XXXIVes Journées de l’AES (Association d’économie sociale) 2014

Innovations sociales, innovations
économiques
Organisées par le Centre de recherche en économie
de Grenoble (EA 4625)

Jeudi 11 et vendredi 12 septembre 2014

Appel à communications

Depuis le début des années 2000, les pays de l’OCDE et beaucoup de pays émergents adoptent des
stratégies d’amélioration de leur compétitivité comportant un volet d’innovation technologique et économique. En Europe, de façon très explicite, l’énoncé de la stratégie de Lisbonne en 2000 puis
2001 vise à conduire l’union européenne vers une « économie de la connaissance » performante à haut degré de cohésion sociale. Il s’agit d’investir dans la R&D, de faciliter le passage de la
recherche à l’innovation, d’améliorer le capital humain et la formation tout au long de la vie tout en développant une action contre l’exclusion sociale. Malgré les difficultés d’application des
années 2000, cette conception est reprise et reformulée en 2010 dans les objectifs d’Europe 2020, visant une croissance « intelligente, durable et inclusive ». La question de l’innovation est
devenue centrale dans l’économie. Elle est alors conjuguée dans les stratégies économiques et sociales nationales avec des modèles sociaux visant plus de flexibilité accompagnant l’innovation et
avec une recherche de sécurité pour les populations fragilisées par les changements. Les modèles de flexicurité sont déclinés de manière différenciée dans les pays européens.

L’entrée en crise des pays de l’OCDE et plus particulièrement de l’Europe suscite de nombreuses
questions relatives aux modèles de société de la connaissance basée sur l’innovation. Ces questions impliquent également les pays émergents. Outre les aspects financiers de la crise souvent mis
en avant, des questionnements se développent au sujet des stratégies de flexicurité. Les orientations vers des efforts de recherche, de formation initiale et continue sont assez souvent admises.
D’autres éléments prêtent plus à discussion, que ce soit la remise en cause des protections sociales dans un contexte idéologique et financier défavorable à l’interventionnisme étatique,
l’abaissement des coûts du travail accompagnant les stratégies de compétitivité, le développement de la précarité entrainé par la recherche de flexibilité, l’accent mis sur la logique du workfare
dans la lutte contre l’exclusion sociale, etc. Autant d’orientations qui suscitent des interrogations sur le modèle social susceptible d’accompagner une économie de l’innovation.

Dans la grande mutation qui démarre en 2008, les Etats sont conduits parfois de façon radicale
à réviser leurs politiques sociales, non pour s’adapter à une nouvelle série de besoins mais pour faire face aux contraintes budgétaires. Avec des moyens limités ou diminués, les politiques
sociales amorcent un repli suscitant des débats sur la conduite des politiques budgétaires et monétaires. La contrainte financière n’empêche pas la croissance des besoins, l’apparition de
nouveaux besoins, ni l’émergence de pratiques sociales nouvelles annonçant une mutation des modèles sociaux.

La nouvelle donne démographique et le vieillissement des populations suscitent de nouveaux
besoins sociaux dans le domaine de la santé et de la dépendance. Paradoxalement, les innovations sociales traduisant de nouvelles aspirations et permettant l’évolution des pratiques se
développent dans tous les champs sociaux. Les innovations sont particulièrement significatives dans le champ de l’économie sociale et solidaire (ESS). Les associations créent de nouveaux modèles
de réponses aux besoins sociaux, les coopératives adoptent une forme alternative de la relation d’emploi, les entreprises sociales souhaitent mettre en cohérence leurs activités avec des valeurs
collectives. En France, les partenaires sociaux reformulent la question de la flexicurité en investissant les problématiques de sécurisation des parcours professionnels, de sécurité sociale
professionnelle, d’encadrement des transitions pour aborder dans leur ensemble les changements des pratiques sociales et une nouvelle articulation des temps sociaux. Par accumulation de petits
changements, les innovations sociales se développent.

Le colloque investira donc ce champ d’interrogations autour de l’innovation et de sa dualité, à
la fois au cœur de la recherche de compétitivité économique (avec ses implications sociales d’investissement dans le capital humain et de maîtrise de la cohésion sociale) et en même temps au cœur
des nouvelles aspirations sociales (nouvelles formes de solidarité et de fonctionnements sociaux produisant leur propre logique économique, leurs implications managériales et financières et
parfois leurs propres systèmes de financement).

Pouvant donner lieu à des analyses globales, sectorielles ou monographiques, ces entrées par
les innovations sociales et économiques peuvent se décliner en plusieurs axes de travail.

Problèmes et questionnements

Les innovations économiques et sociales suscitent au moins cinq thèmes d’approfondissement liés
les uns aux autres.

1) Nouvelles pratiques sociales, développement socioéconomique, soutenabilité.

L’innovation technologique et économique génère des changements sociaux et entraine ses propres
exigences sociales : investissements dans la formation initiale et formation tout au long de la vie, lutte contre le décrochage scolaire. L’innovation sociale a sa propre dynamique et repose sur
ses propres logiques : réponses aux nouveaux besoins sociaux, aux nouvelles réalités démographiques, aux évolutions des structures familiales, aux besoins de parité entre hommes et femmes, aux
aspirations à une économie plus « soutenable », etc.
Les pays riches et les pays pauvres se reposent la question
des modalités de leur développement social. L’innovation accompagne un travail sur les conditions sociales d’un développement respectant les besoins des générations futures. La recherche nouvelle
d’un équilibre entre les « trois piliers » du développement durable, l’économie, l’environnement, le social inspire des changements significatifs des pratiques sociales.
Les innovations concernant les pratiques financières sont également très nombreuses pour faire face aux problématiques de la pauvreté ou
du développement. Autour du thème finance et innovation sociale de nombreuses recherches apparaissent sur les monnaies sociales complémentaires, les pratiques de micro finance et la construction
d’une finance inclusive. Les partenaires sociaux cherchent également à créer des capacités de financement propres à alimenter les besoins des entreprises du secteur social au sens
large.
Cet axe est donc ouvert aux communications portant sur l’observation et l’analyse des nouvelles pratiques
sociales accompagnant ou concrétisant l’innovation.

2) Nouveaux modèles économiques et sociaux, flexicurité, sécurisation des parcours
professionnels.

La société de la connaissance en Europe appelle un nouveau compromis social favorable à
l’innovation économique. La libéralisation des échanges commerciaux, l’externalisation et les progrès technologiques s’accompagnent en effet de nouveaux risques sur les marchés du travail et de
besoins accrus de sécurité des personnes confrontées à la mobilité. Une plus grande flexibilité interne ou externe, une protection sociale plus adaptée à la mobilité : l’ensemble du champ social
est questionné.
Les nouvelles formes d’emploi distendent souvent le lien avec la protection sociale. La qualité de
l’emploi est souvent mise à mal dans les évolutions de l’industrie et des services et on assiste à une déstabilisation de la relation salariale. A cet égard, les questions de santé et de
bien-être au travail ainsi que l’accès à la couverture maladie complémentaire apparaissent comme des enjeux importants de ces transformations. L’enjeu de la sécurisation est particulièrement
important pour les jeunes qui sont triplement pénalisés par l’ampleur du chômage, par la précarisation croissante de l’emploi et par des perspectives de carrière qui impacte négativement leurs
droits à la retraite.
La thématique de la sécurisation des parcours professionnels propose d’intégrer une approche
tout au long de la vie allant de la formation initiale à l’accompagnement de la vie active (santé, politiques familiales, revenu minimum, travail) et à la transition vers l’inactivité (systèmes
de retraite, question de la dépendance). Ces dispositifs qui concernent la protection sociale et l’indemnisation des transitions sur le marché du travail, les politiques d’emploi et de formation
professionnelle, la réglementation du marché du travail se déploient dans des contextes nationaux divers. Selon ces contextes, de type libéral ou social-démocrate, ils accordent une place plus ou
moins grande aux individus et au marché, à l’Etat social et aux régulations collectives.
Cet axe est donc ouvert
aux communications analysant les pratiques de flexicurité, l’évolution des rationalités et des modèles économiques et sociaux. Il sollicite les approches institutionnelles, comparaisons
internationales, analyses de modèles nationaux, de même que des apports de connaissances sur les nouvelles formes d’emploi et les transitions socio-professionnelles tout au long de la vie
(formation initiale, vie active, inactivité, retraite…).
Des analyses ciblées sur la mise en oeuvre et l’impact de
dispositifs de sécurisation sont également souhaitées, incluant formation initiale, accompagnement en cours de vie active (santé, politiques familiales, revenu minimum, travail) et vers
l’inactivité (systèmes de retraite, question de la dépendance). Une attention particulière sera portée sur le rôle de l’orientation et de la formation professionnelle dans la sécurisation des
parcours.

3) Nouvelles formes d’entreprise, nouvelles formes d’organisation.

Le développement de l’économie sociale et solidaire, l’implantation des associations, des
sociétés coopératives et les développements des formes d’emploi qui leur sont liées témoignent d’une évolution significative des nouvelles formes « d’entreprendre ensemble
».
Le thème de la gouvernance d’entreprise a émergé dans l’agenda de la réflexion en sciences sociales en même
temps que se diffusait la logique « actionnariale ». Les errements dans la gestion des entreprises, dont Enron a été le symbole, y ont largement contribué et la crise de 2008 a encore renforcé
les interrogations sur la légitimité de la firme capitaliste classique.
Les innovations sont multiformes. On les
observe dans l’apparition de nouveaux statuts juridiques hybrides comme les « flexible purpose corporations » en Californie ou les multiples variantes internationales des « entreprises sociales
». Les organisations de l’ESS sont au centre de ce mouvement de diversification des formes d’entreprise et en premier lieu les coopératives.
Ces innovations se retrouvent au coeur des firmes capitalistes avec l’introduction de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises)
dans leurs valeurs essentielles ou les propositions d’une gouvernance ouverte à l’ensemble des parties prenantes, ou l’entrée des salariés dans les instances dirigeantes. Les évolutions qui
concernent les organisations collectives de travailleurs indépendants, ce qu’on retrouve dans les coopératives d’activité ou les espaces partagés de travail (coworking), articulées à l’appel à un
financement participatif (crowdfunding) sont apparentées à ces changements.
Les enjeux essentiels communs à ces
transformations institutionnelles concernent la démocratisation du pouvoir détenu par les dirigeants d’entreprise représentant les intérêts des seuls propriétaires, mais aussi la définition des
rémunérations et la répartition des surplus dégagés par les organisations productives.
Les travaux attendus sur ce
thème sont d’une part l’analyse critique de ces nouvelles formes organisationnelles ou ces nouveaux modes de gouvernance, d’autre part l’analyse de l’impact de ces nouvelles formes d’entreprendre
ensemble sur les pratiques en matière de salaire et de management, l’emploi, les relations inter-entreprises, le rapport à la clientèle, etc.

