Comment brouiller la communication Carrefour, par Yves Soulabail

Depuis le lancement des produits Carrefour Discount, des tunnels entiers de publicité ont été diffusés sur les chaînes nationales en utilisant 4 spots de 20 secondes, déclinés en format court et repris en ligne. Quatre produits concernés : la farine, le jambon, le chocolat et les pâtes.
Chaque spot commence par la même accroche : « Derrière cette grande marque discount, il y a des gens vraiment importants. »

Le premier spot précise : « Aujourd’hui, c’est Pierrette qui fait des crêpes… ».  Ah ! Pierrette… qui nous fait un sacré tour de malice…

Preuve par l’exemple chez Carrefour

La dernière campagne publicitaire, pour le couscous Ferrero, se positionne comme pratique en accompagnement – à la place des pâtes – bien évidemment…

« Eh ! C’est pas des fadas chez Ferrero, si tu rates leur couscous ‘inratable’ tu peux gagner 1000 euros. 1000 euros maman ! » Et voilà que la maman n’est autre que Pierrette, l’actrice de la campagne Carrefour…
Pour ceux qui n’auraient vu la martingale, elle s’habille des mêmes couleurs chez Carrefour et chez Ferrero, une pointe d’ironie du producteur ou de son agence de communication !

En tout cas, un joli tour de passe-passe… dans l’esprit des consommateurs, ou comment rebondir sur une campagne avec malice et détourner le discount par un jeu-concours.

Affaire à suivre…

Carrefour

Pour en savoir plus sur l’enseigne :
http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr

Light et lucre : les péchés capitaux selon Nestlé, par Yves Soulabail

« Un plaisir sans complexe » disent-ils… Comment peut-on imaginer un instant qu’une marque puisse représenter une valeur ajoutée pour le client, si elle n’a pas – elle-même – de valeurs morales ? Pour s’en convaincre, regardons le conditionnement de ce produit. Que voit-on ? Un pot de verre. Qu’achète-t-on ? Un pot en carton… ou comment prendre sa marge, lorsque le client pense recyclage et tradition…

Evidemment, légalement, on pourra lire en petit qu’il ne s’agit que d’une « suggestion de présentation », mais enfin ! Coquille ou cocu ? Le client est trompé !

Finalement est-ce si bon à manger lorsque l’on sait qui fait et qui vend ?
A une époque où l’on peut triompher sans gloire, notamment au football, seules les valeurs sont les remparts des humbles.



“Action commerciale” : un journal à part ? par Yves Soulabail

Reprenant en Une pour un hors-série : « Les fondamentaux du développement commercial », on pouvait s’attendre à voir fleurir quelques astuces, espiègleries ou règles de bon sens pour nous simplifier la vie… Que nenni. On reprend les poncifs des années 1950 !

Dans une rubrique « Expertises », un article nous interpelle sous le titre Bien préparer les entretiens annuels d’évaluation [p.10].  videmment, vous n’oublierez pas de pratiquer une écoute qualifiée d’active… lorsque vous évoquerez « son avenir dans l’entreprise » avec ce salarié. « Rappelez-lui qu’il existe un formulaire type […] et qu’il doit le remplir pour le jour de l’entretien » [p.11]. Vous voilà débarrassé, enfin, de cette corvée ou plutôt de votre voisin et prêt à rassembler des papiers que l’on s’empressera de classer. Aussi, ne négligez rien… Trop de risque ! « L’entretien doit avoir lieu dans un endroit neutre ». Ces experts veulent-ils nous évoquer la Suisse ? De quelle guerre s’agit-il ici ?

Page 16, on comprend mieux. Il faut « Désamorcer les tensions au sein d’une équipe. […] De la petite mésentente au grand conflit. Pour éviter qu’une tension naissante ne contamine toute votre équipe… » Bientôt, nous demandera-t-on de nous vacciner contre nos proches ? Pourquoi s’encombrer ? La solution se trouve page 19, plus radicale : « Réussir l’externalisation d’une partie de sa force de vente ». Vous verrez que demain, on nous demandera de nous licencier nous-même, avec sourire, car il faut bien optimiser !

