Le Spiil réagit aux propositions des États généraux de l’information

LaRSG adhère également au Syndicat de la Presse Indépendante d’Information. C’est donc tout naturellement que nous présentons, la réaction in extenso de notre organisation professionnelle, après celle de la FNPS.

Le Spiil a accueilli avec intérêt les conclusions des États généraux de l’information tout en relevant quelques points de vigilance et quelques omissions. Il se félicite que certaines de ses propositions, comme la création d’un Centre national de l’information, aient trouvé un écho favorable dans les propositions des parlementaires, et appelle le gouvernement à se saisir sans délai de ces travaux.

Après plusieurs mois de travail, les États généraux de l’information ont présenté leurs conclusions le jeudi 12 septembre dernier. Les parlementaires du groupe « médias, informations de la majorité présidentielle », constitué lors de la précédente législature, ont quant à eux partagé leurs propositions le 17 septembre dans le cadre d’un livre blanc. Le Spiil rejoint les constats posés par les groupes de travail et partage l’appel de Bruno Patino à œuvrer collectivement au sein de la filière pour réaffirmer le rôle central d’une information fiable et de qualité dans notre société démocratique. 

  • Le Spiil, qui défend de longue date une actualisation de la loi Bichet à l’ère du numérique, accueille avec enthousiasme l’obligation pour les plateformes d’afficher de façon non discriminatoire les contenus informationnels et la proposition de dégroupage des algorithmes afin de redonner aux internautes l’accès à une pluralité de contenus et la maîtrise du flux informationnel qui se présente à eux.
  • Le Spiil se réjouit du volontarisme affiché par le comité de pilotage pour réguler les plateformes. L’instauration d’une contribution obligatoire des plateformes sur la publicité numérique constitue une proposition intéressante, à articuler avec les droits voisins, en intégrant la nouvelle dimension de captation de valeur générée par le recours à l’intelligence artificielle. 
  • Le Spiil approuve également l’encouragement à la fédération entre producteurs d’information, pour constituer un front uni face aux plateformes et pour réfléchir ensemble aux enjeux qui bouleversent l’écosystème de l’information. Cet appel au rassemblement est au cœur du projet du Spiil de créer un Centre national de l’information, pour permettre à la profession de se réunir et de porter des propositions communes. Le Spiil se félicite que les parlementaires aient repris cette proposition dans leur livre blanc. 
  • Le Spiil partage l’ambition des États généraux d’ériger l’éducation aux médias et à l’information (EMI) au rang de priorité, à l’école, mais aussi pour toutes les générations, et de s’appuyer sur les médias pour atteindre cet objectif. Le Spiil, qui a récemment rejoint l’Apem (Association pour l’éducation aux médias) y prendra toute sa part. Les compétences des journalistes professionnels les désignent tout particulièrement pour réaliser des interventions d’EMI. Toutefois, ces dernières ne doivent pas se faire sans contrepartie. Le Spiil est donc favorable aux propositions formulées dans le livre blanc des parlementaires, pour permettre aux médias de concilier les interventions auprès du public avec le travail quotidien dans les rédactions, par le biais de mécanismes de compensation financière ou la mise en place d’un fonds pour assurer les remplacements des journalistes occupés par les missions d’EMI. Par ailleurs, l’éducation aux médias ne saurait être pleinement efficace si elle ne s’accompagne pas de mesures pour renforcer la visibilité des médias professionnels auprès du grand public. Veiller à inclure plus largement les contenus de presse dans le Pass Culture y contribuerait utilement. 
  • Le Spiil prend acte des réflexions du comité du pilotage pour renforcer la protection de la liberté d’informer, notamment en clarifiant le périmètre de « l’impératif prépondérant d’intérêt public », en prévoyant que tout acte d’enquête ou d’instruction devra être préalablement autorisé par un juge des libertés et de la détention, ou en fixant dans la loi une définition précise des procédures bâillons. Néanmoins, le Spiil appelle à aller beaucoup plus loin pour garantir aux journalistes que certaines situations inacceptables dont ils ont pu être victimes par le passé (mise sur écoute, placement en garde à vue, etc.) ne se reproduiront plus. Le Spiil regrette que certaines idées mises en avant dans le cadre des groupes de travail, qui auraient été de nature à apporter de telles garanties, aient été écartées par le comité de pilotage. Face à la recrudescence des atteintes à la liberté d’informer par le recours à la loi sur le secret des affaires, le Spiil se prononce en faveur de l’opposabilité du droit à l’information dans les instances judiciaires concernées et plaide pour le renforcement de la protection du secret des relations entre les journalistes et les sources internes aux entreprises. 
  • Le Spiil observe avec intérêt les propositions pour responsabiliser l’ensemble des acteurs, telles que la labellisation des influenceurs d’information s’engageant à respecter des bonnes pratiques en matière de transparence et de déontologie. En revanche, le Spiil est plus réservé sur la proposition du livre blanc des parlementaires consistant à octroyer une reconnaissance « d’organe de presse » aux créateurs de contenus quand bien même ces derniers sont uniquement présents sur les réseaux sociaux. Cette proposition risque de renforcer la dépendance aux plateformes, contre laquelle le Spiil s’érige en accompagnant ses membres vers le développement de leur propre vecteur numérique (site, newsletter ou appli mobile).
  • Le Spiil est sensible à la notion de « responsabilité démocratique » visant à inciter les annonceurs à dépenser de la publicité dans les médias plutôt que sur les plateformes. Le Spiil appelle néanmoins à assortir cette mesure d’une incitation à privilégier plusieurs supports afin d’inciter au pluralisme, ainsi que d’une vigilance en cas de dépenses publicitaires d’un annonceur dans des médias dont il serait propriétaire.
  • La création d’un statut de « société à mission d’information » appelle également notre vigilance quant à la capacité de tous les éditeurs, y compris les petites structures, à s’engager dans cette démarche. En ouvrant droit à une bonification des aides, elle risque d’être discriminante et d’engendrer des distorsions de concurrence à leur détriment.
  • Le Spiil observe par ailleurs que le sujet de la concentration verticale, poussée par la prise de contrôle de titres par des groupes dont l’activité principale se situe hors du champ de la presse, n’a été que marginalement abordé. Le Spiil accueille toutefois favorablement la recommandation du comité de pilotage de nommer, au sein des groupes multimédias, un administrateur indépendant chargé de veiller à la prévention des conflits d’intérêts.
  • Le Spiil regrette que les EGI ne se soient pas penchés sur l’architecture générale des aides à la presse, pour sortir d’une vision en silo qui n’est plus adaptée à la convergence entre canaux de diffusion, gagner en clarté et en visibilité pour les éditeurs. Enfin, le Spiil regrette que la question des coûts croissants de la distribution de la presse en ligne (référencement, serveurs, maintenance des sites, etc.) n’ait pas été abordée dans les discussions. Au même titre qu’il existe un soutien public à la distribution de la presse imprimée, il nous semble légitime de poser la question d’une aide à la distribution de la presse en ligne. 