4) Nouvelles dynamiques institutionnelles, dialogue social et gouvernance.

Les objectifs de cohésion sociale dans une économie ouverte à l’innovation questionnent les
politiques publiques et bousculent les formes institutionnelles dans le champ social. Produire du changement social, sécuriser les mobilités suppose de mobiliser les institutions et de gérer
leurs transformations. La protection sociale est de plus en plus souvent considérée moins sous l’angle de son coût qui handicaperait la bonne marche de l’économie que dans la logique de
l’investissement social à long terme. Ces changements de perspective impliquent aussi de coordonner des interventions à plusieurs niveaux territoriaux, dans plusieurs champs de la protection
sociale, entre plusieurs catégories d’acteurs sociaux.
La production de règles et de normes nouvelles est largement
sollicitée. Cela impacte bien sûr le dialogue social et en particulier son échelon territorial. Cela se concrétise également dans la redéfinition de formes d’action publique et collective avec la
territorialisation des politiques publiques, le développement de relations multi-centrées et de formes partenariales de coordination entre les différents acteurs. Un meilleur appui sur la
participation des citoyens ou des bénéficiaires est recherché en vue d’une bonne prise en compte de leur situation et de leurs besoins. Ce mouvement touche tant les politiques d’emploi, que les
politiques d’éducation, les politiques de santé (cf. loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires) ou encore les politiques de la ville ou de développement durable (Agendas
21).
Dans le même temps, le New Public Management produit des innovations tant au niveau des organisations
publiques que des institutions. De nouveaux instruments de gestion de la performance sont introduits, des méthodes d’évaluation, d’allocation de ressources etc… Les relations centre-périphérie se
renouvellent aussi avec le développement d’un gouvernement par contractualisation et la mise en place de « quasi-marchés », le développement des agences et l’injonction à la
coopération.
Dans quelle mesure ces recompositions de l’action publique redéfinissent-elles de nouvelles normes et
de nouveaux cadres d’action ? Qu’attendre d’une systématisation de la contractualisation et de la mise en réseau entre acteurs intervenant sur un territoire ? Peut-on définir des pratiques
pertinentes dans ce domaine ?
La question de la gouvernance au sens de coordination entre acteurs est posée, mais
aussi celle du contrôle des processus de changement social. Il s’agit d’étudier la question du fonctionnement des économies en lien avec les objectifs collectifs et sociaux vers lesquels la
société souhaiterait orienter les actions des acteurs, les dispositifs publics d’incitation, d’évaluation et de contrôle.
De nombreuses recherches portent directement ou implicitement sur ces questionnements depuis 2008, sur le thème de contrôle social ou de
la réglementation des activités économiques pour une société plus juste et équitable. On peut parler à ce sujet d’auto régulation en s’appuyant sur la société civile (en tenant le pouvoir public
centralisateur le plus possible à l’écart) alors d’autres approches argumentent pour une plus grande intervention des instances publiques ou collectives hors marché. La question de la dynamique
institutionnelle et des formes de gouvernance sociale se trouve au coeur de la problématique.
Cet axe est donc
ouvert aux communications portant sur les formes de gouvernance, de dialogue social notamment à l’échelle des territoires et aux nouvelles dynamiques institutionnelles liées à une intensification
de l’innovation.

5) Nouvelles méthodologies, concepts et mesures.

L’innovation est également épistémologique. Depuis le début des années 2000, on assiste à une
remise en cause des indicateurs monétaires de mesure de la richesse, comme le Produit Intérieur Brut, incitant à compter « ce qui compte » et non ce que l’on sait compter. Dans le même temps, la
réflexion sur les formes de la pauvreté et de la précarité conduit à dépasser une approche trop cantonnée aux manifestations monétaires, pour mieux prendre en compte l’ensemble des opportunités
et des capacités de réalisation réelles offertes aux personnes dans leur existence matérielle.
L’attention se porte
sur la richesse non monétaire. Elle dépend en grande partie des ressources qu’un individu peut mobiliser, pour son propre compte ou pour le compte d’autrui, du fait de son insertion dans divers
réseaux sociaux formels (appartenance à différents collectifs plus ou moins institutionnalisés) ou non formels (systèmes de sociabilité). Il s’agit donc d’évaluer le capital social, hérité ou
acquis, dans lequel un individu peut puiser des ressources matérielles et immatérielles (informations, soutiens, écoute, etc.) et plus largement d’interroger la notion de
bien-être.
Ces postures méthodologiques nouvelles, adoptées aux différents échelons de l’observation sociale (du
local à l’international en passant par le national) questionnent les démarches et les concepts à partir desquels les réalités socio-économiques sont mises en chiffre : qu’est-ce qu’on observe et
mesure ? A quelle échelle ? Comment analyser la fabrication des normes encadrant la mise en chiffres des réalités observées ainsi que leur éventuelle circulation spatio-temporelle ? Comment
saisir les rapports de pouvoir en jeu ?
Emerge alors une série d’interrogations liées à la finalité de la
construction d’indicateurs : s’agit-il de se conformer au réel ou de configurer des possibles ? Produire de la connaissance sur ce qui compte pour les citoyens et en informer les décideurs
politiques ou négocier de manière autoritaire l’insertion d’une économie (locale, régionale ou nationale) dans un ordre institué ? In fine, il s’agit de s’interroger sur la capacité des nouveaux
indicateurs socio-économiques à alimenter une gouvernance réflexive prenant en compte les dimensions essentielles structurant le vivre ensemble (des valeurs individuelles à l’imaginaire collectif
partagé).
Cet axe est donc ouvert aux communications qui portent sur les innovations méthodologiques dans les
travaux d’observation sociale liés aux constructions d’indicateurs alternatifs.

Si le Comité scientifique de l’AES attend avec intérêt les contributions relevant avant tout du
thème central du colloque, comme chaque année, les Journées de l’AES sont aussi ouvertes à des contributions relevant des divers champs habituels de l’économie sociale tels que la santé,
l’éducation, la protection sociale, le logement, l’économie du secteur non-marchand, la pauvreté et l’exclusion, l’économie de la culture. Des projets de communications non spécifiques au thème
central peuvent donc également être soumis à l’évaluation du Comité scientifique de l’AES.

Modalités pour répondre à l’appel à communications

Les projets de communications doivent être présentés selon le plan-type suivant (2 à 3 pages
maximum).
Sur la première page seront indiqués le titre de la communication, le ou les nom(s) d’auteur(s), les adresses postale et électronique de l’auteur (des auteurs) [en cas de
co-auteurs, souligner le nom du correspondant], l’organisme d’appartenance de l’auteur (des auteurs).

La proposition de communication abordera les points suivants :
– exposé bref de la problématique et de son enjeu ;

pour les communications entrant dans le thème principal du colloque, mentionnez le numéro du thème et l’articulation avec la problématique proposée ;
– l’originalité de la communication en la situant dans la littérature existante ;
– la nature de la communication : théorique, empirique ;
– la démarche méthodologique : sources et outils ;

l’état d’avancement du travail ;
– une bibliographie sélective (5 à 10 références). 

Ces projets seront soumis exclusivement par voie électronique avant le 2 novembre 2013 sur le
site du Creg à l’adresse suivante (où vous trouverez également toutes les informations utiles ainsi qu’un lien pour contacter directement les organisateurs) : 
aes2014@upmf-grenoble.fr ; http://creg.upmf-grenoble.fr

Calendrier
Date limite de réception des projets de communication : 2 novembre 2013
Réponse du Comité scientifique aux auteurs : 20 décembre 2013.
Date limite de réception des textes définitifs pour publication dans les Actes : 18 avril 2014.

Publication des actes

Les différentes contributions retenues, qu’elles portent ou non sur le thème central, pourront
être publiées dans les Actes des Journées, à paraître aux Presses universitaires de Louvain. Le Comité scientifique sélectionnera en mai 2014 les meilleures communications. Sont éligibles à cette
publication les communications parvenues au plus tard le 30 avril 2014 et respectant les normes de présentation (normes qui seront communiquées à l’issue de la procédure de sélection des
projets). Les textes des communications non retenues pour publication dans les actes et les textes de communications parvenant au-delà de la date limite du 18 avril 2014 seront cependant
téléchargeables à partir du site du Creg.
La valorisation des publications pourra enfin se prolonger dans des
numéros spéciaux de revues à comité de lecture. Le comité d’organisation des journées est en contact avec les revues Formation Emploi et la série AB Socio-économie du travail de la revue
Economies et sociétés en vue de promouvoir la publication d’articles ou de réaliser des dossiers dans ces revues une fois les actes des journées publiés. Le comité local d’organisation s’engage à
engager les actions nécessaires pour qu’une partie des textes soumis soient valorisés de cette façon.

Comité d’organisation
CREG UPMF 1241 rue des résidences – B.P. 47 – 38400 Saint Martin d’Hères 0033 476 825435 http://creg.upmf-grenoble.fr
Laurence Baraldi ; Bernard Baudry ; Isabelle Borras ; Nathalie Bosse ; Christine Durieux ; Chantal Euzéby ; Valérie Fargeon ; Hervé
Charmettant ; Catherine Figuière ; Bruno Lamotte ; 
Anne Le Roy ; Cécile Massit ; Jean François Ponsot ;
Emmanuelle Puissant ; Yvan Renou ; Faruk Ulgen.