Ce que l’on évoque comme “ressources humaines” sera-t-elle – comme la planète – un jour épuisée ?

On ne peut leur en vouloir, il paraît qu’il s’agit de ce qu’il faut savoir : http://www.actionco.fr

« A la tienne Mamie et bonnes fêtes » par Yves Soulabail

Pour en savoir plus sur l’enseigne :
http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr

Nous avions évoqué les produits Carrefour Discount dans un précédent papier du blog. Nous relations alors le jeu que des publicitaires avaient décidé d’entreprendre, pour la société Ferrero, au dépend d’une certaine Pierrette que l’on reconnaissait – sortie tout droit d’une publicité Carrefour…

Cette fois, afin de brouiller encore plus l’image de l’enseigne, la toile en pastiche l’opération publicitaire – sans signature officielle cette fois.

Lorsque Pierrette se met en 3 pour satisfaire toute une famille pour les fêtes… Merci Pierrette.

Comment positiver l’actionnariat chez Carrefour, par Yves Soulabail

Pour en savoir plus sur l’enseigne :
http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr

Lors de la dernière assemblée générale Carrefour, le 28 avril 2009, un actionnaire a présenté ses doléances face, notamment, à Monsieur Amaury de Seze, Président du Conseil d’Administration.

Le compte-rendu de séance, comment on pouvait légalement s’y attendre, reprend en des termes très policés le texte suivant : « Je suis un actionnaire individuel du Groupe depuis de très nombreuses années. Titulaire d’une carte Pass, je me rends, tous les vendredis, à midi, au magasin Carrefour de Saint-Brice, dans le Val-d’Oise (95). Mes derniers achats ne m’ont pas donné pleinement satisfaction. J’ai notamment acheté des fruits provenant de l’étranger. Ils étaient malheureusement d’une qualité très moyenne. Comme d’autres produits étrangers supposés de qualité, mon organisme ne les a pas supportés. [Lire la totalité de la question reproduite en page 12 du document officiel] ».

Le plus instructif dans cette affaire est en réalité la façon plutôt approximative dont ces minutes relatent finalement le fond de la question posée, trop proches des réalités du terrain sans doute. Pour s’en convaincre la vidéo disponible en ligne.

 

Il est
vrai que c’est drôle. Drôlement étonnant même de considérer ainsi à un client-actionnaire. N’est-ce finalement pas la preuve d’un éloignement des réalités tangibles de ce qui fait la force
d’une enseigne qui mettait – autrefois – le client à la tête de cette entreprise ? Lorsqu’un mythe est attaqué par les mites… Tout part malheureusement en guenilles.

La retraite a du positif chez Carrefour, par Yves Soulabail

Pour en savoir plus sur l’enseigne :
http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr

COMMUNIQUE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

(Publication faite notamment en application des dispositions de l’article R. 225-34-1 du Code de commerce) “Le Conseil d’Administration de Carrefour, réuni le 6 octobre 2009, a autorisé la mise en place au sein du Groupe Carrefour d’un régime de retraite.
Ce régime de retraite à prestations définies de type additif bénéficiera aux principaux dirigeants du Groupe (Directeur Général, membres du COMEX et quelques cadres-clé) travaillant en France ou sous statut expatriés de France depuis 3 ans au moins, dont la rémunération annuelle brute est supérieure à 16 plafonds de Sécurité sociale, soit 548 928 € en 2009.
Les principales caractéristiques du régime sont :
· Taux de cotisation unique égal à 1,5 % de la rémunération (salaire de base + bonus),
· Reconnaissance d’ancienneté pour les personnes nouvellement embauchées à partir de 45 ans (45 ans = 0, 46 ans = 1 an, 47 ans = 2 ans…),
· Minimum de 3 ans d’ancienneté effective pour pouvoir bénéficier du régime,
· Maintien des droits au régime en cas de départ, à partir de 60 ans, si aucune reprise d’activité professionnelle,
· La rente de retraite est calculée sur la moyenne des 3 dernières rémunérations annuelles, plafonnée à 60 PASS (2 058 480 € en 2009),
· Taux de remplacement maximum : 50 % de la rémunération de référence telle que décrite ci-dessus (tous régimes confondus),
· Reconnaissance d’un maximum de 20 ans d’ancienneté dans le régime,
· En cas de décès, une rente de réversion au conjoint survivant est prévue à hauteur de 50 % de la rente de retraite du bénéficiaire.
Le régime est contracté par la société Carrefour.
Après un appel d’offres auprès de 5 assureurs, il a été décidé d’externaliser le régime auprès de la Compagnie d’assurance AXA.
Le Conseil a autorisé dans les conditions de l’article L. 225-38 du Code de commerce la mise en place de ce régime dans la mesure où Lars Olofsson, ès-qualités de Directeur Général, est l’un des bénéficiaires potentiels du régime de retraite.”

