Modifié le 30 mai 2014.
“Techniques, entreprises et société industrielle”
Pour sa quinzième édition le prix
d’histoire de l’Académie François Bourdon-Le Creusot et de la Fondation Arts et Métiers : « François Bourdon, Techniques, entreprises et société industrielle », doté d’une somme de 1 500 €., a été attribué à
Jessica Dos Santos pour sa thèse L’utopie en héritage. La Société du Familistère de Guise, de la mort de
Jean-Baptiste Godin à la dissolution de l’Association (1888-1968), thèse de doctorat en histoire, Université Charles de Gaulle-Lille
Le prix jeune chercheur doté d’une somme de 750 €, a été attribué à Rémi Laroere pour son mémoire La fabrique de dentelle
Surrel à Craponne (1853-1914), mémoire de Master Culture, Territoire et Patrimoine, Université Blaise Pascal-Clermont
II
Cette année encore les membres du jury se félicitent de la diversité des écrits reçus qui permet au prix
d’histoire François Bourdon de s’ancrer plus fortement encore dans l’ensemble des domaines de l’histoire industrielle et des entreprises et plus généralement de la société industrielle.
Comme le veut le principe du prix, le quinzième jury était composé d’industriels et d’universitaires.
Participaient à ce jury mesdames Claudine Cartier, Conservateur général honoraire du patrimoine, Anne Dalmasso, professeur d’histoire à l’Université de Grenoble
, Anne-Françoise Garçon professeur d’histoire à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Dominique Varinois, IA-IPR, rectorat de Bordeaux; messieurs
Antoine de Badereau, ingénieur centralien ; Gérard Chrysostome, ingénieur centralien ; Jean-Claude Daumas, professeur à l’Université de
Franche-Comté, Membre senior de l’Institut universitaire de France ; François Labadens, ancien secrétaire général d’USINOR ; Paul Lacour, ancien directeur de
Wendel-Participations ; Philippe Mioche, professeur d’histoire Aix-Marseille Université, chaire Jean Monnet de l’histoire de l’intégration européenne ; Philippe
Raulin, ingénieur des Ponts et Chaussées, ancien secrétaire général de FRAMATOME ; Olivier Raveux, chargé de recherche au CNRS-UMR Telemme ; Serge
Wolikow, professeur d’histoire émérite à l’Université de Bourgogne;
Jessica Dos Santos L’utopie en héritage. La Société du Familistère de Guise, de la mort de
Jean-Baptiste Godin à la dissolution de l’Association (1888-1968)
Lorsqu’il meurt en 1888, Jean-Baptiste Godin lègue à ses ouvriers un héritage multiforme : une entreprise florissante au fonctionnement
semi-coopératif, un ensemble architectural original garant d’une vie en communauté, un système social et éducatif complet. Pour ses successeurs, il s’agit dès lors de s’approprier l’ensemble de
cet héritage et de le conserver intact, en dépit des évolutions économiques et sociales. Entre l’attachement à la tradition, les contraintes de la concurrence et le progrès des droits sociaux, la
Société du Familistère de Guise peine cependant à trouver son équilibre. Si la mémoire de Godin reste l’élément central d’une identité commune, elle ne suffit pas à maintenir la cohésion d’une
association ouvrière qui choisit de se dissoudre, poussée par les difficultés économiques, en plein cœur du mouvement social de mai 1968.
Jessica Dos Santos est agrégée d’histoire, enseignante au
Lycée Louis Pasteur de Somain (59).
Rémi Laroere La fabrique de dentelle Surrel à Craponne (1853-1914)
La dentelle constitue, jusqu’au début du XXe siècle au moins, l’un des symboles de l’industrie du luxe
à la française. Craponne constitue l’un des principaux centres de production de dentelles en France au sein de la fabrique de Haute-Loire au XIXe siècle, et encore au début du
XXe siècle. L’étude de ce secteur dentellier, permise par des archives privées rares dans ce secteur d’activité, laisse entrevoir un ensemble productif éclaté mettant en scène tout une
microsociété montagnarde.
Au sein de ce centre de production, les fabriques de dentelles Surrel ont su tirer profit de l’héritage
d’une organisation productive rurale pour intégrer les réseaux commerciaux mondiaux en pleine expansion. Organisé du local au global autour des dentellières et du fabricant, ce système doit faire
face aux évolutions perpétuelles de la demande dans le secteur de la mode.
Par l’importance et la longévité de son activité, la
famille Surrel illustre encore aujourd’hui la production craponnaise de dentelles dans ses plus beaux jours. La construction de ce modèle est le fruit de stratégies économiques et sociales
réfléchies à l’échelle locale et sur les marchés internationaux du secteur dentellier.
Rémi
Laroere termine actuellement un master professionnel en Action culturelle à l’Université Blaise Pascal de
Clermont-Ferrand