Le Spiil, qui a largement pris sa part aux États généraux de l’information, entend s’impliquer tout aussi activement dans le dialogue interprofessionnel et dans les concertations menées par les pouvoirs publics pour concrétiser les propositions.

https://www.spiil.org/s

La FNPS prend position sur les propositions des États Généraux de l’Information (EGI) et des députés de la majorité présidentielle

Adhérente au Syndicat de la Presse économique, juridique et politique, un des sept syndicats professionnels de la Fédération Nationale de la Presse d’information Spécialisée, LaRSG, a tenu à publier la position de cette dernière. Pour clarifier la lecture pour tous, la rédaction a apporter des explicitations et des notes.

https://doi.org/10.3917/rsg.328.0076

La FNPS tient à remercier les différents contributeurs aux États Généraux de l’Information pour leur travail approfondi et rigoureux sur le monde de l’information, qui s’est efforcé de prendre en compte toutes les sensibilités des acteurs concernés. Nous avons également pris connaissance des 100 propositions présentées par les députés groupe de travail Médias et informations de la majorité présidentielle (MIMP) qui, pour partie, font les mêmes constats et préconisent les mêmes solutions que ceux contenus dans le rapport des EGI afin de consolider et renforcer le droit à l’information.

De manière générale, nous nous félicitons des pistes proposées pour promouvoir l’éducation aux médias afin de lutter contre la désinformation. Nous sommes également favorables aux dispositions visant à renforcer la confiance dans l’information et nous considérons que les démarches de labellisation, s’appuyant en premier lieu sur la reconnaissance délivrée par la CPPAP (Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse), sont à développer pour mettre en avant des critères de qualité tout comme la certification JTI (Journalism Trust Initiative)[1] le propose également.

Nous soutenons toutes les propositions visant à garantir un meilleur partage de la valeur générée par l’exploitation des contenus d’information des éditeurs, en particulier par les GAFAM[2].

L’instauration d’une contribution obligatoire sur la publicité digitale est une piste intéressante, mais elle ne doit pas gêner le processus fragile de mise en œuvre du droit voisin.

A ce titre, nous encourageons la recommandation formulée par les EGI de créer un outil de gestion collective pour les médias d’information, dans la mesure où l’efficacité de la défense de nos droits et intérêts vis-à-vis des grands acteurs de la tech repose sur une union la plus large de toutes les formes de presse, et ce d’autant plus que l’IA se développe rapidement. De même, nous soutenons la proposition du groupe MIMP[3] (n°14) de faire de la reconnaissance par la CPPAP la clé de voûte de l’éligibilité aux droits voisins pour mettre un terme aux manœuvres dilatoires des redevables.

Par ailleurs, l’incitation des annonceurs à orienter leurs investissements publicitaires vers les médias d’information répond également à cette nécessité de juste contribution de tous les acteurs, privés et publics, au développement de la presse, outil indispensable pour renforcer la connaissance et le savoir et donc la démocratie.

Sur la question de la gouvernance des rédactions, la renonciation à la mise en place systématique d’un droit d’agrément du directeur de rédaction répond à notre demande de tenir compte des spécificités propres à l’organisation et aux enjeux des TPE/PME qui composent la très grande majorité des éditeurs de presse. Nous regrettons toutefois que nos propositions d’aménagement de la clause de cession n’aient pas été retenues, faisant peser un risque disproportionné sur la pérennité de ces mêmes entreprises au moment de leur transmission.

La FNPS attend désormais que les pouvoirs publics s’emparent de ces propositions et portera une attention toute particulière à ce que les mesures retenues respectent l’équité entre les différentes familles de presse. Une exigence d’autant plus forte que l’avènement du digital a donné naissance à un marché globalisé de l’information sur lequel il convient d’éviter toute distorsion de concurrence entre les différents acteurs.


[1] La Journalism Trust Initiative (JTI) est une norme internationale, un label, pour mettre en valeur et avantager un journalisme digne de confiance.

[2] Acronymes reprenant l’initiale des « géants du net ». Ces lettres font référence aux cinq plus grosses entreprises du secteur, des technologies de l’information et de la communication les plus puissantes multinationales. Google, Apple, Facebook, Amazon, et Microsoft.

[3] Groupe MIMP – Médias & infos : Pour une presse libre et de qualité, constitué de parlementaires.

Francophonie : la terminologie de l’économie et de la gestion s’est enrichie cet été 2024

Dans l’édition du 16 juillet 2024, le Journal officiel a publié une nouvelle liste officielle au vocabulaire de l’économie et de la finance[1]. Toujours soucieux de diffuser notre information dans le vocabulaire le plus adapté et le plus précis possible, nous présentons ces éléments.

https://doi.org/10.3917/rsg.328.0014

1. La démarche préparatoire à l’acte de vente qui peut être décomposée en 4 phases en retenant l’ordre chronologique d’emploi des termes[2] :

  • 1re phase, contact commercial, contact pour suspect, targeted client : « personne physique ou organisation avec laquelle une entreprise cherche à entrer en relation parce qu’elle est susceptible d’être intéressée par son offre commerciale. »
  • 2e phase, contact confirmé, pour lead : « contact commercial qui a manifesté son intérêt pour l’offre commerciale d’une entreprise » ; et le coût par contact confirmé pour cost per lead : « mode de tarification de la publicité en ligne où l’annonceur rémunère le support en fonction du nombre de contacts confirmés que ce dernier lui amène. »
    Note : On trouve aussi le terme « coût par lead », qui est à proscrire.
  • 3e phase, client, -e potentiel, -elle pour prospect, équivalent admis : « contact confirmé dont l’intention d’acquérir un produit ou un service donné est attestée. »
    Note : Un client potentiel peut avoir participé à une présentation de l’offre ou demandé un devis.
  • 4e phase, maturation du client potentiel pour lead nurturing : « processus par lequel un client potentiel, souvent professionnel, est progressivement transformé en client par la proposition de contenus commerciaux pertinents et diversifiés. »
    Note : Les contenus commerciaux proposés en vue de la maturation du client potentiel peuvent être des infolettres, des vidéos, des conférences en ligne ou des publications sur les réseaux sociaux. Cette clarification est due à l’arrivée d’un intrus, le lead, dans les années 2010/2020, qu’il s’agissait de traiter. L’artisan principal en a été Guy Nouailhat, expert auprès du collège d’Économie et Finances.

