Appel à candidature pour un contrat doctoral 2020-2023

Appel à candidature pour un contrat doctoral 2020-2023 proposé par la Chaire ESS UHA – Laboratoire SAGE (UMR 7363 CNRS)
Ces territoires urbains de l’Est, « clusters » du Covid-19 : Lien social et santé des habitants de quartiers populaires

Contexte

En ce printemps 2020, la crise pandémique du Covid-19 a incisé une rupture d’une rare violence qui a mis au grand jour les défaillances de notre système économique, sanitaire et social. L’expérience globale et collective de l’épidémie sanitaire a révélé des réalités sociales extrêmement contrastées, ouvrant sur une prise de conscience encore inégale par l’arrêt sur image sur « le monde d’avant » et ses artifices. Un changement de regard s’est focalisé sur le quotidien et des activités soudain reconnues comme « essentielles » (soins, alimentation) avec l’exigence implicite de ramener chaque habitant à pied d’égalité dans l’accès aux soins et à l’alimentation. Mais cette centration sur le biologique et le médical a occulté d’autres exigences tout aussi essentielles qui se sont exprimées spontanément dans les quartiers : comme le besoin collectif d’exprimer la solidarité des habitants vis-à-vis des métiers invisibles (aides et soins aux personnes) et des bénévoles et volontaires (collecte alimentaire), ainsi que le besoin de restaurer et maintenir des liens sociaux pour vivre. Répondre à nos besoins essentiels (s’alimenter, se soigner) repose sur des liens sociaux renforcés, avec des personnes vigilantes quant à l’attention aux autres.

Face à un État qui tente d’endiguer la flambée de l’épidémie, les territoires et leurs habitants sont des acteurs et des témoins en première ligne (Aubenas, 2020) faisant face à l’épreuve d’une crise sanitaire devenue une crise sociale, écologique et économique. Selon une enquête récente menée par des chercheurs, la pandémie a davantage frappé les habitants des territoires urbains les plus pauvres issus des milieux populaires. Ces catégories sociales ne sont pas seulement les victimes de la pandémie, elles sont aussi les victimes d’injustices et d’inégalités sociales par les effets différenciés et l’impact socialement inégal de cette pandémie sur l’insécurité alimentaire et l’isolement social. La mise en confinement des personnes et des familles a davantage creusé les distances sociales alimentées par la méfiance et la peur, source de défiance transposée vis-à-vis des quartiers populaires. L’épidémie fait subir la double peine à des habitants face à la maladie et en situation d’exclusion sociale sur des territoires inégalement pourvus de services et d’équipements. Un sentiment d’injustice traverse les territoires urbains en marge, dont les habitants se sentent délaissés.

Parmi les premiers foyers de l’épidémie en France, annoncés début mars 2020, les villes de l’Est, au premier rang desquelles Mulhouse et Strasbourg, ont payé un lourd tribut à cette crise. L’attribution du qualificatif de « cluster[1] », notamment à Mulhouse, semble « coller à la peau » de ces territoires de l’Est considérés « à risques[2] » et contribue à l’occultation d’autres territoires urbains très proches, tels que le Territoire de Belfort, autant impactés. Avec son urbanisation très dense, Belfort présente, avec sa forte tradition industrielle, un territoire où les solidarités ouvrières, solidement ancrées, ont fortement été mises à l’épreuve. Ces territoires urbains, espaces de concentration et de diversité, ont diversement été identifiés comme des foyers de pandémie (quartier, immeubles, périphérie, centre-ville). A priori, on pourrait croire au hasard de la diffusion du virus mais, au-delà des apparences, apparaissent des données qui sont fondamentalement présentes dans les observations (INSEE, 2020) : outre l’âge et le sexe, les catégories de population en situation de fragilité dans les quartiers urbains les plus pauvres et les plus densément peuplés (Gascard, et al.).

Territoires urbains de l’Est : inégalités sociales et inégalités territoriales

Mulhouse, premier « Cluster » du Covid-19 en France[3], présente des caractéristiques significatives, comme le faible niveau de revenus de ses habitants (INSEE, 2020) et un faible taux d’activité. Mulhouse est une ville ouvrière dont la composition sociale est multiculturelle et métissée (plus de 130 nationalités), avec une part importante de jeunes (plus de 40% de la population de moins de 30 ans, INSEE, 2017) et des catégories socioprofessionnelles composées d’employés, cadres intermédiaires et ouvriers (47% des actifs en 2016). La ville se distingue par une population au profil plus populaire que son agglomération (dite « Mulhouse Alsace Agglomération » – m2A) où résident les classes moyennes. À ces clivages sociaux, s’ajoutent des clivages territoriaux (ville et m2A). La crise sanitaire a amplifié une fragilité sociale et économique aggravée pour des catégories sociales précaires (taux de pauvreté de 33% à Mulhouse en 2016), qu’en est-il de la dimension territoriale de cette précarité ? Les données disponibles (âge, sexe, population vulnérable, catégorie sociale) constituent des variables qui se combinent différemment d’un territoire à l’autre à Mulhouse, comme à Strasbourg et à Belfort.

Strasbourg présente également une population jeune (étudiants), mais les cadres supérieurs représentent plus de 18%. C’est une ville aux quartiers contrastés, parfois avec des logements sociaux sur-occupés, un taux de pauvreté de 22,1% de sa population, une moyenne qui cache des disparités territoriales importantes (Observatoire des Inégalités, 2011).

Belfort est une ville contrastée qui concentre un tiers de la population du département dans lequel un renforcement des inégalités de revenus reste élevé (Observatoire social départemental, 2019). Ces inégalités se traduisent par des quartiers périphériques paupérisés, un centre-ville resté attractif pour les ménages aisés et les étudiants. Mais des « plus riches » usent de leur liberté de choix résidentiel plus importante pour accéder à la propriété individuelle dans les communes périurbaines (INSEE, 2011). Le taux de pauvreté atteint 25% à Belfort, contre 14,2% pour le département (INSEE, 2017).

Objectifs

Ce projet de thèse s’intéresse aux enjeux sociaux de la crise sanitaire révélés par la lecture d’une expérience sociale et collective d’un laboratoire in vivo (Beaud, 2020) par le confinement des habitants. Elle adopte une démarche de recherche-action avec les acteurs concernés pour comprendre les dynamiques de solidarités sur des territoires urbains plus précisément dans les quartiers populaires de trois villes de l’Est de la France : Mulhouse, Strasbourg et Belfort. Cette recherche répond à deux objectifs majeurs :

  • D’une part, évaluer et analyser l’impact sociétal de la crise pandémique à l’échelle des territoires urbains à Mulhouse, Strasbourg et Belfort et plus particulièrement leurs quartiers populaires, en mettant l’accent sur leurs spécificités en termes de de solidarités (familiales, générationnelles, communautaires, voisinage), formelles et informelles, de réseaux d’entraide dans et hors des territoires de résidence. Un état des lieux avant le Covid-19 est indispensable pour analyser comment ces « filets » de liens et de protection ont pu résister, se distendre ou disparaître avec le confinement et l’impact, subjectivement et socialement vécu, d’une épidémie.
  • D’autre part, identifier et questionner les nouvelles initiatives collectives et d’auto-organisation de réseaux d’échanges et d’entraide entre des habitants, acteurs privés et publics. L’attention portée par cette recherche aux émergences (action, projet) en situation d’épreuve est dirigée vers l’intérêt des personnes et d’acteurs de ces quartiers vers lesquels se tourne cette recherche-action qui est ouverte à l’écoute, l’observation et l’intervention d’un(e) doctorant(e) observateur, témoin et acteur (voir infra méthodologie).

L’auto-organisation locale de ces services émergents a permis d’assurer le lien avec des personnes isolées souvent perdues de vue (étudiants, jeunes, etc.), ainsi que les relations de réciprocité et l’entraide pour combattre la peur. Avec cette crise, s’affirme une prise de conscience des habitants de la nécessité de services publics (santé, sanitaire) et de services porteurs d’une qualité relationnelle plus solidaire. Ces initiatives des habitants méritent une attention particulière pour valoriser et reconnaître les réponses émergentes de services par de petites associations ou des initiatives communautaires (Laville, 2020) : Quelles sont, dans ces quartiers populaires, les figures d’une autre économie, alternative, solidaire et plus juste qui articule gratuité et rétribution, échanges marchand et non marchand ? Comment rapprocher ces actions en réseaux avec d’autres réseaux, notamment ceux de l’Économie sociale et solidaire (ESS), et envisager une pérennisation de ces initiatives par une coopération au-delà de la crise ? L’approche se veut interdisciplinaire ancrée dans les sciences sociales incluant l’entrée socioéconomique.

Deux axes de recherche

Les deux axes de recherche, la dimension territoriale et l’approche par la qualité des relations sociales dans les services, sont étroitement articulés et feront l’objet d’ajustements à définir par la suite. 

L’approche territoriale constitue le prisme d’analyse des « foyers de pandémie » : ce premier axe de recherche vise à repérer des territoires urbains et périurbains pour identifier des profils-types en posant la question des facteurs de leur résistance différentielle au prisme de la pandémie. Le territoire est appréhendé par ses spécificités sociales, économiques et culturelles sous l’angle de modes d’habiter, d’organisation de la vie quotidienne et d’accès à des services (santé, social, services de proximité) en tenant compte des contraintes (logement, revenu, distance). Quelles en sont les retombées sur l’exposition des personnes au risque sanitaire et sur les capacités des habitants à résister en exerçant leurs activités d’une manière autonome (alimentation, soins, réseaux, entraide) ?

