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Conférence des grandes écoles | CGE
La Conférence des grandes écoles est une association française d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche créée en 1973 par douze écoles françaises

le Groupe RMS recrute des apprenants en contrat pro

Rentrée 2009 : le Groupe Reims Management School (Groupe RMS) recrute des apprenants en contrat de professionnalisation

 

Dès la rentrée 2009, le Groupe Reims Management School propose le contrat de professionnalisation à l’ensemble de ses huit master(e)s. Cette initiative permet aux étudiants d’obtenir un diplôme
bac+5 /+6, tout en réalisant une « première expérience professionnelle » tant recherchée. Pendant un an, les étudiants alterneront les cours avec une mission en entreprise rémunérée en
pourcentage du SMIC selon leur âge et leur niveau de formation.

Selon Lotfi Hamzi, Directeur des Programmes Mastères Spécialisés et Masters of Science, « le contrat de professionnalisation est un formidable outil d’accompagnement des jeunes et
adultes dans leur projet d’insertion professionnelle. Il leur permet d’obtenir une qualification professionnelle reconnue et d’être immédiatement opérationnels
 ».

Cette nouvelle initiative qui vient enrichir la formation en alternance proposée aux étudiants du programme Grande Ecole Sup de Co Reims, par la voie de l’apprentissage, comporte de nombreux
avantages :

 

Les avantages …

 

Pour l’étudiant

– Un contrat de salarié avec les mêmes avantages sociaux des salariés de l’entreprise ;

– L’acquisition d’une expertise de haut niveau ;

– Une formation en alternance qui permet d’apprendre et d’agir en futur professionnel ;

– Une insertion professionnelle et des opportunités de carrière optimisés ;

– Une rémunération mensuelle conformément à la législation et un statut de salarié ;

– Une exonération partielle ou totale des frais de scolarité prise en charge par l’entreprise d’accueil.

 

Pour l’entreprise

– Les personnes embauchées en contrat de professionnalisation ne rentrent pas dans le calcul des seuils sociaux et fiscaux ;

– Le coût de la formation est pris en charge par l’OPCA de l’entreprise d’accueil ;

– Application du dispositif d’allègement de charges patronales sur les bas et moyens salaires – réduction dite « Fillon » prévue à l’article L 241-13 du Code de la Sécurité Sociale.

 

Des programmes ambitieux …

 

Reims Management School dispense 5 Mastères Spécialisés accrédités par la CGE (Conférence des Grandes Ecoles) et 3 Masters of Science.

Ces programmes de haut niveau s’appuient sur des enseignants qui font référence dans leur domaine, l’intervention d’experts et le soutien de grandes entreprises partenaires.

  • Mastères Spécialisés (accrédités par la Conférence des Grandes Ecoles)

– Analyse Financière Internationale

– Business Development et Clients Grands Comptes

– Contrôle de Gestion, Management des Risques et Planification

– Management des Services et de la Relation Client

– Masternova / Management de l’Innovation Technologique dans les Agro-activités et les Bio-Industries (en partenariat avec AgroParisTech).

  • Masters of Science

– Finance and Commercial Banking (Nouveauté rentrée 2009/2010, entièrement dispensé en anglais)

– Gestion de Patrimoine

– Intelligence Marketing de la Distribution et des Produits de Grande Consommation

 

Informations pratiques

 

Profils des candidats :

Titulaires d’un diplôme de niveau bac+4/5 avec ou sans expérience professionnelle. Dérogations possibles pour des candidats présentant un parcours de qualité. Recrutement sur dossier, entretien
de motivation et épreuve d’anglais ou score TOEFL/TOEIC à fournir.

 

Coût de la formation : de 9 500€ à 13 000€

 

Rentrée : 1 octobre 2009

C. Margaria nommé conseiller spécial pour l’enseignement supérieur

A compter du 1er octobre 2009, Christian Margaria, Directeur de L’institut Télécom Sud-Paris, est nommé conseiller
spécial pour l’enseignement supérieur auprès du Commissaire à la diversité et à l’égalité des chances Yazid Sabeg.

Christian Margaria a été Président de la Conférence des Grandes Ecoles de 2003 à 2009.