Source : http://www.boursorama.com/forum-carrefour-c-est-noel-pour-les-dirigeants-394598726-1

Gad Elmaleh fait rire mais le Palais c’est du sport, Yves Soulabail

Voici un spectacle étonnant que celui qui est joué par le Palais des Sports. L’humoriste n’est sans doute pour rien dans une telle affaire, mais pourtant en paye les frais.
Regardons de plus prêt ce billet. Un véritable cadeau. S’il vous vient l’envie de changer de date ou de place, n’ayez crainte, rien de plus simple… il vous suffit de vous asseoir dessus !
Il n’est point dit sur le recto que le changement n’est point possible, juste au dos.
Lisez, regardez et surtout ayez de bons yeux. Tout est inscrit en gris. Soyez jeune et surtout restez-le pour lire le corps 3 du texte !
Ont-ils honte à ce point qu’ils ne veulent surtout pas le faire savoir ?
En revanche, il paraît qu’il est économique de prendre une assurance annulation pour 5 euros !
Sachez qu’il est possible de faire valoir vos droits notamment en cas de naissance !
Le spectacle débute avec l’achat du billet. Que c’est drôle. Merci Gad.

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Le droit de copie des articles de gestion

En tant qu’enseignants, chercheurs ou responsables de laboratoires, nous sommes tous concernés par le droit de copie.

Aujourd’hui, la quasi-totalité des établissements de l’enseignement supérieur disposent des autorisations nécessaires pour que chacun puisse
photocopier en toute tranquillité et en respect de la législation.

Pourquoi s’impliquer personnellement alors ? Parce qu’ainsi, vous pouvez soutenir la diffusion de la
recherche
en déclarant les reproductions de livres, de journaux ou de revues effectuées dans un cadre pédagogique.

Avez-vous pensé à le faire dernièrement ?

Cette déclaration ne coûte rien, n’engage personnellement à rien… sauf à signaler les œuvres reproduites.

Soutenez la recherche en complétant le document mis à votre disposition par LaRSG et retournez-le par mail à
enseignement-superieur@cfcopies.com ou par courrier à :

Centre Français d’exploitation du droit de Copie-CFC
Enseignement supérieur
20, rue des Grands-Augustins
75006 Paris

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter http://www.cfcopies.com

 

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Contre le projet de règlement européen sur les données personnelles

Lors de son forum d’Angers, l’Association des Archivistes
Français a lancé une pétition citoyenne “Citoyens contre le projet de règlement européen sur les données personnelles”.
Elle concerne évidemment les chercheurs, lecteurs, historiens, généalogistes, mais également toutes les personnes dans le cadre de la vie courante car elle concerne les données de chaque citoyen, ainsi que notre patrimoine commun !