L’autre axe de recherche privilégié concerne la qualité des conditions de vie, des conditions sociales de logement et de santé des habitants de ces quartiers. Quelles sont les structures sociales et culturelles sous-jacentes aux réponses collectives émergentes sur les territoires, alors qu’elles ont été négligées dans un premier temps ? La question de la santé ne se résout pas (seulement) en termes d’infrastructure technique ; elle est le produit d’interactions complexes avec l’environnement, de la qualité des relations sociales et humaines qui passe par l’attention aux autres, du soin des personnes (« care ») et des liens sociaux vecteurs d’appartenance et de solidarité dans des territoires compris comme lieux de vie. Quelles sont les initiatives, individuelles et collectives, qui ont permis de dépasser l’épreuve, d’exprimer cette « résilience[4] » par des réseaux d’échanges et d’organisation de l’entraide ? Il s’agit d’approcher les possibilités d’un « bien vivre » intégrant des capacités sociales des personnes (Sen, 2003) et de cohabiter : comment les habitants sont-ils en mesure de faire face à l’épreuve de la pandémie (crise, confinement, rupture des relations) ? Il conviendra d’en repérer les émergences collectives, leurs échelles d’action, d’évaluer la qualité et les retombées des réponses portées par des habitants du quartier et d’autres citoyens à la gestion de la crise sanitaire, en termes de coopération à l’échelle territoriale, notamment avec les réseaux de l’ESS et les collectivités territoriales.

La santé mérite d’être pensée comme un « commun » (Stoessel-Ritz, 2015) qui relève de communautés de vie et s’adosse à des savoirs concrets par des relations à un environnement : comment l’intelligence pratique des habitants, bénévoles et soignants, apporte-t-elle des réponses sociales concrètes aux difficultés générées par la pandémie et permet-elle de parer aux manques et défaillances en matière de soins aux personnes ou d’approvisionnement alimentaire ?

Les initiatives collectives, formelles ou non, retenues ici concernent plus particulièrement :

(i) L’approvisionnement alimentaire des quartiers impactés. Comment ces initiatives témoignent d’une auto-organisation locale, comme figure d’une économie populaire adaptée (circuits-courts alimentaires, accessibilité), quel rôle et quelle reconnaissance économique, sociale de ces propositions à l’échelle des collectivités et des institutions ?

(ii) La question des relations et du soin (« care ») aux personnes isolées, dépendantes et en situation de vulnérabilité. Ici on cherchera à comprendre comment s’exprime l’attention pour une éthique du « care » avec le souci des autres (Tronto, 2009), ou l’expression d’une capacité de « résilience » sociale des habitants. On s’intéressera plus particulièrement au rôle des femmes et des populations jeunes dans ces initiatives : Que nous apprennent les pratiques de sociabilités quant à l’engagement des jeunes ou des femmes des quartiers populaires (solidarités, pratiques citoyennes) ? Comment ces initiatives contribuent à décloisonner le territoire et à faire bouger les lignes par la coopération entre acteurs de territoire pour une solidarité organique, fondée sur plus d’autonomie et d’engagement ?

Méthodologie

Pour répondre à ces questions, cette recherche adopte une démarche originale et adaptée, celle de la recherche-action : elle a vocation à faciliter la communication sur le territoire entre les acteurs et à décloisonner les activités des uns et des autres pour améliorer la qualité des relations sociales et humaines, source d’une coopération plus efficiente et constructive entre chercheurs, acteurs et habitants en faveur de l’ESS.

L’approche méthodologique s’appuie sur l’observation participante du fonctionnement des territoires, en relation avec les acteurs (bénévoles, professionnels, habitants). Cette recherche-action participe également de la construction d’une démarche adaptée à l’économie solidaire par la coopération des personnes concernées par les questions abordées dans cette recherche, en relation avec la Chaire ESS de l’UHA. L’approche vise à favoriser les réseaux de pairs (patients, bénévoles, personnes précaires) pour saisir des solidarités territoriales qui mettent l’accent sur l’autonomie des habitants, comme un levier de démocratie sanitaire.

Une attention particulière sera portée au tissu associatif et aux initiatives de l’ESS dans les territoires urbains et périurbains de Mulhouse, Strasbourg et Belfort. La première étape du travail est consacrée à l’analyse des statistiques socioéconomiques et sanitaires (Covid-19) ; cette étape se fera en partenariat avec des professionnels (santé, éducation, travail social, médico-social), pour identifier et apprécier la place des services de soins et d’approvisionnement alimentaire dans la restauration de relations de confiance et l’initiative des habitants. Cette recherche s’appuiera également sur des entretiens semi-directifs auprès des populations cibles (populations jeunes, femmes et personnes en situation de dépendance) et auprès de personnes qui se sont engagées dans des initiatives collectives.

Enfin, la démarche de recherche-action prendra appui sur la Chaire ESS de l’UHA pour accompagner l’engagement des jeunes (habitants, volontaires), leur mise en relation avec des pairs porteurs de projets pour trouver le chemin de l’apprentissage pour l’insertion sociale et/ou professionnelle. Cette recherche-action pourra être menée à partir des initiatives nées pendant la crise du Covid-19 et repérées par des acteurs qui ont mobilisé des fonds d’intervention pendant l’épidémie (Fondation de France à Mulhouse) pour analyser les obstacles rencontrés et les moyens de les surmonter.

Par son caractère innovant et créatif, cette recherche-action favorise le dialogue et la coopération entre les partenaires et l’expérimentation de nouvelles formes d’apprentissage : c’est par exemple la découverte des métiers de services pour des jeunes déscolarisés (initiation à la cuisine, avec l’association Épices) et leur revalorisation dans le domaine de l’accompagnement et du soin aux personnes (care) qui peuvent être envisagées dans le prolongement de ce projet (avec des partenaires de la formation dans le médico-social).

Apports spécifiques et plus-value de cette thèse

Cette recherche permet de penser de nouvelles politiques territoriales en faveur d’une plus grande justice territoriale par des services organisés avec les habitants. Un de ses objectifs est de comprendre les dynamiques locales, solidaires et génératrices d’une plus-value pour tous par le bien vivre ensemble, favorables à des effets de résilience sur les territoires. Cette recherche permet aussi de (re)considérer les solidarités et les liens sociaux comme des sources de résistance à l’épreuve et de mobilisation des habitants par la prise d’initiatives.

La construction de ces solidarités s’inscrit dans des réseaux et un tissu associatif d’où émergent les initiatives solidaires porteuses de propositions innovantes et pertinentes de l’ESS, une économie de proximité adaptée aux territoires et à leurs habitants.

Les résultats attendus de cette thèse se situent à quatre niveaux :

  • Contribuer à une justice territoriale par la promotion des capacités de chacun et la reconnaissance des capacités et des potentiels des citoyens, habitants, acteurs locaux associatifs ou autres acteurs, à s’organiser et proposer des réponses à valoriser.
  • Appréhender les logiques d’action des habitants dans leur diversité face à la pandémie et à ses effets, de soutenabilité au rejet des décisions (ou situations) jusqu’à l’invention d’initiatives alternatives qui sortent des cadres établis.
  • Mettre en confiance et développer des modes de coopération pour faire participer les volontaires et les acteurs de l’ESS à la mise en place de pratiques d’entraide et l’organisation de réseaux d’acteurs qui jouent coopératif sur les territoires.
  • Soutenir les initiatives de l’ESS pour réduire la pauvreté et promouvoir des propositions alternatives répondant d’une économie solidaire à dimension citoyenne.

Cette recherche a vocation à soutenir une culture de coopération partenariale (organisations de l’ESS, collectivités) avec une communauté d’acteurs qui souhaitent s’engager. Les résultats de ces travaux feront l’objet d’une valorisation à différents niveaux sous la bannière de la Chaire ESS, notamment par des publications.

Cadre de la recherche

Ce projet de thèse fait partie d’un axe majeur de recherche de la Chaire ESS de l’UHA intitulé « Faire société : avant et après le Covid-19 » animé par des chercheurs en sociologie, science politique, sciences économique et de gestion, sciences de l’information et de la communication. Cet axe de recherche s’inscrit dans le prolongement des travaux de recherche-action du réseau 2DLiS, co-fondateur de cette Chaire ESS[5] avec l’UHA. Depuis 10 ans, 2DLiS a développé séminaires, colloques et publications sur le lien social, la citoyenneté et le développement durable.

Cette thèse est adossée à un comité de thèse mis en place au sein de la Chaire ESS avec une codirection assurée par Josiane Stoessel-Ritz, professeure de sociologie à l’Université de Haute-Alsace de Mulhouse et Maurice Blanc, professeur émérite à l’Université de Strasbourg, tous deux sont membres du réseau 2DLiS et du Laboratoire SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe, CNRS, UMR 7363, Université de Strasbourg et antenne UHA). La Chaire ESS de l’UHA hébergera le/la doctorant.e qui contribuera à l’Axe 6 ‒ «Dynamiques territoriales, villes et mobilités » ‒ du Laboratoire SAGE (Sociétés, Acteurs et Gouvernement en Europe – Unité mixte de Recherche 7363 du CNRS et Universités de Strasbourg et Mulhouse).

Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre d’un contrat doctoral de 3 ans (2020-2023) au sein de l’UMR 7363 SAGE (antenne UHA) avec le soutien des acteurs et des partenaires de la Chaire ESS UHA. La rémunération est de l’ordre de 1800€ brut/mois.

Candidatures : date limite de réception le 16 novembre 2020

Les candidat(e)s sont invité(e)s à présenter un dossier composé des pièces suivantes : CV, lettre de motivation, résultats de Master et du mémoire de Master, note d’intention en réponse au projet doctoral proposé (entre 9 000 à 15 000 signes tout compris).

Ce dossier est à envoyer à chaireESSuha@gmail.com au plus tard le 16/11/20.


[1] Anglicisme signifiant « regroupement » (entreprises, laboratoires) ou foyer de diffusion (contagion pour le virus).

[2] Du 1er mars au 30 avril 2020, la mortalité a bondi de 117% dans le Haut-Rhin, 57% dans le Bas-Rhin et 40% dans le Territoire de Belfort par rapport à la même période de l’année précédente (Santé Publique France, 2020).

[3] A Mulhouse, on compte 577 décès entre le 1er mars et le 7 avril 2020, soit +204% en 5 semaines (Insee, 5 mai 2020.

[4] Nous empruntons ici cette expression de manière prudente en retenant le sens donné par Laurent Éloi comme « une capacité des sociétés à supporter collectivement des chocs […] sans se désintégrer » (2017, p.33).

[5] Membres 2DLiS fondateurs de la Chaire ESS : Josiane Stoessel-Ritz (Professeure, SAGE, UHA), Francis Kern (Professeur émérite, BETA, Unistra), Maurice Blanc (Professeur émérite, SAGE, Unistra), Jean-François Havard, (Maître de Conférences, SAGE, UHA).

