Modifié le 22 juin 2024.
APPEL À CONTRIBUTION
21-22 Juin 2012
IMEC Abbaye d’Ardenne
14 280 Saint Germain La Blanche Herbe – CAEN
    Au regard de l’état critique atteint par le capitalisme contemporain, les intellectuels et les experts sont
    nombreux à s’interroger sur les réponses possibles à apporter à une crise, qui remet brutalement et profondément l’Homme en question dans tous les aspects de sa vie. Mais, une crise ne devient
    catastrophique que si nous y répondons par des idées toutes faites, c’est-à-dire par des préjugés. Cela suppose donc d’échapper aux abstractions idéologiques, en général exagérément
    simplificatrices.
  
    Or, la première grande crise du XXe siècle, la crise de 1929, qui, au-delà de sa dimension économique, constituait
    déjà un malaise dans la civilisation a ouvert le champ, notamment en France, à de nombreux groupes d’intellectuels non-conformistes à la recherche d’un autre modèle
    d’organisation sociale. Ainsi, l’ « esprit » des années 30 façonne des mouvements de pensée et des formulations conceptuelles, qui resteront éminemment présents à l’issue de la guerre. Elles
    autorisent, aujourd’hui plus que jamais, des opérations de pensée.
  
    Par conséquent, nous vous proposons de croiser les pensées, les démarches et les méthodes de plusieurs non
    conformistes français, en longue durée avec un regard sur le présent. Il s’agit d’introduire une réflexion multidisciplinaire, voire interdisciplinaire « autour » de personnalités de la même
    génération, dont les rapports intellectuels ont été avérés et réguliers : Henri DESROCHE (1914-1994), Louis-Joseph LEBRET (1897-1966), Henri LEFEBVRE (1901-1991), François PERROUX (1903-1987) et
    Emmanuel MOUNIER (1905-1950).
  
    Leurs pensées sont essentiellement antitotalitaires, intrinsèquement politiques et explicitement
    économiques. Elles sont antitotalitaires en réaction aux dérives des années 30 et visent, dans l’engagement, une production de l’Homme par l’Homme, une civilisation solidaire, une
    humanisation de l’économie. Elles sont intrinsèquement politiques et interrogent les dogmatismes philosophiques et politiques, les tensions sociales et économiques, en aspirant, contre
    le « fétichisme de la cohérence », au pluralisme et à l’imagination politique. Explicitement économiques, elles rejettent l’individualisme libéral et le marxisme dogmatique, l’économisme
    productiviste de l’Ouest et de l’Est. Et, nourries de la pensée de Marx, elles s’engagent pour une créativité individuelle et collective, un progrès humain et intégral, une logique d’émancipation
    et le refus du désenchantement.
  
    À ce titre, elles restent prometteuses. Et, avec la promesse, elles nous permettent de nous tourner vers le futur,
    car elles restent prospectives ; c’est-à-dire qu’elles permettent de dire et d’agir sur le monde (Paul RICOEUR). C’est pourquoi , au carrefour de la mémoire, de l’analyse
    historique et de la prospection critique, depuis et au-delà de leurs oeuvres et de leurs méthodes, en mettant à profit ce que leurs réflexions et leurs démarches ont en commun, nous vous
    proposons de réfléchir sur la performativité et l’actualisation de leurs méthodes et de leurs approches. Institut de Sciences
    Mathématiques et Économiques Appliquées 59 boulevard Vincent Auriol – 75013 Paris Cedex 13 – www.ismea.org
  
    Bien que leurs recherches, leurs actions de terrain et leur rayonnement soient d’une portée universelle, ces
    intellectuels, en leur temps et de nos jours, sont restés souvent relégués aux périphéries du discours académique. Pour autant, ils ont défini une utopie réaliste, allant jusqu’à revendiquer un
    mouvement scientifique pour accréditer l’utopie (DESROCHE). Ils ne voulaient pas s’encombrer d’illusions supérieures ou de fatalisme, et ne rêvaient pas devant l’impossible (PERROUX). Mais ils
    revendiquaient d’amener les virtualités (favorables) à se réaliser (LEFEBVRE). Ils ont pris comme projet essentiel de changer la vie, en définissant des concepts qui proviennent de la pratique et
    qui y reviennent.
  
    Dans le cadre de ce congrès, nous vous proposons d’approcher et de croiser ces auteurs, autour des quatre grands
    thèmes suivants :
  
    LES DIFFÉRENCES ET LES
    CONVERGENCES [entre ces penseurs de la différence et de la convergence] ;
  
    LA PERSONNE, LA CRÉATION ET LE COLLECTIF
    ;
  
LA CROYANCE, LA PENSÉE ET L’ACTION ;
    LE
    DÉVELOPPEMENT, LE
    PROGRÈS, L’UTOPIE.
  
    Il s’agit, pour chaque thème, d’éviter le point de vue biographique et de privilégier l’analyse, la comparaison et
    la critique des concepts et des méthodes ; tout en conservant, pour chacun de ces thèmes, la réflexion sur les enjeux présents. Tous les éclairages sont nécessaires pour dépasser le seul
    éclairage économique, et étant entendu, comme l’invoque Henri LEFEBVRE, que toutes les questions arrivent au politique.
  
    Les propositions d’un maximum de 500 caractères, sont à envoyer, sous format .DOC, par courriel, avant le 15
    décembre 2011, au Comité scientifique du colloque : Sebastien.Petrus@univ-rennes2.fr.Elles doivent précisément mentionner les appartenances institutionnelles des auteurs. Les évaluations seront
    retournées pour le 30 janvier 2012.
  
    Les articles complets devront être envoyés pour le 30 mai 2012. Ils comporteront environ 60 000
    caractères, espaces compris, au format Times new Roman 12, auxquels s’ajoutent les références, selon le format suivant :
  
    Références aux auteurs cités dans le corps du texte : [entre crochets, Nom(s), initiale(s) prénom(s) année entre
    parenthèses, virgule, pages p.], exemple : [Martin J.-M. (1959), p. 54-59].
  
    Nom de l’auteur – virgule – initiale(s). du (des) prénom(s) point [année de publication entre crochets]
    virgule,
  
1/ Ouvrage : Titre de l’ouvrage en italique, virgule, Éditeur, lieu d’édition, point.
Exemple : Dupont, J. [1999], Économie du travail, Éditions ouvrières, Paris.
    2/ Article : Titre de l’article « entre guillemets », virgule, Titre de la revue ou de l’ouvrage en
    italique, virgule, série, numéro, tome, volume, mois, pages (un seul p.) point.
  
Exemple : Durand, F. *1999+, « Économie d’énergie », Revue verte, tome XXXIII, n° 3, mars, p. 3-33.
    Au-delà de ce colloque, l’objectif de notre projet est de mettre en oeuvre un programme de recherche
    interdisciplinaire et pluri-annuel, détaillé par ailleurs, dans le domaine des Sciences humaines et sociales, au carrefour, entre autres, de ces oeuvres et, sans doute, en élargissant à d’autres
    auteurs.
  