Dans le cadre de ces responsabilités, il a été à l’initiative de la charte pour l’ouverture sociale des
établissements d’enseignement supérieur, signée entre la CGE, la CPU et le gouvernement en janvier 2005, et de la création de la commission « Diversité » de la CGE. Depuis la fin de son mandat de
Président, il a pris la suite de Pierre Tapie, nouveau Président de la CGE, comme Président de la commission Diversité, qui regroupe les équipes de la CGE traitant de parité homme/femme,
d’intégration du handicap, et d’ouverture sociale.

La conférence des Grandes Ecoles se réjouit de voir l’un de ses experts, universitaire de métier et de renom, être choisi par le gouvernement pour une mission
importante qui irriguera tout notre dispositif d’enseignement supérieur. Nous savons qu’il y apportera, à plein temps désormais, toute la compétence, l’énergie et la puissance de travail
considérables qui sont les siennes. Le modèle de méritocratie républicaine sur lequel est fondé notre pacte social doit faire l’objet de constante attention ; l’accès de chacun aux savoirs et aux
compétences les plus qualifiées en fonction de son goût et de ses talents constitue l’horizon démocratique pour lequel Christian Margaria oeuvrera.

Christian Margaria sait qu’il pourra compter sur la totale disponibilité des équipes des écoles et de la conférence pour s’engager à ses côtés.

Christian
Margaria, un expert de la diversité et de l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur Conscient des problèmes liés à la désaffection des jeunes pour les études scientifiques, de la
nécessité d’ouvrir ces filières aux jeunes filles et de certains problèmes d’ascension sociale, Christian Margaria s’est fortement impliqué depuis plusieurs années déjà dans de nombreuses actions
pour la diversité et l’égalité des chances dans les grandes écoles françaises. En tant que directeur de Télécom et Management SudParis (qui réunit l’école d’ingénieur Télécom SudParis et l’école de
management Télécom Ecole de
Management)
depuis 2004 et en tant que président de la Conférence des Grandes Ecoles depuis 2003.

L’actualité de la CGE en ligne

La dernière lettre d’information Grand Angle, consacrée en septembre aux 25 ans des Mastères Spécialisés et à l’ensemble des actualités de la CGE disponible sur http://www.cge-news.com.

Le prochain congrès annuel aura lieu les jeudi 7 et vendredi 8 Octobre 2010 sur le thème : « Quelle réponse au défi de l’international pour l’enseignement supérieur ? »

Mastère Management de l’Innovation, Intrapreneuriat et Entrepreneuriat

Télécom Ecole de Management, Télécom SudParis, l’Ensiie et l’Université d’Évry-Val-d’Essonne lancent leur Mastère Spécialisé M2IE : Management de l’Innovation, Intrapreneuriat et Entrepreneuriat.

Accrédité par la Conférence des Grandes Ecoles (CGE), cette formation de haut niveau sera enseignée conjointement par quatre établissements membres du Pôle Scientifique d’Evry Vals de Seine : Télécom Ecole de
Management, Télécom SudParis, l’Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise (Ensiie), et l’Université d’Évry-Val-d’Essonne. Les inscriptions sont ouvertes pour une rentrée prévue en janvier 2011.

Accompagner le développement du bassin économique d’Evry centrée sur les NTIC et les biotechnologies. Le Mastère Spécialisé M2IE (Management de l’Innovation, Intrapreneuriat et Entrepreneuriat) a pour but de favoriser la création d’entreprises et d’accompagner le développement des PME innovantes dans le bassin économique d’Evry centré sur les NTIC et les biotechnologies. Il est donc soutenu par de nombreux partenaires : les entreprises innovantes, les collectivités territoriales et les structures œuvrant au développement économique local (Bioparc Genopole, l’Agence pour l’Economie en Essonne, Opticsvalley, la Fédération SYNTEC, la CGPME Ile de France, AGEFA-PME et l’association FIPES).

120 000 euros de bourses réservés aux doctorants. Les créateurs et partenaires du Mastère Spécialisé M2IE ont prévu de verser 120 000 euros de bourse aux doctorants qui suivront la formation, permettant ainsi la prise en charge partielle ou intégrale d’une dizaine de participants.

A qui s’adresse le MS M2IE ?