F3E : Appel à contribution pour un ouvrage collectif

Le F3E lance un appel à contributions en vue de la réalisation d’une publication intitulée  « Inclure pour transformer » (titre provisoire). Nous attirons votre attention sur le fait que l’appel à contribution en objet diffère de l’appel d’offre pour un appui à l’équipe du F3E publié antérieurement.

F3E est un réseau apprenant d’acteurs et d’actrices de la solidarité et de la coopération internationale.

Le F3E réalise un ouvrage

Dans le cadre de son Programme l’Atelier du Changement Social, le F3E réalise un ouvrage collectif en questionnant le sens, le rôle et les effets de l’inclusion des acteurs et des actrices dans les processus de changement, particulièrement présents dans les approches orientées changement et dans la perspective de genre intersectionnelle. Il s’agit d’un ouvrage réflexif, qui fait appel à des contributions extérieures au F3E. L’objectif est de porter un regard distancié sur l’évolution récente de la prise en compte de l’inclusion des actrices et des acteurs dans les actions de solidarité.

Les trois axes de l’ouvrage collectif

La publication s’articulera autour de trois axes de questionnement correspondant à trois parties, chacune regroupant entre 3 et 5 articles.

  • Partie 1 : Etat des lieux des approches et méthodologies inclusives, renforçant le pouvoir d’agir, dans le champ des solidarités internationales et de l’ESS
    Quel est l’état de lieux des pratiques inclusives ? Dans quelle mesure ces approches s’accompagnent-elles du renforcement du pouvoir d’agir des actrices et des acteurs ?
  • Partie 2 : L’inclusion comme levier de changement social : dans quelle mesure la perspective intersectionnelle de genre et les AOC sont-elles vectrices d’inclusion ?
    De quelle manière les AOC et l’approche genre intersectionnelle abordent-elles l’inclusion ? Comment illustrer le lien entre approches inclusives, renforcement du pouvoir d’agir et leurs effets en termes de changement social ?
  • Partie 3 : Perspectives en faveur du changement social : évolution des alliances et des pratiques
    Comment développer et renforcer le corpus méthodologique d’approches en faveur du renforcement du pouvoir d’agir, au service des OSC et des acteurs et actrices de leur environnement (recherche, développement local ESS etc.) ?

Le document à télécharger sur le site du F3E présente cet appel à contributions ainsi que les modalités de réponse (www.f3e.asso.fr, rubrique « Recherchons consultant-e-s »).

Les candidatures sont à envoyer à Isabelle Moreau (i.moreau@f3e.asso.fr) et Claire de Rasilly (c.derasilly@f3e.asso.fr) avant le dimanche 30 novembre 2020 à midi  (heure française).

Pour toute question préalable, nous vous remercions de contacter Isabelle Moreau (i.moreau@f3e.asso.fr ) par mail.

29e colloque ADDES 18, 19, 20 novembre 2020 : périmètres et mesures de l’ESS

La connaissance des périmètres de l’ESS et les conséquences sur leur mesure présentent des enjeux et défis importants pour la reconnaissance de l’ESS par les acteurs publics et sociaux, mais aussi pour la construction des stratégies des acteurs et des organisations de l’ESS, tant à l’échelle de la France qu’à celle de l’Europe. Inscrivez-vous aux 3 webinaires qui vous sont proposés les 18, 19 et 20 novembre 2020.

Le 18 novembre – 14h-16h30

Introduction : Hugues Sibille (président de la Fondation Crédit Coopératif), Eric Bidet & Nadine Richez-Battesti (co-président-e-s de l’ADDES)

  • 14h20-15h10 La contribution du système statistique public en France
    La construction d’un compte-satellite de l’ESS (S. Billot, Insee) 
    Les enquêtes Associations 2014 & 2019 L’INSEE (S. Dumartin, Insee)

    Introduction et animation : E. Archambault (ADDES)
  • 15h10-16h30 Table ronde : Les enquêtes complémentaires produites par et pour les mouvements : périmètres, enjeux et choix stratégique
    Enquêtes sur l’ESS et questions des périmètres et de leurs enjeux : Dynamiques et débats pour ESS France (B. Roger)
    Diffusion des données de l’Insee et éclairages complémentaires sur le champ des associations : Les études de l’INJEP (T. de Saint Pol)
    L’enquête Fondation de France sur les fondations : Méthodologie, enjeux et limites (L.de Nervaux Animation : E. Braley (ADDES)

    Inscription ICI

Le 19 novembre 14h-16h30

Introduction : Eric Bidet & Nadine Richez-Battesti

  • 14h10- 16h15 Mesurer l’ESS à l’échelle internationale : le choix des périmètres et leurs enjeux
    La mesure des coopératives réalisée par l’Alliance Coopérative Internationale et le Bureau International du Travail (M. Bouchard, Université du Québec à Montréal)
    Le périmètre de l’entreprise sociale dans le projet ICSEM (J. Defourny, Université de Liège)
    Le Handbook de l’ONU et l’adaptation de son périmètre à une vision plus européenne (E. Archambault, Université de Paris 1 et ADDES)
    Une application du Handbook : L’approche par blocs du Portugal (C. Ramos, Institut portugais de la statistique)
    L’économie sociale en Europe : quel périmètre dans l’étude du Ciriec international ? (R. Chaves, Université de Valence)

    Animation : E. Bidet & N. Richez-Battesti (ADDES)
  • 16h15-16h30 Remise du prix de thèse de l’ADDES à Lisa Archambaud

    Inscription ICI 

Le 20 novembre 10h30-12h

  • Les enjeux politiques de la mesure
    Introduction : Jean-Louis Bancel, Président du Crédit Coopératif
    P. Klein (Commission Européenne), A. Noya (OCDE), J. Saddier (ESS France)

    Animation : N. Richez-Battesti & Eric Bidet (ADDES)

    Inscription ICI

Retrouvez nos 3 webinaires : ICI

Fondation de Wendel : aide à la recherche pour des étudiants de Master 2 ou en Doctorat

La Fondation de Wendel propose des aides à la recherche pour des étudiants de Master 2 ou pour des doctorants dans l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales. Les aides portent sur les projets concernant les techniques, les entreprises et plus généralement les sociétés industrielles à l’époque contemporaine. Ces aides sont mises en œuvre par l’Académie François Bourdon.

Fondation de Wendel
Fondation de Wendel

L’aide de la Fondation de Wendel

Plusieurs aides sont proposées par Fondation de Wendel :

  • pour les étudiants de Master 2, l’aide est fixée à 1 500 euros, pendant une année.
  • pour les étudiants en Doctorat, l’aide est fixée à 5 000 euros par an, au maximum pendant trois années pour une candidature de première année. Les candidats peuvent se présenter pour la seconde ou la troisième année.

Les dossiers de demande d’aide

Les dossiers de candidature en master 2 comportent une présentation du sujet de recherche, ses problématiques, les sources envisagées et la bibliographie provisoire ; un curriculum vitae et un avis du directeur de recherche.

Les dossiers de candidature en doctorat comportent une présentation du projet de thèse avec ses problématiques et les sources à consulter ; un calendrier de réalisation, un curriculum vitae et un avis du directeur de recherche.

Les dossiers de candidature peuvent être envoyés jusqu’au 15 novembre 2020 à l’Académie François Bourdon, avec copie à la Fondation de Wendel exclusivement sous format électronique aux adresses suivantes : contact@afbourdon.com et contacts@fondationwendel.eu

PhDTalent Career 2020, le forum mondial des jeunes chercheurs, 100% digital les 19 et 20 novembre

Le PhDTalent Career Fair s’adapte et devient 100% digital. Organisé sur deux journées les 19 et 20 novembre 2020, ce nouveau format inédit permet de maintenir l’événement avec la même qualité de contenu et le rend accessible à tous les PhD, au niveau mondial.

PhD Talent career fair 2020
L’affiche de la PhDTalent Career Fair prévue initialement.

PhDTalent Career Fair en ligne pour simplifier

Les PhD pourront se connecter gratuitement, via leur profil personnalisé, sur la plateforme de PhDTalent, pour s’inscrire et participer à l’ensemble des conférences, candidater aux offres d’emploi en ligne et rencontrer les entreprises présentes – notamment via les speed-meeting en visioconférence, assurés par tous les recruteurs.

Les concours, conférences, tables rondes et ateliers – entreprenariat, coaching de corrections de CV en one to one etc., se tiendront sous forme de webinaires.

A l’issue de chaque session, des salles virtuelles seront ouvertes pour favoriser le networking entre les intervenants et le public de doctorants et docteurs.

Faire un don avec son livret de développement durable et solidaire

Entrée en vigueur, ce jeudi 1er octobre 2020, de la possibilité pour les épargnants détenteurs d’un livret de développement durable et solidaire (LDDS) de faire un don aux acteurs de l’économie sociale et solidaire.

Une action solidaire

Olivia Grégoire, Secrétaire d’État à l’Économie sociale, solidaire et responsable, se félicite de l’entrée en vigueur, à compter de ce jour, de la réforme relative au volet solidaire du livret de développement durable et solidaire (LDDS) prévue par le décret du n°2019-1297 du 4 décembre 2019[1].

Avec ce dispositif de don depuis un LDDS, le Gouvernement permet de développer le financement de l’économie sociale et solidaire (ESS), en sollicitant l’épargne des Français et en mettant en valeur le secteur de l’ESS, ses actions et ses acteurs, via les réseaux bancaires. Il faut dire que le secteur solidaire était en attente de moyen de financement.

Comment activer son livret de développement durable

Concrètement, les banques proposeront chaque année à leurs clients qui détiennent un LDDS de faire un ou plusieurs dons à partir des sommes figurant sur leur livret, à des structures de l’ESS (association, fondation, mutuelle, coopérative, certaines sociétés commerciales, etc.). Les banques présenteront une liste d’au moins 10 bénéficiaires. Ces derniers, choisis par la banque, doivent soit appartenir à la liste nationale des entreprises de l’ESS, soit être un organisme de financement solidaire[2]

Par ailleurs, Olivia Grégoire rappelle que la part minimum des ressources collectées par les banques sur les livrets A et LDDS[3] devant être affectées au financement de l’ESS a été fixée à 5 %[4]. Ainsi, ce mécanisme garantit qu’au moins 9 milliards d’euros[5] seront fléchés de manière pérenne vers le financement bancaire de l’ESS.