Pétition citoyenne “Citoyens contre le projet de règlement européen sur les données personnelles”
“Pour éviter que de grands opérateurs privés du web (Google, Facebook etc.) puissent conserver et utiliser des données personnelles, la Commission européenne et le Parlement européen se préparent à adopter, pour le printemps 2013, une solution radicale : un règlement qui obligera tous les organismes publics et privés à détruire ou à anonymiser ces données une fois que le traitement pour
lequel elles auront été collectées sera achevé, ou passé un court délai. La commission veut ainsi assurer aux Européens un droit à l’oubli qui garantirait le respect de leur vie privée.
Ce règlement portera sur les données personnelles sur toutes leurs formes, informatiques ou papier. Il s’appliquera immédiatement et s’imposera aux législations nationales déjà en place.
Vous avez fini vos études ? L’école ou l’université éliminera votre dossier. Vous avez vendu un bien immobilier ? Les services du cadastre détruiront les traces de votre propriété. Vous n’êtes
plus employé par votre entreprise ? Celle-ci supprimera les informations vous concernant. A chacun de veiller sur ses propres données, ne comptez plus sur les services publics ou sur votre
employeur !

Association des archivistes français
8 rue Jean-Marie Jégo, 75013 Paris
Tél: 01-46-06-39-44, Fax: 01-46-06-39-52
www.archivistes.org

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Stéphane Boiteux, Directeur du Groupe Idrac, s’insurge contre la façon dont sont perçus les étudiants internationaux en France


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Selon Stéphane Boiteux,
 Directeur du Groupe
Idrac
 : « les business schools doivent montrer l’exemple après avoir été précurseurs dans le
rapprochement avec le monde de l’entreprise, dans l’enseignement en anglais, nous devons arrêter cette discrimination sémantique : nous nous prétendons écoles internationale, alors accueillons
des étudiants internationaux et pas ‘étrangers’
».

Etudiants étrangers ou internationaux ?
« Que faire pour attirer les étudiants étrangers ? » C’est une énième phrase de ce type prononcée
lors d’une réunion qui m’a fait réagir. Nous sommes aujourd’hui dans une économie mondialisée, dans un marché unique européen dont nous élirons les représentants l’an prochain, nous tenons certes
à nos identités mais nous enrichissons de l’altérité en poussant les étudiants à opter pour un parcours international et nous utilisons encore ce terme « d’étranger ».
L’étranger, c’est celui qu’on ne connaît pas, c’est celui qui n’est pas des nôtres… Ce n’est pas l’image que je souhaite
donner des étudiants qui ne sont pas français. Nous sommes dans un monde où les études sont de plus en plus internationalisées, quoiqu’on pense de son fonctionnement, L’Union Européenne est une
réussite comme en témoigne Erasmus, le processus de Bologne et la mise en place du système de crédits qui permet à un étudiant d’effectuer des études où il le souhaite sans forcément que cela lui
coûte plus cher que de rester dans son pays.
Ne parlons plus d’étudiants « étrangers », mais
d’étudiants « internationaux ». Ces derniers viennent souvent dans le cadre d’échanges, créent une culture de l’international, une ambiance internationale à mille lieues du communautarisme et du
repli identitaire, débordements dont souffre notre pays en crise. Nous exigeons souvent que nos propres étudiants partent dans d’autres pays, je ne suis pas certain que nous souhaitions qu’ils
soient traités en « étrangers » mais au contraire qu’ils s’imprègnent de cette culture internationale, s’enrichissent de leurs expériences tout en n’oubliant pas d’où ils
viennent.
Alors
oui, les business schools doivent montrer l’exemple après avoir été précurseurs dans le rapprochement avec le monde de l’entreprise, dans l’enseignement en anglais, nous devons arrêter cette
discrimination sémantique : nous nous prétendons écoles internationale, alors accueillons des étudiants internationaux et pas ‘étrangers’
.

Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs, s’exprime sur la situation fiscale en France

Pour Guillaume Cairou : « Les impôts à la fête, les entrepreneurs régalent… pourquoi faire simple et efficace est-il si compliqué
? Trop mal d’impôt a tué l’impôt, l’emploi et l’entreprise. Ayons le courage de se réformer sans attendre.