Conseil scientifique

Philippe Batifoulier (Université Paris-X Nanterre)

Cécile Bourreau-Dubois (Université de Lorraine)

Hervé Defalvard (Université Paris-Est et Chaire d’économie sociale et solidaire de

l’UPEMLV), Président de l’AÉS

Jean-Paul Domin (Université de Reims), Trésorier de l’AÉS

Claire El Moudden (Université de Caen)

Chantal Euzéby (Université Grenoble-II Pierre Mendès-France)

Maryse Gadreau (Université de Bourgogne)

Bruno Jeandidier (CNRS et Université de Lorraine)

Marie-Ève Joël (Université Paris-IX Dauphine)

Stéphanie Laguérodie (Université Paris-I)

Bruno Lamotte (Université Grenoble-II Pierre Mendès-France), Secrétaire général de l’AÉS

Guillemette de Larquier (Université Paris-X Nanterre)

François Legendre (Université Paris-Est Créteil)

Marthe Nyssens (Université catholique de Louvain)

Michel Maric (Université de Reims)

Jean-Luc Outin (CNRS et Université Paris-I)

Francesca Petrella (Aix-Marseille Université)

Jean-Michel Plassard (Université Toulouse-I Sciences sociales)

Delphine Remillon (Inéd)

 

Nadine Richez-Battesti (Aix-Marseille Université)
 


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8e colloque international du GEM&L – Toulouse, 26-28 mars 2014

Toulouse Business School
Appel à communication

Langage et performance de l’entreprise

En fondant la linguistique moderne, Saussure institua une profonde dichotomie entre langue et parole. Le langage considéré comme acte de parole (Austin, 1962) a longtemps été ignoré dans le champ du management international (Marschan et al. 1997). Si aujourd’hui, on ne peut plus dire qu’il soit le facteur oublié des études en management international, le langage, considéré comme un acte social, constitue encore une « boîte noire » qu’il appartient aux chercheurs d’explorer.
En dépit des querelles qui ont opposé linguistes et sociologues par le passé, force est de constater que ces deux orientations sont non seulement compatibles, mais encore qu’elles sont les deux faces d’une même réalité et répondent à un certain nombre de préoccupations communes, telles que l’impact sur le sens du message et l’importance du contexte situationnel dans le choix des mots. Autrement dit, les aspects formels d’un message et les aspects sociaux et contextuels sont à prendre en considération si on veut faire avancer nos connaissances sur la communication en entreprise et le transfert de connaissances.

Grâce aux échanges entre linguistes et chercheurs en affaires internationales et en sciences organisationnelles, nous comprenons mieux aujourd’hui la double facette de la langue en tant que message structuré et en tant qu’acte social, ainsi que ses implications pour la performance en entreprise. Dans cet appel à communications, nous entendons par « performance » les progrès faits par les entreprises, les équipes, ou les individus dans leur poursuite des objectifs financiers ou
non-financiers de l’entreprise (Venkatraman & Ramanujam, 1986). La recherche sur le langage et la performance explorent donc la manière dont le langage favorise ou gêne la réalisation des
objectifs stratégiques.

La vision mécaniste de la communication, souvent centrée sur la problématique de la structure de la langue et du message à décoder, s’est
transformée ces dernières années au contact de la réalité complexe des échanges entre les membres des équipes désormais internationalisées. Dès le début des années 90, ce qu’il est convenu d’appeler le linguistic turn dans les sciences sociales, a fait apparaître le rôle central du langage dans le contrôle social et dans la structuration des identités sociales.

On pourra se demander quelle est la liberté des acteurs par rapport à la politique linguistique de l’entreprise, quand elle existe. Si l’on veut bien considérer que l’anglais n’est pas toujours la lingua franca que l’on imagine et que les libertés d’acteurs (Crozier & Friedberg, 1977) jouent un rôle déterminant dans le choix d’une langue commune de communication, on s’intéressera aussi au développement des langues d’entreprises (corporate language) qui différent des langues nationales parlées par les divers acteurs (national languages) et les interactions entre celles-ci et celles-là. La langue d’entreprise est souvent considérée comme une donnée reçue, non problématisée (Louhiala-Salminen, 2013) alors qu’elle joue un rôle fondamental dans le processus de partage et de transfert de connaissances. Quelle langue de l’entreprise se développe, à l’instar de « l’airbusien » parlé à Airbus, sorte d’anglais simplifié issu d’un transnational space (Appadurai, 1996) ? Dans quelle mesure peut-on considérer que se développe une multilingua franca, concept à mi-chemin entre la lingua franca et le multilinguisme, constituant un corporate language (Janssens & Steyeart, 2013). Peut-on sortir d’une conception statique des langues, comme nous y invitent certains chercheurs qui développent le concept de translanguaging (Janssens & Steyeart, 2013) et d’interfaces langagiers dynamiques -« dynamic language boundaries »- (Saulière, 2013).

La politique linguistique des entreprises ne se limite pas à une simple question technique, mais constitue un enjeu stratégique, influençant
le succès des négociations internationales, la gestion des connaissances et les relations entre l’entreprise et ses partenaires dans le monde (Brannen & Doz, 2012). Au-delà des questions de stratégie globale, nous savons aujourd’hui que les enjeux organisationnels sont touchés par les choix liés à la langue. La capacité des collaborateurs à contribuer pleinement à l’atteinte des objectifs, les jeux du pouvoir au sein de l’entreprise et la gestion optimale des ressources humaines découlent directement de la manière dont les langues sont – ou ne sont pas – gérées.
Que nous apportent les approches discursives du langage pour l’étude de l’implication des managers dans le développement stratégique de l’entreprise (Mantere & Vaara, 2008), ainsi que la notion de « circuits de pouvoir » pour la description des rapports de pouvoir induits par les politiques linguistiques (Vaara et al. 2005) ? Comment se négocie l’usage de la (des) langue(s) de communication dans un groupe multilingue (cf. les linguascapes de Steyeart, Ostendorp & Gaibrois, 2011) et la notion de répertoire discursif (Gaibrois, 2013) comme descripteurs des tensions sociales provoquées par la coexistence d’acteurs de cultures et de langues différentes ? Quel rôle joue le pouvoir symbolique du langage (Bourdieu, 1982) ?

Dès lors, le lien entre langage et performance est central. L’étymologie du mot (de l’anglais à travers l’ancien français parformance) nous renvoie depuis le XIIe siècle à l’idée d’achèvement, d’accomplissement, de résultats réels, de réalisations. Sans communication ou compréhension réussies, sans désignations efficaces du monde ou des actions à accomplir, sans identification des objectifs ou des discours pertinents, les résultats escomptés ne peuvent voir le jour. Savoir ce que l’on fait, comment on doit le faire et pour quels objectifs, sont au cœur de l’activité des organisations et des entreprises.

Si le développement concomitant de l’anglais et de la formation au management a donné à l’anglais la position hégémonique (Tietze, 2004) qu’il occupe, les autres langues n’ont pas cessé pour autant d’exister dans le quotidien des entreprises. Quel est l’impact, à double tranchant, des acteurs bilingues/biculturels, notamment des expatriés, qui peuvent soit utiliser l’avantage linguistique et culturel à des fins personnelles (gatekeepers), soit servir de passeurs interculturels (language nodes), de facilitateurs dans le processus collectif de construction du sens (Marschan, et al., 1997) ? Quel rapport y a-t-il entre l’hétérogénéité des compétences linguistiques des acteurs dans la performance des équipes multilingues ou encore comment se manifeste l’impact
de la prononciation de l’anglais lingua franca (ELF) ou d’autres langues (Piekkari et al., 2005) sur les perceptions et attitudes des acteurs (Rogerson-Revell, 2007). Comment prépare-t-on les uns et les autres à la rencontre pour que la performance globale soit satisfaisante ?

De ces considérations émergent de nombreux thèmes :

  • Langue, gestion de carrière et performance
  • Quel est le rôle de la langue dans la gestion des carrières en termes de performance ?
  • Les expatriés, leurs « nouvelles langues » et leur(s) performance(s), quels critères ?
  • Quel rapport existe-t-il entre la culture d’entreprise, ses langues et la performance ?
  • Quelle est la place de l’écrit dans la performance ?
  • Existe-il de bonnes pratiques attestées de politique linguistique contribuant à la performance des organisations ?
  • Comment la langue peut-elle constituer un « accélérateur de carrière » ?
  • La formation linguistique améliore-t-elle la performance des managers ?
  • Traduction, interprétariat et technologies
  • Qu’est-ce que traduire en entreprise veut dire ?
  • Quels types de traduction y sont pratiqués (texte, intention, contenu) ?
  • Quelles technologies servent les traductions en entreprise ?
  • En interprétation, y a-t-il des pratiques spécifiques visant à la performance ?
  • Les langages contrôlés sont-ils une garantie absolue de performance ?
  • Traductions « officielles » et traductions « officieuses » : qui traduit quoi et pourquoi ?
  • Quelle est la place de la localisation dans la performance ?
  • Sociolinguistique des entreprises et des organisations
  • Y a-t-il un rapport entre les tensions linguistiques en entreprise et la performance ?
  • Comment le multilinguisme ou le monolinguisme contribuent-ils à la performance des organisations ? Est-ce mesurable ?
  • Quels problèmes de communication interne ou externe liés aux langues ont un impact sur la performance ?
  • L’accent peut-il nuire à la performance du/des individu(s) ?
  • Quelle relation existe-il entre accent et représentation sociale ?
  • Quelles dynamiques existent entre les frontières linguistiques dans les organisations ?

Autres thématiques mettant en rapport les questionnements du colloque.

Les propositions attendues touchent à l’ensemble des thématiques et des questions évoquées (mais non limitatives) tant du point de vue théorique qu’empirique et ayant une perspective applicative. Merci pour vos contributions que nous espérons nombreuses. Bien à vous. [Le comité scientifique du GEM&L]

Comité consultatif du GEM&L 2014
Mary-Yoko Brannen, Gustavson School of Business, University of Victoria
Josiane Boutet, Université Paris Diderot – EILA, France
Sylvie Chevrier, Université Paris-Est, France
Bernard Cova, Kedge Business School, France
Dardo de Vecchi, Kedge Business School, France
Geneviève Tréguer-Felten, CNRS, France
John Humbley, Université Paris Diderot – EILA, France
Helena Karjalainen, EM-Normandie, France
Leena Louhiala-Salminen, Aalto University School of Business, Finlande
Ulrike Mayrhofer, Université Lyon 3, France
Terry Mughan, University of Victoria, Canada
Yvon Pesqueux, CNAM, France
Susan Schneider, Université de Genève, Suisse
François Silva, CNAM, Dicen, France
Mette Zølner, Copenhagen Business School, Danemark

Présentation de la communication :

Page de garde avec l’identité du/des auteurs et son/leur affiliation et coordonnées.

Page suivantes anonymes comportant le texte de la proposition au format Word. Résumé en français et en anglais accompagné de 6-7 mots clé (1500 caractères espaces compris). Texte justifié partout, toutes marges 2.5 cm. Titres : Times New Roman, gras, taille 16. Texte Times New Roman, taille 12. Bibliographie : voir modèle ci-dessus.

Communication en français ou en anglais, longueur maximale : 40 000 caractères espaces compris.