  • aux doctorants, qui pourront prendre conscience des possibilités et opportunités que leur donne leur projet de thèse, valoriser leur insertion professionnelle en tant que cadre ou entrepreneur, et se préparer à l’accompagnement de grands projets innovants.
  • aux cadres en activité, pour compléter leurs acquis et leur permettre d’évoluer rapidement vers des fonctions de haut niveau dans l’accompagnement de projets innovants dans l’entreprise.
  • aux jeunes diplômés de formation scientifique, pour acquérir des compétences spécialisées dans le domaine du management en vue d’intégrer un premier poste à responsabilité.

420 heures de cours et la mise en œuvre d’un projet d’activité réel

Les participants suivront des matières telles que : Gestion de projets innovants, Stratégie d’entreprise et Management, Environnement
juridique de l’innovation, Ingénierie Financière, Marketing & Business Développement, Technologie & Entrepreneuriat. Ils pourront choisir entre 2 modules de spécialisation : Management des Biotech ou Management des NTIC. Ces spécialisations incluent la mise en œuvre d’un projet d’activité réel au contact des acteurs économiques et scientifiques locaux.

Informations pratiques

  • Frais de scolarité : 10 000 euros.
  • Gratuit pour les doctorants, sous condition.
  • Le programme peut être dispensé en alternance sur 24 mois.
  • Conditions d’admission : doctorant, diplômés bac+5, bac+4 avec 3 ans d’expérience professionnelle.

Inscription et renseignements

Olivier Epinette, Directeur des Programmes Spécialisés de Télécom Ecole de Management

Coordonnées : 
olivier.epinette@telecom-em.eu

(+33)1 60 76 47 52

NOUVEAUX MASTERES SPECIALISES (MS) et MSc accrédités pour 2011-2012

La commission Accréditation de la CGE a accrédité 23 MS et 9 MSc pour l’année
2011-2012.

Signalons que, pour la première fois, un membre étranger de la CGE a obtenu une accréditation :

L’Ecole Hassania des Travaux Publics à Casablanca au Maroc pour un MS en

·       Ingénierie et management de systèmes
logistiques

           en coaccréditation avec
l’Ecole des Ponts ParisTech

           en partenariat avec l’Institut
supérieur de transport et de la logistique, Casablanca

Certes,  depuis de nombreuses années des MS sont montés en partenariat avec des
établissements étrangers – et le cru 2011-12 en dénombre de nouveaux – mais c’est la première fois qu’un établissement étranger, grâce à son appartenance à la CGE, est pilote d’un MS.

En 2011, ce sont donc au total 439 MS et 61 MSc qui sont proposés par 125 grandes
écoles.

 

MASTERES SPECIALISES

 

ECOLES DE MANAGEMENT

ADVANCIA NEGOCIA       

·       Direction commerciale

ESC Clermont-Ferrand  (Ecole supérieure de commerce)

·      
Management des établissements sanitaires et sociaux

ESCP Europe 

·      
Management médical – Gestion hospitalière

 

MSc

 

ADVANCIA NEGOCIA

·           International business development and consulting        

       en partenariat
avec Hochschule Bremen (Allemagne),  Universitat de València Estudi General (Espagne), University of Hertfordshire (Royaume-Uni) , Institute of
business studies Moscow (Russie),  University of North Carolina, Wilmington (Etats-Unis), Universiti Tun Adbul Razak, Kuala Lumpur (Malaisie)

AUDENCIA (Ecole de management de Nantes)

·       Sport Management

ESC Toulouse (Ecole supérieure de commerce
de Toulouse)

·      
Community management

·       Création, reprise, acquisition et
développement d’entreprises (CRéA)

·       Industrial Organization and the Supply Chain (IOSC)

·       Management pour scientifiques

EUROMED Management

·      
Ingénierie d’affaires 

HEC Paris       

·       Finance

International Business (MIB)

Enquête 2012 sur l’insertion des jeunes diplômés, selon la CGE

La Conférence des Grandes Écoles a présenté ce matin les résultats de son enquête 2012 sur l’insertion des jeunes diplômés.

Dans la lignée de 2011, les indicateurs d’insertion professionnelle des jeunes diplômés se sont améliorés : :
82,5 % sont en situation d’emploi moins de 2 mois après leur sortie d’école
– 79,8% des diplômés de grandes écoles sont embauchés en CDI
– Recherche d’emploi toujours inférieure à 6 mois pour la majorité des jeunes.

