CDJM : Webinaire « Comment faire progresser la déontologie des médias » le 17 juin

Créé en décembre 2019, le CDJM entend contribuer au dialogue et au retour de la confiance entre le public, les journalistes et les médias. Outre le recours offert au public lorsqu’il s’interroge sur le respect des règles déontologiques, il se veut aussi un lieu d’échange et de réflexion. Dans ce cadre, il organisera régulièrement des webinaires ouverts au public et/ou aux professionnels.

Ce premier rendez-vous sera l’occasion d’échanger avec l’équipe, faire le point sur les seize premiers mois d’activité du CDJM, ses décisions, les attentes du public ou encore les interrogations des professionnels.

Jeudi 17 juin 2021,
de 18 heures à 19 h 30.

34e Edition du PRIX TURGOT du meilleur livre d’Économie de l’année

La 34e édition du Prix Turgot, ce grand rendez-vous annuel de la littérature et de la culture économique s’est tenu, comme année à Bercy, à l’invitation et en présence du Ministre, Bruno LE MAIRE.

34e édition du PRIX TURGOT du meilleur livre d’Économie de l’année
Cérémonie du 34e Edition du PRIX TURGOT du meilleur livre d’Économie de l’année

Les résultats du 34e Prix Trugot

Présidé par Jean-Louis CHAMBON, le Prix Turgot réunissait un plateau exceptionnel cette année qui a permis de distinguer des lauréats de grand talent.

Le palmarès était prononcé par le Président du Jury, Jean-Claude TRICHET qui félicitait très chaleureusement l’ensemble des « nominés » et les lauréats des prix spéciaux de l’Edition.

  • Le Grand Prix d’honneur pour l’ensemble de son œuvre est revenu à la Présidente de la Banque Européenne, Christine LAGARDE, qui, dans son allocution, devait rappeler : « … l’engagement de l’Institution à maintenir des conditions de financement favorables pour les Etats de l’Union… »
  • Le Prix de l’Edition revenait à Olivier BABEAU, Professeur d’Université, économiste et essayiste pour son ouvrage : « le nouveau désordre numérique » chez Buchet Chastel.
  • Le Prix du Jury à Joëlle TOLEDANO pour son essai : « Gafa, reprenons le pouvoir » chez Odile Jacob.

Journée de Recherche Ripco

L’inscription à la Journée de Recherche Ripco est désormais ouverte à tout le monde. Elle est gratuite et soumise à inscription en renseignant ce court formulaire.

Vous êtes invités à suivre la journée dans son intégralité dans la mesure de vos possibilités (ouverture, sessions parallèles, conférence plénière et clôture). A l’issue de la session plénière un point sera fait sur cette journée, serons annoncés les les lauréats des distinctions (meilleure communication en lien avec le focus de la journée, meilleure communication en dehors du focus et meilleure communication jeune chercheur).

Toutes les informations relatives à l’inscription sont disponibles en ligne : https://ripco-online.com/fr/jr/2021/home.asp

Avant de vous inscrire, vous pouvez télécharger la version PDF de la brochure avec l’ensemble des informations.

Seront adressés, à tous les inscrits avant le 15 juin, les liens de connexion Zoom pour se connecter aux ateliers et aux autres sessions de la journée.

L’équipe éditoriale de la RIPCO espère vous voir nombreuses et nombreux lors de cette journée et reste à votre disposition pour toutes questions : contact@ripco-online.com

Valérie Pécresse serait-elle à contre-courant de la Francophonie ?

Valérie Pécresse – comme présidente du conseil d’administration de la société Île-de-France Mobilités et présidente de la région Île-de-France – serait-elle à contre-courant de la Francophonie avec « Navigo Easy » ?

C’est l’Association Francophonie Avenir, que nous avions évoqué lorsque son président s’était ému de la mise en place de la carte nationale d’identité en anglais, qui a décidé de défendre l’usage de la langue française dans le cadre d’un procès qu’elle a engagé contre l’usage de la marque déposée « Navigo Easy » par Île-de-France Mobilités (Syndicat des transports d’Île-de-France), établissement public administratif dirigé par Valérie Pécresse. L’affaire, portée devant le tribunal administratif de Paris le mardi 22 avril 2021, reste à ce jour en attente de jugement.

Selon le rapporteur public, le mot « Easy » n’aurait pas d’équivalent en Français

Pour Nicolas Bacaër, le représentant de l’association lors de l’audience, la requête pourrait être rejetée si le tribunal venait à suivre les arguments du rapporteur public. En effet, pour ce dernier, le mot anglais “Easy” n’a pas d’équivalent français dans le registre terminologique de la Commission d’enrichissement de la langue française (consultable sur http://www.culture.fr/franceterme), et ne contrevient donc pas, ce faisant, à l’article 14 de la loi Toubon.

Cet article 14 stipule que : « L’emploi d’une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu’il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l’enrichissement de la langue française. »

Il est vrai, la décision du tribunal est encore en délibéré. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’un raisonnement « complètement aberrant » selon le représentant de l’association qui précise : « Ce registre de la commission d’enrichissement de la langue française contient environ 9000 termes, 9000 équivalents français seulement, alors que si on suivait le raisonnement du rapporteur public, uniquement pour la langue anglaise, il en faudrait plus de 200 000. Autrement dit, à raisonner comme l’a fait le rapporteur public, 191 000 (200 000 – 9 000) termes anglais ne contreviendraient pas à l’article 14 de la loi Toubon s’ils étaient employés dans une marque relevant d’un organisme public. »

Ainsi, des marques comme « Navigo Sunshine », « Navigo Summer Life », « Navigo Speed and Security », « Navigo Love it »… seraient légales au titre de l’article 14 de la loi Toubon, puisque aucun des termes anglais utilisés n’a d’équivalent dans le registre terminologique de la Commission d’enrichissement de la langue française.

Raisonnement réducteur, d’autant que « le dispositif actuel, institué par le décret du 3 juillet 1996 (modifié le 25 mars 2015) n’a que pour mission de combler les lacunes de notre vocabulaire scientifique et technique » !

Le rapporteur aurait-il oublié l’article 1 de cette même loi : « Langue de la République en vertu de la Constitution, la langue française est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. Elle est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics. »

Selon la même logique, en suivant le raisonnement du rapporteur public, des marques comme « Navigo Sicherheit » (allemand) ; « الأمان  Navigo » (arabe) ; « Navigo 安全 » (chinois) ; « Navigo безопасность » (russe), « Navigo bezpieczeństwo » (polonais), etc. seraient également légales au regard de l’article 14 de la loi Toubon puisque tous ces mots étrangers n’ont pas d’équivalent français dans le registre terminologique de la Commission d’enrichissement de la langue française.

Il faut sauver le soldat Toubon…

Face à l’interprétation étonnante de l’article 14 de la loi Toubon faite par le rapporteur public, il serait donc temps pour sauver la loi, et, ce faisant, notre langue de l’anglicisation en marche, que les responsables de la Commission d’enrichissement de la langue française puissent expliquer aux juges quel est le rôle de cette commission, un rôle qui n’est certainement pas de trouver des équivalents français à tous les mots des langues étrangères, et de tous les mots anglais en particulier.