Au plus tard le 10 janvier à l’adresse suivante : scientifique@geml.eu

Notification des réviseurs (accepté, accepté avec modifications mineures ou rejeté) :20 février 2014. Si accepté avec modifications mineures,
communication définitive : le 10 mars 2014en vue de la publication des actes. Feuille de style téléchargeable à partir du 1er octobre 2013 à l’adresse suivante : www.geml.eu

Pour tout renseignement concernant les journées, veuillez vous adresser àscientifique@geml.eu

Planning
Proposition de communication :
10 janvier 2014
Notification d’acceptation / modification : 20 février 2014
Communication définitive : 10 mars 2014 

Ouverture des inscriptions au 8e colloque international du GEM&L :
1er février 2014

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Rouen et sa région : un berceau de l’économie sociale et solidaire ?

Une approche territoriale comparée de la mutualité et de la
coopération 
du 19e au 21e
siècle
Colloque international d’histoire, Rouen, 2 et 3 octobre 2014

Appel à communications

L’économie sociale et solidaire rassemble différents groupements fonctionnant sur des principes d’égalité de personnes (1
personne, 1 voix), de solidarité entre ses membres et d’indépendance économique. Leur finalité n’est pas la rémunération du capital mais la satisfaction de besoins sociaux.

Il s’agit en fait d’un secteur (qualifié parfois de « tiers secteur »), très diversifié qui peut comprendre aussi bien
des sociétés mutuelles (santé ou assurance), des entreprises coopératives de consommation ou de production, des banques coopératives ou encore des associations d’insertion. Globalement on estime
que l’économie sociale et solidaire représente aujourd’hui en France 220 000 employeurs et plus de 2,5 millions de salariés. Par leurs activités, les entreprises et associations du secteur
peuvent concerner encore davantage de personnes. Ainsi la Fédération nationale de la Mutualité française revendique 38 millions de sociétaires et les banques coopératives ou mutualistes, comme
les caisses d’épargne ou le Crédit agricole, détiennent des millions de comptes de clients ou d’usagers. Il ne fait pas doute que la mutualité et la coopération sont à l’origine d’un profond
mouvement social dont la portée historique demande encore à être précisée. .

Cette diversité même peut faire débat dans la mesure où elle n’est pas exempte de dérives du fait du rôle grandissant de
la finance et de la « marchandisation » de la société. En réaction à cette évolution, à plusieurs reprises, l’économie sociale et solidaire est apparue comme une perspective de renouveau d’une
vision autre de la société. En période de crise particulièrement, les valeurs humanistes de l’économie sociale et solidaire peuvent porter d’autres choix que ceux induits par l’économie de marché
et la financiarisation de la société.

À l’heure où l’économie sociale et solidaire paraît trouver une nouvelle légitimité, consacrée notamment par la création
en France en 2012 d’un ministère délégué ou encore par la décision de l’assemblée générale de l’ONU de faire de 2012 l’année internationale des coopératives, il a paru opportun de porter des
regards historiens sur les diverses composantes de cette économie sociale et solidaire en plein renouvellement.

Dans cette perspective, une rencontre nationale et internationale sera organisée les 2 et 3 octobre 2014 à Rouen par le
Groupe de Recherche d’Histoire de l’université de Rouen (GrHis, EA 38 31) et le Comité d’Histoire économique et sociale de Rouen et sa région, en liaison avec différentes instances régionales ou
nationales. Ce colloque recevra aussi l’appui de différentes associations et entreprises appartenant au secteur de l’économie sociale et solidaire.

Ainsi conçu ce colloque se propose d’explorer l’histoire des formes d’économie sociale et solidaire à Rouen et dans sa
région du XIXe siècle à nos jours. On s’interrogera notamment sur le rôle pionnier joué, à l’échelle régionale, par certaines entreprises et institutions de l’économie sociale. On tentera de
mesurer et d’analyser le développement particulièrement marqué des formes d’économie sociale et solidaire à l’échelle de Rouen et de sa région, tout en s’efforçant de comparer cette histoire avec
celle d’autres régions en France et à l’étranger. L’hypothèse principale du colloque consiste à vérifier ou non la réalité historique de véritables « districts de l’économies sociale et solidaire
», au sens où l’on parle de « districts industriels » (Alfred Marshall, 1890).

Dans cette optique, trois axes de recherche, non exclusifs, semblent pouvoir structurer l’organisation du colloque
:

– dans quelle mesure l’échelle locale et régionale est-elle pertinente pour l’histoire de l’économie sociale ? On
s’interrogera en particulier sur l’existence d’autres régions, en France et à l’étranger, historiquement marquées par le phénomène coopératif et mutualiste, comme le Nord, le Jura, l’Alsace, la
Champagne ou encore les Charentes mais aussi, par exemple, le Limbourg belge, les cantons alémaniques suisses, la vallée de Mondragón au pays basque ou le pays de Bade en Allemagne. À cette
échelle locale et régionale, quels sont les secteurs d’activité qui ont historiquement concentré à Rouen et dans sa région, mais aussi dans d’autres régions françaises ou étrangères, le
développement des expériences d’économie sociale et solidaires ? Quelles sont les formes d’économie sociale dominante (coopération ou mutualisme) ?

– quels sont les facteurs culturels, politiques, économiques et sociaux de l’implantation et de l’essor des entreprises
de l’économie sociale à Rouen et dans sa région ? En comparaison, quels sont les facteurs à l’origine du développement du secteur mutualiste dans d’autres régions de France et à l’étranger ? Un
modèle historique et territorial de développement commun aux différentes formes d’économie sociale peut-il est dégagé ? Ce modèle est-il historiquement rattaché à des modalités de gouvernance
spécifiques ?

– quel bilan peut-on dresser de la croissance du secteur de l’économie sociale à Rouen et à l’échelle des autres régions
de l’économie sociale et solidaire, sur plus de deux siècles ? Que nous enseigne l’histoire de ce secteur sur sa capacité réelle à amortir la conjoncture et à préserver la cohésion sociale,
notamment en temps de crise ?

Modalités pratiques de l’appel à contributions
Langues de travail : Français et Anglais
Les
projets de communications (titre de la contribution, présentation d’une page, comportant la mention des sources envisagées, court CV) doivent être envoyés avant le 16 décembre 2013 à Audrey
Delauney :
au.delauney@gmail.com

Le résultat de l’évaluation scientifique des propositions de contribution par le comité d’organisation scientifique sera
connu le 15 janvier 2014.

Le comité d’organisation prendra en charge le financement des déplacements à Rouen pour le colloque et l’hébergement des
contributeurs pendant la durée du colloque.

Comité d’organisation scientifique
Olivier Feiertag, Yannick Marec et Nicolas Plantrou

Secrétariat scientifique
Audrey Delauney : au.delauney@gmail.com

Comité scientifique
Carole Christen-Lécuyer, Michel Dreyfus, Olivier Feiertag, André Gueslin, Yannick Marec, Martin Petitclerc (Université du Québec à
Montréal), Nicolas Plantrou, Daniel Reger (université du Havre), Patricia Toucas-Truyen, Nadine Vivier

Appel de RIMHE : Les avenirs possibles d’une pratique de responsabilité et d’efficience socio-économique

Les négociations collectives aujourd’hui et demain

Cet appel à contributions de la Revue Interdisciplinaire Management & Humanisme, la RIMHE, préparé avec Marc Morin, Professeur d’Economie et sciences des organisations à l’ISC-Paris et qui a rejoint le comité de rédaction de la revue pour ce numéro, se propose de rassembler des travaux de recherche dans l’objectif de promouvoir le développement de la négociation sociale, et démontrer son efficience socioéconomique et sa capacité à produire du lien social dans une société qui se cherche elle-même des voies de sortie de crise.

Le chômage de masse, le sous-emploi, la fragmentation des classes sociales, l’évolution des conventions managériales et les tendances à l’individualisation du rapport salarial, une certaine défiance citoyenne à l’égard des syndicats institués…, constituent autant de facteurs de déstructuration progressive de l’idée syndicale.

C’est-à-dire d’une certaine conception du regroupement, du collectif, de l’association et de ses synergies cherchant, grâce à la coopération de ses membres, à constituer des forces collectives capables d’entrer, dans des contextes de plus ou moins grandes asymétries de pouvoir, dans des jeux de propositions et de contre-propositions pouvant débouchant sur des compromis. La qualité desdits compromis peut notamment être observée à la capacité des accords collectifs à favoriser l’émergence de résultats gagnant-gagnant qui, conciliant efficacité et éthique, échanges calculés et légitimité auprès des acteurs, loyauté des discussions et volontés de concession, produisent des régulations (Reynaud, 1995) susceptibles de se reproduire dans la durée. La négociation a en particulier pour caractéristiques centrales de produire des coopérations productives, de débloquer les processus de décision (Simon et March, 1964), de produire du lien ou encore du contrat social. Le fait que le syndicalisme soit en perte de vitesse, subissant également aujourd’hui sur un plan institutionnel l’érosion de ce que R. Castel (1995) nomme un processus d’individualisation décollectivisation, n’augure pas d’un redressement économique et de nouvelles régulations promettant une sortie de crise. Il convient plus généralement de prendre la négociation sociale au sérieux (Chambarlhac et alii, 2005). Au sein des modèles d’équilibre général des sciences économiques orthodoxes, et de leurs déclinaisons dans le mainstream, la tradition néo-classique standard dominante continue en effet à considérer que la négociation syndicale, en monopolisant peu ou prou l’offre de travail, en permettant aux salariés d’obtenir par la mobilisation des salaires plus élevés, ou en enrayant leur baisse, contredit les ajustements naturels des prix, et l’obtention du plein emploi ou d’un niveau d’emploi plus élevé. Au carrefour entre l’économie, la gestion et les sciences des organisations, plusieurs écoles institutionnelles, et postkeynésiennes, mettent a contrario en évidence le rôle porteur des syndicats et de la négociation qui, via l’institution de règles connues et acceptées de tous, la volonté de progresser vers des compromis, et en permettant selon l’hypothèse keynésienne classique à la demande de tirer l’offre de production derrière elle, peuvent avoir sur les équilibres économiques et la croissance des effets positifs qui surcompensent leurs impacts éventuellement négatifs transitant par exemple par certains degrés d’inflation (Freeman et Medoff, 1987 ; Laroche, 2012).