2. Les 12 autres termes de la liste

  1. Contrat d’intéressement social (CIS) pour social impact bond (SIB): « contrat passé entre un investisseur privé et un organisme public pour financer un projet social, qui prévoit que l’organisme public rémunère l’investisseur enfonction du taux de réalisation des objectifs contractuels. »
  2. Habillage éthique pour fairwashing : « stratégie de communication d’une entreprise ou d’une organisation qui cherche à améliorer son image de marque en se réclamant abusivement de valeurs éthiques. »
  3. Méthode d’actualisation des flux (MAF) pour DCF method, discounted cash flow method (DCF) : « évaluation d’un actif ou d’un passif par la somme des flux actualisés de recettes et de dépenses qui lui sont associés. »
  4. Obligation à coupon réinvestissable pour bunny bond, guaranteed coupon reinvestment bond, multiplier bond : « obligation dont le coupon peut être payé, au choix du détenteur, soit sous forme numéraire, soit sous forme d’une fraction d’une nouvelle obligation possédant les mêmes caractéristiques. »
  5.  Obligation de projet, obligation liée à un projet d’intérêt public (OPIP) pour project bond: « obligation émise par une entité ad hoc pour financer un projet d’infrastructure d’intérêt public. »
  6. Option binaire pour binary option: « option négociable donnant à l’acheteur le droit de recevoir un montant fixe si le cours de l’actif sous-jacent dépasse un certain seuil à la hausse, dans le cas d’une option d’achat, ou à la baisse, dans le cas d’une option de vente. »
  7. Plateformisation, n.f. pour platformization : « transformation des relations entre acteurs économiques qui s’opère par le recours à des plateformes en ligne mettant ces acteurs en contact.»
  8. Prestataire de services liés aux actifs numériques (PSAN), pour crypto-asset service provider (CASP), crypto exchange, crypto trading platform: « entreprise qui propose des services financiers relatifs aux actifs numériques. »
  9. Tout-à-la-demande, n.m. pour everything as a service (XaaS) : « modèle d’entreprise fondé sur une offer d’infrastructures à la demande qui permet à une organisation cliente de bénéficier de moindres coûts du fait de leur mutualisation, d’une forte évolutivité de services et d’une facilité de changement d’échelle. »
  10. Travail à la tâche pourgig economy : « régime économique qui repose sur une contractualisation tâche par tâche
  11. entre des donneurs d’ordre et des exécutants, souvent mis en relation au moyen de plateformes en ligne. »
  12. Utilisateur, -trice pionnier, -ière pour lead user : « utilisateur régulier et averti d’un bien ou d’un service, qui est sollicité par l’entreprise produisant ce bien ou ce service pour contribuer, par des suggestions, à son évolution. »
  13. Vote sur les enjeux climatiques pour say on climate, say on climate vote : « vote, par l’assemblée générale des actionnaires d’une entreprise, d’une résolution portant sur les incidences climatiques de la stratégie de cette entreprise ; par extension, cette résolution elle-même. »

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000049990742

[2] Source : La Nouvelle lettre du français des affaires LALFA n° 9 – août 2024 – ISSN 2968-4358, www.apfa.asso.fr

Liberté d’expression et pluralisme de la presse : « la culture domine tout »

Notre revue s’est impliquée dans une information sur les États généraux de l’information (EGI) que le président de la République française a lancé à l’automne 2023. Malgré la mort, le 8 juin, de notre confrère Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières et délégué général des États généraux de l’information, la réflexion s’est poursuivie et a abouti à une présentation le 12 septembre 2024.

https://doi.org/10.3917/rsg.328.0046

Cinq groupes de travail ont travaillé sur des propositions sur des thèmes précis. 22 assemblées citoyennes et évènements ont eu lieu en hors de Paris où se sont tenues les 174 auditions. Enfin 76 contributions écrites ont été reçues et La Revue des Sciences de Gestion s’est fait l’écho de certaines et les a publiées.

Liberté d’expression et pluralisme de la presse sont les points d’ancrage de la réflexion, même si l’empreinte de l’idéologie ambiante, amplifiée par le poids des nominations par la « macronie » peuvent inciter tout chercheur à un recul épistémologique nécessaire.

Quinze propositions

Il ressort du rapport présenté quinze propositions (9 pour préserver « l’espace public français » et 6 pour « préserver l’espace public européen ») professionnels de l’information » !

  1. Faire de l’éducation à l’esprit critique et aux médias à l’école une priorité ;
  2. Neutraliser la désinformation par une sensibilisation préventive à grande échelle (pre-bunking) ;
  3. Étendre la qualité de société à mission aux entreprises d’information ;
  4. Améliorer la gouvernance des médias d’information ;
  5. Renforcer la protection du secret des sources et légiférer contre les procédures-bâillons ;
  6. Proposer une labellisation volontaire des influenceurs d’information ;
  7. Créer une nouvelle responsabilité : la responsabilité démocratique ;
  8. . Redistribuer une partie de la richesse captée par les fournisseurs de services numériques en faveur de l’information ;
  9. Assurer le pluralisme des médias dans le cadre des opérations de concentration ;
  10. Pour une reconnaissance européenne du droit à l’information ;
  11. Instaurer un pluralisme effectif des algorithmes ;
  12. Rendre le marché de l’intermédiation publicitaire en ligne plus concurrentiel pour permettre un partage de la valeur équilibré ;
  13. Instaurer une obligation d’affichage des contenus d’information pour les très grandes plateformes ;
  14. Rendre effectives les responsabilités des grandes plateformes dans la lutte contre la désinformation et le cyberharcèlement en préparant un « acte II » du Règlement sur les services numériques (DSA),
  15. Consolider une politique de lutte contre la désinformation à l’échelle européenne.

Deux recommandations aux professionnels

S’y ajoutent deux « recommandations aux professionnels de l’information !

  1. La profession devrait s’engager dans une démarche volontaire et plurielle de labellisation. Il est à noter que la Création en 2019 du Conseil de Déontologie journalistique et de Médiation (CDJM) à laquelle La Revue des Sciences de Gestion a adhéré dès l’origine semble bien avoir précédé cette nécessaire recommandation
  2. La profession devrait commencer à construire un outil de gestion collective pour les médias d’information.

La Revue des Sciences de Gestion s’inscrit parfaitement dans cette logique

La Revue des Sciences de Gestion s’inscrit parfaitement dans cette logique de l’information qui passe nécessairement par la formation. On distingue assez mal à propos une presse d’information souvent événementielle et très vite datée voire démodée si elle se contente des faits et de légers commentaires et la presse de la culture et de la formation. C’est une vison erronée et courte puisque la culture et la formation par la réflexion de fonds sont étroitement liées à l’information puisque sans elles, cette dernière est vaine et creuse !

Comme nous le rappelions dans l’éditorial, page 2, le Général de Gaulle que nous reprenons dans le titre, déclarait le 15 mai 1965, à Bourges, devant André Malraux : « L’esprit, c’est-à-dire la pensée, le sentiment, la recherche et les contacts entre les hommes. C’est pourquoi, encore une fois, la culture domine tout. Elle est la condition sine qua non de notre civilisation d’aujourd’hui, comme elle le fut des civilisations qui ont précédé celle-là. »[1]

L’information ne peut se distinguer de la culture et séparer les deux presses est une incongruité ridicule !


[1] https://www.elysee.fr/charles-de-gaulle/1965/05/15/discours-prononce-par-le-general-de-gaulle-president-de-la-republique-a-loccasion-de-linauguration-de-la-maison-de-la-culture-de-bourges-cher-15-mai-1965#:~:text=L’esprit%2C%20c’est,qui%20ont%20pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9%20celle%2Dl%C3%A0.

Journées européennes du patrimoine : la Banque de France ouvre ses portes

Comme chaque année, la Banque de France se prépare à ouvrir ses portes au grand public pour un week-end exceptionnel, dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. Cet événement, qui attire chaque année plusieurs milliers de visiteurs, constitue une occasion unique de découvrir les coulisses de cette institution prestigieuse.

Pour participer aux journées européennes du patrimoine à la Banque de France

Pour participer, il est crucial de réserver vos places à partir du 3 septembre sur la plateforme dédiée. En effet, les visites se feront exclusivement sur réservation, et il est recommandé de ne pas attendre pour garantir votre place. Les visites sont possibles uniquement sur réservation, sur le site de la Banque de France, offrant aux visiteurs un accès privilégié aux lieux emblématiques de l’institution. Ne manquez pas cette opportunité rare de plonger dans l’histoire et le fonctionnement de l’une des principales institutions financières de France.

Visiter le siège historique de la Banque de France

Les 21 et 22 septembre, la Banque de France invite donc le public à découvrir son siège historique situé dans le 1er arrondissement de Paris. Les visiteurs auront l’opportunité de plonger dans l’univers de cette institution emblématique en explorant ses trois missions principales, ses divers métiers et son riche patrimoine.