Faisons le savoir sans détour. Les 18 500 entrepreneurs que j’ai l’honneur de représenter sont exaspérés par les
projets gouvernementaux successifs qui, malgré leur mobilisation, continuent de les prendre pour cible et de ne pas entendre leurs préoccupations pourtant légitimes. Nous ne faisons pas de
politique. Certains d’entre nous ont voté pour François Hollande et pour sa majorité. Nous ne céderons jamais à la facilité du dogmatisme mais nous estimons qu’il est temps de faire savoir
qu’alors que nous avions le sentiment d’être la cible du gouvernement, nous avons maintenant le sentiment d’être devenus les laissés-pour-compte de ses réformes.

Sans remettre en cause les politiques publiques actuelles ni stigmatiser la dépense publique nous affirmons que la
France ne pourra pas surmonter les enjeux économiques majeurs qui pèsent sur elle avec une stratégie fiscale aussi errante.

Voilà donc comment selon notre expérience issue du terrain la France peut réussir à l’heure où la prophétie de
Michel Audiard semble malheureusement se réaliser… ‘le jour est proche où nous n’aurons plus que l’impôt sur les os’ affirmait-il à cet égard.

Alors que la crise que nous traversons exige des efforts considérables et partagés, l’idée d’un impôt à taux
unique (c’est-à-dire d’un taux identique pour tous les contribuables français), accompagnée d’un régime de TVA simplifié (un taux unique pour tous les secteurs) paraît plus que jamais
incontournables. Cela permettrait d’éviter d’étouffer nos entreprises et de réduire tant les fraudes à la TVA que les cas de grands groupes qui déploient chaque jour davantage d’ingéniosité pour
ne payer qu’un très faible taux d’impôt par rapport au chiffre d’affaires réalisé.

Or, en diminuant les impôts de toute nature, le travail dissimulé recule. En stabilisant l’impôt et en le
simplifiant, c’est-à-dire en supprimer les milliers de niches fiscales, on encourage l’investissement et la fraude recule car chaque niche est l’occasion d’une fraude.

Entrepreneurs, il nous semble que des réformes fondamentales simples ne doivent plus se perdre dans des compromis
qui n’aboutissent pas à de véritables réformes structurelles dont manque pourtant cruellement notre pays et que la situation appelle plus que jamais.

Entrepreneurs, nous avons le sentiment que la France a trop longtemps eu les yeux plus gros que le ventre. Elle ne
peut plus se permettre de faire fuir les talents ou pire, de les étouffer quand ils ont choisi courageusement de rester en ne se demandant pas ce que leur pays peut faire pour eux mais en
pressentant ce qu’ils pouvaient faire pour lui.

Nous entrepreneurs considérons que la France ne peut plus ne pas avoir le courage de débattre enfin de ses enjeux
fiscaux car elle doit réussir à les surmonter. Cela appelle un préalable : la suppression des innombrables exonérations et autres niches fiscales qui, d’un point de vue seulement fiscal, font de
la France l’un des pays les plus incohérents, injuste et inefficace.

Au fil de nos rencontres sur le terrain et de nos déplacements en région, nous entrepreneurs nous rendons compte à
quel point nos dirigeants se leurrent encore trop sur la réalité de la situation entrepreneuriale française, européenne et plus largement mondiale. Sur le terrain de la compétition économique
comme sur celui de la bataille entrepreneuriale, nous constatons nous que la concurrence fiscale est devenue une nouvelle arme de la compétitivité dont la France se prive de façon injustifiable.
C’est avant tout pour cette raison que la bataille est quotidiennement plus difficile pour nos entreprises à mener.

Nous, entrepreneurs, avons trop souvent à faire face à une complexité administrative insupportable comme à une
instabilité normative ingérable.

Un impôt à taux unique (discutons d’ailleurs librement mais ouvertement de son niveau) rapporterait largement
autant à l’administration française que le système fiscal actuel sans induire la moindre pénalisation des ménages les plus pauvres dont nous avons bien conscience qu’il faut les protéger en ces
temps difficiles. Bref, moins d’impôts mais mieux d’impôts peuvent apporter autant de recettes que trop mais mal d’impôts.