La stimulation à produire plus et mieux, via des salaires et des rapports contributions/rétributions jugés plus équitables par les acteurs du travail, l’instauration de climats de confiance et de cultures de dialogue réduisant les coûts des contestations, fidélisant les salariés et permettant au management de mieux se projeter dans l’avenir, l’incitation à utiliser certains outils de gestion collective, comme des échelles indiciaires qui dans l’entreprise participent à la diminution des coûts d’organisation interne, la prise de parole collective (Voice), qui se substitue à Exit (Hirschman, 1970) pour rééquilibrer l’entreprise défaillante…, constituent plusieurs de ces chaînes de réactions positives, suffisamment mises en évidence par la réalité et de nombreux travaux académiques pour ne plus être niées. Tous ces effets participent positivement à l’obtention de davantage
de croissance, Consulter le site de la revue http//www.rimhe.com d’emploi et de développement, et les recensions de plusieurs travaux macroéconomiques de grande ampleur (Fitoussi J. P. et alii, 2000) confirment que, dans les pays où les négociations sont relativement plus centralisées et organisées qu’ailleurs, les économies sont plus solides, ou supportent et amortissent mieux les chocs extérieurs. De ce point de vue, la vigueur de la croissance, durant les trente glorieuses, a aussi été portée au sein d’un régime keynésien – fordien par une certaine idée du syndicalisme. Ce dernier doit toutefois s’adapter à un nouvel environnement économique et institutionnel.

L’intensification des formes de concurrence internationale, déterminant certaines stratégies de flexibilité des firmes, la globalisation financière et la montée en puissance du pouvoir de l’économie financière, qui pèsent de tout leur poids sur les logiques industrielles et managériales, la conscience d’externalités négatives, qui mène le salarié à s’approprier des questions relevant de champs traditionnellement extérieurs à la vie au travail, l’apparition de certaines impasses politiques dans la définition des politiques économiques et sociales souhaitables…, appellent des changements, non pas de la nature de l’idée syndicale, mais des formes qu’elle pourrait revêtir et des nouveaux modèles d’organisation de la vie économique et sociale qu’elle pourrait susciter. La loi d’Août 2008, totalement appliquée à partir du 1er janvier 2013 et qui modifie les conditions de représentativité des syndicats en rendant les délégués éligibles au sein des entreprises, n’est pas exempte de critiques, mais elle va dans le sens d’une adaptation de l’idée syndicale à certaines grandes transformations de la société moderne en rapprochant les mandants salariés des mandataires-syndicaux.

Quelles seront alors, dans les dix années à venir, les grandes transformations affectant les processus de négociation dans et hors les entreprises ? L’informatisation croissante de la société et les NTIC (Freeman, 2003) pourraient-elles par exemple, en bouleversant les modes de circulation de l’information et de communication, stimuler l’émergence d’une nouvelle intelligence économique des négociations ? La défense des intérêts sur les lieux du travail va-t-elle ou non, et si oui comment, s’associer aux négociations de certains conflits d’intérêts connexes au strict monde du travail qui posent la question de la responsabilité sociale des entreprises en affectant plusieurs
de leurs parties prenantes, certaines ONG contournant par exemple des syndicats locaux pour obtenir gain de cause ?… Dans la foulée, quelles sont les propositions, les préconisations qui sont de nature à stimuler le développement des procédures de négociation sociale jusqu’à en faire un élément clé de la sortie de crise et de nouvelles régulations économiques et sociales ?

Le comité de rédaction constitué pour ce numéro portera une attention particulière aux travaux dessinant des pistes concrètes à la fois de renouveau de l’idée syndicale, et de celui des processus de négociation visant des résultats gagnant-gagnant porteur d’avenir et d’une sortie de crise. Il privilégiera également les approches transdisciplinaires. La posture épistémologique se donnant pour axe central de réflexion les changements organisationnels et institutionnels pour ce renouveau doit demeurer prégnante et constituer un socle commun aux chercheurs. Des élargissements sur des expériences étrangères, tenant compte des spécificités économiques et institutionnelles des syndicalismes et des économies par pays, seront bienvenus.

Références

Bourque R., Thuderoz C. (2002), Sociologie de la négociation, La Découverte, Paris.

Castel R. (1995), Les métamorphoses de la question sociale: une chronique du salariat, Hachette, Paris.

Chambarlhac G., Ubbiali G., Dir. (2005), Epistémologie du syndicalisme, construction disciplinaire de l’objet
syndical, L’Harmattan, Paris.

Fitoussi J. P., Passet O., Freyssinet J. (2000), Réduction du chômage, les réussites en Europe, Conseil d’Analyse
Economique, La Documentation Française, Paris.

Freeman R. B. (2003), Les syndicats et l’économie de l’information, in Allouche J., Coord., Encyclopédie des
ressources humaines, Vuibert, Paris, p.1471-1478.

Freeman R. B., Medoff J. L. (1987), Pourquoi les syndicats?, Economica, Paris.Hirschman A. (1970), Exit, voice and loyalty, Harvard University Press,
Cambridge.

Lallement M. (2008), Sociologie des relations professionnelles, La Découverte, Paris.

Laroche P. (2012), Syndicalisation et performance des entreprises : une synthèse de la littérature économique
récente, in Encyclopédie des ressources humaines, Allouche J., Coord., Vuibert, Paris, p. 1476-1484.

Reynaud J. D. (1995), Le conflit, la négociation et la règle, Octarès, Toulouse.

Simon H. A., March J. G. (1964), Les organisations. Dunod, Paris.

_____________________________

Date limite d’envoi des articles :16 mai 2014
A : martine.brasseur@parisdescartes.fr
morin.marc@wanadoo.fr

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Congrès international de Jean-Baptiste SAY 2014

Le Réseau de Recherche sur l’Innovation et la Société internationale Jean-Baptiste Say (SAYS) organisent le 1er Congrès international de
Jean-Baptiste SAY
sur « La pensée économique des révolutions industrielles : innovation, entrepreneuriat et cycles longs » du 27-30 août 2014 à Boulogne-sur-Mer/Auchy, Nord/Pas-de-Calais, France. Il est composé de deux parties :

  • un colloque international qui accueille des chercheurs intéressés par les théories de l’innovation et des cycles longs où les thèses de Jean-Baptiste Say sont au cœur des présentations et des discussions scientifiques ;
  • une école d’été qui s’adresse plus particulièrement aux doctorants et aux jeunes chercheurs dont les travaux portent sur les différentes approches de l’entrepreneuriat, l’innovation, la croissance et le développement de nouvelles pratiques économiques et sociales (économie et société de l’information et de la connaissance, économie sociale et solidaire, etc.).

Date limite d’envoi de la proposition de communication ou de poster : 15 avril 2014

– Le site du Congrès SAYS : http://says.univ-littoral.fr/ ou http://innovation.univ-littoral.fr/

Réseau de Recherche sur l'Innovation
T : +33(0) 328 23 71 48 / F : +33(0) 328 23 71 10
M : rri@univ-littoral.fr
http://2ri.eu
http://innovation.univ-littoral.fr/

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CERR 2014 – COLLOQUIUM ON EUROPEAN RETAIL RESEARCH 2014

BREMEN, September 25th – 27th, 2014

CALL FOR PAPERS

PURPOSE
The purpose of the colloquium is to provide an opportunity for researchers and practitioners to present research within the field of retailing in
post-crisis Europe.

SESSIONS
The colloquium will be held on Thursday 25th, Friday 26th and Saturday 27th September, 2014 at Bremen University.

THEMES AND COMMUNICATIONS
This year’s special theme: Contemporary retailing issues in post crisis
Europe 
We also welcome submissions on topics related to retailing such as:
– Shopper Behaviour
– Retail Marketing
– Retail Strategy
– Retail Operations
Franchise
Multi-channel
Retail Logistics and Supply Chain Management
Supplier relationship management,
Retailing in post crisis Europe

PAPER SUBMISSION
Authors may submit a paper in electronic form in one of two ways:
– An extended abstract no
longer than 1 500 words
– A full paper (<3000 words, included in proceedings only with authors’ authorization).

Selected papers presented at the CERR will be considered for publication in a special issue of theInternational Journal of Retail and Distribution Management. Abstracts and Papers must
be structured according to the author guidelines.

IMPORTANT DATES
Submission date of abstract: February 3rd, 2014.
Notification of acceptance for presentation: March 3rd, 2014
Submission of revised abstract and full papers: June 15th 2014
Deadline for Book of Abstract (Registration & Fee): August 25th 2014
Colloquium: September 25-27 2014
All details are on the colloquium’s web site.

ORGANIZING COMMITTEE


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17e Colloque international Etienne Thil à Paris-IX-Dauphine

APPEL A COMMUNICATIONS

les 15-16-17 octobre 2014

Atelier Doctoral le 17 Octobre après-midi
Visite de concepts commerciaux innovants le 15
Octobre

Crée en 1998 par l’Association « Rencontres Université-Commerce », ce colloque met l’accent sur la transdisciplinarité et la communication entre le monde de l’entreprise et le monde académique. La richesse des échanges provient du dialogue entre les universitaires, qu’ils soient gestionnaires, économistes, sociologues, géographes, historiens ou juristes, et les managers, qui chaque jour imaginent et construisent le commerce de demain.
Le Comité d’organisation regroupe autour de l’association Etienne Thil et du PICOM des établissements reconnus pour leur activité dans le domaine de la distribution, tant en formation qu’en
recherche :
– L’Ecole de Management Sorbonne et le Laboratoire de recherche PRISM –Sorbonne (Pôle de Recherche Interdisciplinaire en Sciences du Management),
– L’université PARIS-IX-Dauphine et le laboratoire de recherche DRM (Dauphine Recherches en Management)

Parallèlement, afin de contribuer à la production mais également à la visibilité de la recherche doctorale en distribution, un atelier doctoral sera organisé le vendredi 17 Octobre après-midi. Un« Eiffel Tour » le mercredi 15 fera découvrir à ses participants quelques-uns des concepts commerciaux les plus innovants de la région parisienne.