En synthèse, les grandes tendances de 2012 :
– Un taux net d’emploi qui continue de progresser
– Les salaires des jeunes diplômés sont en légère augmentation
– La région parisienne redevient le premier bassin d’emploi devant la province
– Le taux de transformation stage/emploi est nettement plus important pour les ingénieurs que les managers
– La structure des secteurs recruteurs, tant pour les diplômés ingénieurs que ceux des écoles de management, traduit une tendance lourde à
l’externalisation 

n°235 – Spécial rapport au président de la CGE

Cherchez ! Et vous trouverez !*”

par PhilippeNASZÁLYI

Directeur de la rédaction et de la publication

L’on dit souvent que notre revue est un peu trop académique pour les entreprises et les organisations. L’actualité nous montre qu’elles ont pourtant bien besoin d’analyser, comparer, réformer leurs modes de gestion dans un cadre respectueux de l’environnement et des cultures humaines. Nous ne cesserons de reprendre comme un « leitmotiv » cette sentence de deux remarquables universitaires américains qui, comme nous, déplorent que « les pratiques managériales ne font qu’un usage très limité des connaissances accumulées par la recherche en management1 ».

Si la crise pouvait enfin faire comprendre à ces gens trop pressés, trop accaparés, trop occupés, trop importants, trop pragmatiques, trop proches du terrain et les « mains dans le cambouis » qu’à force de négliger de se poser, pour réfléchir à la qualité de leurs entreprises, ils ont souvent conduit leurs organisations à la faillite et l’économie là où elle est, présentement.

La sagesse populaire depuis longtemps donne tort à ces activistes, « bourreaux de travail » qui pensent que l’agitation ou le temps occupé coûte que coûte sont signes de l’oeuvre. Antequam Agatis Cogitate, dit depuis Rome, le sens commun !

Beaucoup de nos faillis ou en passe de l’être, ont une vision péjorative de la pensée « académique » des universitaires, qu’ils pourraient comparer s’ils en connaissaient l’auteur, aux « êtres des nuées », qu’Aristophane « nomme » philosophes. Ce jugement nuit gravement à la transformation devenue inéluctable d’une économie en crise, n’en déplaise à ces butors.

Comme Károly Polányi, nous estimons plus que jamais que c’est l’innovation sociale qui peut remettre la société et donc l’économie qui lui est incluse, en état. On ne peut désormais qu’adhérer à cette vision « austro-hongroise », qui nous est personnellement douce, et qui constatait déjà en 1944, que le marché autorégulé « ne pouvait exister de façon suivie sans anéantir la substance humaine et naturelle de la société, sans détruire l’homme et sans transformer son milieu en désert2 ».

Nous y sommes.

C’est donc tout naturellement que notre revue, au sens large que nous donnons au mot de gestion, depuis 1965, direction et gestion, ou celui encore plus large qui lui vient par sa racine latine du supin du verbe : gero, is, ere, gessi, gestum« s’occuper de » qui trouve donc tout naturellement sa vocation, dans le contexte d’appréhender l’activité humaine dans sa complexité au service du seul sujet qui vaille : l’Homme.

Ce n’est pas grandiloquence que de l’écrire et de le répéter, c’est cette conviction qu’il faut souvent réinsuffler devant le matérialisme
destructeur qui conduit vers les « offres d’une amélioration économique non dirigée » pour reprendre encore l’idée de Károly Polányi3.

Là encore, nous y sommes !

Dans l’introduction du numéro qui clôturait l’année 20084, nous voulions placer 2009, qui s’ouvre avec sa cascade de cataclysmes environnementaux, financiers, économiques et sociaux, sous le signe des propositions que politiques et « experts », au discours usé jusqu’à la corde, sont incapables même d’envisager, en dehors des sentiers battus et des recettes inopérantes.

Cette force de propositions ne peut se fonder que sur la réflexion profonde, sur les bases ou les fondements d’une nouvelle « recherche
susceptible de déboucher sur des productions de richesses nationales disruptives, économiquement exploitables et créatrices d’emplois
5 ».