Il serait temps aussi pour sauver la loi Toubon, et, ce faisant, notre langue de l’anglicisation en marche, que le ministère de la Culture intervienne auprès de l’École nationale de la Magistrature pour que soit mis au programme la loi Toubon afin que les futurs juges comprennent que c’est dans l’esprit de la loi qu’il faut juger.

Il serait temps encore pour sauver la loi Toubon, et, ce faisant, notre langue de l’anglicisation en marche, que l’Académie française, en tant que gardienne de la langue française, puisse rappeler aux juges qu’elle seule a autorité pour traduire le mot anglais « easy » et que le dictionnaire regorge d’équivalents : facile, simple, aisé… dont plusieurs sont même avec des consonances proches des termes équivalent anglophones.

Si les juges devaient confirmer l’avis du rapporteur public, l’association serait alors obligées d’aller en appel, car c’est l’avenir de l’article 14, et plus largement de l’avenir même de la loi Toubon, qu’il s’agit de sauver.

À contre-courant du mouvement pour la Francophonie

Au même moment, au Québec, la langue française devient la seule langue officielle et un ministère lui est dédié. Les organismes publics en France, et leurs dirigeants, seraient-ils finalement à contre-courant de la francophonie ?

Préparation du 6e Forum franco-allemand

Séminaires du Comité Énergies. Mobilités. Innovations. (CEMI)
Visioconférence

La transition énergétique est une réalité, l’Europe s’est engagée sur un programme ambitieux en 2050 : la neutralité carbone. Les sources de production d’énergie sont variées, au regard de la protection du climat et des exigences écologiques elles seront plus décarbonées. C’est pourquoi, il faut s’attendre à une demande accrue d’électromobilité avec toutes les transformations qui vont avec : la mutation des transports (véhicules électriques…), la redynamisation des territoires, l’habitat mieux connecté, les nouveaux emplois. Et aussi, quelle sera la place des innovations dans le contexte d’une triple transition : énergétique, numérique et sociale.

Le 1er juin 2021 de 8h30 à 10h

Les mix énergétiques en Europe

– Les modèles français et allemand : spécificités et convergences ?
– Les bilans carbone de l’énergie ?
– Où en sommes-nous avec l’hydrogène ?

Intervenants

  • Thierry Kalfon, Directeur Général de la Global Business Line Renouvelables d’Engie
  • Ulrich Benterbusch, Deputy Director General II B – Efficiency and heat in industrie and households, sustainable mobility, Federal Ministry of Economic Affairs and Energy
  • Alain Vallée, Président, NucAdvisor
  • Mathieu Marrony, Group Manager in Hydrogen, EIFER
  • Nurten Avci, Directrice générale d’EIFER

Débats modérés par :

  • Émile H. Malet, Directeur de la Revue Passages & de l’ADAPes
  • Xavier Boullet, Consultant, spécialiste des affaires publiques

Le 21 septembre 2021 de 8h30 à 10h

Les financements et la compétitivité de la transition énergétique

Intervenants :

  • Olivier Appert, Ingénieur général des mines, Académie des technologies
  • Jean-Philippe Gouy, Chef du secteur Euratom
  • Jean-Paul Bouttes, ancien directeur de la stratégie et de la prospective et professeur chargé de cours en sciences économiques

Débats modérés par :

  • Émile H. Malet, Directeur de la Revue Passages & de l’ADAPes
  • Xavier Boullet, Consultant, spécialiste des affaires publiques

Séminaire gratuit, inscription obligatoire.
Inscription à passages4@wanadoo.fr ou sur https://www.passages-adapes.fr/s%C3%A9minaires-energies-mobilit%C3%A9s-innovations/

Vous recevrez le lien de la visioconférence après l’inscription.

In memoriam : Michel ROUX nous a quitté ce 30 mars 2021

Michel ROUX nous a quitté ce 30 mars 2021, victime de la pandémie. Nous avions travaillé de multiples fois en commun, bien-sûr pour La Revue des Sciences de Gestion où il avait coordonné le cahier « La banalisation de la sphère financière mutualiste : comment résister, actualiser ou affirmer ses valeurs ?[1] » et où il était un évaluateur précis, bienveillant, prompt à répondre à toutes mes sollicitations, tant il savait que celles et ceux qui soumettent une contribution doivent être respectés y compris dans le délais pour leur répondre.

Il m’avait sollicité à plusieurs reprises pour parler d’histoire de la finance mutualiste et la dernière fois en 2019[2], pour le numéro de la Revue d’Economie financière[3] qu’il dirigeait et qui avait été récompensé par le prix Turgot en 2020[4].

Autrement dit, c’est d’abord un ami que je tiens à saluer pour le pleurer.

Michel Roux
Michel Roux – D’après une photo de la Mutualité Française

Evidemment, Michel était aussi et d’abord pour tous les autres un brillant universitaire. Ce professionnel de la banque qui avait cofondé le Groupe international de recherche en éthique financière et fiduciaire installé à Montréal[5] était Doyen Honoraire de l’Université Paris 13 -Sorbonne Paris Cité, ancien doyen de la faculté de sciences économiques et de gestion de l’université Paris 13 et directeur de mention de masters en banque, finance, assurance et de la spécialité comptabilité-contrôle-audit. Il avait été aussi co-fondateur et responsable pédagogique du MBA Post « Marché » en partenariat avec l’AFTI (Association des Professionnels des Titres). Il était également administrateur-responsable du Prix de thèse annuel de l’Association Nationale des Docteurs en Sciences Economiques et en Gestion (ANDESE). Il avait enseigné le droit bancaire et l’éthique en finance au CNAM, à la Faculté de Droit de l’Université de Strasbourg et au Centre de Formation de la Profession Bancaire…

On ne résume pas une aussi brillante carrière sans parler de ses ouvrages individuels[6], de la centaine d’articles publiés dans diverses revues dont une dizaine dans Revue Banque et Banque Stratégie. Il exerçait aussi de nombreux engagements dans des revues : « Vie et Sciences de l’Entreprise » dont il était le rédacteur en chef, « l’Année des Professions Financières » (Revue Banque Edition) où il participait au comité de rédaction…

Ses engagements et compétences en faisait aussi un membre du Centre des Professions Financières, un administrateur de l’Association Française de Gouvernement d’Entreprise (AFGE). Il a été membre du Comité de sélection du Fonds de Capital Risque INNOVACOM. Avocat, Il enseignait toujours le droit bancaire et l’éthique en finance (au CNAM, à la Faculté de Droit de l’Université de Strasbourg, au Centre de Formation de la Profession Bancaire.

A son épouse qui se bat aussi contre la COVID, à ses enfants, à sa famille, j’adresse toutes mes condoléances et je leur témoigne de ma sympathie attristée.