Thèmes des communications souhaitées

Les communications privilégient une vision prospective du commerce et de la distribution et une analyse des tendances d’évolution récentes (nouveaux usages des technologies, stratégies client,
design des espaces physique et numérique, design des zones commerciales, formats, canaux, nouvelles logiques des commerces de centre ville, nouveaux rôles des vendeurs, consommations
émergentes…). La dimension internationale et interculturelle du commerce et de la distribution sera également privilégiée pour cette édition 2014.
Nous vous invitons à développer des perspectives originales et multidisciplinaires sur les thèmes suivants (liste non exhaustive):
Nouvelles technologies et innovation 

  • Quelles innovations dans la distribution ?
  • Les dispositifs du commerce ubiquitaire
  • Digitalisation du point de vente et technologie en magasin (mur digital, table digitale, borne interactive, cabine virtuelle…)
  • Quelle place pour les réseaux sociaux dans le commerce ? (…)

Expérience et comportement des clients et des chalands

  • Les expériences et comportements des consommateurs dans l’espace physique et numérique
  • Perception, appropriation et utilisation des nouvelles technologies au sein de l’espace de vente réel et virtuel
  • Pratiques de « showrooming »
  • Comprendre les trajectoires d’achat du client dans le cadre d’un dispositif omni-canal
  • Les nouveaux modèles collaboratifs (…)

Vendeur et management de la force de vente 

  • Comprendre les motivations et les contraintes des vendeurs aujourd’hui.
  • Quel rôle des vendeurs face aux nouvelles logiques des clients ?
  • Les nouveaux leviers du management de la force de vente dans une logique ubiquitaire (…)

Stratégie, marketing et design des enseignes

  • Quel rôle du magasin et quel design dans une logique omni-canal ?
  • Design des interfaces numériques
  • Stratégie de développement des marques de distributeur
  • Stratégie des commerces de centre-ville
  • Le lien social au cœur de la stratégie des enseignes ?
  • Rôle des data (big data) pour les distributeurs
  • Quelle innovation pour un « service sans-couture » dans une trajectoire cross-canal ? (…)

Stratégie de filière, d’approvisionnement et évolution de la logistique

  • Emergence et gestion de la filière
  • Pouvoir et conflit entre acteurs d’une filière
  • Logistique urbaine, logistique internationale
  • Sourcing et contrôle des variables non-économiques de l’approvisionnement (RSE, développement durable, normes, contrefaçons,…)

Evolution domestique et internationale des concepts de commerce et de distribution

  • Quelles évolutions de l’hypermarché, du hard-discount, des grands magasins, des points de vente de proximité … ?
  • Quelles évolutions des réseaux d’enseigne ? (succursalisme, commerce associé, franchise) ?
  • Internationalisation des formats
  • Internationalisation des réseaux d’enseignes

Commerce et sciences sociales

  • Commerce et histoire
  • Commerce et sociologie de la consommation
  • Commerce et géographie humaine
  • Commerce et système d’information – communication

Prix et valorisation des communications :

Comme chaque année, des prix seront remis aux meilleures communications :
– Prix ETIENNE THIL de la meilleure communication jeune chercheur (chercheur de moins de 30 ans et/ou ayant soutenu une thèse au cours de l’année précédente)
– Prix de la communication ayant le plus grand intérêt managérial pour les entreprises.
– Prix PICOM de la meilleure communication prospective.

Procédure de soumission et calendrier

Afin de favoriser les échanges disciplinaires, on distinguera cette année la procédure générale et une procédure ad-hoc pour les communications d’histoire.

PROCEDURE GENERALE

Dépôt d’une communication courte relative à une recherche
aboutie 
présentant clairement la problématique, l’éclairage théorique mobilisé, la méthodologie de la recherche ainsi que les principaux résultats obtenus et les implications
opérationnelles qui en découlent, avant le 6 avril 2014 sur la plateforme http://thil2014.sciencesconf.orgLe document ne doit pas excéder 7 pages (y compris figures et tableaux éventuels, hors première page de titre, résumé managérial et références bibliographiques).

Une feuille de style disponible sur le site internet du colloque vous permettra de présenter votre communication courte conformément aux normes du colloque. La première page de titre ne doit pas
comporter le nom de l’auteur ou des auteurs.

  • Pour toute demande de renseignements, vous pouvez envoyer un mail à :

Regine Vanheems : regine.vanheems-lelart@univ-paris1.fr

Sylvain Willart : sylvain.willart@univ-lille1.fr et/ou Mbaye
Diallo mbayefall.diallo@univ-lille2.fr

  • Retour aux auteurs avec les avis du comité scientifique au plus tard le 3 juin 2014
  • Envoi des communications définitives, qui avaient été acceptées sous réserve de modifications mineures, avant le 6 juillet 2014.
  • Les communications retenues, publiées dans les actes du colloque, peuvent être rédigées en français ou en anglais. Les auteurs doivent se conformer aux instructions de la feuille de style
    disponible sur le site.
  • Nous attirons l’attention des auteurs sur la nécessité de développer particulièrement les résultats et les implications opérationnelles de leur recherche, le colloque ayant pour vocation
    d’intéresser également des professionnels du secteur (managers, professionnels du conseil et des études marketing, etc.). Dans cet objectif, les auteurs ajouteront à leur soumission un résumé
    managérial d’une page en prenant exemple sur les résumés du Journal of Retailing. 

Comité scientifique

Sous la présidence de Régine VANHEEMS, Université Paris I – Sorbonne, le Comité scientifique est composé par les précédents présidents du Colloque Etienne Thil et les
fondateurs :
Olivier BADOT – ESCP-Europe, François BOBRIE – MSHS, Université de Poitiers, Sandrine CADENAT 
UPECGérard CLIQUET – Université de Rennes I, Enrico COLLA –
Novancia,, Isabelle COLLIN-LACHAUD-IMMD, Université de Lille 2, Véronique des GARETS – Université de
Tours, Jean-Yves DUYCK – Université de La Rochelle, André FADY, Université de Rennes
I, Marc FILSER – IAE Université de Dijon, Francis GUILBERT – IAE Université de Lille
I, Marie-Louise HELIES-HASSID – Université Paris-Dauphine, Patrick NICHOLSON – Université Lille
2, Gilles PACHE – Université de Montpellier I, Suzanne PONTIER – UPEC, Valérie
RENAUDIN
 – Université Paris-Dauphine, Pierre VOLLE – Université Paris-Dauphine.

Et par tous les membres cooptés par les présidents, qui chaque année, par leurs relectures, contribuent à la qualité des travaux du colloque.
Et pour l’Histoire et les Sciences Sociales, par: Jean Claude DAUMAS-Université de Franche
Comté, Franck COCHOY, Université de Toulouse 2, Nathalie
LEMARCHAND
, Université de Paris 8, Philippe MOATI, Université de Paris Diderot.

Information générale sur l’Association Etienne Thil : sur le site http://ethil.org


Communément dénommée « short
paper ».

colloque thil 2014 partenaires

Appel à communication : Aux marges du marché

Appel à communication

Aux marges du marché
Acteurs et échanges non institutionnels dans les économies préindustrielles

 Journées d’étude, 2-3 octobre 2014,
Marseille

 

LABEXMED – Aix-Marseille Université – Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme – Atelier Thématique de Recherche
Interdisciplinaire “
Systèmes productifs, circulations, interdépendances” (ATRI 1). Projet Espace, Limite, Identités.

CNRS, UMR 7299 CENTRE CAMILLE JULLIAN

CNRS, UMR 7303 TELEMME

 

L’objectif de ces journées d’étude est d’interroger la pertinence d’une approche, sur le temps long, des relations économiques « non
institutionnelles », « marginales » ou parallèles en regard de marchés construits par les normes et les institutions. Bien que les historiens de l’économie aient longtemps
concentré leurs travaux sur les aspects légaux de l’échange, l’économie informelle et illicite suscite de plus en plus, après celui des sociologues et des économistes, l’intérêt des chercheurs
travaillant sur les périodes préindustrielles. Plusieurs travaux, portant en particulier sur l’époque moderne, tendent ainsi à montrer le caractère structurel, bien plus qu’anecdotique, de
l’économie illicite et les liens étroits qu’elle entretenait avec l’échange légal. Pour ce qui est des périodes les plus anciennes, la question se pose – étant donné la nature des sources – de la
possibilité même d’accéder aux pratiques et aux acteurs qui se situent en marge de l’économie licite. En cela, une démarche transdisciplinaire prend pleinement sens, puisqu’il s’agit d’interroger
la transposabilité de questionnements et de concepts d’une période à l’autre. L’objectif de ces journées d’étude est par conséquent de favoriser la confrontation et le dialogue entre historiens
de toute période préindustrielle, de l’Antiquité grecque et romaine à l’époque moderne.

Dans cette perspective, il s’agira plus particulièrement d’envisager les relations économiques « non institutionnelles » à
travers leurs acteurs et leur rapport à l’espace. Si la question du statut juridique, civique et politique de ces acteurs constitue un élément essentiel pour interroger leur position dans
l’économie, il s’agit de partir de l’échange en acte, en particulier dans les cas limites de conflit, de rupture ou de transgression. La rencontre vise ainsi à développer une réflexion en termes
de situations concrètes, d’expériences, plutôt qu’en termes de catégories préétablies d’exclus ou de marginaux de l’échange (femmes, mineurs, étrangers
etc.).

Ces situations sont en effet particulièrement révélatrices des contraintes qui pèsent sur les acteurs engagés dans des relations économiques,
mais aussi des ressources leur permettant de défendre leurs intérêts et leurs droits, selon leur âge, leur appartenance sociale, de leur ancrage dans la communauté etc. À travers
l’analyse des rapports de force en jeu dans ces situations limites, l’objectif sera d’interroger les capacités d’action (agency) des individus qui se situent aux marges institutionnelles
du marché, les configurations de pouvoir dans lesquelles ils sont enserrés, la manière dont à l’occasion des conflits ils deviennent pour l’autorité sujets de droit, leur éventuelle habileté,
enfin, à exploiter ou à contourner les normes en vigueur et les contraintes qui pèsent sur eux.

Ainsi, sur le plan méthodologique, il s’agira d’interroger l’intérêt heuristique d’une exploitation des cas limites, des situations de conflit
ou de transgression, dans la compréhension des mécanismes de construction et d’appropriation de territoires économiques – qu’ils soient matériels ou symboliques.

Pour ce faire, trois axes principaux ont été retenus :

1. Les espaces de l’échange informel et la construction de territoires économiques

Si, dans les sociétés contemporaines, l’étude des ancrages territoriaux des phénomènes économiques et sociaux est désormais fondamentale,
cette démarche est moins habituelle pour l’étude des sociétés préindustrielles. Il semble ainsi nécessaire d’ouvrir une réflexion sur la construction de l’espace par les pratiques et les
circulations économiques, licites ou illicites.

2. Les conditions de l’échange dans une « économie du face à face »

L’économie des sociétés préindustrielles étant d’abord une économie du face à face, on s’intéressera particulièrement aux techniques
développées, à différentes époques et dans le cadre de ces échanges « marginaux », pour minimiser le risque économique en construisant des mécanismes destinés à produire de la confiance
: présence de garants, de témoins, de « tuteurs » pour les femmes ou les enfants mineurs, prestation de serments, recours aux sûretés mobilières et foncières et le cas échéant à leur saisie,
etc.).