Parce que les Grandes écoles sont en France, un élément constant de la formation supérieure et cela depuis le « siècle des Lumières », on l’a souvent oublié ; Parce que les Grandes écoles, organisées, variées, souvent plus démocratiquement ouvertes qu’on ne le dit, à la formation sont un membre de l’« Universitas » au sens générique que nos partenaires ou concurrents, y compris l’inénarrable « Classement de Shanghai », placent sous le vocable d’université ; Parce qu’enfin, les Grandes écoles participent, dans une mesure qu’on connaît souvent mal, à la « Recherche » au sens générique que lui donne notamment le processus de Bologne auquel notre revue entend activement et pleinement participer et sa déclinaison euro méditerranéenne de Barcelone ; nous avons choisi de consacrer ce premier numéro de 2009 à la publication du rapport sur à la Recherche « dans les Grandes écoles et ailleurs », dans le cadre de l’analyse de l’existant, mais aussi de la prospective originale d’une « recherche plus autonome, plus inventive et plus entrepreneuriale6 », qui correspond bien à la volonté novatrice permanente des sciences de gestion au service des organisations humaines.

Ce rapport à lui seul interroge profondément notre société qui ne veut toujours pas remettre en cause ses modes sociaux et par le fait même, réellement l’organisation de la formation et son corollaire qu’est la recherche.

« La République n’a pas besoin de savants ! »

Nos lecteurs savent que, comme l’apôtre Paul, nous pensons qu’il faut sans cesse rappeler que des réformettes ne font pas évoluer d’un pouce une  société en panne de sens. « Interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire7 »

Il y a quelques années, nous avions marqué notre réprobation des modèles d’évaluation de la science en reprenant ce mot terrible de président du tribunal révolutionnaire à Lavoisier : « La République n’a pas besoin de savants !8 ».

Plus que jamais, et paradoxalement mais en apparence seulement, nous faisons nôtre aujourd’hui, cette phrase apparemment barbare, « La République n’a pas besoin de savants ! ». Nous n’avons effectivement pas besoin de ces savants qui comme Scott Reuben, surnommé comme l’escroc de la finance, « Dr Madoff » par les
Américains qui ont, semble-t’il, pléthore de ces hommes bien intégrés dans leur système, et truquent leurs publications pour obtenir, subventions pour leurs labos, honneurs et récompenses pour eux-mêmes. « Tel a été le sujet du dernier rapport publié en 2002 par l’Académie américaine des sciences : « Integrity in Scientific Research : Creating an Environment that Promotes Responsible Conduct9 ». Ce dernier rapport insiste non seulement sur la pratique de laboratoire, mais aussi sur la nécessité de gérer les hommes et de trouver des financements, deux aspects sources de conflits entre les financeurs et les chercheurs10 ».

Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit d’abus, dans la lignée du Coréen Hwang Woo-Suk, prétendu auteur du clonage humain en 200411ou du célèbre physicien allemand Henrick Schön12. Tous ces « savants », tous ces chercheurs ont été sélectionnés par NatureScience ou Applied Physics Letters, qui font autorité dans ce monde si « calibré » de la Recherche scientifique avec un grand « R ». Ce monde qui joue avec les « marchés ». Ces initiés qui répondent aux critères de Shanghai lesquels sont désormais la seule référence pour ceux qui ne croient qu’en une évaluation quantitative. Ils tiennent pour le malheur de la Recherche, le haut du pavé, encore !

La communauté scientifique peut bien nous montrer, avec raison pour partie, que l’abus a toujours existé et que le faussaire Vrain-Lucas, escroqua le grand mathématicien Michel Chasles et par lui, ridiculisa toute l’Académie des Sciences en sa séance du 8 juillet 186513. C’est le processus même sur lequel repose la « sanctification scientifique » qui est mis à mal, avec les implications sociétales que cela entraîne. L’un des points qui animait le patriote Chasles dans cette correspondance hallucinante qu’il acheta au faussaire, et présenta à ses pairs, tenait en cet espoir de pouvoir attribuer au « Grand Pascal », l’idée de la gravitation plus de vingt ans avant Newton.

Pour des raisons mercantiles et non patriotes, il fallut une négociation au niveau le plus élevé de l’État, pour que les Français au même titre que les Américains se voient attribuer, la découverte du virus du SIDA en 1983.

C’est dire que s’approprier la découverte ou plus simplement la pensée de l’autre ne peut que se banaliser dans cet univers. La raison financière du système même de l’évaluation et donc du fonctionnement le provoque inexorablement.