Ph. NASZÁLYI


[1] La Revue des Sciences de Gestion, 2012/6 (n°258) https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2012-6-page-51.htm

[2] « Mutuelles et coopératives : une histoire commune », Revue d’économie financière, vol. 134, no. 2, 2019, pp. 35-46. https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2019-2-page-35.htm, https://doi.org/10.3917/ecofi.134.0035

[3] La finance mutualiste, Revue d’économie financière 2019/2 (N° 134) https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2019-2.htm

[4] Prix Turgot des ouvrages collectifs : « La finance mutualiste » Revue d’économie financière, dirigé par le professeur Michel Roux, https://cercle-turgot.org/ceremonie-de-remise-du-prix-turgot-le-12-mars-2020/

[5] www.giref.uqam.ca

[6] Roux Michel, Étude pour la Délégation Interministérielle à l’Innovation, à l’Expérimentation Sociale et à l’Économie Sociale, Rapport restitué en janvier 2008.

  • Roux Michel : « Finance éthique, structures, acteurs et perspectives en France », Revue Banque édition, Paris 2005.
  • Roux Michel : « Les sociétés mutuelles d’assurance, un statut à l’épreuve du développement » ESKA 2009.
  • Roux Michel : « La banque coopérative en Europe, stratégies et défis », Les Essentiels de la banque et de la finance, Revue Banque Edition, 2009.
  • Roux Michel : « La Banque de détail », Edition ESKA, Paris 2010.
  • Roux Michel : « Management de la Banque », Editions Vuibert, Paris 2013.
  • Roux Michel : « Stratégie et gouvernance des Institutions Financières Mutualistes », Revue banque Edition, 2015.
  • Roux Michel : « la Finance responsable », MA Editions, 2018.

Agir pour une transition citoyenne avec l’économie sociale et solidaire

Le séminaire coorganisé par l’ADDES et la République de l’ESS dans le cadre du centenaire de la RECMA est : ‘Agir pour une transition citoyenne avec l’économie sociale et solidaire’. il aura lieu le 4 juin, de 9h30 à 12h30 en distanciel autour des thèmes :

  • Comment fabriquer la transition écologique et sociale ?
  • Comment dépasser les seules propositions en termes d’innovations technologiques pour introduire des processus participatifs pérennes orientés vers la solidarité ?

Inscription obligatoire : https://attendee.gotowebinar.com/register/5525545521059943183

L’ADDES et la République de l’ESS proposent deux tables rondes pour explorer ensemble des initiatives citoyennes et des pistes d’action, ouvrir le champ des possibles et identifier les leviers de l’essaimage.

A l’issue des deux tables rondes, remise du prix de thèse de l’ADDES.

Programme

Introduction
Nadine Richez-Battesti, Aix-Marseille Université et LEST-Cnrs
Eric Bidet, Le Mans Université et ARGUMans
Timothée Duverger, Sciences Po Bordeaux

Quelles stratégies de transformation ? Polliniser, transformer et faire système (1h15)

Cadrage et animation : Jean-François Draperi, CNAM, CESTES
Jérôme Du Boucher, représentant du projet Licoornes
Olivier Palluault, cofondateur et gérant d’Ellyx
Marion Besse, présidente d’Ïkos
Maelle Coppey, présidente du Réseau des Territoires pour l’Economie Solidaire (RTES)

État d’urgence écologique : des solutions citoyennes et solidaires (1h15)

Cadrage et animation : Thomas Lamarche, Paris-Diderot Sorbonne Paris Cité et Ladyss-cnrs
Alexandra Debaisieux, Directrice générale déléguée de Railcoop
Catherine Dulong, coordinatrice d’Episol
Damien Gaucherand, directeur d’Innovales

Conclusion

Danièle Demoustier, Sciences Po Grenoble

12h 15 Remise du prix de thèse de l’ADDES

recma addes

n°307-308 – Excidere

Excidere

par Philippe Naszályi – Directeur de La RSG

consulter sommaire
Philippe Naszalyi LaRSG Stratégies et innovations

Puisque tous ceux qui se pensent importants, utilisent le « globish », cette langue grégaire, née dans les bas-fonds des boutiquiers, poursuivons notre retour au latin. Excidere, c’est-à-dire « tomber » est le thème dominant de ce premier numéro de 2021. Toute la richesse des problématiques traitées, découle de ce mot qui désigne tout à la fois ce qui vient du sort et du hasard, de l’action malencontreuse comme de la volonté, de la faute morale comme du fruit des circonstances ou de l’environnement… en résumé, en provenance des hommes et des dieux !

Échéances si chères aux financiers comme aux politiciens et déchéances plus propres aux moralistes et aux juristes sont les filles d’échoir, venu du latin populaire excadere, tout comme du classique excidere : tomber !

Comprendre les échecs, qui ne sont pas qu’un jeu d’attention et de logique, est bien un thème fondamental en sciences de gestion. « Loin d’être un événement rare qui n’arrive qu’aux autres, la défaillance et sa forme la plus extrême, la faillite, touche toutes les organisations. L’échec affecte non seulement les conditions de vie des salariés mais aussi les économies de villes et de régions entières et leur tissu social » écrivent avec raison Xavier Brédart et Éric Séverin dans l’introduction au dossier dont ils ont accepté d’être les « éditeurs associés » (page 11).

Ces années COVID, car on peut désormais les appeler ainsi, n’ont pas encore apporté leurs lots de défaillances et de faillites qui devraient découler de cet arrêt ou de cette décélération brutale des économies, en proie à la pandémie.

Beaucoup de gouvernements dont, et ce n’est pas le moindre, celui d’Allemagne, ont jeté aux orties une partie des dogmes malthusiens issus du monétarisme qui sévissait depuis M. Thatcher et R. Reagan. On ne sait toutefois pas comment se produira cet « après-covid » qui tarde à venir : retour aux mesures drastiques, terme venu de la pharmacopée purgative et si cher aux néolibéraux ou « nouveau monde » au contour encore plus incertain qu’il n’est souvent qu’un eldorado de la dette infinie ou une utopie !

Laissons aux économistes le soin de proposer des solutions pour « l’après », d’autant que les français se sont dotés depuis octobre 2020 d’un Comité de Datation des Cycles de l’Économie Française (CDCEF)[1] qui, de l’analyse du passé pourrait permettre de mieux appréhender l’avenir.

Nous y reviendrons dans un numéro prochain. Il est désormais permis de rêver qu’empruntant enfin à l’histoire sa sagesse, comme le font depuis longtemps les bons gestionnaires, les économistes puissent apporter des propositions voire une méthode, plutôt que les certitudes dogmatiques.

Celles qu’ils nous ont assénées depuis des lustres, notamment celles des prétendus Nobel, sectateurs sectaires du mainstream, en inspirant les politiques publiques, ont conduit régulièrement dans des culs-de-sac avec leur lot de pauvreté, d’inégalités et de régression !