3. Les conflits et leurs résolution : transgression, réinvention des normes

Au-delà des seuls corpus juridiques, qui ne sont d’ailleurs pas présents à toutes les époques mais témoignent souvent d’un droit vivant plus
que figé, il semble pertinent d’étudier les processus d’élaboration et d’évolution de la norme dans les situations de ruptures, de conflits qui donnent lieu à des phénomènes d’emprunts et de
transferts souvent encore peu étudiés. Les modes de construction ou de redéfinition des normes qui régissent les usages économiques de l’espace peuvent ainsi être observés dans les situations
d’appropriation de territoires, à l’échelle des États comme des cités.

 

Les communications pourront en particulier aborder les points suivants (les approches transversales sont évidemment les
bienvenues) :

Les secteurs d’activité « réservés » en
fonction des statuts (ex. métèques, « étrangers », femmes, mineurs etc.).

Les géographies de l’informel : quartiers ou
zones spécifiques aux activités informelles/clandestines/illicites.

La différenciation ou la superposition des espaces
de l’économie officielle/légale et de l’économie informelle/illicite.

Les formes de réduction du risque :
cautionnement, garants, garanties, présentation de soi, mécanismes formels ou informels de construction de la confiance.

Les actions en justice (plaintes, procès…) et la
résolution des conflits (arbitrages, règlements, conventions, obtention de lois et privilèges).

La réécriture formelle ou factuelle des normes et
leur circulation.

 

Modalités de soumission :

Les frais de déplacement et d’hébergement seront pris en charge. Les propositions de communication en français ou en anglais (max. 500 mots),
accompagnées d’une courte présentation biographique (avec mention des publications) sont à envoyer avant le 15 Février 2014 à l’adresse suivante : ecomarges@mmsh.univ-aix.fr

 

Lieu et date :

Marseille, jeudi 2-vendredi 3 Octobre 2014

 

Calendrier :

Clôture des soumissions : 15 Février 2014
Notification d’acceptation :
5 Mars 2014
Envoi des textes des interventions : 1er Septembre
2014

 

Comité d’organisation :

Eleonora Canepari (University of Oxford, Italian Studies at Oxford)
Julien Dubouloz (Aix-Marseille Université, UMR 8210 ANHIMA)
Anne Montenach (Aix-Marseille Université, UMR 7303
TELEMME)
Isabelle Pernin (Aix-Marseille Université, UMR 7299 Centre Camille Jullian)

Contacts : ecomarges@mmsh.univ-aix.fr

Appel à com : ERUDITE de l’Université Paris-Est

L’axe Territoire, Emploi, Santé du laboratoire ERUDITE de l’Université Paris-Est organise une session spéciale à
l’occasion du 51e colloque de l’ASRDLF qui aura lieu les 7, 8, et 9 juillet 2014 à la Cité Descartes, Marne-la-Vallée.

Dans ce cadre, un appel à communications est lancé, disponible sur  http://www.asrdlf2014.org/sites/default/files/s12-nouvelles_formes_de_travail_et_territoires.pdf

Les réponses sont attendues pour le 27 janvier 2014. Les propositions s’effectueront directement en ligne sur le site du colloque : http://asrdlf2014.org en spécifiant qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la session spéciale S12 – Nouvelles formes de travail et territoires.

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Call for Papers : 3rd PhD Camp, April 24th, 2014

ESCP Europe, Paris – France

The Business PhD in France (BPF) Association is pleased to invite you to its 3rd PhD Camp on April 24th, 2014. This year’s event will be held at ESCP Europe, located at 79 Avenue de la République, 75011 Paris
(France).
The conference is open to all PhD students.
The deadline for submitting abstracts is March 24, 2014. We welcome submissions in
the 
following fields:
· Accounting and Management Control
· Economics and Finance
· Information Systems and Decision Sciences
· Marketing
· Organizational Behavior and Human Resources
· Strategy and Organization Theory

To submit a paper, please send an email to: bpf.management.team@gmail.com, specifying your concentration in the subject. Papers and presentations should
be in English. If your paper is 
accepted, you are expected to act as discussant in your field of research.

Each concentration will include two tracks:
· Beginners’ track: Present just an idea or an early stage research, for which you would 
like to get feedback (no full paper required).
· Advanced track: More selective, with more time devoted to
discussions on each paper 
(full paper required at the latest by April, 7th).

PRIZES: A best paper award will be granted
for each concentration.

Authors will be notified of the results of the reviewing process by the end of March, 2014.
The 
deadline for submitting full papers is April 7,
2014
.

ATTENDANCE: If you just wish to attend the
conference, please register by sending an e-mail

to: bpf.management.team@gmail.com ASAP. No fees are required for either participation or attendance.
For more information, please visit our website at: www.business-phd.com
We look forward to seeing you at the PhD Camp.


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Le big bang de l’économie numérique : désordre et normalisation

L’ISERAM (le laboratoire de recherche l’ISEG Group) organise un colloque international.

Appel à communication

 

THEME:  Le big bang de l’économie numérique : désordre et
normalisation
DATE: Jeudi 10 avril 2014
LIEU: Maison de l’Europe
– 35-37, rue des Francs-Bourgeois 75004 Paris.

Les projets de communication de deux pages maximum, bibliographie comprise, devront être envoyés pour le 15 février 2014au secrétariat du
colloque : viviane.du-castel-suel@iseg.fr

L’économie numérique apparaît comme le résultat conjugué des applications technologiques issues de l’Internet, des usages
individuels et collectifs qui en découlent, ainsi que d’une économie de la dématérialisation à l’intérieur de laquelle se redéfinissent le rôle et le fonctionnement des organisations et des
marchés. Ce qu’il est convenu d’appeler depuis quelques années « la révolution numérique » constitue un phénomène dont l’origine est très proche dans le temps, avec l’émergence de l’IP
(Internet Protocol) et du Web 2.0. Cette économie a revêtu rapidement une ampleur exceptionnelle, impliquant tous les champs d’activités de l’économie et de la société. Les effets
induits par la convergence voix-données-images, la croissance irrésistible des capacités de traitement, de stockage et de transport de l’information, le caractère cumulatif des innovations de
produit, de service et de procédé, le développement de la culture « bottom-up » semblent donner au numérique le statut d’une « nouvelle révolution industrielle »(
1), qui transformerait les comportements et les
représentations, métamorphoserait chaque utilisateur en noeud de son cercle de connaissances et ferait émerger de « nouveaux maîtres du monde » en mesure de peser sur le
futur(
2).

Cette économie numérique est à la source de nouvelles activités qui peuvent apparaître comme
des gisements potentiels de croissance et d’emploi et partant, comme des solutions possibles de sortie de crise. C’est le cas, en particulier, des industries créatives dont la légitimité est
supportée en Europe à la fois par les institutions communautaires, les États et les collectivités territoriales, sans parler des acteurs industriels eux-mêmes. La difficulté est à la fois de
s’entendre sur une délimitation précise du périmètre de ces activités et d’en mesurer la portée économique réelle. Cette difficulté concerne également l’identification de la nature véritable de
ce qui est à l’oeuvre dans ces ateliers numériques que sont les Fab Labs où les Makers du 2.0 élaborent des produits innovants, à l’image des imprimantes 3D. Ces lieux peuvent
être associés à la révolution industrielle évoquée ci-dessus ou, plus modestement, à des espaces de bricolage numérique.

Pour autant, les interrogations autour de l’économie numérique ne s’épuisent pas dans la vision
positive du progrès technique ou dans l’approche matérielle renouvelée d’un consumer capitalism qui verrait se démultiplier à l’infini les objets du désir. L’économie numérique fait
émerger de nouveaux espaces de réflexion, conjuguant notamment les problématiques :

– des supports techniques et des normes,

– des relations sociales et du facteur humain,

– de la gestion des données personnelles et des big data,

– de l’organisation économique et des nouvelles formes de coordination de l’activité,

– de l’appropriation des richesses,

– de la transparence et de la démocratie.

Par ailleurs, l’économie numérique est loin de constituer un espace lisse dénué de rapports de
forces. Ainsi, de grandes entreprises, comme Google, Amazon, Facebook, Ebay ou Tweeter, Apple et Microsoft, continuent à vouloir imposer des conditions nouvelles de production et de marché. De
même, des organisations – marchandes bien sûr mais également étatiques, mafieuses, etc. – s’évertuent à vouloir contrôler les données numériques et leurs sources. De plus, si la participation des
utilisateurs à la définition du produit contribue à faire émerger un modèle de la co-conception, la valeur du travail des contributeurs ne donne pas
matière à rétribution, alors même que ceux-ci cèdent également l’usage de leurs données personnelles. Celles-ci apparaissent
infimes, mais agrégées, elles ont beaucoup de valeur. Dès lors, bien que l’économie numérique et les technologies qui lui sont associées soient censées accroître les richesses et les
opportunités, ces richesses et ces opportunités semblent être de façon croissante sous le contrôle d’un nombre limité d’acteurs. Il y a ainsi loin de la coupe aux lèvres.

Ces développements indiquent que les représentations de l’économie numérique comportent des degrés de complexité
qui impliquent de s’engager dans des analyses approfondies. Ces degrés de complexité conduisent également à affronter les contradictions, à proposer des démarches d’explication et de
compréhension et à tenter de déployer des visions prospectives qui puissent contribuer à ouvrir les chemins de la connaissance. L’ambition du colloque de l’ISEG-ISERAM du 10 avril 2014, organisé
sur le thème de l’économie numérique à la Maison de l’Europe, consiste précisément à tenter d’y voir un peu plus clair sur les interprétations qui s’accumulent ici et là, sans toujours souligner
les défis en cours et sans faire apparaître les enjeux contradictoires qui semblent pourtant essentiels à l’appréhension de cette économie.

Les intentions de communication pourront s’articuler autour de cinq thèmes majeurs, sans que ceux-ci ne
constituent pour autant une liste limitative.

1er thème. Économie numérique et
monétisation : économie de la contribution et propriété intellectuelle ; effets du tout-gratuit.

2e thème.
Économie numérique et enjeux sociétaux : avancée ou recul de la démocratie ; big data ; culture du bottom up ; espionnage ; malveillance ; manipulation froide ; régulation ; RSE
; traçabilité des produits ; transformation de l’État ; univers collaboratif.

3e thème. Économie numérique et
voies de financement singulières : crowfunding ; monnaies parallèles ; nouveaux leviers de financiarisation.