Tout prouve aujourd’hui que les bénéfices réputés sociaux de taux multiples n’existent pas. En revanche, les
chiffres de la situation économique actuelle démontrent à eux seuls sans ambiguïté aucune que le système actuel pèse lourdement et de façon néfaste pour la croissance économique de notre
pays.

Notre pays doit retrouver la croissance. Ce chemin ne se retrouvera qu’en obtenant un avantage comparatif dans la
compétition économique mondiale. L’impôt à taux unique est un outil précieux pour atteindre cet objectif.

J’entends déjà les polémistes de la première heure crier au scandale et à l’injustice. Or, cette taxe ne créerait
pas le moindre début de commencement d’inégalité devant l’impôt puisque en restant un instrument de redistribution de la richesse puisque les riches contribuent davantage que les pauvres à la
sphère publique.

L’essentiel n’est de toute façon pas de savoir qui paie l’impôt mais de combien l’État dispose d’argent pour
accomplir ses missions et aujourd’hui l’État manque cruellement de moyens à l’heure pourtant où ces moyens n’ont jamais été aussi nécessaires pour surmonter la crise et redresser l’économie
nationale incontestablement mise à mal par les turbulences que des années de conservatisme ne la rendait pas à même de surmonter.

L’impôt doit être moins dissuasif parce que si trop d’impôt a tué l’efficacité de l’impôt dans notre pays, il a
avant tout tué l’emploi. Vous nous y attendez, nous y sommes. A ce plus vieil adage que connaît la science économique. Pourtant, ni libéraux ni idéologues mais pragmatiques et réalistes, nous
entrepreneurs, avons une conviction assumée : l’État doit être fort. Il sera d’autant plus fort qu’il aura retrouvé les moyens d’agir. Cela passe par une réforme fiscale d’ampleur. Comment ne
rien faire alors que le système fiscal actuel est tel qu’il décourage l’activité et provoque une baisse de la base taxable donc une baisse en valeur absolue de l’impôt encaissé par l’État.
Pourquoi s’obstiner à ignorer cette réalité ?

Nos dirigeants ne peuvent plus refuser de s’adapter à cette réalité. Ne pas réformer le système fiscal actuel
c’est continuer de voir les contribuables et les entreprises déménager ailleurs, et donc l’assiette fiscale fondre comme neige au soleil, comme l’indique la baisse constante du nombre de
contribuables solvables en France. Dès lors, il faut mieux d’impôt pour rapatrier les contribuables et augmenter le produit général des impôts. C’est dès lors bien d’une réforme gagnante-gagnante
dont nous vous parlons.

Enfin, posons nous la seule question qui vaille. Mis à part à rémunérer des consultants fiscaux, à quoi est encore
utile notre système fiscal ? Plus personne ne peut sérieusement affirmer en maîtriser ni le sens ni l’objectif et encore moins les subtilités. Comment dès lors attendre une minute de plus pour le
réformer ? Plus un Français ne sait ce qu’ils paient ni à qui ils le paient. Plus une entreprise n’arrive à prévoir ce qu’elle va devoir. Veut-on que nos entreprises, qui sont les seules à créer
de l’emploi, se concentrent sur leur optimisation fiscale plutôt qu’à la création d’un large élan vers l’innovation technologique, la création d’entreprises et à l’amélioration globale du niveau
de vie de notre société ?

Alors, oui, aucune solution n’est idéale et nous avons la modestie et la sincérité de reconnaître que nous ne
possédons ni la vérité révélée ni la réforme parfaite mais nous constatons que la politique fiscale française arrive à un tournant de son histoire, nous ne voulons plus que notre quotidien
entrepreneurial se résume au constat du coût de l’irresponsabilité politique pour ne pas dire d’une certaine lâcheté face à la réforme même consensuelle et incontestablement rendue
indispensable.