« Conformément à l’engagement pris, le livret de développement durable et solidaire remplit désormais pleinement sa mission : financer des projets en faveur de la transition écologique et de l’économie sociale et solidaire. Je souhaite ainsi faire de l’épargne réglementée un levier plus efficace au service de la relance et de la transformation de l’économie française, avance Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance. »

« La possibilité de faire don depuis un LDDS permet de faire bouger les lignes du financement de l’action sociale et environnementale, mais également de mettre la lumière sur le secteur de l’ESS, porte-drapeau d’un modèle économique plus responsable auquel nous aspirons, explique Olivia Grégoire, Secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable. »

« Aujourd’hui, l’encours des livrets de développement durable et solidaire est considérable et s’élève à près de 120 milliards d’euros. Encourager les dons en faveur de l’ESS permettra de donner du sens à l’épargne en soutenant l’économie sociale et solidaire, qui plus est dans un contexte où les entreprises de l’ESS, comme les autres entreprises, sont durement touchées par la crise, complète la ministre Olivia Grégoire ».


[1] Décret n° 2019-1297 du 4 décembre 2019 modifié précisant les modalités d’affectation sous forme de don des sommes déposées sur le livret de développement durable et solidaire.

[2] Au sens du 1° du III de l’article L. 3332-17-1 du code du travail, c’est-à-dire dont l’actif comporte au moins 35% de titres émis par une entreprise agréée « Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale » (ESUS)

[3] Ressources non-centralisées à la Caisse des dépôts et consignations.

[4] Arrêté du 6 août 2020 relatif à l’application des articles L. 221-5 et R. 221-9 du code monétaire et financier.

[5] Sur la base d’un encours de livrets A et LDDS non-centralisé de 179 Md€ fin août 2020.

Mission Histoire Société Générale : Aides à la recherche 2020

Dans le cadre de la Mission Histoire Société Générale une Aides à la recherche 2020 du master au doctorat de 2 500 € à 5 000 €.

La mission Histoire Société Générale

La mission Histoire Société Générale accorde des aides à des étudiants engagés dans les recherches portant sur l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.

Un état des fonds et des perspectives de recherche est disponible sur le site https://www.societegenerale.com/fr/connaitre-notre-entreprise/identite/histoire ou sur demande.

Comment candidater

Les aides à la recherche sont de : 2 500 € par an en master, 5 000 € par an en doctorat. Le dossier de candidature comprenant une présentation du sujet, les sources envisagées, un cv et l’avis du directeur de recherche doivent être envoyés sous format électronique, jusqu’au 29 novembre 2020.

Société Générale – service des archives historiques
01 42 13 11 53 / 55 – ARCHIVES.HISTORIQUES@SOCGEN.COM

Les établissements de la Mission laïque française recrutent plus de 200 personnels enseignants et administratifs pour la rentrée 2020-2021

La Mission laïque française, association à but non lucratif fondée en 1902, assure la gestion de 109 établissements d’enseignement français à l’étranger (écoles, collèges et lycées) scolarisant plus de 60 000 élèves dans 39 pays. Pour l’année scolaire 2020/2021, la Mlf annonce un plan de recrutement de plus de 200 nouveaux personnels.

La nouveauté cette année ? Les postes proposés ne s’adressent plus seulement aux titulaires de l’Education Nationale, mais aussi aux non titulaires, privés ou à la retraite. Par ailleurs, cette année, des profils non titularisés de personnels administratifs, techniques, ouvriers, de service et de santé venus de France ou de l’étranger seront ouverts.

La Mlf élargit les profils recherchés pour ses recrutements

A chaque nouvelle rentrée, la Mlf lance un appel à candidats afin d’intégrer son réseau d’établissements installé dans 39 pays. Du 1er septembre au 31 octobre, correspondant à la période pour constituer son dossier, les chefs d’établissements publient les offres d’emploi sur la plateforme de recrutement, qui est par ailleurs devenue gratuite. Les profils recherchés sont variés et la plateforme de recrutement est ouverte à tous personnels titulaires ou non du ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse.

Des offres d’emploi seront également publiées tout au long de l’année et ouverts de fait à différentes catégories de profils : personnels d’encadrement, enseignants 1 et 2nd degrés, personnels administratifs, techniques, ouvriers, de service et de santé.

Les principaux profils recherchés sont :
Des chefs d’établissements, des CPE, des directeurs d’écoles primaires ; Des personnels d’administration pour la gestion administrative et financière des établissements ; Des professeurs agrégés et certifiés, des PEGC et des PLM ; Des adjoints d’enseignement ; Des professeurs des écoles et des instituteurs titulaires.

L’objectif de ces recrutements est de favoriser la nomination d’un personnel qualifié sensible aux orientations pédagogiques de la Mlf et désireux de l’investir en tant qu’acteur engagé de l’éducation ; la constitution d’équipes efficaces autour d’un projet commun ; le renouvellement des enseignements afin de donner à tous une chance de confronter ses pratiques à d’autres cultures professionnelles.

Deux événements pour tout savoir sur le recrutement

Dans le cadre de cette nouvelle année scolaire, la Mlf organise deux événements autour du recrutement dans les établissements du réseau mlfmonde.

L’objectif : répondre aux questions des candidats et les accompagner dans leur parcours.  La Mlf pourra par exemple les aider dans la création de leur dossier sur la plateforme de recrutement.

Un Facebook Live

Le 30 septembre à partir de 14h30 avec Michel Bur, adjoint au directeur général et chef du service de la pédagogie et Julie Itchah, chargée de mission, responsable de la gestion des ressources humaines. Les sujets qui seront abordés : Quelles sont les modalités de recrutement ? Quels types de postes sont proposés au sein de nos établissements ? Comment savoir si son profil est en adéquation avec ce que la Mlf recherche ? Quels types de contrats sont proposés ? Comment constituer un dossier de candidature ? Quels sont les délais à respecter ? Quelle est la durée d’un contrat type ?

Pour s’inscrire : https://bit.ly/2QUUOOU

Un Job dating

Les 21 et 22 octobre seront organisés en ligne de l’équipe RH de la Mlf. Les candidats auront 15 minutes de tête à tête afin de pouvoir poser leurs questions/  Conditions de vie à l’étranger, modalités de remplacement, recrutement en couple, accompagnement et formations… autant de thèmes et de questions qui pourront être évoqués lors de ces rencontres. Les candidats peuvent découvrir les offres sur le site de la Mission laïque française, rubrique recrutement.

Pour toutes questions relatives au recrutement : candidat@mlfmonde.org.

3e édition de leur programme d’incubation dédié à la prévention santé

La Fondation d’entreprise Ramsay Santé (l’un des leaders européens de l’hospitalisation privée et des soins primaires), et ses partenaires, le Fonds de dotation Pfizer Innovation France et l’accélérateur de la nouvelle économie INCO, lancent la 3e édition de leur programme d’incubation dédié à la prévention santé : le Prevent2Care Lab.

Appel à candidature pour la prévention santé

Pour la première fois, cette nouvelle édition accueillera start-ups et associations dans une démarche unique de croiser les synergies autour d’une même thématique : la prévention santé chez les jeunes. Ceci dans deux 2 lieux d’incubation : Paris et Lyon.
L’appel à candidatures pour intégrer la prochaine promotion a été prolongé : les candidats ont jusqu’au 20 septembre 2020 pour déposer leurs projets sur la plateforme prevent2carelab.co.

La prévention santé chez les jeunes : priorité de cette troisième édition

Pour cette nouvelle année d’incubation, le Prevent2Care Lab accompagnera des projets à dimension éducative touchant les jeunes publics. En effet, initier les populations jeunes aux « bonnes pratiques », pour une meilleure santé tout au long de leurs vies, est la clé pour passer d’un modèle de santé curatif à un modèle préventif.

Un programme d’accélération complet

Les projets seront sélectionnés pour le caractère innovant de leurs produits ou services, la viabilité de leur business model, leur potentiel de développement et leur capacité à répondre à un besoin clairement identifié auprès des jeunes.

Les projets incubés bénéficieront d’un accompagnement stratégique et d’un hébergement de 9 mois au cœur de Paris et Lyon.

Le parcours d’accélération comprend : un diagnostic de la startup ou de l’association, des points individuels stratégiques une fois par mois pour définir les objectifs à court et moyen terme, des formations collectives (exemples : créer une identité de marque, passer de 0 à 5 000 clients en BtoB, créer une communauté de bénévoles, etc.), des offices hours (comptable, juridique, etc.), un accompagnement à la levée de fonds ainsi que des événements (ateliers de co-développement, etc.).

« Depuis 3 ans, le Prevent2Care Lab participe activement à la révolution digitale du secteur de la santé. C’est avec fierté qu’INCO Incubators apportera une nouvelle fois son expertise en matière d’accélération et mobilisera son réseau local et international pour aider au développement des futurs lauréats, » explique Nicolas Hazard, fondateur et président du groupe INCO.

Plus d’informations sur le programme et candidatures : prevent2carelab.co

PhDTalent Career Fair : 150 entreprises recrutent des doctorants et jeunes docteurs

Le 16 octobre prochain, se tiendra à Paris le PhDTalent Career Fair, le plus grand forum au monde dédié à la collaboration entre les entreprises du secteur privé et les PhD – jeunes Docteurs et Doctorants. Il est le seul grand RDV maintenu dans le secteur de la recherche et de l’innovation, suite à la crise de la Covid-19. Plus de 150 entreprises – grands groupes (30%) et startups (70%), certaines lauréats i-Lab et du Next40 – et 5000 jeunes chercheurs, y sont attendus tout au long de la journée.

Outre la partie recrutement, le PhDTalent Career Fair 2020, sera rythmé par de nombreux ateliers, conférences, speed meetings – nouveaux cette année, ainsi que deux concours. Le « pitch de professionnels de l’ABG », qui permettra aux chercheurs candidats, d’exposer leur expérience de recherche ainsi que leur projet professionnel. Et le concours « Pitch & hire your Doctor », qui permettra aux startups finalistes de présenter leur activité, afin d’attirer les meilleurs experts au sein de leurs équipes.