Pour ce qui concerne la France, nous ne redirons jamais assez[2] combien la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) de 2001, et, mais pas seulement, la désastreuse révision générale des politiques publiques (RGPP) appliquée de 2007 à 2012, sont mortifères pour nos services publics notamment ceux de la santé, mais aussi de la recherche.

Citons à l’appui une parole d’expert, en l’occurrence une experte, Suzanne Maury qui sur le site même de Vie publique déclare : « La démarche d’évaluation des politiques publiques mise en place par la LOLF apparaît comme simpliste et la “culture de la performance” censée en résulter est peu à peu devenue une simple formule, d’autant que la LOLF s’est traduite pour les services déconcentrés par la nécessité d’alimenter un système d’information lourd et peu utilisé[3] ». On ne saurait mieux qualifier ce que nous appelons un pays sous administré par une bureaucratie pléthorique, tentaculaire et d’autant plus arbitraire qu’elle ne sait à peu près rien des réalités sur lesquelles elle exerce son autorité.

Même en coupant le cou à l’une des innombrables fausses études que véhiculent sans les vérifier, hommes et femmes politiques pour apparaître experts et « journalistes » qui ont oublié leur manuel de déontologie en ne vérifiant pas leurs sources, on ne peut, comme le remarque fort justement, Serge Besanger[4], que constater qu’ « il y a donc à la fois trop de postes administratifs, déclarés ou non en tant que tels et trop de tâches administratives déléguées au personnel soignant et coûtant trop cher » dans les hôpitaux français, lorsqu’un médecin comme au CHRU de Nancy, consacre plus de 30 % de sa journée de travail à des tâches administratives[5] !

Effectivement, « Le bilan de la LOLF est décevant » poursuit encore Suzanne Maury, et c’est même la Cour des comptes, « pourtant très favorable à ses choix de principe », (et pour cause puisque le Président de cette dernière, le socialiste Didier Migaud, est l’un des deux pères de cette réforme) qui l’écrit dès 2011[6] !

À aucun moment, ces tenants du NPM[7], n’ont compris que c’est leur mauvaise gestion, c’est-à-dire cette logique du « tout budgétaire » que dénonce même « France Stratégie », qui en est la cause[8].

À aucun moment, puisqu’ils n’ont rien appris d’autre dans leur formatage idéologique que cette économie de la « concurrence libre et non faussée », « gagner toujours plus en exploitant toujours plus n’importe où ! », le nec plus ultra de la pensée bruxelloise est la cause unique de cette déréliction sanitaire, si l’on ose cet emprunt littéraire ! Neuf mois avant la pandémie, Le Figaro qui ne passe pas pour un journal antilibéral, alertait sur les graves problèmes de pénurie de médicaments du fait des délocalisations, en indiquant que « 80 % des principes actifs sont fabriqués hors d’Europe, contre 20% il y a trente ans[9] ».

Effectivement comment évaluer le mérite des chercheurs, des enseignants, des soignants… Le nombre de publications ou de brevets est un bien piètre indice quantitatif qui favorise la bibliométrie et non la recherche et la qualité. Ces derniers mois nous l’ont amplement démontré par des publications erronées et non vérifiées. Bien plus, selon une enquête de Nature auprès de 4 300 chercheurs : « Avez-vous déjà ressenti la pression de vos pairs examinateurs pour citer des études apparemment superflues dans votre travail ? ». La réponse est « oui » pour 62 % d’entre eux[10]… Le paiement à l’acte à l’hôpital institué par la loi Bachelot (2009) comme ailleurs est une impasse et les innombrables réformes de notre système éducatif à chaque ministre, ne masquent même plus les mauvais résultats de notre pays, classé 23e sur les 79 évalués par l’OCDE en 2019 par le « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » (PISA), même si l’on pourrait en dire bien des choses !

« Je ne sais ni lire, ni écrire » pourrait bien être les maîtres mots de nos modernes béotiens au pouvoir ! Ils ont découvert avec stupeur que nous n’avions plus ni producteurs de produits sanitaires, ni fabricants de médicaments, ni chercheurs pour inventer un vaccin alors que l’ARN messager est étudié depuis plus de quinze ans dans des laboratoires publics français soumis aux monstrueuses contraintes budgétaires qui privilégient l’immédiat à l’avenir comme l’expliquait récemment sur France Culture, Chantal Pichon[11]. Il est vrai que cette molécule a été découverte par deux Français, Jacques Monod et François Jacob, devenus Prix Nobel de Médecine. Nous étions en 1961, « l’âge d’or de la recherche en France[12] » où le Général de Gaulle souhaitait en la matière que « n’interviennent que ceux qui y comprennent quelque chose[13] ». On est bien loin des contrôles des boutiquiers, baptisés « évaluateurs », de la RGPP et de la MAP[14] qui lui a succédé sous le quinquennat suivant et qui précède le non moins pompeux « Programme Action publique 2022 », lancé en 2017… Avec 2,2% de PIB destiné à la Recherche, le pays de Pasteur comme on aime à le dire ces derniers temps, est bien pâlichon, comparé à ses voisins et concurrents ! « Apprenez de vos erreurs » était notre conclusion du dernier numéro de 2020 !

Regards croisés sur l’échec et la défaillance en sept articles aussi variés que l’activité humaine.

Indices boursiers, fraudes et résultats apportent un complément nécessaire car si l’on peut apprendre de son échec, encore faut-il accepter de se remettre en cause car « c’est en poussant tes pièces d’échecs dans le sérieux des conventions du jeu d’échecs, c’est en rougissant de colère si ton adversaire triche avec la règle, que tu prépares en toi l’illumination du vainqueur d’échecs[15] ».


1. AFSE, association française de science économique, https://www.afse.fr/fr/cycles-eco-500215.

2. Naszályi Philippe, « Homo sum et humani nihil a me alienum puto ! », La Revue des Sciences de Gestion, 2020/6 (N° 306), p. 1-3. URL : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-de-gestion-2020-6-page-1.htm.

3. Suzanne Maury, La réforme de l’État, https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/269764-la-reforme-de-letat-politique-publique, 22 août 2018.

4. Fact check : Y-a-t-il trop de postes administratifs dans les hôpitaux ? https://theconversation.com/fact-check-y-a-t-il-trop-de-postes-administratifs-dans-les-hopitaux-137615, 6 mai 2020.

5. Alice Vitard, Pour réduire les tâches administratives, l’hôpital de Nancy mise sur la reconnaissance vocale , https://www.usine-digitale.fr/article/pour-reduire-lestaches-administratives-l-hopital-de-nancy-mise-sur-la-reconnaissance-vocale-de-nuance.N919454 , 14 janvier 2020, cité par S. Besanger.

6. Rapport public, La mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) : un bilan pour de nouvelles perspectives, La Documentation française, 7 novembre 2011.

7. New Public Management.

8. « Bilan de la RGPP et de la MAP en matière de modalité d’accompagnement et de bonne appropriation pour les agents”, http://www.fo-prefectures.com/documents/2219-2-pdf-action-publique-2022-documents-presentes-lors-du-comite-de-suivi-du-5-mars-2018.html, mars 2018, page 17.