Au cours de leur visite, les participants seront guidés par des experts de la Banque de France qui expliqueront le processus de fabrication des billets de banque, le rôle crucial de l’institution dans la finance verte, son soutien aux particuliers et aux entreprises, ainsi que les méthodes pour reconnaître un billet authentique. Ils pourront également poser des questions sur les trois grands axes de la Banque : la stratégie monétaire, la stabilité financière, et les services à l’économie et à la société. Des informations seront aussi fournies sur les actions de la Banque en matière de climat et d’innovation, ainsi que sur ses opportunités de recrutement.

Les visiteurs profiteront également d’activités ludiques pour petits et grands, incluant des surprises telles qu’une immersion dans la Souterraine, le coffre-fort où est conservé l’or de France, la rencontre avec un invité spécial, une exposition exclusive célébrant les 80 ans du retour de l’or en France après la Seconde Guerre mondiale, et la possibilité d’observer une authentique barre d’or.

Le parcours se conclura par la visite de l’hôtel de Toulouse, où se trouvent les salons d’apparat, le bureau du Gouverneur et la somptueuse Galerie Dorée.

Attention, pour cette édition les visites se feront exclusivement sur inscription. La plateforme d’inscription ouvrira le mardi 3 septembre, avec un nombre de places limité. Il est donc conseillé de réserver rapidement pour ne pas manquer cette expérience unique.

La Banque de France ouvre ses portes pour les Journées européennes du patrimoine
La Banque de France ouvre ses portes pour les Journées européennes du patrimoine

L’Association Française d’Histoire Économique (AFHé) attribue plusieurs bourses à de jeunes chercheurs

L’Association Française d’Histoire Économique (AFHé) attribue chaque année plusieurs bourses à de jeunes chercheurs.

Pour une mission de dépouillement en archives

Deux allocations de recherche d’un montant de 1 000 euros chacune sont attribuées pour financer une mission de dépouillement en archives. Elles portent le nom de “Bourse Ernest-Labrousse”, à la mémoire du premier président de l’association AFHé.

Toute personne inscrite en Master 2 et en doctorat, en France ou dans un pays francophone, et travaillant sur un sujet d’histoire économique, sans restriction de période, peut candidater. Elle doit être membre de l’AFHé.

Vous trouverez plus de précisions pour la bourse Ernest-Labrousse sur ce lien : afhe.hypotheses.org/22392

Pour une participation à un colloque ou une conférence à l’étranger

Deux allocations de recherche d’un montant de 800 euros chacune sont attribuées pour financer une participation à un colloque ou une conférence à l’étranger. Elles portent le nom de “Bourse Pierre-Léon”, à la mémoire du deuxième président de l’association AFHé.

Toute personne inscrite en doctorat ou déjà docteur en France ou dans un pays francophone, et travaillant sur un sujet d’histoire économique, sans restriction de période, peut candidater. Elle doit être membre de l’AFHé.

Vous trouverez plus de précisions pour la bourse Pierre-Léon sur ce lien : afhe.hypotheses.org/22409


Les dossiers de candidature aux bourses Ernest-Labrousse et Pierre-Léon doivent parvenir au secrétariat de l’AFHE pour le 15 octobre 2024 : afhe.secretariat@gmail.com

Les attentes des consommateurs martiniquais d’une production agricole locale saine

Dans le cadre d’une conférence sera traité le thème des attentes des consommateurs martiniquais d’une production agricole locale saine : les enseignements du projet ECOPHYTO-PUMAT, le jeudi 12 septembre 2024 de 8h à 12h30 (heure Martinique) à distance via un lien ZOOM.

Consommer et produire une alimentation saine est-il foncièrement souhaité par les martiniquais ? Convient-il de développer sur le territoire martiniquais une production certifiée sans pesticides ? Et si c’est souhaitable par quels moyens développer ce type de production ? Ces questions ont été traitées par le programme PUMAT qui s’est déployé depuis 2021 en réponse à un appel à projets Ecophyto 2.

La conférence organisée a pour objet de présenter les résultats obtenus mais aussi d’en débattre avec les citoyens et les parties prenantes pour analyser le champ des possibles.

Organisé par le Faculté de Droit et d’économie, Pôle Schoelcher, Martinique
Université des Antilles, Amphi F. Fanon

Coordination

  • Philippe BANCE
    Professeur émérite des universités en économie à l’université des Antilles et membre du l’UMR CNRS-UA PHEEAC, il a publié plusieurs dizaines d’articles dans des revues référencées et dirigé dix ouvrages, consacrés notamment à l’action publique, à la gouvernance des organisations publiques, aux perspectives de changement de paradigme de l’action collective, à l’économie sociale et solidaire, aux conseils citoyens. Il est vice-président du Centre international de Recherche et d’Information en Economie Publique, Sociale et Coopérative (CIRIEC, section française) et membre du Conseil d’Administration de l’Association française d’économie politique (AFEP).
  • Angélique CHASSY
    Elle est professeure associée en économie à l’EM Normandie. Ses recherches portent sur la gestion publique, l’évaluation de l’impact économique, le consentement à payer, la gouvernance multiniveaux, le bien public, la prise de décision publique, l’analyse des coûts et des avantages, les politiques publiques et la participation citoyenne Le thème central de la recherche est la jonction de l’économie publique et la participation citoyenne. Ses travaux en cours portent sur la santé et l’intelligence artificielle, les modèles économiques des structures de l’Economie Sociale et Solidaire et le cadre juridique des Conseils de Citoyens. Elle est membre du Conseil d’Administration du Centre international de Recherche et d’Information en Economie Publique, Sociale et Coopérative (CIRIEC).
  • Laurent PARROT
    Il est responsable du projet ECOPHYTO PUMAT financé par l’Office Français de la Biodiversité. Chercheur économiste de formation au CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique et le Développement), il est spécialiste des filières fruits et légumes aux Antilles, en Afrique subsaharienne et dans l’Océan Indien. Ses travaux portent sur les conditions de la production au sein des exploitations agricoles ainsi que sur le rôle des filières dans la transition écologique. Il est également membre du Comité Scientifique d’Orientation « Recherche et Innovation » (CSO R&I) en charge de la mise en œuvre du plan Ecophyto II+ et de son axe Recherche-Innovation.

8h-8h45 – Discours inauguraux

  • Karine GALY
    Elle est Vice-Doyenne de la FDE, Maître de conférences Habilitée à diriger les Recherches, en droit public à l’Université des Antilles. Après des études à l’Université des Antilles et de la Guyane, elle y fut chargée de Travaux dirigés et ATER et soutint en 2006 une thèse de doctorat sur la « Contribution à l’étude de l’imprégnation progressive du régionalisme par les droits de l’homme. L’exemple du régionalisme américain ». Elle est actuellement responsable du Master de droit, Membre du PHEEAC (UMR CNRS 8053), et co-dirige une équipe sur le développement dans l’espace Amérique Latine-Caraïbe (RIGODEV). Elle est membre de la Société Française du Droit International, et de l’Association des Juristes en Droit des Outre-Mer, notamment.
  • Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX
    Il est géographe, directeur du PHEEAC. Il possède une expérience en sciences de la conservation, spécialisé en géomatique appliquée. Ces activités de recherche concernent les sciences de la conservation de la biodiversité qu’il cherche à appréhender selon une démarche originale interdisciplinaire et transverse. De la Caraïbe à l’Amazonie, son objectif principal est de comprendre les choix de préservation de la biodiversité en fonction des connaissances en écologie, de leurs modalités d’appropriation par les différents acteurs (populations locales, gestionnaires, organisations) et de leurs modes de gouvernance dans les interactions « hommes-milieux ». Il est président du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de la Martinique et vice-président du Centre Régional d’Information Géographique “GéoMartinique”.