Pour l’édition 2020 – organisée avec toutes les précautions sanitaires que le protocole gouvernemental précise – l’accent sera mis sur l’entrepreneuriat deeptech avec l’intervention de Bpifrance dans le cadre du plan Deeptech et celle de l’IFREMER sur l’importance du rôle de la recherche en faveur de l’écosystème marin.

La crise sanitaire a montré la place prédominante qu’occupent les scientifiques pour éclairer les décideurs économiques et politiques. Par ailleurs, les pouvoirs publics encouragent le développement de la recherche au service du secteur privé, avec notamment la transformation de l’encadrement du Crédit Impôt Recherche (CIR). Avec sa plateforme multifonction, PhDTalent permet à toutes les entreprises et institutions d’accéder à l’expertise des meilleurs talents et technologies au niveau mondial. Cela via du recrutement pour intégrer des équipes en R&D, ou des missions à court terme pour répondre notamment à des besoins d’étude de faisabilité, de veille technologique ou de rapport d’état de l’art, en vue du développement d’un projet innovant.

Convaincus que notre société doit propulser et démocratiser l’utilisation de la connaissance et de la recherche par les entreprises pour innover, PhDTalent accompagne les entreprises sur le long terme via un modèle simplifié, accessible et lisible.

« En marge de l’accompagnement des entreprises sur le long terme via des missions de conseil, du sourcing etc. qui constitue l’essentiel de notre activité, nous organisons des événements, à commencer par le PhDTalent Career Fair, qui est devenu le plus grand rendez-vous au monde consacré au recrutement des chercheurs. C’est le RDV à ne pas manquer cette année, pour les entreprises qui ont besoin de faire avancer leurs projets d’innovation et pour les jeunes chercheurs qui souhaitent travailler dans le secteur privé. L’objectif est double : créer des connexions entre les porteurs de projets deeptech ou de technologies émergentes, avec des investisseurs et recruter les meilleurs experts pouvant intervenir de façon impactante sur les projets des entreprises. Nous avons le soutien de la Commission Européenne et du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. », explique Dounia Belghiti, co-fondatrice de PhDTalent.

Le PhDTalent Career Fair, le RDV de l’excellence pour les PhD, entreprises et start-ups

L’excellence de la recherche est reconnue par-delà les frontières. En plus de leur formation académique, les chercheurs développent des techniques de pointe nécessaires aux innovations tant recherchées par les entreprises. Les docteurs savent aussi proposer des méthodes inédites, des process nouveaux. La veille technique ou scientifique qu’ils mènent en permanence leur permet de savoir transférer des méthodes d’un domaine à l’autre. Les capacités d’analyse des jeunes docteurs – PhD – leur compréhension des systèmes sont une valeur ajoutée dans un contexte qui pousse les entreprises à innover pour se différencier.

« Nous cherchons à faire connaître les nombreux softkills des PhD. Ils n’ont pas peur de la page blanche et peuvent trouver de l’innovation dans des domaines où personne n’est encore allé. Ils peuvent apporter des réponses à des sujets complexes » souligne Dounia Belghiti.

Aujourd’hui encore, les chercheurs ne sont pas suffisamment conscients des opportunités et des chances qui existent pour eux et pour leur projet dans le secteur privé. Réciproquement, les entreprises ignorent trop souvent le dynamisme exceptionnel du monde académique et de la recherche. PhDTalent Career Fair est le plus grand Forum mondial dédié à cette convergence – en facilitant le transfert de compétences et de technologies – brevets, modélisation, méthode, savoir-faire et expérimentation.

« PhDTalent a entrepris de catalyser cette rencontre entre ces deux univers, en construisant des ponts entre monde académique et monde industriel. L’idée est de faciliter les échanges et de permettre aux acteurs clés d’accompagner et de porter les transformations de nos modes de production. Il est essentiel que les acteurs de l’innovation et de la croissance initient un changement conceptuel et culturel pour être à la hauteur de cet enjeu » explique Florian Andrianiazy, DG de PhDTalent.

Les Crédits d’Impôts Recherche, en faveur du recrutement des doctorants et jeunes docteurs

Le Crédit Impôt Recherche – CIR – a été transformé afin d’inciter les entreprises à investir dans des travaux de recherche et développement. Or, pour faire de la « bonne recherche », il est nécessaire de collaborer avec des chercheurs. Plusieurs dispositifs au sein du CIR facilitent le recrutement de ces profils.

Les dispositifs d’aide à l’embauche

Depuis l’arrivée au pouvoir du nouvel exécutif, de nouvelles règles liées aux effectifs de chercheurs sont apparues. En effet, un amendement porté par Amélie de Montchalin – Secrétaire d’Etat en charge des affaires européennes – et voté en projet de loi de finances 2018 a contraint les entreprises déclarant plus de 100 millions d’euros de dépenses en CIR à faire état de leurs recrutements de doctorants et docteurs. D’abord limitée à moins de 30 entreprises, cette mesure a été élargie à plusieurs centaines d’entreprises en projet de loi de finances 2019 en abaissant le seuil à 2 millions d’euros de dépenses déclarées en CIR. Ce seuil est amené à baisser jusqu’à la fin du quinquennat pour éventuellement concerner l’ensemble des entreprises déclarant du CIR.

« Dans la continuité de ces mesures, il n’est d’ailleurs pas inenvisageable que l’attribution du CIR soit conditionnée, à court terme, par le recrutement de profils formés par la recherche. », développe Florian Andrianiazy.

Afin de se préparer à cette éventualité, voici quelques dispositifs pouvant aider les entreprises à recruter ces profils.

Le dispositif “jeune docteur”

Afin de convaincre les entreprises à recruter des profils formés à la recherche par la recherche, le législateur a mis en place un dispositif extrêmement incitatif pour l’embauche de jeunes docteurs – tout docteur n’ayant pas occupé un poste en CDI, ayant réalisé 2 ou 3 post-docs. Pendant les deux premières années suivant l’embauche d’un jeune docteur, son employeur peut intégrer forfaitairement 400% de son salaire brut chargé dans l’assiette du CIR – 200% au titre des frais de personnel et 200% au titre des coûts d’environnement. C’est-à-dire qu’après crédit d’impôt, l’employeur perçoit un remboursement de 120% du salaire brut chargé du jeune docteur pendant deux ans. « D’autre dispositifs permettant un engagement moins important qu’une thèse CIFRE ou un recrutement en CDI si l’entreprise souhaite se faire un avis sur ces profils. Il s’agit des missions doctorant-conseil » révèle Florian Andrianiazy.

Mises en place il y a une dizaine d’années, les missions doctorant-conseil permettent aux entreprises de faire appel à l’expertise de doctorants sous la forme de missions de conseil – état de l’art, veille technologique, étude de faisabilité, analyse de données, etc. Pour un maximum de 32 jours par an et par doctorant, ce dispositif permet donc aux entreprises de simultanément faire avancer un projet et de prendre la mesure de la valeur ajoutée des profils issus de la recherche. Facturées par l’établissement de rattachement du doctorant, ces missions peuvent, sous conditions, être comptées pour le double de leur montant dans l’assiette du CIR. Dans le cadre du développement de son activité de missions d’expertise, PhDTalent met en place des partenariats avec les établissements d’enseignement supérieur et de recherche accueillant des doctorants – universités, écoles d’ingénieur et écoles de commerce – afin de proposer aux entreprises un large panel d’expertises et faciliter la contractualisation de ces missions.

PhDTalent Career Fair 2020

Le vendredi 16 Octobre 2020 de 9h – 18h
Le CENTQUATRE-Paris
5 rue Curial – 75019 Paris (France)

  • Ligne 7 : station Riquet
  • Ligne 12 : station Max Dormoy

www.phdtalent.fr

Créo recrute 170 entrepreneurs franciliens pour accélérer leurs business

L’association Créo lance à nouveau un appel à candidature pour sélectionner sa nouvelle promotion 100% chef(e)s d’entreprise (de moins de 3 ans d’activité) issus de la région Ile-de-France. Le programme « Accélérateur de Réussite » apprend aux jeunes créateurs à concilier plusieurs fonctions nécessaires au pilotage de leur activité. Les inscriptions sont ouvertes exclusivement en ligne sur www.crdt.fr

Ce dispositif est mis en place par l’association Créo avec le soutien de Bpifrance et en partenariat avec L’Oréal, TF1 Fondation, l’Institut Randstad, les Préfectures de Seine-Saint-Denis, des Hauts-de-Seine, Val-d’Oise, le Groupe Hammerson, la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Chambre des Métiers, la ville d’Aulnay-sous-Bois, le réseau « Entrepreneurs Engagés »,…

Créo toujours dédié à la réussite des entrepreneurs

14 ans d’expertise dans l’accompagnement des entrepreneur(e)s, l’association Créo est la « Business School » des personnes qui sont déterminés à entreprendre et issues des quartiers de la politique de la ville. Elle propose un programme d’accompagnement sur 24 mois d’une valeur de 10 000 € (entièrement pris en charge par l’ensemble de ses partenaires).

Un programme « hors du commun » pour propulser son entreprise

  • 56 h de formations en mobilité chez les partenaires et animées par des experts,
  • 5 jours intensifs pour se challenger et développer leur mindset entrepreneurial (en France ou à l’étranger)
  • Un parrain dédié issu d’un grand groupe tel que L’Oréal, Randstad, TF1 et Bpifrance
  • Des formations en immersion.
  • Des ateliers et rendez-vous experts personnalisés pour travailler sur le développement de leur activité
  • L’accès aux événements réseaux…
Crédits photos : Créo – Fariza Souilah

Promotion 2021 spéciale chef(e)s d’entreprise

170 jeunes créateurs de la région vont être recrutés et débuteront le parcours d’accélération dès janvier 2021. Pour participer, il faut :

  • Avoir une activité (de moins de 3 ans) à développer
  • Résider ou être immatriculé en région Ile-de-France.
  • Etre motivé et surtout disponible aux différentes étapes du programme.  

Pour candidater, c’est simple !