9. Keren Lentschner : « Les délocalisations à l’origine de la pénurie de médicaments en France », https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-delocalisations-a-l-originede-la-penurie-de-medicaments-en-france-20190811, 11 août 2019.

10. Dalmeet Singh Chawla , « Two-thirds of researchers report ‘pressure to cite’ in Nature poll », Nature, https://www.nature.com/articles/d41586-019-02922-9, 1st october 2019.

11. https://www.franceculture.fr/emissions/comme-personne/chantal-pichon-heraut-de-larn-messager, 28 mai 2021.

12. Pierre Lelong, « Le général de Gaulle et la recherche en France », in Dossier : « Le CNRS au temps de Charles de Gaulle 1958-1969 », La Revue pour l’Histoire du CNRS, 1999, https://doi.org/10.4000/histoire-cnrs.481.

13. Pierre Lelong, « L’action à l’égard de la recherche scientifique et technique » in Institut Charles de Gaulle, De Gaulle et le service de l’État, Plon, 1977.

14. Modernisation de l’action publique.

15. Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, 1944, p. 937.

SPIIL : nouvelle équipe de direction

L’assemblée générale du Spiil a élu un nouveau bureau le 24 mars 2021 pour accompagner les projets de développement du Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne, auquel LaRSG adhère.

Logo du Spiil, Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne

Nouveau bureau du Spiil

Pour succéder à Jean-Christophe Boulanger, le bureau a créé en son sein une co-présidence paritaire assumée par Cécile Dubois et Laurent Mauriac.

Le nouveau bureau a adopté la répartition suivante des rôles  :
– Cécile Dubois, 94 Citoyens : co-présidente 
– Laurent Mauriac, Brief.me : co-président 
– Laurène Bounaud, Disclose : secrétaire générale
– Pierre-Yves Platini, Mind média : trésorier 
– Augustin Naepels, Les Jours : vice-président chargé des affaires institutionnelles
– Julien Vinzent, Marsactu : vice-président chargé des relations adhérents

Sont également élus au sein du bureau :
– Stéphane Alliès, Médiapart : chargé de l’examen des candidatures au Spiil et futur suppléant à la CCIJP
– Gabrielle Boeri-Charles, Binge Audio : représentante du Spiil auprès de la CPPAP et chargée de l’animation de la communauté podcasts
– Maurice Botbol, Indigo publications : chargé des sujets institutionnels 
– Jean-Christophe Boulanger, Contexte : groupe de travail Europe et international
– Pierre France, Rue89 Strasbourg : chargé du référencement des prestataires et relais des actions d’éducation aux médias 
– Isabelle Germain, les Nouvelles News : représentante à l’Afdas
– Marie Hédin-Christophe, La Lettre du Musicien : chargée de sujets institutionnels
– Alexis Nekrassov, Agence du Fil : coordinateur social, représentant à la CCIJP
– Benjamin Sabbah, Worldcrunch : représentant auprès du FSDP
– Jacques Trentesaux, Mediacités : chargé de l’organisation de la Journée de la presse indépendante
– Béatrice Vannière, Têtu Ventures : chargée de la structuration de l’offre de services du syndicat et du recrutement d’adhérents.

Le nouveau bureau remercie Jean-Christophe Boulanger, président de 2015 à 2021, pour son investissement considérable qui a permis au Spiil de se développer fortement et de faire connaître ses combats.

Après plus de 11 ans d’existence, le Spiil connaît une attractivité et une influence croissantes. Le syndicat regroupe désormais 225 éditeurs de presse indépendants et près de 300 publications. Le Spiil est force de proposition dans le débat public pour défendre une conception vivante du pluralisme et l’indépendance de la presse, qu’il s’agisse du renforcement des critères de reconnaissance de la CPPAP, des droits voisins ou encore de la défense de la liberté de la presse dans le cadre des projets de loi confortant les principes de la République et sécurité globale. 

Les nouveaux élus vont poursuivre la mise en œuvre du plan de développement ambitieux du syndicat pour les 10 prochaines années. 

La stratégie du Spiil

Cette stratégie s’articule autour de trois axes : 
– Le renforcement de l’offre de services.
– Les combats pour la défense de l’indépendance, de la transparence, de l’innovation et de l’équité entre les formes de presse, constitutifs de l’identité du Spiil. 
– L’élargissement de l’influence du syndicat à l’échelle européenne pour peser face aux plateformes. 

Pour accompagner ce nouveau bureau, le Spiil pourra compter sur une équipe étoffée.  Anne-Claire Marquet, directrice depuis novembre 2020, sera bientôt rejointe par Max Boire, chargé de mission relations adhérents.

Nouvelle carte d’identité : la France enfin devenue province américaine ?

Une forfaiture civique et linguistique, une de plus, est en train de se mettre en place dans notre pays, et cela a été annoncé, qui plus est, le 16 mars 2021, durant la Semaine mondiale de la langue française et de la Francophonie : la future carte d’identité des français va devenir bilingue français-anglais !

Nouvelle carte nationale d'identité
Nouvelle carte d’identité – source Ministère de l’Intérieur.

La carte d’identité : l’anglicisation en marche !

Nouvelle provocation contre les Francophones et les amis de la langue française en France et dans le monde : le gouvernement a choisi la Semaine de la Francophonie et de la langue française pour présenter, sans le moindre débat parlementaire préalable, son projet de nouvelle carte d’identité bilingue où les rubriques sont toutes libellées en français et… en anglais.

Ça ne suffisait pas à l’équipe gouvernementale en place de fermer les yeux sur les innombrables  entorses des grandes entreprises « françaises » privées et publiques (Renault, PSA) qui basculent leur communication technique vers le tout-anglais ou qui nomment leurs produits et enseignes en anglais (« Ma French Bank », « TGV Night », etc.). 

Ça ne lui suffisait pas non plus de laisser nombre de grandes écoles et d’Universités multiplier les enseignements en anglais destinés… à des francophones dans toutes sortes de disciplines pendant que, illégalement, toutes sortes de collectivités publiques rebaptisent leurs « territoires » en anglais (« Oh my Lot ! », « Only Lyon », « In Annecy Mountains », « Purple Campus », « Lorraine Airport »,  etc.).

Enfin, ça ne suffisait pas au gouvernement de laisser la Commission de Bruxelles, sans aucune protestation française qui fût à la hauteur de cette forfaiture, installer le fait accompli d’une communication européenne exclusivement délivrée en anglais.

Voilà maintenant que l’État français lui-même décide de passer outre l’article II de la Constitution (« la langue de la République est le français », est un élément fondamental de la personnalité et du patrimoine de la France. ) et de violer lui-même, et fort grossièrement, la loi Toubon de 1994 (le français est la langue de la République… en éditant une carte d’identité dont l’effet réel sera de désétablir le français de son rôle de seule langue officielle du pays, de le reléguer au rang de langue locale en niant sa dimension internationale et d’instituer du même coup l’anglais – et cela en plein Brexit ! – comme seule langue internationale reconnue par la France.