Séance Plénière

8h45- 9h45 – « Les enjeux du développement d’une production alimentaire locale et saine »
présentation Laurent Parrot et échanges avec la salle.

9h45-10h – Pause-Café

10h-11h – « Les attentes des consommateurs martiniquais pour des tomates locales certifiées sans pesticides : résultats et portée générique de l’enquête consommation », présentation Philippe Bance et Angélique Chassy et échanges avec la salle.

Table ronde

Le rôle des parties prenantes dans la perspective du déploiement d’une production maraichère locale et saine en Martinique

11h à 12h – Animé par Justin DANIEL

  • Justin DANIEL
    Il est professeur de science politique à l’Université des Antilles (UA), Faculté de droit et d’économie de la Martinique. Spécialiste de la Caraïbe et de l’outre-mer français, il est Vice-président du Comité de pilotage scientifique national (CPSN) dans le cadre du plan chlordécone IV. Membre actif de plusieurs réseaux professionnels dans la Caraïbe, ses recherches actuelles portent sur les territoires non-indépendants de la région et le fonctionnement de l’Etat dans les territoires périphériques de la République française. Parallèlement, il s’intéresse aux problèmes de gouvernance et aux politiques publiques en matière de développement durable et de biodiversité, en particulier dans les territoires de la Caraïbe.

Questionnement de la table ronde : Comment se rapprocher des objectifs de réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques ? Comment concilier pouvoir d’achat et alimentation saine ? Comment rendre compatible rémunération du producteur et pouvoir d’achat du consommateur ? Quels dispositifs de politique publique seraient adaptés au déploiement d’une production saine en Martinique ?

Intervenants

  • Olivier CAREME
    Il est ingénieur réseaux à la Chambre d’Agriculture de Martinique, responsable d’un réseau de références en diversification végétale. Il travaille sur l’élaboration et l’analyse des coûts de production. il est également responsable d’un réseau de fermes volontaires pour la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Il anime également des formations en agroécologie pour les agriculteurs, les apprenants, les techniciens et les ingénieurs agricoles.
  • Josiane DOS-PELAGE
    Elle est médecin pédiatre diplômée de médecine environnementale, présidente de l’association médicale de sauvegarde de l’environnement et de la santé. L’AMSES a contribué en 2013-2015 à l’interdiction de l’épandage aérien de produits fongicides perturbateurs endocriniens et cancérigènes dans les bananeraies et continue à s’investir pour la mise sur le marché de produits de consommation dénués de toute trace de chlordécone dont la dangerosité pour le cerveau et la fertilité est connue depuis longtemps. A publié en 2016 dans la revue Elsevier un article sur le rôle des pesticides dans les cancers du sein et de la prostate.

Clôture de la conférence

12h à 12h30

  • Nicaise MONROSE
    Conseiller Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, il est en charge de l’Agriculture et de l’alimentation et Maire de la Mairie de Sainte Luce.

Cette conférence « PUMAT », est réalisée avec le soutien financier de l’OFB dans le cadre de l’Appel de Propositions à Recherches « Les approches globales pour limiter l’utilisation des produits phytopharmaceutiques : Coupler le préventif et le curatif au sein des filières, des agriculteurs jusqu’aux consommateurs » lancé dans le cadre du plan Écophyto II+ et co-piloté par les ministères de la transition écologique, de l’agriculture et de l’alimentation, des solidarités et de la santé et de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

https://univ-antilles-fr.zoom.us/meeting/register/tJIvduysqT8pGNSPvxDgMcAqZptRlO7oEEj-

Entrepreneuriat féminin : la Banque de France lance une série de vidéos pédagogiques

Si vous estimez que les femmes sont encore trop peu présentes à la tête des entreprises et qu’il est nécessaire de promouvoir davantage l’entrepreneuriat féminin, sachez que la Banque de France a pris des initiatives concrètes pour répondre à cette préoccupation. En effet, elle vient de lancer une série de vidéos pédagogiques dédiées à l’entrepreneuriat féminin, avec pour objectif de renforcer la place des femmes dans le monde des affaires. À utiliser sans restriction par le corps professoral.

Une action collective pour promouvoir davantage l’entrepreneuriat féminin

Cette initiative s’inscrit dans un partenariat stratégique avec la Direction générale des Entreprises (DGE) du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, la Fédération bancaire française (FBF), le réseau Initiative France, ainsi que l’association Femmes des Territoires. Ensemble, ces acteurs ont uni leurs forces pour produire des vidéos éducatives dans le cadre de la mission d’éducation financière de la Banque de France. L’ambition est claire : accompagner les femmes à chaque étape de leur projet entrepreneurial, qu’il s’agisse de la création ou de la reprise d’une entreprise.

Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes, intitulé « Toutes et tous égaux »

Cette démarche s’aligne parfaitement avec le Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes, intitulé « Toutes et tous égaux », qui couvre la période 2023-2027. Ce plan vise à mobiliser différents acteurs publics autour de la promotion de l’égalité, notamment en matière d’accès à l’entrepreneuriat pour les femmes. La Banque de France y contribue en mettant à disposition des ressources concrètes pour soutenir les femmes dans leurs démarches entrepreneuriales, leur fournissant ainsi les outils nécessaires pour surmonter les obstacles qu’elles pourraient rencontrer et réussir pleinement dans le monde de l’entreprise.

Grâce à ces initiatives, la Banque de France entend jouer un rôle clé dans la réduction des disparités de genre dans le milieu entrepreneurial et encourager une participation plus équilibrée des femmes au leadership économique, tout autant que favoriser les familles.

Les cinq épisodes « spécial entrepreneur(e) » de la web-série La Minute Cash

Le personnage de Charlotte, une ex-étudiante de la web-série « La Minute Cash » produite par la Banque de France depuis 2020, a été choisi pour incarner la jeune femme qui témoigne de son ambition de créer une entreprise et des différentes étapes qu’elle franchit.

  • L’épisode 1 « Les débuts de Charlotte » expose le projet d’entreprise et les clichés de genre sur l’entrepreneuriat féminin.
  • L’épisode 2 « Charlotte s’entoure : de l’importance d’être bien accompagné(e) » est consacré aux réseaux d’accompagnement des porteurs de projet.
  • L’épisode 3 « Charlotte se lance dans son Business Plan » en décrit les grands principes.
  • L’épisode 4 « Charlotte rencontre sa banquière » est dédié à cette étape essentielle de définition et d’obtention d’un financement.
  • L’épisode 5 « Le projet de Charlotte prend vie » est un épisode de bilan et de perspectives pour la nouvelle entrepreneure.