  • Aller sur www.crdt.fr et demander le dossier de candidature en ligne
  • Vous avez du 1er septembre au 13 novembre 2020 minuit pour le remplir.

Attention ! Les places sont limitées à 170 personnes.

Si votre candidature est retenue, vous serez contacté en décembre 2020.

La CJC appelle à des statuts réellement protecteurs des conditions de travail des jeunes chercheur-ses dans le cadre de la LPPR

Le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) a été présentée en conseil des ministres le 22 juillet 2020. Cette loi est en préparation depuis plus d’un an, les rapports préparatoires ayant été remis à la Ministre le 23 septembre 2019. Alors que la loi doit être examinée à l’Assemblée nationale en septembre, la CJC fait le point et souhaite rappeler les positions qu’elle défend depuis le début des débats. Malgré plusieurs rendez-vous avec la Ministre et son cabinet, la CJC estime que la LPPR, telle qu’elle est présentée, ne répond pas aux attentes et aux besoins de la communauté de l’Enseignement supérieur et de la recherche en France, et en particulier à ceux des jeunes chercheur-ses. Ce communiqué s’intéresse aux nouveaux statuts des jeunes chercheur-ses introduits par la LPPR.

1/ Création de chaires de professeur junior (article 3) : la CJC s’oppose à la création d’un nouveau statut inégalitaire brouillant les carrières

L’article 3 du projet de LPPR instaure un nouveau type de contrat de chercheur-se et enseignant-e-chercheur-se : les chaires de professeur junior, sur le modèle anglo-saxon du “tenure track”.

Dans un premier temps, le ou la jeune chercheur-se ou enseignant-e-chercheur-se est recrutée de manière contractuelle à l’issue d’une procédure de sélection pendant une durée minimale de 3 ans et jusqu’à 6 ans maximum. Après cette période, l’établissement peut procéder à la titularisation du ou de la chercheur-se ou enseignant-e-chercheur-se dans le corps des directeur-rices de recherche (DR) ou des professeur-es d’université (PU), sur appréciation par une commission de sa valeur scientifique.

Le projet de loi justifie la création de ces chaires de professeur junior pour les établissements “afin de répondre à un besoin spécifique lié à [leur] stratégie scientifique ou à [leur] attractivité internationale”. Pourtant, le fléchage des postes de maîtres-se de conférences (MCF) et le soutien d’un laboratoire d’un-e candidat-e à un poste de chargé-e de recherche (CR) permettent déjà de recruter des universitaires dont le profil est en adéquation avec les besoins scientifiques des établissements. Surtout, l’attractivité des corps de MCF et de CR est en réalité extrêmement élevée : selon le Bilan social du MESRI, le taux de succès au concours de MCF est de 13,8%, toutes sections du CNU confondues[1]. Le Bilan social du CNRS indique pour sa part que le taux de succès au concours de CR est inférieur à 5%, toutes sections confondues[2].

Ces données illustrent bien davantage un manque criant de postes permanents mis au concours chaque année plutôt qu’un manque d’attractivité des métiers de la recherche et de l’enseignement dans le supérieur. La CJC revendique une création massive de postes de CR et de MCF plutôt que la création d’un nouveau statut ne bénéficiant qu’à une minorité de jeunes chercheur-ses tout en contribuant à brouiller le déroulement des carrières.

2/ Création d’un contrat doctoral de droit privé (article 4) : la CJC demande que les conditions de travail et les libertés académiques des doctorant-es en entreprise soient protégées sur le modèle de la CIFRE

L’article 4 du projet de LPPR instaure un contrat doctoral de droit privé. Pour ce faire, il crée un nouvel alinéa à l’article L1242-3 du Code du travail et un nouvel article L412-3 dans le Code de la recherche.

Ce nouveau contrat est problématique à plusieurs titres. Tout d’abord, au niveau des conditions de travail :

  • ce contrat ne comporte ni durée minimale, ni rémunération à la hauteur des tâches réalisées par les doctorantes et de leurs compétences, contrairement aux Conventions Industrielles de Formation par la Recherche (CIFRE)[3] ;
  • dans le cas où le ou la doctorant-e perd le bénéfice de son inscription à l’université, il ou elle peut être licencié-e par l’employeur sans indemnités, par dérogation au Code du travail.

Par ailleurs, ce contrat doctoral de droit privé est également problématique du point de vue des libertés académiques et de la formation scientifique des jeunes chercheur-ses :

  • contrairement aux contrats conclus dans le cadre d’une CIFRE[4], ce contrat ne s’inscrit pas dans la relation “doctorant-e – laboratoire de recherche – entreprise”, mais dans un rapport de subordination juridique entre l’employeur et le salarié ;
  • ce contrat ne prévoit pas non plus la supervision du bon déroulement du doctorat dans l’entreprise et de la formation à la recherche par la recherche par un tiers tel que l’ANRT[5], comme cela est le cas pour une CIFRE ;
  • il ne prévoit pas plus la répartition du temps de travail des doctorant-es entre la réalisation de leur thèse et les tâches demandées par l’entreprise, comme cela est spécifié dans les CIFRE ;
  • il ne prévoit pas enfin de cadre juridique précis quant à la propriété intellectuelle des résultats du doctorant ou de la doctorante issus des travaux de recherche réalisés dans l’entreprise, à la différence d’une CIFRE.

L’article 4 du projet de LPPR se contente ainsi de renvoyer la définition de la participation des employeurs à la formation des doctorant-es à un décret ultérieur pris en Conseil d’Etat, sans davantage de précisions quant au niveau d’obligations attendues.

Le CJC n’est pas opposée au principe d’une augmentation du nombre de thèses en entreprise, mais ne souhaite pas d’un nouveau contrat doctoral au rabais et sans garde-fous scientifiques. En particulier, dans le cadre d’une CIFRE, l’ANRT joue un rôle majeur dans l’élaboration du projet doctoral, notamment par l’évaluation des candidatures, du suivi du déroulement de la thèse et des garanties, tant via le contrat de travail que via le contrat de collaboration de recherche. Ce rôle doit être préservé.

Pour que ce nouveau contrat ne soit pas un contrat précaire, la CJC revendique qu’il soit inscrit dans l’article 4 du projet de loi une durée minimale de trois ans, une rémunération minimale équivalente à celle de la CIFRE (1 957 euros brut / mois), et le versement d’indemnités en cas de licenciement pour non-réinscription à l’université.

Pour que ce nouveau contrat ne se fasse pas au détriment des libertés académiques et de la formation scientifique des doctorant-es, la CJC revendique qu’il soit inscrit dans l’article 4 du projet de loi une obligation pour l’entreprise et le laboratoire de conclure un contrat de collaboration de recherche avec le ou la doctorant-e, sur le modèle de la CIFRE et sous le contrôle de l’ANRT, comme condition préalable à la signature de ce nouveau contrat doctoral de droit privé.

3/ Création d’un contrat postdoctoral de droit privé et de droit public (article 5): la CJC demande que les postdoctorant-es bénéficient de conditions de travail et d’une rémunération décente, à la hauteur de leurs compétences

L’article 5 du projet de LPPR instaure un contrat postdoctoral de droit public ainsi qu’un contrat postdoctoral de droit privé. Le second ne concerne que les EPIC (Établissements publics à caractère industriel et commercial) et les fondations d’utilité publique ayant pour activité principale la recherche.

La CJC se félicite qu’un statut de chercheur-se postdoctorale voit enfin le jour, mettant fin à une situation où les chercheur-ses postdoctoraux-ales étaient employé-es via des CDD de recherche (souvent d’ingénieur-es d’étude ou de recherche) déguisés en postdocs.

Cependant, un tel statut ne peut avoir de sens que s’il est accompagné de conditions de travail protectrices et d’une rémunération suffisante, permettant de faire une transition professionnalisante et sans précarité entre la fin du doctorat et l’obtention d’un emploi permanent de chercheur-se ou d’enseignant-echercheurse.

Tel n’est pas le cas dans le projet de LPPR. L’article 5 ne prévoit en effet :

  • aucune précision quant au temps complet ou partiel ;
  • aucune rémunération minimale, ni prise en compte de l’ancienneté et de l’expérience du ou de la chercheur-se postdoctorant-e dans le calcul de la rémunération ;
  • aucune durée minimale et, dans certains cas, aucune durée maximale, le contrat postdoctoral faisant alors office de CDI de mission scientifique (pour les postdocs publics) ou de CDI de chantier (pour les postdocs privés), c’est-à-dire qu’il prend fin lorsque le projet auquel il est lié s’arrête (ou le financement dudit projet).

Si la CJC est en principe favorable à la création d’un statut de postdoctorant-e devant permettre aux docteur-es d’effectuer une transition entre la soutenance de la thèse et le recrutement permanent, ce statut doit être réellement protecteur. La CJC revendique ainsi un contrat postdoctoral conclu pour une durée minimale de deux ans, à temps complet, avec une rémunération a minima équivalente à deux fois le SMIC[6], bonifiée en fonction de l’ancienneté et de l’expérience du ou de la chercheur-se postdoctorant-e.

4/ Création d’un CDI de mission scientifique (article 6) : la CJC s’oppose à la création d’un nouveau statut précaire

L’article 6 du projet de LPPR crée un CDI de mission scientifique. Ce contrat est “conclu pour une durée indéterminée” mais “prend fin avec la réalisation de l’objet pour lequel il a été conclu” ou bien “lorsque le projet ou l’opération pour lequel ce contrat a été conclu ne peut pas se réaliser”.

Ce nouveau contrat est dépourvu de toute protection pour les chercheur-ses engagées sous ce statut. Il ne comprend ni rémunération minimale, ni indemnités de licenciement, ni par définition de durée minimale.

La CJC s’oppose à la création de ce nouveau contrat. Le CDI de mission scientifique est la promesse pour les jeunes chercheurses de rester dans une précarité à durée indéterminée entre l’obtention du titre de docteur et un potentiel recrutement pérenne. La CJC revendique la suppression de l’article 6 du projet de LPPR.