4e thème. Économie numérique,
changements stratégiques et business models : cantines, Fab Labs et Makers 2.0 ; cloud à la demande ; concentration croissante de l’information ; entrepreneurs
schumpétériens ou kirznériens ; innovation et quête de la rente ; mobilité ; MOOC et formation ; réseaux sociaux.

5e thème. Économie numérique,
industries et territoires : écosystèmes industriels ; industries créatives, culturelles et numériques en Europe comme solutions de sortie de crise ; mutations des services publics (hôpitaux,
collectivités locales, distribution de l’eau, de l’électricité, etc.) ; open innovation, milieux innovateurs et pôles de compétitivité ; redéfinition des usages urbains.

Comité scientifique

Boualem Aliouat, Université de Nice, Sophia Antipolis

Abdelmajid Amine, Université Paris-Est-Créteil

Alain Amintas, Université de Rennes 2, CIAPHS

Gilles Antier, IAURIF et IEP de Rennes

Olivier Babeau, Université Paris VIII

Faouzi Bensebaa, Université Paris VIII

Amina Bécheur, Université Marne-La-Vallée

Danielle Benezech, Université de Rennes 1, CREM

Philippe Béraud, Télécom Bretagne et CIAPHS, Université de Rennes 2

Annie Blandin, Télécom Bretagne et CEDRE/IODE, Université de Rennes 1

Rolande Borrelly, Université de Grenoble 3, ISMEA

Didier Chabaud, Université d’Avignon

Franck Cormerais, Université de Bordeaux 3, MICA

Aude d’Andria, Université d’Evry

Arnaud de l’Épine, Ars Industrialis

Pablo Diaz, Institut d’Etudes Politiques de Rennes, CIAPHS, ISMEA

Viviane Du Castel, ISEG Group, ISERAM.

Marc Humbert, Université de Rennes 1, CIAPHS

Adrienne Jablanczy, ISEG Group, ISERAM

Karim Medjad, CNAM Paris

Karim Messeghem, Université de Montpellier 1

Pierre Musso, Télécom Paristech et Université de Rennes 2

Hadj Nekka, Université d’Angers

Joan Le Goff, Université de Tours

Robert Paturel, Université de Bretagne-Occidentale

Jean-Louis Perrault, Université de Rennes 1, CIAPHS, ISMEA

Jean-Jacques Perseil, CNAM Paris

Yvon Pesqueux, CNAM Paris

José Filipe Pinto, Université Lusophone de Lisbonne

Michel Renault, Université de Rennes 1, CREM

Pierre Salama, Université Paris XIII

Ali Smida, Université Paris XIII

 

Adelino Torres, Université Technique de Lisbonne
 

(1) Chris Anderson, Makers : la nouvelle révolution industrielle,
Pearson France, 2012.
(2) Jaron
Lanier, Who Owns the Future, Simon & Schuster, 2013.

Appel à Com : La place des petites et moyennes entreprises dans la première « révolution industrielle »

Ecole d’été du Réseau de Recherche sur l’Innovation
Pensez les révolutions industrielles  
– 27-30 août 2014–
Université du Littoral – Boulogne-sur-mer

Appel à communications pour la session

La place des petites et moyennes entreprises dans la première « révolution industrielle »

Organisée par : Cédric Perrin et Sophie Boutillier

Si l’expression « révolution industrielle » inventée par Adolphe Blanqui en 1837 a laissé dans les
représentations collectives l’image d’un processus rapide, soudain et quasi inattendu, l’historien attentif remarque avec raison qu’il n’en a rien été et qu’en dépit de l’ampleur du processus, il
a été progressif. Ce qui nous conduit à souligner deux points d’importance : d’une part depuis la Renaissance, il existait des formes embryonnaires de grandes entreprises (voir par exemple les
manufactures royales ou encore l’industrie des indiennes qui se développent à partir du 17e siècle), d’autre part l’industrialisation qui débute à la fin du 18e siècle n’a pas entrainé la
disparition radicale des petites entreprises et ateliers. Une division du travail, selon les secteurs d’activité, a perduré, processus qu’A. Marshall avait bien mis en évidence. La révolution
industrielle a certes donné naissance à de grandes entreprises mobilisant des milliers d’ouvriers travaillant dans des conditions difficiles sur des machines-outils actionnées par le feu de la
machine à vapeur, mais des différences géographique et sectorielles sont manifestes.
 
Comme le souligne fort justement P. Verley (1997), le système usinier, qui se met en place avec la première révolution industrielle, permettait la production de demi-produits (fonte, fer, fil)
qui fut écoulée sur de vastes marchés. En revanche, la production de biens différenciés, pour des marchés proches du consommateur final, était davantage le fait de petites unités de production.
Ainsi, en 1860 la taille moyenne des entreprises industrielles en France était de dix salariés, contre 350 dans les mines et près de 200 dans la sidérurgie. Dans de nombreux autres pays d’Europe,
la grande entreprise n’apparaît que tardivement, dans la seconde moitié du 20è siècle. La grande entreprise se concentre dans les secteurs situés en amont du processus industriel, à forte
intensité capitalistique et en main-d’oeuvre, alors que la petite entreprise se situe plus en aval. Marshall souligne à ce propos la grande souplesse de la petite entreprise, laquelle assimile
rapidement les informations nouvelles venant de l’extérieur. Aussi si le petit industriel (selon les termes de Marshall) est rarement au premier rang dans la marche vers le progrès, il a la
capacité de l’assimiler rapidement. Le poids des petites entreprises dans le système industriel des pays européens est resté important en fonction du degré de personnalisation du produit. Ainsi,
la fabrication de vêtements masculins s’est industrialisée plus rapidement que celle des femmes parce que le vêtement masculin s’est uniformisé, standardisé avant celui de la femme. Par ailleurs,
les petites entreprises occupent une autre place importante dans le système industriel par le biais la sous-traitance, de capacité ou de spécialité. Sans nier l’existence de relations
concurrentielles, il existe bien une division du travail entre grandes et petites entreprises, qui est à la fois évolutive dans le temps (en fonction de l’évolution des techniques), mais aussi
des secteurs d’activité. La petite, voire très petite, ou la moyenne entreprise apparaissent beaucoup plus comme complémentaires que concurrentes de la grande entreprise. Cette composante de
l’organisation industrielle, observable au 19e siècle, perdure de nos jours. La France, l’Italie, le Japon, voire l’Allemagne, ont développé des structures industrielles dualistes, dans
lesquelles quelques grandes entreprises co-existent avec un tissu dense de PME. Portant, c’est le poids relativement élevé des petites entreprises dans le système industriel français qui a été
désigné par nombre d’historiens, notamment anglo-saxons (voir par exemple les travaux de D. Landes), comme étant la raison du retard relatif français par rapport à l’industrie britannique. La
société française, trop attachée à ses traditions, aurait tardé à prendre le tournant de la modernisation. Les troubles engendrés par la Révolution de 1789, puis l’instabilité politique qui en a
découlé pendant plusieurs décennies, ont très certainement freiné la modernisation du pays, bien que cette période ait été riche d’innovations techniques dans différents domaines (machine à
coudre, conserve alimentaire, etc.) touchant la vie quotidienne des individus. L’histoire économique est longtemps restée centrée sur le rôle moteur de la grande entreprise et sur le modèle
anglais. Mais, depuis la fin du 20è siècle, différents travaux ont conduit à réapprécier la place des petites entreprises dans le processus d’industrialisation ; notamment (mais pas uniquement)
en se réappropriant le concept de district industriel de Marshall. S’agissant de la première révolution industrielle, la petite entreprise apparaît désormais davantage comme la norme et la grande
entreprise l’exception ; y compris en Angleterre. Ce n’est véritablement que lors de la seconde révolution industrielle à la fin du 19è siècle que la grande entreprise émerge. Le concept de
révolution industrieuse de J. de Vries insiste sur le caractère protéiforme et dispersé de l’industrialisation sur la longue durée.
 
Ce questionnement sur la place des petites entreprises pendant la première révolution industrielle en entraine un autre. Celui de la croissance de la taille des firmes. Une petite entreprise
est-elle une grande entreprise « dans l’enfance » ou une entreprise qui n’est pas destinée à grandir ? Une petite entreprise qui n’est pas rachetée par une plus grande ou qui n’en devient pas une
est-elle nécessairement une entreprise qui a échoué ?
 
Par ailleurs, l’expression « petite entreprise », si elle est commode d’utilisation, est aussi fondamentalement imprécise. L’entreprise est-elle petite en raison de l’effectif employé, des
capitaux mobilisés, de ses marchés (plutôt locaux que mondiaux) ? Le seuil est-il bien le même dans toutes les branches d’activité ? Quel rôle joue l’entrepreneur en tant qu’acteur économique ?
Le dirigeant d’une petite entreprise n’est-il qu’un « simple » chef d’entreprise ou peut-il être un entrepreneur schumpéterien ?
 
Enfin, dernier point important : quelles ont été les politiques publiques suivies en faveur des petites entreprises au 19e siècle ? Les petits patrons avaient-ils une force de négociation
suffisante pour imposer leurs revendications vis-à-vis de la concurrence – parfois féroce – du système usinier ? Qui étaient précisément ces petits patrons du 19e siècle, qui avaient parfois au
niveau local un poids politique important ?
 
Les propositions de communication peuvent traiter des questions suivantes :
 
1.    Poids des petites entreprises selon les secteurs d’activité, évolution de la division du travail dans le temps ;
2.    Situation du système productif français et comparaison avec d’autres pays européens ;
3.    Monographie d’une petite entreprise/entrepreneur dans un secteur d’activité donné, qu’elle soit restée une petite entreprise ou devenue une grande entreprise ;
4.    Politique économique vis-à-vis des petites entreprises au 19e siècle ;
5.    Evolution historiographique relative à la place des petites entreprises dans la révolution industrielle ;
6.    Financement des petites entreprises (épargne propre de l’entrepreneur, rôle de la famille, rôle des banques, etc.) ;
7.    Le poids des petites entreprises dans le progrès technique.
 
 
Dates importantes

Plus d’informations : http://says.univ-littoral.fr/

–      Envoi du résumé de la communication avant le 15 avril 2014 à
Sophie Boutillier : Sophie.Boutillier@univ-littoral.fr ou
Cédric Perrin : cp2002@orange.fr
–      Réponse du comité scientifique au plus tard le 15 mai 2014
–      Inscription au Congrès avant le 30 juin 2014. L’inscription est gratuite pour les membres du RRI
–      Envoi des papiers finaux avant le 15 août 2014.

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