Les épisodes sont à retrouver sur EDUCFI Banque de France

Disparition de André Straus, un pont entre historiens et économistes

André Straus, directeur de recherche émérite au CNRS, a disparu accidentellement le 9 août 2024. Il restera présent dans la communauté scientifique à la fois par ses travaux sur l’histoire du financement de l’économie française au XXe siècle et par le rôle de pont qu’il a joué entre les historiens et les économistes. Nul de tous ceux qui l’ont connu en France n’oubliera l’amitié, l’humour, la chaleur personnelle et le dynamisme qui ont été sa marque de fabrique et qu’il a prodigués avec générosité. Ce sera aussi le cas de nombreux membres des congrès mondiaux d’histoire économique (WEHC) dont il ne manquait jamais les réunions quadriennales puis triennales et où il avait noué des relations durables. Ayant été tous deux associés à certaines de ses activités, nous souhaitons ici présenter toutes les dimensions de son parcours.

Sa double formation avait été la base de sa spécificité et de son itinéraire professionnel. Membre d’une famille de trois enfants, né en 1948 d’un père pédiatre reconnu pour ses travaux sur la maltraitance des enfants et d’une mère professeure de musique, il avait passé d’abord une maîtrise de mathématiques avant de se convertir à l’histoire. Agrégé d’histoire en 1977, il avait enseigné 5 ans en lycée, à Harfleur, Champigny, Joinville le Pont. Puis, ayant élaboré un projet de thèse d’Etat sous la direction de Jean Bouvier, professeur à Paris 1, il a été recruté en 1982 comme chargé de recherche au CNRS, affecté à l’Institut d’histoire économique et sociale de Paris 1, devenu en 1997 un des pôles de l’UMR Institutions et dynamiques historiques de l’économie (IDHE, titre ensuite élargi à la société : IDHE.S). Ayant soutenu sa thèse d’Etat en 2006 sous la direction d’Alain Plessis, il a été promu directeur de recherche. En 2019 il avait obtenu l’éméritat.

Recherche

André Straus (il avait changé la graphie familiale Strauss) avait lui-même défini ses orientations dans son résumé de thèse de 2006 :
« Il s’agit d’une thèse d’Etat sur travaux. On peut les regrouper sous trois principales rubriques :

1) L’inscription de la conjoncture dans l’espace (ils concernent les mouvements longs de l’industrie lainière et l’appréhension de la conjoncture à partir de la démographie des entreprises).

2) Le financement de l’économie du financement de l’Etat au financement des entreprises (ils traitent des emprunts d’Etat et de leurs rapports avec le marché financier, de l’évolution comparée des modes de financement et des systèmes financiers des pays industrialisés, du financement des entreprises françaises dans la deuxième moitié du XXe siècle ainsi que du financement de l’industrie électrique ; ils envisagent aussi sous cet angle la question de la gouvernance des entreprises).

3) Les institutions financières (ces études envisagent l’histoire des marchés financiers, des banques et de l’assurance, et traitent aussi des rapports entre l’Etat et le système financier). » Au fil du temps il a ainsi occupé un large spectre de recherche de l’échelle macroéconomique à la microéconomie, étudiant la conjoncture comme les structures des économies, mêlant histoire quantitative et travail d’archive comme histoire orale et ne rechignant pas à l’histoire comparée et à la dimension internationale des recherches.

Il est devenu pionnier dans l’étude de certaines branches de l’histoire économique : la finance, la monnaie, l’assurance. En histoire financière, il s’est fait connaître par ses travaux précurseurs sur les emprunts d’Etat, sur le financement des entreprises, la Bourse, le secteur bancaire puis à partir des années 1990 celui de l’assurance.

Un enseignant impliqué

Chercheur CNRS, André Straus a aussi été très actif en assurant des enseignements dans deux établissements de formation à la statistique : l’École nationale de la statistique et d’analyse économique (ENSAE), l’Ecole nationale supérieure de la statistique et de l’information (ENSAI), et à l’École normale supérieure, et surtout à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne où il a lancé en 2008 un parcours d’histoire économique au sein de l’UFR d’économie. Destiné aux étudiants de master, cet enseignement a contribué pendant une dizaine d’années à familiariser les étudiants en économie au travail sur archives et à la démarche méthodologique des historiens.
Toujours généreux de son savoir pour les étudiants, il a dirigé et co-dirigé plusieurs thèses d’économie à dimension historique. Ajoutons qu’il avait été membre de jurys de concours : pour l’agrégation de sciences sociales et l’entrée à HEC.

Une place à part dans le monde académique

André Straus a préparé une génération d’économistes à la fameuse leçon de 24 heures de l’agrégation de sciences économiques. Il était également chercheur associé au laboratoire PHARE (Philosophie, Histoire et analyse des représentations économiques) de l’Université Paris 1 créé en 2001, au sein duquel il aimait dialoguer avec les historiens de la pensée et les philosophes économistes.

C’était aussi un homme du collectif. Par la transmission des apports de la génération précédente : il a co-organisé un volume d’hommage à son maître Jean Bouvier, qui fut un vrai livre et auquel ce dernier collabora abondamment ; ensuite il a participé à l’organisation des mélanges à la mémoire de l’historien russe Valerij I. Bovykin (parus à Moscou en 2001) ; enfin il a dialogué de nombreuses années avec Maurice Lévy-Leboyer et, après sa disparition, co-organisé la journée consacrée à l’œuvre de celui-ci à l’Université de Paris Nanterre en 2015. Par les revues : il a contribué au lancement de la revue Histoire et mesure en 1986, en est resté membre du comité de rédaction, devenant même un temps responsable de la rédaction ; il a été longtemps membre du comité de rédaction de la revue Risques fondée par Denis Kessler ; il a publié six articles dans la revue Entreprises et Histoire. Par la participation à des opérations ou des comités de travail historique avec des entreprises : cela a été le cas avec le Crédit Lyonnais, où il a codirigé avec Roger Nougaret une collection de 5 volumes d’archives économiques du Crédit Lyonnais confiés chacun à un universitaire (Les entreprises aéronautiques françaises, 1909-1945, 1996 ; Cinquante ans d’industrie cinématographique, 1906-1956, 1996 ; Rhône-Alpes, terre d’industries à la Belle Epoque, 1899-1914, 1998 ; L’industrie automobile, 1905-1971 et a été l’un des codirecteurs du volume de référence Le Crédit lyonnais, 1863-1986. Études historiques (Genève, Droz, 2003) ; de même, il a été membre actif du Conseil scientifique de la Mission historique de la Banque de France ; à partir de 2004 il a été la cheville ouvrière du Comité scientifique pour l’histoire de l’assurance créé par la Fédération française des sociétés d’assurances et a réalisé pour elle de substantielles archives orales.

Un historien de plain-pied dans la société

Pour autant la vie d’André Straus a eu d’autres dimensions que les activités scientifiques et enseignantes. A 20 ans en 1968, il adhère intellectuellement au trotskysme sans faire partie d’aucun groupe ; tout en sympathisant avec Voix Ouvrière, il devient l’un des principaux animateurs d’un petit groupe d’élèves de grandes écoles dont l’action était orientée vers l’éducation socialiste des jeunes futurs ouvriers, élèves de lycées d’enseignement professionnels (LEP), le « Court-circuit ». Il est membre de Lutte Ouvrière dès la première heure. Plus tard, il participe à la rédaction d’un bulletin orienté vers les jeunes de banlieue, « Cinquième Zone ». Il rejoint à cet égard son grand cousin, Robert Jablon, juif allemand qui avait été membre de l’opposition communiste dans les années trente avant d’exercer après-guerre les fonctions de banquier en France, chez les Rothschild.

Il a voulu comprendre le fonctionnement du ministère de l’Economie et des Finances. Il a été admis comme auditeur au Cycle des hautes études de développement économique de l’IGPDE et membre de sa deuxième promotion (2004-2005).