5/ Le lourd silence de la LPPR sur les enseignant-es vacataires : la CJC demande la suppression du statut d’attaché temporaire vacataire (ATV)

Le projet de LPPR ne prévoit rien concernant les enseignant-es vacataires. Les attaché-es temporaires vacataires (ATV) et les chargé-es de recherche vacataires (CEV) étaient pourtant au moins 127 952 à exercer dans l’enseignement supérieur en 2019[7], et 18% d’entre eux et elles effectuaient plus de 96 heures équivalent TD (HETD) par an.

Si la LPPR concerne en premier lieu les chercheur-ses et non les enseignant-es, le MESRI ne peut ignorer que de nombreuxses de doctorant-es et docteures exercent comme vacataires pour financer leur recherche, en l’absence d’un financement dédié pour leurs travaux ou d’un poste permanent. La question des enseignant-es vacataires est donc également une question qui concerne les chercheur-ses et en particulier les jeunes chercheur-ses non-titulaires.

Cette question est d’autant plus cruciale que la plupart des enseignant-es vacataires exercent dans des conditions de travail indignes : salaire inférieur au SMIC, rémunération semestrielle, droits sociaux réduits, absence de règles de recrutement et de renouvellement, non prise en charge partielle des frais de transport[8].

La CJC revendique la suppression du statut d’attachée vacataire temporaire (ATV)[9].  La LPPR pourrait être l’occasion de concrétiser cette suppression, en fournissant de nouveaux contrats doctoraux permettant aux doctorant-es d’être rémunéré-es pour leur travail de recherche et d’enseignement, en ayant recours à des contrats d’enseignement permettant une mensualisation de la rémunération et la garantie de droits sociaux (congés, assurance maladie, chômage, etc.), et enfin en revalorisant la rémunération de l’heure équivalent TD (HETD) a minima à hauteur du SMIC horaire.

6/ Une loi pour les jeunes chercheur-ses sans le soutien des jeunes chercheur-ses ?

Depuis janvier 2020, dans sa communication autour de la LPPR, le MESRI et Frédérique Vidal ont abondamment promu l’idée qu’il s’agissait d’une loi pour les jeunes chercheur-ses[10]. Pourtant, force est de constater que le projet de LPPR n’est pas à la hauteur des ambitions annoncées : les nouveaux statuts prévus par le projet de LPPR sont soit des contrats précaires (CDI de mission scientifique, contrat postdoctoral), soit des contrats inégalitaires (chaires de professeur junior), soit des contrats marquant une régression par rapport au cadre juridique actuel (contrat doctoral de droit privé vs CIFRE).

La CJC regrette que la concertation avec le Ministère ait été aussi limitée et n’ait pas été plus constructive au cours de l’élaboration du projet de LPPR. La CJC formule pourtant des recommandations et des demandes depuis de nombreuses années, qui sont le fruit d’un travail de terrain quotidien, au contact des principaux et principales intéressé-es. Nous espérons que le dialogue sera plus fructueux avec les parlementaires, en particulier les rapporteur-es de la majorité que la CJC doit rencontrer début septembre.

Sans une amélioration significative du projet de loi, le gouvernement et la majorité parlementaire prennent le risque de faire une loi pour les jeunes chercheur-ses sans le soutien des jeunes chercheur-ses et de leur porte-parole qu’est la CJC.

Pour la CJC, ce pot-pourri de nouveaux statuts prévus par la LPPR masque l’absence de financements ambitieux en faveur de l’emploi dans la recherche : en effet, avec un nombre de financements doctoraux suffisants, nul besoin de contrats doctoraux précaires de droit privé ; avec un nombre de recrutements suffisants de chercheur-ses permanent-es et d’enseignant-es-chercheur-ses permanents, nul besoin de chaires de professeur junior et de CDI de mission scientifique. Or, le projet de LPPR ne prévoit aucune intensification des recrutements de chercheurses et d’enseignant-es-chercheurses permanentes, le rapport annexé promettant seulement un maintien de leur recrutement “au niveau actuel”, pourtant bien en-dessous des besoins de recherche et alors même que la population étudiante continue à augmenter.

Pour que la LPPR permette aux jeunes chercheur-ses de faire leur travail dans des conditions décentes, la CJC revendique :

  • une hausse massive des recrutements permanents de chercheur-ses (CR) et d’enseignant-es-chercheur-ses (MCF) plutôt que la création de chaires de professeur junior (article 3)  ;
  • l’amélioration des conditions de travail prévues dans le cadre du contrat doctoral de droit privé et son association systématique avec un contrat de collaboration de recherche, sur le modèle de la CIFRE et sous le contrôle de l’ANRT, afin de protéger les libertés académiques et la formation scientifique des doctorant-es (article 4) ;
  • l’amélioration des conditions de travail prévues dans dans le cadre du contrat de chercheur-se postdoctoral-e (article 5) ;
  • la suppression du CDI de mission scientifique (article 6) ;
  • la suppression du statut d’attaché-e temporaire vacataire (ATV) ;

Il s’agit de conditions indispensables pour que la LPPR soit réellement une loi soutenant les jeunes chercheur-se-s et la qualité de la recherche.


[1] Chiffres de 2018 : 9 034 candidat-es pour 1 254 postes. MESRI, Bilan social 2017-2018, p. 113.

[2] Chiffres de 2018 : 3 702 candidat-es pour 183 lauréat-es. CNRS, Bilan social et parité 2018, p. 74.

[3]Les contrats CIFRE sont signés sur la base du deuxième alinéa de l’article L1242-3 du Code du travail. Ils doivent respecter une durée de 36 mois ainsi qu’une rémunération minimale (1 957 euros brut / mois) et doivent préciser que le travail consiste à la réalisation d’une thèse de doctorat.

[4]Les contrats CIFRE sont systématiquement accompagnés d’un contrat de collaboration de recherche précisant la répartition du temps de travail du ou de la doctorant-e entre l’entreprise et le laboratoire, les modalités de formation au sein du laboratoire et de l’école doctorale, ainsi que la confidentialité et la propriété des résultats. Cf. le modèle de contrat de collaboration de recherche dans le cadre de la CIFRE de l’ANRT.

[5]Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), en charge de superviser la conclusion des CIFRE et leur bon déroulement.

[6] Cette rémunération correspond à l’engagement formulé par Frédérique Vidal qu’aucun-e jeune chercheur-se ne soit recruté-e à un niveau inférieur à deux fois le SMIC. Il serait pour le moins incongru que les chercheur-ses postdoctorant-es ne rentrent pas dans la catégorie de “jeune chercheur-se” pour la ministre. Cf. Discours de Frédérique Vidal lors de la cérémonie des vœux à la communauté de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, 21/01/20.

[7] MESRI, Les enseignants non permanents affectés dans l’enseignement supérieur – Année 2018-2019, Mai 2020. Ce chiffre correspond à une estimation minimale, puisque seuls 84% des établissements supérieurs ont fourni leurs données au MESRI.

[8] Communiqué de la CJC, Depuis le Ier janvier 2019, les vacations d’enseignement du supérieur sont payées 17 centimes sous le SMIC, 23/05/19.

[9] Communiqué de la CJC, enseignant-es vacataires du supérieur : la CJC appelle la ministre F. Vidal à passer de l’instrumentalisation aux actes, 04/05/18.

[10] Voir entre autres : Communiqué du MESRI, Présentation du projet de loi de programmation de la recherche en Conseil des ministres, 22/07/20 ; Communiqué du MESRI, LPPR : plus de temps aux enseignants-chercheurs en S.H.S. pour poursuivre leurs recherches, 25/02/20 ; Communiqué du MESRI, 120 millions d’euros pour revaloriser les carrières de la recherche en 2021, 23/01/20.

CJC : Le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) très insuffisants

Le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) a été présentée en conseil des ministres le 22 juillet 2020. Cette loi est en préparation depuis plus d’un an, les rapports préparatoires ayant été remis à la Ministre le 23 septembre 2019. Alors que la loi doit être examinée à l’Assemblée nationale en septembre, la CJC fait le point et souhaite rappeler les positions qu’elle défend depuis le début des débats. Malgré plusieurs rendez-vous avec la Ministre et son cabinet, la CJC estime que la LPPR, telle qu’elle est présentée, ne répond pas aux attentes et aux besoins de la communauté de l’Enseignement supérieur et de la recherche en France, et en particulier à ceux des jeunes chercheur-ses. Ce communiqué revient sur la question des financements doctoraux, un combat que la CJC mène de longue date.

1/ Moins de trois doctorant-es sur quatre bénéficient d’un financement pour leur recherche en France

Le projet de LPPR prévoit une augmentation des crédits publics consacrés à la recherche en France. La CJC rappelle que les doctorant-es contribuent de manière significative à la recherche et à l’enseignement en France : ils et elles étaient 73 500 à réaliser une thèse en 2017[1]. Pourtant, moins de trois doctorant-es sur quatre bénéficient d’un financement pour leur projet doctoral, et un tiers seulement dans les disciplines relevant des Lettres, Sciences Humaines et Sociales (LSHS).

Ainsi, en 2017-2018, sur 16 827 nouveaux-elles doctorant-es inscrit-es en thèse, seul-es 11 748 étaient financé-es pour leur recherche : 34% via un contrat doctoral sur financement du MESRI, 10,6% via une CIFRE ; 10,5% via un organisme de recherche (CNRS par exemple) ; 7,6% via une collectivité territoriale[2].

Ce sont donc 5000 contrats doctoraux qui manquent chaque année pour que chaque doctorant-e soit financé-e pour sa recherche, soit 15 000 contrats doctoraux supplémentaires (un contrat doctoral dure trois ans) par rapport au nombre total de contrats actuellement en cours.

Ce sous-financement du doctorat entraîne des effets délétères pour les jeunes doctorant-es non-financé-es : précarité matérielle, affaiblissement du caractère professionnel du doctorat, allongement de la durée des thèses, baisse d’attractivité du doctorat. En effet, le nombre de doctorant-es en France diminue continuellement depuis 2009[3].

En toute logique, une LPPR ambitieuse devrait ainsi planifier une augmentation des crédits conduisant à ce que chaque doctorant-e soit financé-e pour sa recherche. Il s’agit d’une revendication de longue date portée par la CJC[4].