De plus en plus se confirme la volonté, voire l’acharnement des milieux dominants imbus d’idéologie atlantiste et « post-nationale » de désétablir à toute vitesse notre langue nationale, premier service public de France, socle de la République indivisible et ciment de la Francophonie internationale. 

Cette carte d’identité de la honte

Cette carte d’identité de la honte est un test de la résistance civique et linguistique des citoyens.

Si nous citoyens français laissons passer cette grossière forfaiture linguistique, le pouvoir saura qu’il peut donner son feu vert à l’entreprise visant à faire de l’anglais la seule langue de travail de l’UE, puis à en faire une langue co-officielle en France même: ce qui accélèrera prodigieusement la politique linguistique d’arrachage du français, de substitution systématique de l’anglais à notre langue maternelle commune et de basculement général, en France et dans le reste de l’UE, à la langue unique ardemment désirée par la finance et par les grandes sociétés transnationales, avec tous les énormes dangers que cela représente sur les plans économique, social, culturel et politique.

C’est pourquoi nous, associations de défense du français, adjurons les parlementaires, les intellectuels, les syndicalistes, les journalistes, d’interpeller fortement le président de la République et le gouvernement, qui jusqu’ici n’ont même pas la courtoisie démocratique de répondre à nos adresses citoyennes, pour qu’ils retirent au plus tôt ce projet attentatoire à la loi, à la Constitution, à la personnalité même de la France et à la langue commune du peuple français et des autres peuples de la Francophonie internationale.

Régis Ravat,
Président de l’Afrav

Note :  l’Afrav a adressé un recours gracieux à la ministre responsable de cette énième anglomanie, Mme Marlène Schiappa,  pour lui demander expressément de renoncer au bilinguisme illégal auquel devraient être soumises nos futures cartes nationales d’identité. 

  • Albert Salon, ancien ambassadeur, président d’honneur d’Avenir de la Langue française (ALF), président du FFI-France, et Secrétaire général du Haut Conseil de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF)
  • Georges Gastaud, philosophe, président exécutif de CO.U.R.R.I.E.L. (COllectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l’Initiative et l’Émancipation Linguistiques) 
  • Catherine Distinguin, présidente d’Avenir de la Langue Française (A.L.F.)
  • Ilyes Zouari, président du Centre d’Etudes et de Réflexion sur le Monde Francophone
  • Thierry Saladin, secrétaire de l’A.FR.AV. (Association Francophonie Avenir) 
  • Philippe Reynaud, président de Défense de la Langue Française (D.L.F.) en pays de Savoie, ainsi que M. Lucien Berthet, DLF en pays de Savoie. 

Colloque Nucléaire – Innovation – Éducation

Le 25 mars 2021 un colloque sur le nucléaire sera réalisé en visioconférence. Le nucléaire est depuis très longtemps frappé d’ostracisme par la plupart des mouvements écologistes, qui continuent à mener contre lui une croisade déconnectée de la réalité et des nécessités, faisant douter, par là-même, de la réelle motivation de ces mouvements à limiter la montée des températures. C’est pourtant une énergie en plein changement. Les réacteurs qui se construisent aujourd’hui présentent une sûreté renforcée ; la recherche sur les déchets commence à déboucher sur des solutions concrètes qui pourront se mettre en place dans un futur relativement proche.

Elle présente donc toutes les caractéristiques lui permettant d’être parmi les solutions à développer dans la lutte pour le climat. Dans le monde, de nombreux pays l’ont reconnu et l’ont intégrée dans leur plan énergétique, investissent dans des réalisations, alors que, pendant ce temps, l’Europe s’englue dans des discussions byzantines sur la taxonomie des différentes sources d’énergie.
Une chose est certaine, les solutions du passé et les solutions actuelles vont être bousculées dans un futur qui n’est pas lointain par de nouveaux besoins et de nouvelles contraintes. Le nucléaire devra s’adapter, et donc innover, dans un monde où la sélection des technologies va s’intensifier.
L’irruption du digital dans notre vie quotidienne a bousculé, pour le meilleur et pour le pire, notre accès à l’information. Elle a globalisé l’accès au savoir et fortement accéléré le progrès technologique, mais aussi favorisé la désinformation par la diffusion de rumeurs, de fausses nouvelles et autres théories du complot, estompant ainsi les frontières entre le rationnel et l’irrationnel.
Dans une société en pleine mutation, où des masses d’informations hétérogènes et souvent antinomiques sont à la disposition de tout un chacun, l’éducation prend un rôle encore plus essentiel. Non seulement l’acquisition d’un référentiel robuste de connaissance et d’acquis est nécessaire, mais il devient encore plus crucial de fournir à chacun l’esprit critique et les outils d’analyse, ancrages nécessaires dans un univers flottant d’informations contradictoires.

Le colloque s’articulera sur trois volets, chacun permettant d’approfondir les défis des prochaines décennies.

Colloque gratuit, inscription obligatoire

Vous recevrez le lien de la visioconférence après l’inscription.
Inscription ci-dessous ou à passages4@wanadoo.fr

https://passages-adapes.us20.list-manage.com/track/click?u=c4561e4c372a086a9eba98f93&id=ffdfc67f0a&e=8a92ea2e26

Programme du colloque

Présentation et introduction : 9h00- 10h00

  • Bernard Accoyer, Président de PNC France, ancien Président de l’Assemblée Nationale
  • Emile H. Malet, Directeur de Passages-ADAPes

Première session – Un monde en mutation : 10h00-12h00

Cette mutation est générale, tant sociale (fractures), qu’économique (mondialisation) et environnementale (prise de conscience). Elle est impulsée par la révolution digitale et l’accès fourni à des masses d’informations vraies ou fausses, accessibles par tous. Elle est amplifiée par le défi du réchauffement climatique, facteur de désordre en lui-même, mais aussi par les réponses qui lui seront fournies, qui déstabiliseront les schémas sociaux, économiques et industriels du passé.

La production d’une électricité décarbonée est le nexus de notre futur énergétique. L’électricité devra devenir alors le vecteur dominant de nos usages énergétiques, couvrant de nombreux secteurs de manière accrue, comme les transports, l’industrie et l’habitat.

  • Bernard Salha, directeur de la recherche et du développement, EDF
  • Colette Lewiner, conseillère du président de Capgemini
  • Stéphane Sarrade, Directeur des programmes Énergies, CEA
  • Christine Goubet-Milhaud, présidente de Union française de l’électricité

Modérateur : Alain Vallée, président, NucAdvisor

Deuxième session – Innover pour s’adapter : 14h00-15h30

Il ne faut pas se cacher derrière la transition énergétique, un concept attrape-tout, créé pour donner l’impression que les gouvernants savent où ils nous dirigent. En réalité, personne ne peut définir aujourd’hui ce qui est bon pour 2050. Le succès d’une recherche dépend non seulement de critères scientifiques, mais aussi des besoins de la société lorsque cette recherche débouche, et sciences et sociétés vont changer.
La recherche autour des énergies non carbonées doit être ouverte, sans exclusive et le nucléaire doit en faire partie. Mais pour progresser, s’adapter, il faut aussi des projets concrets qui permettent à la filière nucléaire de vivre et de se développer. Tout arrêt ou moratoire laisserait le champ libre aux pays du monde travaillant à son développement, comme la Chine et la Russie, et laisserait l’Europe au bord de la route.