Il a exercé des activités dans deux domaines des sciences dites dures : consultant au CEA (protection contre les rayonnement non ionisants), et co-créateur d’une entreprise de biotechnologie.
En définitive, André Straus était un chercheur qui mêlait modestie et haute exigence envers lui-même et envers les autres, généreux de son temps pour les étudiants, toujours prêt à discuter et spéculer avec ses collègues à ouvrir de nouveaux champs de recherche.

Une réunion de sa famille, ses amis et ses collègues aura lieu en septembre à Paris. Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille et pensons plus particulièrement à son épouse Valérie.

Laure Quennouëlle-Corre et Patrick Fridenson

Sélection bibliographique

Patrick Fridenson et André Straus (dir.), Le capitalisme français (XIXe-XXe siècle). Blocages et dynamismes d’une croissance, Paris, Fayard, 1987.
André Straus (dir.), « Assurance et sociétés industrielles », Risques, n° 31 juillet-septembre 1997.
Robert Jablon, Laure Quennouëlle-Corre, André Straus, Politique et finance à travers l’Europe du XXsiècle. Entretiens avec Robert Jablon, Bruxelles, Peter Lang, 2009.
Laure Quennouëlle-Corre et André Straus (dir.), Financer les entreprises face aux mutations économiques du XXesiècle, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2009.

Augmentations salariales prévues de 3,6% en 2025

D’après l’étude Salary Budget Planning de juillet 2024 réalisée par WTW sur les tendances des politiques de rémunération, les prévisions médianes d’augmentation salariale pour 2025 atteignent 3,6%, un chiffre proche de celui de 2024 (3,8%). Ce rapport offre une analyse détaillée des pratiques actuelles et des projections en matière de rémunération dans le contexte économique actuel.

Augmentations salariales en 2024 comparées à 2023

En France, la hausse médiane des salaires pour 2024 est de 3,8%. Cette augmentation, bien qu’inférieure à celle de 2023 (4,3%) et à la prévision initiale pour 2024 (4%), reste supérieure à l’inflation prévue pour 2024 (2,3%).

Malgré que 83% des entreprises françaises aient déjà accordé des augmentations en 2024, près de la moitié indiquent que ces hausses sont moindres par rapport à l’année précédente, principalement à cause de préoccupations liées à la gestion des coûts (37%) et à une détérioration des performances financières (33%). Les entreprises qui ont augmenté leurs budgets citent principalement les pressions inflationnistes (46%) et un marché du travail tendu (24%) comme raisons principales.

Comparaisons internationales et vision 2025

En 2024, les augmentations salariales en France sont comparables à celles de ses principaux voisins européens : 3,9% en Italie, 4,3% en Allemagne, 4,4% en Espagne et 4,6% au Royaume-Uni.

Les prévisions pour 2025 montrent des augmentations moyennes similaires à celles anticipées en France (3,6%), avec des budgets prévisionnels légèrement inférieurs à ceux de 2024 : 3,7% en Italie, 3,9% en Allemagne, 3,9% en Espagne et 4,1% au Royaume-Uni.

Adaptation limitée des politiques de rémunération à la flexibilité du travail

Plus de 8 entreprises sur 10 (84%) proposent des conditions de travail flexibles, avec une majorité de salariés préférant le modèle hybride ou totalement à distance (76%), contre 24% en présentiel.

Cependant, peu d’entreprises ont ajusté ou prévoient d’ajuster leur rémunération pour s’adapter au télétravail : 28% ont révisé ou envisagent de réviser les primes, 18% les avantages sociaux et seulement 7% le salaire de base.

Parmi les organisations ayant adapté la rémunération de base, plus des deux tiers (68%) ont choisi des fourchettes salariales basées sur la localisation géographique des employés, permettant ainsi de mieux répondre aux variations du coût de la vie.

Méthodologie
L’enquête « Salary Budget Planning » de WTW a été menée en juin 2024 auprès de 1 000 entreprises en France, sur un panel représentatif et couvrant une large gamme de secteurs.

Les écoles de la CDEFM favorisent les étudiants et la défense de leur modèle d’excellence

Les écoles de la CDEFM () poursuivent leur politique d’augmentation du nombre d’inscrits. Depuis trois ans, les écoles soutiennent ainsi leur modèle d’excellence via les classes préparatoires.

Une augmentation du nombre de places

Les écoles de la CDEFM s’engagent à limiter l’augmentation du nombre de places ouvertes pour leurs établissements à 15 maximum pour les concours BCE et Ecricome 2025 (concours ECG).

Le cas des admissions sur titre 2025

Concernant les concours des Admissions sur titre 2025, toutes les écoles membres de la CDEFM communiqueront selon un calendrier identique les résultats aux étudiants :

  • embargo sur les résultats des concours et/ou études de dossiers du 11 janvier 2025 au 10 février 2025
  • publication des admissions le mardi 11 février 2025, date identique pour toutes les écoles
  • affectations, inscriptions et demandes d’acompte à compter du mercredi 12 février 2025
  • embargo sur les résultats des concours et/ou études de dossiers du 10 mai 2025 au 9 juin 2025
  • publication des admissions le mardi 10 juin 2025, date commune pour tous
  • affectations, inscriptions et demandes d’acompte à compter du mercredi 11 juin 2025

En dehors de ces périodes, les écoles pourront communiquer leurs résultats aux étudiants selon les besoins.

Secteur bancaire : plus de 44 500 embauches en 2023

En 2023, le secteur bancaire français aura contribué à près de 44 500 embauches. Avec 355 100 salariés à fin 2023 – dont 182 000 pour les seuls établissements adhérents à l’Association Française des Banques (AFB) – le secteur bancaire relance la croissance de ses effectifs depuis plusieurs années avec une croissance de 0,2% des effectifs hors alternance.

Le secteur bancaire : 1,7% de l’emploi salarié privé en France

Ce dynamisme du recrutement du secteur bancaire  s’illustre aussi particulièrement par le nombre d’alternants, 19 650 présents en 2023, avec une nette hausse de 7%, par rapport à l’année précédente. Cela porte à près de 374 750 le nombre total de salariés du secteur bancaire.

Un secteur dynamique et des emplois pérennes

Sur les 44 500 salariés embauchés, 22 300 personnes l’ont été par les seuls établissements adhérents de l’AFB. Au sein de ces dernières, 16 600 sont des embauches en CDI à plus de 74% avec des contrats à durée indéterminée (vs. 66% en 2017) qui représentent plus de 98% des emplois dans le secteur. Le turn-over est d’ailleurs en baisse en 2023 et s’établit à 9,4% dans le secteur (vs. 10,2% en 2022) et est plus de deux fois plus faible que la moyenne nationale (22,2%).

Des emplois féminisés, très qualifiés et diversifiés, partout en France

  • Avec près de 57% de femmes, la banque est un secteur qui promeut la parité. Ces dernières représentent 50,8% des recrutements, dont une sur deux est embauchée au statut cadre.
  • 50% des cadres sont d’ailleurs des femmes (+5,4 points depuis 2012), elles représentent 59,9% des promotions.

Par ailleurs, c’est un secteur où les emplois sont qualifiés (71,2% de cadres, + 16,3 points depuis 2012), et ouvert aux différents niveaux de diplômes. En effet, les recrutements CDI vont de Bac +4/5 et + (57%) à Bac +2/3 (33,8%) et un peu plus de 9,2% inférieurs à Bac +2.