Ces pratiques frauduleuses sont désormais étroitement intégrées par le mécanisme même de la Recherche et ne sont plus qu’en apparence des faits personnels délictueux. La logique même de leur commission des actes est donc devenue d’une tout autre nature. C’est le plagiat qui se multiplie comme le démontre l’enquête auprès de 127 rédacteurs en chef de revues économiques anglo-américaines14 (celles-là même que l’AERES, à la suite de la section 37 du CNRS, classe en rang A, pour évaluer les chercheurs français et leurs équipes, leur accorder en vertu de la législation récente, les équipements, les postes et les financements !).

Ce choix d’évaluation des chercheurs et de classement des laboratoires et des centres de recherche est donc pas nature idéologique ou pire, fondé sur la méconnaissance de tout ce qui n’est pas anglo-américain. C’est une négation de ce qu’est l’Europe en devenir, négation de l’espace euro-méditerranéen qui nous concerne tant ou négations des mondes latins des Amériques, pour ne retenir que de proches et nombreux parents qui ont des modèles de pensée et de management originaux. La preuve nous est assénée même, par l’introduction du rapport de la section 37 du CNRS15 dont les conclusions de classification des revues ont été plagiées et de la pire sorte qui soit, par l’AERES : « Nous n’ignorons pas qu’il existe des revues excellentes publiant en allemand, espagnol ou italien et il est parfaitement légitime pour un chercheur d’y publier. Cependant la section ne s’estime pas compétente pour procéder au classement de telles revues ».

Ces pratiques totalitaires rappellent les capitulations idéologiques qu’il ne faut pas hésiter à rapprocher des heures sombres de notre histoire par la « collaboration » de certains intellectuels avec le vainqueur apparent d’alors.

On retrouve toujours cette perte du sens qui traverse l’Histoire, et justifie sans cesse, le titre de l’ouvrage bien connu de Julien Benda :
« La trahison des clercs ».

Bien plus encore, l’ignominie le dispute au ridicule, lorsque l’on peut trouver après le calcul automatique des étoiles (a-t’on d’ailleurs
besoin d’un « expert » pour cela ?) des qualifications qui font rire partout : enseignant « non-publiant » (car pas dans une revue anglo-américaine), mais « publiant » car ayant commis de nombreux articles sélectionnés dans d’autres revues de qualité à comité de lecture et ne figurant pas la plupart du temps, dans la « liste officielle publiée par le Kominterm »… Il convient que nos lecteurs étrangers se délectent de ces perles qui auraient ravi Gogol ou Courteline, voire Alfred Jarry.

Le drame toutefois, est qu’il s’agit de la Recherche en France et que le sujet, comme son développement ou sa promotion, mériterait mieux que ces évaluations indispensables, compte tenu des abus manifestes de certains enseignants-non chercheurs, mais qui demeurent partielles pour ne pas dire partiales, et en tout cas, sectaires. Espérons que nous serons entendus en « haut-lieu », car si les « historiens16 » ont su faire évoluer le système naissant, avec intelligence, nos disciplines, faute d’organisations crédibles ou indépendantes des financiers et des pouvoirs publics qui emploient beaucoup de leurs représentants, sont livrées aux palinodies mercantiles des trissotins mandatés.

Si comme le déclare au Monde17, le président du comité d’éthique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), Jean-Claude Ameisen, il faut « Valoriser l’intégrité et pas seulement la compétition », il y a fort à faire alors, avec les critères quantitatifs des dignes héritiers de la pensée positiviste du XIXe siècle qui sied tant aux libéraux. Cette bibliométrie imposée comme évaluation aux chercheurs français qui protestent à juste titre contre ses critères d’un autre âge, illustre une idéologie dont tout montre chaque jour qu’elle se meurt, qu’elle est morte, parce que fondamentalement inepte et inefficace18.

Un des disciples de Raymond Barre nous rapportait, il y a peu à Nice, la réflexion de celui qui fut le « 1er économiste de France » et s’estimait heureux dans sa vie d’avoir publié huit articles contenant au moins une idée originale. « Vaut-il mieux un chercheur qui a découvert une seule idée brillante publiée dans un seul article, mais qui est beaucoup cité ? Ou bien un chercheur qui a publié d’innombrables articles, mais qui ne sont cités chacun, qu’une seule fois19 ? ».

La reproduction à l’infini sous forme de citations, dans un « facteur h », appuyé sur des calculs incontrôlés, invérifiés et invérifiables de trois moteurs de recherche20 ne peut répondre non plus, de manière satisfaisante à des critères sérieux d’évaluation. 40 % seulement des données de ces moteurs de recherche sont communs ; que fait-on des 60 autres % pour constituer l’évaluation ?