Rendons à notre beau pays qui nous a tant donné et à qui nous devons tant, la lumière fiscale qu’il
mérite. »

Guillaume Cairou est :
Président du Club des Entrepreneurs
Président de la Fédération Européenne du Portage
Salarial,
PDG du Groupe Didaxis, leader du portage salarial en France,
Mentor à la CCIP au sein de l’Institut du Mentorat Entrepreneurial de Paris (IME)
Membre de
CroissancePlus,
Auteur du livre « Créer son entreprise » aux éditions Jacob-Duvernet. http://www.clubdesentrepreneurs.org

Criteo : le “roi” mis à nu

Voici une tribune libre d’Edgar Baudin, Partner chez Makazi Group, que nous avons reçu et publions.

A l’heure où Criteo annonce son entrée en bourse le 30 octobre
2013, les annonceurs sont de plus en plus préoccupés par les questions liées à la propriété des données personnelles de leurs clients ou prospects et au contrôle de leur exploitation. Cette
introduction soulève de nombreuses questions. Le « roi » va-t-il être mis à nu ?

Cette IPO couronne la réussite de cette entreprise pionnière du retargeting publicitaire, affichant une croissance
exceptionnelle depuis plusieurs années et véritable fleuron du savoir-faire technologique français dans ce domaine. Au-delà de la réussite de Criteo, certains éléments nous paraissent importants à souligner, notamment sur l’avenir de la publicité digitale. A notre sens, la question n’est plus de savoir aujourd’hui s’il est important ou non pour une entreprise de trouver de nouveaux leviers publicitaires. L’enjeu est d’instaurer une démarche maîtrisée et vertueuse de marketing en ligne, tandis que les questions relatives à la protection des données personnelles et l’augmentation de la pression publicitaire alimentent des débats parfois houleux.

Criteo a sans conteste été un des pionniers du « Data Marketing » dans le monde. Il semble aujourd’hui que son modèle se heurte à d’importantes questions – telles que la rentabilité effective pour les annonceurs, la propriété des données, la transparence et l’évolution des réglementations liées à l’exploitation de données personnelles – et montre ses limites, notamment sur le court-termisme de ces opérations.

De plus en plus d’annonceurs se posent aujourd’hui la question de la rentabilité de tels services, alors que la part du marketing digital est de plus en plus importante dans leur budget. Lors de cette introduction en bourse, Criteo devra dévoiler son taux de marge brute (évalué à 50% selon les documents officiels d’entrée en bourse). Il y a fort à parier que de nombreux annonceurs clients de Criteo s’interrogeront sur la rentabilité de leurs opérations.

En outre, les annonceurs prennent conscience de la difficulté de retracer précisément le chemin menant leur client à l’acte d’achat. Aujourd’hui, une pratique de marché, bien qu’imparfaite, s’est généralisée : on attribue la vente au dernier opérateur publicitaire qui est intervenu auprès du consommateur. En l’occurrence, très souvent : Criteo ou Google Adwords. Mais nombreux sont les annonceurs qui remettent en cause cet usage et s’interrogent sur son impact sur leurs chiffres de vente réels, à défaut d’information tangible à ce sujet. Au final, c’est le modèle d’affaires de Criteo qui est en jeu.

Au-delà de Criteo, l’ensemble des acteurs du marketing digital doit réfléchir aujourd’hui à une nouvelle philosophie. En premier lieu, la pression publicitaire accrue est de plus en plus mal perçue par les consommateurs. Les annonceurs ne pourront longtemps éluder cette question. Si les entreprises sont conscientes que l’exploitation de données personnelles forme un levier majeur d’amélioration de leurs performances, elles savent également qu’une mauvaise utilisation de ces données peut nuire à leur réputationet
peut donc avoir un impact négatif sur leur valorisation financière.

D’autre part, dans un contexte de débat très vif sur l’exploitation des données personnelles (soulevées notamment par l’affaire Prism), les autorités européennes ont manifesté leur volonté de renforcer l’arsenal législatif – notamment les réglementations sur l’utilisation des « cookies », à la base des techniques employées par l’industrie de la publicité en ligne. Si les grandes entreprises comme Google, Microsoft, Facebook ou Twitter sont au centre de ce débat, on n’imagine pas des acteurs du marketing digitalmoins connus du grand public s’en affranchir.

