Le rapport mondial sur les TIC de l’INSEAD souligne la fracture numérique actuelle et les implications
économiques
L’étude annuelle sur les technologies de l’information réalisée en collaboration avec le WEF (le World Economic Forum) se penche sur le Networked Readiness Index (NRI-l’état de préparation aux
réseaux) de 144 économies ; elle révèle que la plupart des nations en développement peinent à combler le retard de compétitivité en matière de TIC.
L’INSEAD, l’école de management international de grande renommée, a publié aujourd’hui le 12e rapport annuel
intitulé Global Information Technology Report (GITR) 2013. Le thème de cette nouvelle étude est « Croissance et emploi dans un monde hyper connecté ». Le GITR 2013 a été réalisée par l’INSEAD en
association avec le WEF et le soutien de Booz & Company et CISCO.
Le rapport évalue les écosystèmes numériques de 144 pays développés et en développement — représentant plus de 98
pour cent du PIB mondial. En classant chaque pays à l’aide de l’indice de préparation aux réseaux (Networked Readiness Index, NRI), l’étude examine les moyens utilisés par ces marchés pour
exploiter les progrès des technologies de l’information et de la communication (TIC) et ainsi augmenter la productivité économique et le développement social.
Le GITR analyse différents facteurs, dont l’infrastructure des réseaux, l’accessibilité économique et les
compétences liées en matière de « connaissances », pour déterminer les nations qui avancent, qui stagnent ou retardent au regard des outils numériques essentiels à la compétitivité. Il tient
compte de nombreux facteurs, tels que le cadre commercial et réglementaire dont dispose un pays pour soutenir le recours aux TIC.
Les chercheurs ont remarqué que les politiques de certaines économies en développement peinent à capitaliser sur
les investissements dans les TIC, pendant que l’Europe est également confrontée à des défis en matière de TIC qui menacent sa compétitivité, son innovation et ses capacités de création
d’emplois.
« Notre étude 2013 révèle des disparités et une persistance significatives de la “fracture numérique” qui sépare
les meilleurs élèves de ceux qui s’efforcent de combler les écarts en matière de TIC et de compétences, a déclaré Bruno Lanvin, corédacteur du GITR et Directeur exécutif de l’Initiative de
compétitivité européenne de l’INSEAD (IECI-INSEAD European Competitiveness Initiative). Notre analyse montre combien il est important d’investir parallèlement dans les TIC et dans les compétences
et l’innovation pour aider les économies à franchir un seuil au-delà duquel la rentabilité des investissements augmente de manière significative. »
Les observations principales du rapport sont :
·Pour rétablir sa compétitivité, l’Union européenne doit investir dans une modernisation majeure de son réseau de
télécommunications fixes et mobiles, un coût estimé entre 250 et 320 milliards d’Euros. Si elle ne le fait pas, elle risque de perdre le leadership des télécommunications en faveur des États-Unis
et de l’Asie, où les abonnements aux mobiles 4G dépassent déjà de loin ceux d’Europe ;
· Les économies du BRIC doivent combler leurs
lacunes dans leurs écosystèmes numériques pour garantir des gains de productivité et une croissance future durables ;
· La fracture numérique est plus apparente dans
l’Afrique subsaharienne, où l’utilisation des TIC demeure très faible, alors même que les pays continuent à construire des infrastructures pour ces technologies ;
· Le Big Data est une nouvelle classe d’actifs
qui présente le potentiel de redynamiser l’économie mondiale et de renforcer la cohésion sociale. Ce n’est que par le haut débit (notamment le haut débit pour les mobiles), que ce potentiel peut
être libéré.
Deux groupes dominent
le NRI cette année : les économies d’Europe du Nord et les économies dites des Tigres en Asie. Les dix meilleurs pays sont, dans l’ordre : La Finlande, Singapour, la Suède, les Pays-Bas, la
Norvège, la Suisse, le Royaume-Uni, le Danemark, les Etats-Unis, Taïwan et la République de Chine. Les chercheurs ont trouvé d’importants écarts parmi les pays d’Europe, notamment des disparités
entre les nations mieux préparées au nord et leurs homologues moins bien préparés au sud.
Pour obtenir la liste complète des pays et le rapport, veuillez-vous rendre sur http://www3.weforum.org/docs/WEF_GITR_Report_2013.pdf>
En outre, le rapport donne plusieurs sous-indices qui classent des facteurs tels que les environnements politiques,
réglementaires et d’affaires, l’infrastructure et l’accessibilité économique au contenu numérique, les compétences numériques et l’utilisation des TIC.
Depuis la première édition du GITR en 2002, l’INSEAD est un partenaire stratégique qui apporte des points de vue et des analyses permettant de comprendre l’environnement mondial des affaires, en
constante évolution. Pour Bruno Lanvin, cette recherche apporte de précieux points de vue aux responsables politiques et à leurs partenaires en affaires ainsi qu’aux académiques.
« Ces données nous aident à comprendre les changements vitaux des TIC dans les économies à l’échelle mondiale, puis à voir le rapport entre ces évolutions et la compétitivité », a déclaré Bruno
Lanvin, indiquant que le paysage mondial s’est transformé au cours des 12 dernières années, depuis que l’INSEAD et le WEF (Forum économique mondial) ont publié le premier Global Information
Technology Report. Les économies émergentes et développées se concentrent sur l’innovation et rivalisent à l’échelle mondiale sur le plan du talent et de la part de marché. Les TIC se situent au
cœur de cette nouvelle réalité. »
Bruno Lanvin a signalé que sur la dernière décennie, les business models ont été redéfinis, les espaces de travail revus et des pans entiers de la société — de l’éducation à la santé — sont
repensés en conséquence des évolutions technologiques. Le rapport cherche à mesurer et évaluer des éléments importants qui motivent ces changements. Son indice NRI donne aux décideurs un cadre
conceptuel utile pour évaluer l’impact des TIC au niveau mondial et pour comparer l’état de préparation aux TIC et l’utilisation qu’en font les pays.
Cette année, le rapport s’est intéressé particulièrement à l’état de préparation aux réseaux face à la croissance sociale et économique, en tenant également compte de la transformation par les
TIC des services mobiles, des informations de santé et des télécommunications. Le GITR 2013 comporte aussi des études de cas indiquant comment la Colombie et le Rwanda s’adaptent pour exploiter
les TIC afin d’obtenir un avantage durable. En Colombie, les responsables politiques cherchent à surmonter quatre obstacles principaux à une large utilisation d’Internet — dont l’infrastructure,
les services et les applications. Les dirigeants essaient de donner un plus large accès à des services à prix réduits tout en développant des outils informatiques et plus de contenu numérique.
Dans le même temps, encouragé par ses ressources naturelles limitées, le Rwanda continue à progresser dans la transformation de son économie à travers des outils de TIC, avec un plan appelé
Vision 2020, élaboré pour la première fois en 2000.
Le Global Information Technology Report 2013 est le résultat d’un partenariat de longue date entre le WEF et l’INSEAD.
Le NRI repose sur une combinaison de données de sources accessibles au public, ainsi que sur les résultats de l’Executive Opinion Survey, une enquête annuelle exhaustive menée par le Forum en
collaboration avec des instituts partenaires, un réseau de 167 instituts de recherche et des organisations économiques de premier plan. Cette enquête qui porte sur plus de 15 000 dirigeants apporte
des informations sur des domaines essentiels pour la préparation aux réseaux.