Quant aux homonymies innombrables dans les revues à l’américaine qui ne citent que le nom propre des auteurs, elles viennent atténuer encore la fiabilité des systèmes de reconnaissance des auteurs cités. Nos lecteurs auront remarqué d’ailleurs que La RSG, plus rigoureuse en la matière, demande à ses auteurs de préciser au moins la 1re lettre du prénom dans chaque citation d’auteur, afin de lutter contre ce fléau qui rend ascientifique tous les autres modèles pourtant cotés A.

Ces évaluations sont pourtant nécessaires voire indispensables. Un maintien du système actuel ou sa généralisation par des commissions « d’experts » élus du fait de leur appartenance à un syndicat, serait à coup sûr une régression, même si certains, à l’instar du CNU21, le souhaitent pour rester dans les petites combines d’appareils, les marchandages des mandarins et les copinages22 plus ou moins locaux qui ruinent au yeux de tous, et d’abord des politiques, souvent très injustes, car ignorants des réalités, l’excellence de bien des domaines de la cinquième Recherche du monde.

L’évaluation demeure donc bien compliquée à rendre signifiante et « le jugement des pairs » qui parfois semble la panacée pour certains, « peut » comme aime à le dire notre tout récent Prix Nobel de médecine, Luc Montagnier, « être aussi très sclérosant et empêcher l’innovation23 ».

L’exemple de la résistance de l’Académie de médecine aux idées novatrices de Pasteur est là pour rappeler à tous, la grande modestie qu’il convient d’avoir en ces domaines où certitude règne souvent avec intolérance, conservatisme et étroitesse d’esprit. La pensée officielle est tout aussi annihilante pour la Recherche, qu’elle peut
être génératrice de progrès lorsqu’elle signifie volonté politique et mise en place de moyens adaptés, comme ce fut le cas en France, notamment pendant la période gaullienne. C’est sans doute là
que le bât blesse le plus, aujourd’hui.

La planification a disparu, et avec elle, l’expression d’une alliance entre le possible à moyen et long terme, préparé par des experts
qualifiés, et les moyens mis à disposition par la volonté politique démocratiquement élue. La petite comptabilité de boutiquier qu’on veut imposer à la Recherche au nom de la démocratie qui demanderait des comptes à ceux qu’elle finance, tente (mal) de masquer « l’insuffisance de méthodologie pour l’élaboration de la stratégie et le défaut d’implication du Gouvernement, qui se traduisent par l’absence de choix prioritaires24 ». Que ce soit au niveau des choix scientifiques ou technologiques, comme pour ceux des autres disciplines, notamment celles de l’homme et de la société, « l’insuffisance institutionnelle dans le pilotage de la recherche » est patente.

Elle témoigne de l’absence de structure « chef de file » plutôt interministérielle et au moins rattachée à la tête de l’Exécutif, pour
éviter que le rapport gouvernemental comme le démontre l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques, ne soit « qu’un panorama exhaustif de l’ensemble des pistes suivies », au lieu d’être « un instrument d’orientation entérinant une volonté publique ».

Si « l’homme d’avenir a bien les yeux tournés vers le passé », comme le disait en substance, Ernest Renan, un autre pourfendeur du Comtisme si nuisible et si répandu dans nos classes dirigeantes internationales, la remise au goût du jour, dans une sorte de morbidité sclérosante des recettes passées, par absence totale de courage, d’ambition et d’espérance, est le crime par excellence, celui de la faute (ou du péché) contre l’esprit, celui qui dans ce monde, comme un autre, demeure irrémissible.

L’espérance est notre conviction et nous incite à placer en exergue de ce très talentueux et original « Rapport de la commission recherche
et transfert à l’attention du Président de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) »
cette sentence qui pourrait aussi bien être inspirée par celle que Platon pense être la mère du « passage25 » ou celle à laquelle Hésiode attribue la qualité de savoir « plus de choses que tout dieu ou homme mortel26 », Métis qui figure en titre de l’étude que nous avons choisie pour constituer ce numéro : « Qui cherche trouve27 ! »

* Luc 11 – 9.