  • Andrey Rozhdestvin, Directeur de Rosatom Western Europe, Vice-président de Rosatom International Network
  • Yves Desbazeille, directeur général de Foratom
  • Bernard Fontana, président Framatome
  • Cyril Pinel, Directeur des Affaires Internationales, IRSN
  • Renaud Crassous, Directeur de projet SMR, Direction Ingénierie et projets nouveau nucléaire, EDF

Modérateur : Gérard Kottmann, ancien président, Association des Industriels Français Exportateurs du Nucléaire (AIFEN)

Troisième Session – L’éducation au cœur du futur : 15h45-17h15

Dans cette période de mutation, fournir aux nouvelles générations les outils de compréhension du monde dans lequel ils vivront est essentiel.

Dans la recherche frénétique de nouvelles solutions pour résister au réchauffement climatique, former des jeunes aux sciences physiques et humaines pour les préparer à leur tâche est fondamental.

Et leur donner des perspectives attrayantes de développement personnel et professionnel est l’assurance qu’ils seront présents demain pour innover et construire un monde différent.

Le secteur nucléaire, sur la défensive, est moins attirant qu’autrefois. Comment faire basculer cette tendance, et y retrouver un dynamisme créatif ?

  •  Armand Laferrère, directeur des Affaires Publiques, Orano
  • Sébastien Candel, professeur des universités, physicien, président du conseil scientifique d’EDF
  • Ann MacLachlan, journaliste
  • Jacques Treiner, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, Université de Paris
  • Claude Gatignol, Député honoraire de la Manche, ancien Président du Groupe Énergie de l’AN

Modérateur : Emile H. Malet, Directeur de Passages-ADAPes

Modérateur des 3 sessions :

Jean-Claude Perraudin, ancien Adjoint à la Directrice des Relations internationales, Chargé des énergies renouvelables, CEA

Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises – Édition 2021

Le Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises, porté par la Fondation d’entreprise Maison de Salins, a pour objectif de mettre en valeur les travaux de recherche inédits en histoire des entreprises et, par-delà, d’éclairer le monde des entreprises ; il concerne les thèses et mémoires d’habilitation à diriger des recherches (HDR) traitant d’une problématique propre à l’histoire des entreprises du XIXe au XXIe siècle.

Distinguer un travail remarquable

Tous les champs et types de recherche en histoire des entreprises sont couverts, qu’il s’agisse de monographies, d’histoires de branches, de produits ou de services, de biographies d’entrepreneurs ou d’histoires de groupes sociaux liés à l’entreprise. Le Prix s’attache à distinguer un travail remarquable par la pertinence et l’originalité de sa problématique, la solidité des sources et de la méthode ainsi que la qualité de l’écriture. Le jury est composé de personnalités du Crédit Agricole, de la presse, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Le montant du Prix est de 6 000 euros qui seront partagés de la manière suivante : 3 000 euros pour le lauréat et 3 000 euros d’aide à l’édition du manuscrit primé. Comme pour les années précédentes, le travail primé par le jury sera proposé pour publication dans la série « Entreprises » s’inscrivant dans la collection « Perspectives historiques » des Presses Universitaires François Rabelais qui offrent un cadre éditorial aux manuscrits lauréats du Prix. Si le lauréat est déjà engagé auprès d’un autre éditeur lors de sa participation au Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises, la subvention de 3 000 euros pour l’édition devient caduque. Par ailleurs, le lauréat sera accompagné par un tuteur éditorial afin d’assurer le passage du travail primé à un ouvrage publiable.

Edition 2021 du Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises

L’édition 2021 du Prix concerne les thèses et les mémoires inédits d’habilitation à diriger des recherches, soutenus entre le 16 juin 2020 et le 15 juillet 2021.

Doté d’une forte culture entrepreneuriale, le Groupe Crédit Agricole est un partenaire de longue date des entreprises, par le biais des Caisses régionales, de Crédit Agricole SA ou de ses filiales, notamment Crédit Agricole CIB et LCL. Le Crédit Agricole souhaite donc promouvoir la recherche de haut niveau en histoire des entreprises grâce au Prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises, porté par la Fondation d’entreprise Maison de Salins et son partenaire, la revue Entreprises et histoire.

Les dossiers de candidatures sont à adresser à Pascal Pénot (pascal.penot@credit-agricole-sa.fr), sous forme numérique de préférence, jusqu’au 16 juillet 2021.

Dossier de candidature

Le dossier de candidature devra comporter les éléments suivants :

  • La thèse de doctorat ou le mémoire d’habilitation à diriger des recherches rédigé en français. Les thèses en cotutelle internationale sont admises. Dans le cas où la langue n’en serait pas le français, il est nécessaire d’y joindre le résumé long en français qu’exige la cotutelle.
  • Le rapport de soutenance (qui peut être transmis dans un second temps s’il n’est pas encore parvenu au candidat).
  • Une présentation d’une page maximum dans laquelle le candidat expliquera l’intérêt de publier son travail.

Bachelor-to-Master (B2M) : pour encourager la mobilité des étudiants de six grandes écoles de management

Six grandes écoles de management de trois continents ont créé le réseau Bachelor-to-Master (B2M). L’objectif de B2M est d’encourager la mobilité des étudiants les établissements membres en facilitant la poursuite de leurs études en master dans une autre institution du réseau.

Les six membres fondateurs du réseau B2M ont développé une collaboration de longue date dans différents domaines qui repose sur une confiance mutuelle. Le programme a été fondé sur l’idée que les étudiants en management qui obtiennent un diplôme de plusieurs institutions internationales possèderont un réel avantage pour naviguer dans un environnement concurrentiel international au début de leur carrière professionnelle. Les employeurs apprécient particulièrement ces diplômés, mieux à même de relever les défis critiques du monde instable d’aujourd’hui.

Les écoles membres du Bachelor-to-Master

Encourager la mobilité internationale des étudiants en Global BBA et favoriser la poursuite des études en master est l’objectif de ces établissement de renom :

  • ESSEC Business School (France et Singapour)
  • IE Business School (Espagne)
  • School of Business and Management of The Hong Kong University of Science & Technology (Hong Kong, Chine)
  • Smith School of Business of Queen’s University at Kingston (Canada)
  • University of Mannheim Business School (Allemagne)
  • Warwick Business School (Royaume-Uni)

Le réseau B2M

Le réseau B2M offre aux 20 à 30 étudiants de premier cycle sélectionnés dans chaque école membre, et qui désirent poursuivre leurs études dans un programme de master de haut niveau, un soutien individuel, une exonération des frais de candidature ainsi que d’autres avantages tels qu’une invitation garantie aux entretiens d’admission pour certains partenaires. Le réseau est une opportunité attrayante pour les étudiants des programmes Global BBA de l’ESSEC, et il permettra également aux programmes master participants de recruter des étudiants internationaux très talentueux.

