du classement des villes francophones d’Afrique (et sept des dix premières au niveau mondial, où l’on retrouve également Paris et Montréal, respectivement peuplées de 11,1 et 4,3 millions d’habitants). Un classement qui demeure largement dominé par Kinshasa, et dans lequel la deuxième métropole maghrébine, Alger (ville arabo-berbéro-francophone, à l’instar de Casablanca) n’occupe désormais que la 9e position, avec 2,8 millions d’habitants. À titre de comparaison, se sont non moins de sept des dix premières places du classement qui étaient occupées par des villes du seul Maghreb en 1950, à savoir Casablanca (première, avec 0,6 million d’habitants), Alger (2e), Tunis (3e), Oran (4e), Marrakech (6e), Fès (9e) et Rabat (10e). Et selon les projections de l’ONU, Casablanca ne serait plus que l’unique représentante du Maghreb dans le top 10 du classement en 2035, tout en n’arrivant qu’à la dixième position (4,7 millions d’habitants, très loin derrière Kinshasa, qui dépasserait les 25 millions).

… et l’émergence d’importants et modernes pôles économiques

Mais cet essor démographique s’accompagne également d’une modernisation rapide et d’une montée en puissance économique. Les grandes métropoles francophones subsahariennes sont des chantiers à ciel ouvert, où se multiplient les grands travaux d’infrastructure (routes, ponts, électrification, assainissement…), comme à Abidjan et Dakar qui connaissent une modernisation à grande vitesse. Ainsi, la plus grande ville ivoirienne, où les travaux du tramway ont été récemment lancés, en août dernier, et où l’une des premières opérations de greffe de foie d’Afrique subsaharienne vient d’être réalisée, en décembre dernier, connaît un véritable boom en sa qualité de capitale économique de la Côte d’Ivoire, qui n’est autre que le pays le plus dynamique du continent, en tenant compte à la fois des taux de croissance économique et du niveau de richesse déjà atteint.

En effet, et avec une croissance annuelle de 7,3% en moyenne sur la période de dix années allant de 2012 à 2021, et un PIB par habitant de 2.326 dollars début 2021 (selon les dernières données disponibles de la Banque mondiale), la Côte d’Ivoire a non seulement réussi l’exploit de devenir le pays le plus riche d’Afrique de l’Ouest continentale (en dépassant le Nigeria, dont la production pétrolière est environ 50 fois supérieure, et le Ghana, dont les productions pétrolière et aurifère sont, elles aussi, considérablement supérieures), mais elle est également devenue le premier – et encore le seul – pays africain disposant d’une production globalement assez modeste en matières premières non renouvelables, à dépasser en richesse un pays d’Amérique latine, à savoir le Nicaragua dont le PIB par habitant atteignait 1 905 dollars (hors États de moins de 1,5 million d’habitants, majoritairement insulaires et ne pouvant être pris en compte pour de pertinentes comparaisons). Ainsi, et grâce à ce dynamisme, le poids économique de la ville d’Abidjan aurait récemment dépassé celui de Casablanca, qui avait d’ailleurs déjà été démographiquement devancée au début des années 2000.

Quant à Dakar, peuplée de 3,3 millions d’habitants, celle-ci profite également du développement rapide du Sénégal, deuxième ou troisième pays le plus dynamique d’Afrique, au coude-à-coude avec le Kenya (avec une croissance annuelle de 5,2% en moyenne sur la décennie 2012-2021, et un PIB par habitant de 1.472 dollars début 2021, un des niveaux les plus élevés d’Afrique subsaharienne, hors pays pétroliers), et qui devrait lui aussi bientôt dépasser la Nigeria en richesse par habitant, à l’instar du Kenya et du Cameroun. La capitale sénégalaise se modernise à vive allure, comme l’illustre l’inauguration récente, en décembre dernier, du train le plus rapide d’Afrique de l’Ouest (un train régional), pouvant atteindre la vitesse de 160 km/h et dépassant ainsi légèrement celui qui avait été mis en service au Nigeria, en 2016 (et présenté, à tort, par nombre de médias comme un train à grande vitesse, ou TGV, alors que le seul véritable train de ce genre, selon les standards internationaux, circule au Maroc depuis 2018, et peut atteindre 320 km/h).

Par ailleurs, la ville de Dakar, qui vient également de consolider son rang de pôle majeur de la médecine en Afrique, avec la signature d’un accord, en juillet 2021, avec des pays et institutions de l’Union européenne, les États-Unis et la Banque mondiale, portant sur la construction d’une usine de production de vaccins destinés au continent (contre le covid-19 et des maladies endémiques), devrait très prochainement connaître une nouvelle accélération de sa croissance économique avec le démarrage, prévu courant 2023, de la production pétrolière en mer. À moyen terme, le pôle économique que représente la capitale sénégalaise pourrait donc dépasser, à son tour, celui de Casablanca, qui devrait déjà être démographiquement dépassée vers 2030.

Mais la montée en puissance économique d’Abidjan et de Dakar, ainsi que des autres grandes métropoles francophones d’Afrique subsaharienne, devrait également s’accompagner d’une politique visant à favoriser l’émergence de grandes entreprises capables de se projeter au-delà des frontières nationales, et d’assurer à leur pays une présence et une influence économiques à l’échelle au moins continentale. Sur ce point, le chemin est encore long pour rattraper cet autre pays francophone qu’est le Maroc, deuxième investisseur africain sur le continent et qui devrait assez prochainement occuper la première place, en devançant l’Afrique du Sud (en grave déclin économique, avec un taux de croissance annuel de seulement 0,8% en moyenne sur la décennie 2012-2021, et, de surcroît, assez largement inférieur à la croissance démographique du pays, estimée à 1,4% en moyenne sur cette même période).