Pour toutes ces raisons, les annonceurs souhaitent reprendre le contrôlede leur marketing digital basé sur les données personnelles, afin d’établir une relation plus saine et durable avec leurs clients qui rejettent en masse le « matraquage » publicitaire. Face à la multiplication des canaux de promotion (réseaux sociaux, liens commerciaux, e-mailing, affiliation, retargeting, mobilité, vidéo, etc.), ces annonceurs prennent conscience de la nécessité d’orchestrer et de centraliser leurs actions de communication et leurs données. Avec la maturité des nouvelles technologies Internet et la montée en puissance du Big Data, de nouveaux modèles de communication sont amenés à être développés. Ils présentent comme caractéristiques principales : plus de transparence sur l’utilisation et la provenance des données, et plus de pouvoir d’action sur les données. Cette reprise en mainpar les annonceurs annonce l’avènement de solutions technologiques plus souples leur permettant de stocker et d’enrichir leurs données clients en toute sécurité tout en se conformant aux réglementations en vigueur. Et surtout en gardant la maîtrise totale de ces données à la valeur inestimable.

Aujourd’hui, le marketing digital est à la croisée des chemins. Deux modèles de développement s’affrontent et l’un nous semble déjà appartenir au passé. Les marchés ne sont jamais figés et la capacité des entreprises à se réinventer face aux nouveaux enjeux que nous avons décrits conditionnera leur réussite de demain.

Edgar Baudin

Edgar Baudin
Partner chez Makazi
Group (photo disponible sur demande)

Coup de Gueule du Président de la FEPS contre Michel SAPIN

Invité de LCI Soir, Guillaume Cairou, Président de la Fédération Européenne du Portage Salarial a poussé un coup de gueule contre le Ministre Michel Sapin, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, sur l’avenir du dispositif du portage salarial et des nouvelles formes d’emploi menacées en France.

Les différentes mesures impactant le secteur du portage salarial et en particulier l’exclusion des non-cadres qui trouvaient là un moyen de survivre à un marché du travail trop rigide pour permettre leur intégration, sont inadaptées et particulièrement injustes.

Les 60.000 portés français sont directement impactés par ces dispositions particulièrement discriminantes. Elles rompent gravement l’équilibre nécessaire à la sérénité entrepreneuriale préfigurant la croissance de demain dont notre pays manque cruellement.

« Je veux dire une chose à Michel Sapin. Pourquoi, Monsieur le Ministre ne vous saisissez-vous pas enfin de la question de l’extension du portage salarial afin de l’ouvrir définitivement à tous les Français ? Il y a urgence. Je me demande s’il n’y a pas une contradiction entre la volonté de résorber le chômage d’un côté, et réduire de l’autre le portage salarial qui permet de sortir les plus précaires de la spirale infernale qu’est le chômage ! » s’est ainsi demandé Guillaume Cairou.

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Laurence Rivat, associée Deloitte, est nommée à l’IFRIC

Laurence Rivat, 42 ans, associée de
Deloitte & Associés, a été nommée membre de l’IFRIC (International Financial Reporting Interpretations Committee) à compter du 1er juillet 2009. L’IFRIC composé de douze membres
est le comité d’interprétation des normes comptables internationales (les IFRS), qui sont établies par l’IASB (International Accounting Standards Board).

Commissaire
aux comptes et diplômée de l’Ecole Supérieure de Commerce de Grenoble, Laurence Rivat a rejoint Deloitte & Associés en 1988 où elle a commencé sa carrière dans l’audit, en France et aux
Etats-Unis. De 1995 à 1998, Laurence Rivat a travaillé à Londres à l’IASC (l’ex-normalisateur comptable international, remplacé par l’IASB en 2001), où elle a participé à la rédaction de normes
comptables internationales. Depuis son retour chez Deloitte & Associés en 1998, elle assure, en tant qu’associée,  la responsabilité de l’un des sept centres d’excellence mondiaux sur
les IFRS, localisé à Paris.

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