B2M est flexible et a vocation à se développer par l’intégration de nouveaux établissements membres partageant les mêmes valeurs que ses membres fondateurs et le même engagement en faveur d’un enseignement du management de haute qualité.

“La perspective internationale est un élément très important de l’enseignement que nous dispensons, c’est pourquoi nous voulons vraiment encourager nos étudiants à saisir cette opportunité”, déclare Chris TSANG, Responsable du développement de HKUST Business School et directeur des programmes MSc. “Si les étudiants ont pour objectif de poursuivre sur un diplôme supérieur en dehors de Hong Kong, cela leur sera certainement utile. B2M apporte également plus de diversité aux programmes MSc que nous proposons.”

Pour ESSEC Business School

Felix Papier, Directeur général adjoint en charge des programmes pré-expérience à l’ESSEC Business School, précise : “Encourager la mobilité internationale a toujours été une priorité de notre école. Un étudiant du programme ESSEC Global BBA qui complète sa formation par un programme de master dans une grande école de management du réseau B2M a d’excellentes opportunités de carrière. B2M nous permet de proposer un parcours académique continu et global avec des valeurs similaires et une qualité élevée et constante. Depuis le début de l’année 2021, nous avons d’ailleurs déjà délivré 15 passeports B2M à nos étudiants du Global BBA de l’ESSEC.”

Transformation numérique : le .FR enregistre + 14 % de créations supplémentaires en 2020

L’Afnic, l’association en charge des noms de domaine en .FR, vient de publier son bilan annuel du .FR, et délivre les chiffres d’une croissance remarquable qu’il convient d’analyser au regard d’un contexte exceptionnel pour la transformation numérique en France.

Avec 3 670 372 noms en stock au 31 décembre 2020, soit une progression de 7 % par rapport à 2019 pour un solde net de 241 421 noms, la croissance du .FR a presque doublé puisqu’elle était de 3,7 % en 2019. Il est également à noter qu’elle est supérieure à celle du marché français, qui enregistre 6,1 % de hausse, toutes extensions confondues, et à celle du marché mondial qui n’a été que de 1,4 %.

La transformation numérique des entreprises à l’œuvre

La part de marché du .FR s’établit en 2020 à 38 %, avec un gain de 0,3 point, tandis que le .COM a pour sa part perdu 0,6 point.

Cette évolution du .FR est principalement corrélée à l’accélération de la transformation numérique des entreprises de toutes tailles. Toutes les créations de .FR ne sont pas le fait d’entreprises en création, mais dans un contexte globalement morose, les entreprises, commerces et artisans ont misé sur le développement de leur présence en ligne pour les aider à passer la crise. La réduction des suppressions de l’ordre de -3 % alors même que le stock a augmenté, confirme cette analyse.

« Les titulaires de noms de domaine en .FR ont, semble-t-il et plus que d’ordinaire, mené à terme leur projet internet, ou conservé les noms déposés pour les employer à de nouveaux projets », déclare Pierre Bonis, Directeur général de l’Afnic.

Flux20192020Variation (abs)Variation (%)
Créations694 063793 441+ 99 378+ 14 %
Suppressions nettes570 408551 994– 18 414– 3 %
Solde net123 655241 447+ 117 792+ 95 %
Flux d’activité du .FR en 2020 

Une accélération sur l’ensemble du territoire national et l’attrait renforcé du made in France

La transformation numérique s’est accélérée sur l’ensemble du territoire, malgré quelques disparités.
Ainsi, avec +9,8%, la Bretagne arrive en tête, talonnée par les Ultra-marins +9,6 %, la Normandie +8,2 % et la Nouvelle-Aquitaine +8 %. Avec ses 30 % de part de marché, l’Île-de-France reste en tête mais n’a enregistrée une croissance que de 5,5 %, arrivant en fin de classement.

« Ces chiffres confirment les dynamiques de « rattrapage » observées les années précédentes, mais renforcées par la crise sanitaire. Les entreprises implantées sur les territoires ont plus largement investi dans leur présence en ligne que les entreprises de la région parisienne, déjà plus fortement équipées. » ajoute Pierre Bonis. « Le .FR séduit également parce qu’il est accessible, peu onéreux, et qu’il offre des garanties en termes d’usages, de maintenance et de sécurité. Le .FR est désormais une marque qui répond aux questionnements de la relocalisation et de la qualité, qui sont au cœur des préoccupations des Français », précise Pierre Bonis.

    
Région2020Var. 2020PdM 2020
Grand-Est (Alsace Champagne-Ardennes Lorraine)2006,4%5%
Nouvelle Aquitaine (Aquitaine Limousin Poitou-Charentes)2528,0%7%
Auvergne Rhône-Alpes4356,1%12%
Bourgogne Franche-Comté907,4%2%
Bretagne1289,8%3%
Centre Val de Loire847,6%2%
Corse117,0%0%
Ile de France1 0985,5%30%
Occitanie (Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées)2827,5%8%
Hauts de France (Nord-Pas-de-Calais Picardie)1846,8%5%
Normandie1018,2%3%
Pays de la Loire1676,8%5%
Provence-Alpes-Côte d’Azur2776,4%8%
Ultra-marins359,6%1%
Répartition par région des titulaires (en milliers)

Perspectives 2021

L’activité du .FR en 2021 sera conditionnée par deux facteurs :

  •  d’une part, l’accélération de la transformation numérique, observée lors des périodes de confinement mais dont les acquis semblent devoir se pérenniser dans le temps, instituant de fait le site internet comme un outil de premier plan pour les entreprises françaises.
  • d’autre part, le contexte économique qui, toute en jouant en faveur de cette transformation numérique, peut également induire des défaillances d’entreprises et un ralentissement des investissements et des nouveaux projets.

Les points importants à retenir de cette année 2020 sont que les .FR ont été enregistrés dans un cadre de projets et donc d’usages réels ; et que cette extension a été plus privilégiée que ses concurrents, voyant sa part de marché s’apprécier au cours des derniers mois.

« Dans ce contexte, les efforts de l’Afnic en direction des TPE/PME, menés depuis 2014 avec le dispositif « Réussir en .fr », ont pris tout leur sens et ont été encore renforcés avec l’initiative Je passe au numérique destinée à accompagner les artisans et les petits commerçants dans leur démarche de présence en ligne. Plus que jamais, l’Afnic est un acteur important du développement de l’internet en France et un partenaire privilégié pour les pouvoirs publics comme pour les structures privées, au premier rang desquelles les TPE/PME. » conclut Pierre Bonis.

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