1. http://dx.doi.org/10.1051/larsg:2007048, Jeffrey Pfeffer et Robert Sutton, « Hard Facts, dangerous
half-truths & total nonsens Harvard Business School Piess.
2006. Faits et Foutaises dans le Management » traduction de l’américain par Sabine Rolland, Editons Vuibert, Pans 2007. 255 pages. Présentation de l’édition française par Hervé Laroche, professeur de stratégie et management à l’ESCP-EAP. Paris.

2. Polányi Károly, La Grande Transformation (1944), Gallimard, Paris, 1983, 420 pages, page 22.

3. Polányi Károly, La Grande Transformation (1944), Gallimard, Paris, 1983, 420 pages, page 60.

4. http://dx.doi.org/10.1051/larsg/2008051 ; Ph. Naszályi : « nous pensons développer les termes de la Recherche et de l’innovation qui sont
un volet fondamental, après le travail, d’une refondation du système économique et social, dans les numéros à venir »
, Consummatum est ! Numéro 234, novembre-décembre 2008, page 5.

5. Cf. page 19 de ce numéro.

6. Cf. page 20 de ce numéro.

7. Paul, apôtre, Lettre à Timothée, 2 Tm 3 – 14 – 4.

8. http://dx.doi.org/10.1051/larsg:2005040, Philippe Naszályi, La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, n° 216 (2005) 5-9 DOI : 10.1051/ larsg : 2005040

9. National Academy of Science, Responsible Science : Ensuring the Integrity of the Research Process,
Washington, 1992. p. 37.

10. Girolamo Ramunni, « La fraude scientifique », La Revue pour l’histoire du CNRS, N° 9 — novembre 2003, mis en ligne le 30 octobre
2006. URL : http://histoirecnrs.revues.org/document566.html. Consulté le 12 mars 2009.

11. Jacques Testart, « L’affaire Hwang Woo-suk ou les dérives de la sciencespectacle », Le Monde, 4 janvier 2006.

12. « Dark Secret of Hendrik Schon », Physists and Physicists, 29 th september 2006.

13. G. Lenotre, « L’affaire Chasles ou l’arnaque Vrain-Lucas ou Comment escroquer un membre de l’Institut de France », Historia n° 57, août 1951.

14. Thomas Bartlett and Scott Smallwood Four Academic Plagiarists You’ve Never Heard Of : How Many More
Are Out There ? Chronicle of Higher Education, 2004, december 17.
http://chronicle.com/free/v51/i17/17a00802.htm (consulté le 15 mars 2009).

15. Denis Bouyssou, Introduction à Catégorisation des revues en Économie et en Gestion Section 37 (Économie / Gestion) du Comité National de la Recherche Scientifique (CNRS), Octobre 2007, page i.

16. La forte réactivité des historiens notamment, a permis une révision des classements de revues par l’AERES pour tenir compte des la qualité réelle.

17. Le Monde, 21 mars 2009, page 20.

18. Nos lecteurs liront avec profit : « Petits conseils aux enseignants-chercheurs qui voudront réussir leur évaluation ». http://contretemps.eu/interventions/petits-conseils-enseignants-chercheurs-quivoudront-reussir-leur-evaluation.

19. Maya Beauvallet, « Les Stratégies absurdes. Comment faire pire en croyant faire mieux » Éditions du Seuil – La Martinière, 150
pages, Paris 2009.

20. Google scholar, WoS et Scopus.

21. CNU, Conseil National des Universités. C’est l’instance nationale compétente en France à l’égard du recrutement et du suivi de la carrière des enseignants-chercheurs. Il est composé de 77 sections représentant les discipline, qui sont élues qui désignent en son sein un Bureau : président, vice-président…

22. http://dx.doi.org/10.1051/larsg:2007031 ; « Graecia capta ferum victorem cepit… ou « Messieurs, il est cinq heures, le cours est terminé
»
, Philippe Naszályi, La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, n° 226-27 (2007) 5-10 DOI : 10.1051/larsg : 2007031, page 9.

23. Entretien de l’auteur avec Luc Montagnier aux Etats généraux des CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie) : 1resrencontres à Evry sur l’Innovation, 4 juin 2008.

24. Claude Birraux et Christian Bataille : « Rapport sur l’Évaluation de la stratégie nationale de recherche en matière d’énergie », enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale, annexe au procès-verbal de la séance du 3 mars 2009. Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques.

25. Platon, Le Banquet.

26. Hésiode, Théogonie.

27. Luc 11 – 10.