Les métiers de la relation client représentent près de 54% des recrutements en CDI. Ces emplois sont ancrés partout en France, la proximité territoriale étant une marque de fabrique des banques françaises et un enjeu majeur de leur modèle relationnel. Ils sont devant ceux de l’informatique (13,8%), de la conformité et des risques (8,6%) et du back office (4,5%).

Des allocations de recherche proposées par la Mission historique de la Banque de France


Chaque année
, la Mission historique de la Banque de France propose des allocations de recherche. Ces allocations de recherche sont ainsi attribuées à des étudiants régulièrement inscrits en master 1 ou 2, en thèse ou en année post-doctorale et relevant des disciplines suivantes : histoire, sociologie, sciences politiques, sciences économiques, droit et gestion.

Montants

Ces allocations, d’une durée d’un an, renouvelables, sont d’un montant de 1 800 euros et 3 600 euros. Ces sommes sont imposables. Elles sont versées en deux fois selon le calendrier suivant :

  • Master : 900 euros à l’issue du vote des membres du conseil scientifique de la Mission historique [CSMH], 900 euros en fin d’année universitaire sur présentation du relevé de notes, du procès-verbal de soutenance et / ou du mémoire ;
  • Thèse : 1 800 euros à l’issue du vote des membres du CSMH, 1 800 euros en fin d’année universitaire sur présentation d’un état des recherches et des premiers résultats obtenus au cours de l’année écoulée ;
  • Année post-doctorale : 1 800 euros à l’issue du vote des membres du CSMH, 1 800 euros en fin d’année universitaire sur présentation d’un état des recherches et des premiers résultats obtenus au cours de l’année écoulée.

Critères de sélection des dossiers

Les sujets de recherche devront revêtir une dimension historique et comporteront une exploitation précise des sources d’histoire de la Banque de France, conjointement à l’exploitation de toute autre source pouvant nourrir le sujet.

Les travaux s’ordonnent autour de trois pôles :

  • Histoire de la banque centrale, de sa place et de son rôle, y compris international, dans le domaine de l’histoire de la monnaie, du crédit et du change ;
  • Histoire de la Banque de France et de l’économie, de son action de banque commerciale, notamment à travers l’histoire de ses succursales dans leurs rapports avec les agents économiques locaux ;
  • Histoire des personnels de la Banque de France, de la politique sociale et de l’évolution des structures de l’entreprise.

La mise en valeur scientifique des fonds d’archives de la Banque de France ainsi que l’animation de la recherche historique sont principalement assurées par Michel Margairaz, professeur émérite à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et par Olivier Feiertag, professeur à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Délai

Le lien qui suit permet de consulter le règlement des allocations de bourse et la fiche de renseignements à compléter.

La date limite de candidature est fixée au 29 novembre 2024.

Contact auprès de la Mission historique de la Banque de France

Pour tous renseignements supplémentaires, contactez l’adresse suivante : 1069-historique-ut@banque-france.fr

13e Congrès de l’AFEP à Montpellier en Juillet 2024

L’Association Française d’Économie Politique (AFEP) annonce la tenue de son 13e congrès annuel. Ce congrès se déroulera, en France, du 2 au 5 juillet prochain à l’Université de Montpellier. Plus de 200 chercheurs en économie et en sciences sociales, français comme internationaux, sont attendus à cette occasion.

Quel est le rôle de cette Association Française d’Économie Politique (AFEP) ?

L’AFEP est une association scientifique généraliste dont l’objectif est la promotion du pluralisme dans le champ de l’économie académique. Le congrès annuel de l’AFEP est un moment important pour l’association et pour la communauté des économistes. Il permet de faire vivre le pluralisme des théories, des méthodes et des objets. Au-delà, cette approche encourage le dialogue et l’interdisciplinarité au sein de l’espace des sciences humaines et sociales.

Le thème de cette année est « Face aux crises, des planifications sont-elles possibles ? »

L’économie institutionnaliste a montré que les sorties de crise passées ont redessiné les lignes de partage entre le marché et l’intervention publique. Dans la gestion des crises, les stratégies d’évitement et/ou de corrections, souvent immédiates, sont apparues comme les solutions privilégiées par la puissance publique. Mais l’ampleur, la nature et la multiplication des crises appellent aujourd’hui à questionner ces stratégies et à en penser de nouvelles.

Dans le même temps, les marqueurs d’une possible régulation consciente, construite, de l’économie montrent comme un fait historique nouveau. La contrainte du changement écologique apparait de plus en plus forte et sa temporalité structurante. Partout les sociétés sont confrontées au franchissement des limites planétaires et aux inégalités écologiques, sociales croissantes. Face au défi de l’encastrement de la contrainte du changement écologique dans le fonctionnement de nos économies et nos sociétés, quelles sont les stratégies à mettre en œuvre ? Le développement d’activités dites « vertes » peut-il se passer d’une articulation avec l’échouage du capital dit « brun », qui suppose la détérioration brusque et (relativement) imprévue de sa profitabilité ? Quelle valeur affecter aux émissions évitées pour orienter les investissements publics et privés vers une trajectoire de décarbonation plus ambitieuse ? Et quel rôle peut-on espérer donner à la valeur tutélaire du carbone, qui reflète certes une référence dont tiennent compte les acteurs dans leurs plans d’investissement mais qui peine cependant à se concrétiser sous la forme d’un signal-prix crédible ?

Quels que soient les processus de production futurs, leur conception et leurs finalités appellent à porter l’attention au développement d’une régulation consciente et collective, donc fondamentalement politique, de l’économie, de ses structures, des arrangements institutionnels de l’action collective qui la fondent, tenant compte de l’incertitude radicale qui accompagne la crise systémique actuelle.

Le programme des sessions plénières

Trois sessions plénières sont organisées autour de cette thématique de la planification :

  •  « Quelle planification pour quelle transition » avec Geneviève Azam, Florence Jany-Catrice et Laure Quennouelle-Corre
  • « Pratiques et expériences décentralisées de la planification : quel rôle pour la démocratie ? » avec Simon Tremblay-Pépin, Srdjan Redzepagic, Géraldine Rieucau et Marta Pappalardo
  • « Les calculs économiques de la planification écologique » avec Adrien Hainaut, Alain Marciano et Nathalie Berta

Plus de 70 sessions parallèles thématiques auront également lieu, au cours desquelles les participants présenteront leurs recherches en cours, sur des thèmes aussi variés que : planification et démocratie, les méthodes de la planification, planification : participations et gouvernances locales, la protection sociale dans les pays en développement, les crises de l’agriculture et de l’alimentation, les transformations de l’État social, finance et régimes d’accumulation parmi de nombreux autres sujets. La journée du 2 juillet est réservée aux doctoriales avec déjà 60 participants inscrits.

Informations pratiques

  • Date : 2-5 juillet 2024
  • Lieux :
    • Université Paul-Valéry Montpellier 3, le 2 juillet 
    • Université de Montpellier, Faculté d’économie Richter, du 3 au 5 juillet
  • Inscription obligatoire : https://afep2024.sciencesconf.org/ (tarifs d’inscription et informations détaillées disponibles en ligne) date limite d’inscription : 21 juin

Pour plus de détails sur le programme, les modalités d’inscription et les informations logistiques, veuillez visiter le site officiel de l’AFEP : https://assoeconomiepolitique.org/congres/13e-congres-de-lafep-2024-montpellier/.

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