2/ La LPPR et le financement du doctorat : une augmentation très insuffisante du nombre de financements, sans calendrier ni budget précis

Le projet de LPPR se donne “l’objectif, à moyen terme, de financer tous les doctorants en formation initiale[5]”. Pour ce faire :

  • Le rapport annexé au projet de LPPR propose d’augmenter de 20% le nombre de contrats doctoraux financés par le MESRI. Ceci équivaut à environ 4000 contrats doctoraux supplémentaires.
  • Le rapport annexé prévoit également le doublement du nombre de CIFRE. Actuellement, environ 1 400 CIFRE sont signées chaque année[6].
  • Le rapport annexé prévoit enfin que l’augmentation des crédits de l’ANR devrait permettre de recruter des doctorant-es dans le cadre de projets de recherche financés par l’ANR. Toutefois, il n’estime pas le nombre de recrutements attendus.
  • L’article 4 du projet de LPPR crée un contrat doctoral de droit privé, sans pour autant estimer leur nombre attendu.

Pour la CJC, le projet de LPPR ne se donne pas les moyens de ses ambitions : le nombre de financements doctoraux prévus par le projet de loi reste bien en deçà des 15 000 financements doctoraux supplémentaires nécessaires afin que chaque doctorant-e soit financé-e pour sa recherche.

Par ailleurs, le doublement du nombre de CIFRE et l’augmentation de 20% du nombre de contrats doctoraux financés par le MESRI ne font l’objet d’aucun calendrier précis ni d’aucun chiffrage budgétaire, ce qui est pour le moins regrettable pour un exercice de “programmation pluriannuelle”. De la même façon, les effets attendus en termes de financements doctoraux de l’augmentation des crédits de l’ANR et de la création d’un contrat doctoral de droit privé ne font l’objet d’aucun exercice prévisionnel.

3/ Revaloriser la rémunération des doctorant-es contractuel-les : une mesure bienvenue, mais qui reste à concrétiser

Le rapport annexé à la LPPR prévoit de revaloriser de 30% la rémunération des “nouveaux” et nouvelles doctorant-es contractuel-les financé-es par le MESRI.

Pour la CJC, une telle revalorisation est plus que bienvenue[7] : la rémunération actuelle des doctorant-es contractuel-les s’établit à 1 758 euros brut / mois, un salaire à peine supérieur au SMIC (1 539 brut / mois). Cette revalorisation de 30% permettrait d’harmoniser la rémunération des doctorant-es contractuel-les financé-es par le MESRI avec celle des doctorant-es financé-es par le CNRS (2 135 euros brut / mois) et des doctorant-es en CIFRE (1 957 euros brut / mois).

Pour la CJC, cette revalorisation n’est pourtant à ce stade rien de plus qu’un voeu pieux : elle n’est assortie d’aucun calendrier précis (le rapport annexé indique seulement que cette revalorisation se fera “progressivement entre 2021 et 2023”[8]) ni d’aucun chiffrage budgétaire étayé. De plus, la CJC déplore que cette revalorisation ne s’applique qu’aux “nouveaux contrats doctoraux” : pendant une période d’au moins trois ans, des doctorant-es contractuel-les réalisant le même travail seront payé-es différemment !

4/ La CJC revendique 15 000 financements doctoraux supplémentaires, dont au moins 6 000 d’ici 2022

Pour la CJC, une LPPR ambitieuse et bénéfique aux jeunes chercheur-ses se doit de planifier une augmentation de 15 000 financements doctoraux supplémentaires afin que chaque doctorant-e soit rémunéré-e pour son travail de recherche. Cette augmentation doit être réalisée selon un calendrier rigoureux et un budget précis. Il en va de même pour la revalorisation des doctorant-es contractuel-les financé-es par le MESRI, devant bénéficier à toutes et tous et pas uniquement aux nouveaux contrats.

Pour être crédible, un tel calendrier devrait prévoir qu’une augmentation significative des financements doctoraux supplémentaires sera réalisée lors des exercices budgétaires 2021 et 2022, c’est-à-dire la période durant laquelle la majorité actuelle est au pouvoir. La LPPR n’est en effet pas contraignante pour les majorités futures.

Un exercice de programmation réussie, permettant à terme de financer tous les doctorant-es pour leur recherche, pourrait ainsi prendre la forme du tableau suivant, inscrit dans le rapport annexé à la LPPR ou, mieux encore, dans un article 2 bis de la loi :

* Ce tableau repose sur l’hypothèse que la démographie doctorante reste stable.
** Estimation du nombre de contrats conclus dans le cadre de l’article 4 du projet de LPPR, dans le cas où celui-ci est adopté.

Au niveau budgétaire, à titre indicatif, la CJC souligne que :

  • Un contrat doctoral financé par le MESRI représente un investissement de 2 500 euros par mois pour une université (toutes charges comprises). Une augmentation de 4 000 contrats telle que prévue par le rapport annexé au projet de LPPR représente ainsi un budget supplémentaire annuel de 140 millions d’euros par an. Cette somme doit être augmentée de 30% si l’on tient compte de la revalorisation de la rémunération des contrats doctoraux promise par le rapport annexé.
  • La subvention annuelle versée par l’ANRT[9] aux employeurs recrutant des doctorant-es dans le cadre d’une CIFRE est de 14 000 euros (sans compter les dégrèvements fiscaux potentiels via le crédit d’impôt recherche pendant et après le doctorat). Doubler le nombre de CIFRE (de 1 400 à 2 800 conventions signées par an) représente ainsi un budget supplémentaire de 19,6 millions d’euros par an.

Il s’agit de dépenses conséquentes. On peine à voir comment les crédits supplémentaires prévus par le projet de LPPR à son article 2 permettront de les couvrir. La CJC sera particulièrement vigilante vis-à-vis du Projet de loi de finances (PLF) 2021 que le gouvernement soumettra au Parlement cet automne : les mesures annoncées par la LPPR en faveur des doctorant-es ne pourront être crédibles que si le PLF 2021 contient une augmentation significative des crédits, avec un fléchage précis.

Par ailleurs, puisque le gouvernement a raté l’occasion lors de la troisième Loi de finances rectificative, le PLF 2021 devra également compenser les prolongations promises par le ministère pour les contrats de recherche (doctoraux, postdocs, ATER) affectés par la crise sanitaire[10]. Ces prolongations ne pourront se faire au détriment de la création de nouveaux financements doctoraux dans le cadre de la LPPR.

5/ Une loi pour les jeunes chercheur-ses sans le soutien des jeunes chercheur-ses ?

Depuis janvier 2020, dans sa communication autour de la LPPR, le MESRI et Frédérique Vidal ont abondamment promu l’idée qu’il s’agissait d’une loi pour les jeunes chercheur-ses[11]. Pourtant, force est de constater que le projet de LPPR n’est pas à la hauteur des ambitions annoncées[12] : les financements supplémentaires alloués aux doctorant-es sont très largement insuffisants, le calendrier est vague et le chiffrage imprécis.

La CJC regrette que la concertation avec le Ministère ait été aussi limitée et si peu constructive au cours de l’élaboration du projet de LPPR. La CJC formule pourtant des recommandations et des demandes depuis de nombreuses années, qui sont le fruit d’un travail de terrain quotidien, au contact des principaux et principales intéressé-es. Nous espérons que le dialogue sera plus fructueux avec les parlementaires, en particulier les rapporteur-es de la majorité que la CJC doit rencontrer début septembre.

Sans une amélioration significative du projet de loi et sa traduction effective dans les lois de finances 2021 et 2022, le gouvernement et la majorité parlementaire prennent le risque de faire une loi pour les jeunes chercheur-ses sans le soutien des jeunes chercheur-ses et de leur porte-parole qu’est la CJC.

La CJC revendique par conséquent la création de 15 000 financements doctoraux supplémentaires, dont au moins 6 000 pour l’horizon 2022, ainsi la revalorisation immédiate de l’ensemble des doctorant-es contractuel-les financé-es par le MESRI. Il s’agit de conditions indispensables pour que la LPPR soit réellement une loi soutenant les jeunes chercheur-ses et la qualité de la recherche.


[1] MESRI, L’état de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en France, 2019, p. 84.

[2] Ibid, p. 85.

[3] Cette situation problématique est bien documentée dans les rapports préparatoires de la LPPR et dans le rapport annexé au projet de LPPR. Cf. LPPR – Groupe de travail 2, Attractivité des emplois et des carrières scientifiques, 2019, p. 23-25 et Rapport annexé au projet de LPPR, alinéas 118 à 126.

[4] Cf. Motion du 4 mars 2018 : “La CJC demande la création de contrats doctoraux supplémentaires fléchés sur les disciplines comportant un nombre important de doctorantes et de doctorants non financé-es, en particulier les disciplines de LSHS, dans le but de résorber la précarité des doctorants et doctorantes sans réduction du nombre d’inscrit-es en doctorat dans ces disciplines.”

[5] Rapport annexé au projet de LPPR, alinéa 127.

[6] https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid22130/les-cifre.html

[7] Cf. Motion du 21 février 2016 : “La CJC souhaite la revalorisation de la rémunération liée à l’activité de recherche en doctorat.”

[8]Le communiqué du MESRI du 22/07/20 lors de la présentation du projet de LPPR en Conseil des ministres indique quant à lui une revalorisation “au terme de la programmation”, soit d’ici 2030 !

[9] Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), en charge de superviser la conclusion des CIFRE et de verser les subventions aux employeurs.

[10] MESRI, Circulaire du 26 juin 2020 relative à la prolongation des contrats doctoraux, certains contrats d’ATER et contrats de recherche affectés par la COVID-19.

[11] Voir entre autres : Communiqué du MESRI, Présentation du projet de loi de programmation de la recherche en Conseil des ministres, 22/07/20 ; Communiqué du MESRI, LPPR : plus de temps aux enseignants-chercheurs en S.H.S. pour poursuivre leurs recherches, 25/02/20 ; Communiqué du MESRI, 120 millions d’euros pour revaloriser les carrières de la recherche en 2021, 23/01/20.

[12] Ainsi que le souligne également l’Avis du Conseil économique, social et environnemental sur la LPPR du 24 juin 2020.

Le Groupe IONIS achette Supinfo

Pour Marc Sellam, président-fondateur de IONIS Education Group, « le Groupe IONIS a avant tout souhaité apporter une réponse à la poursuite d’activité d’une école comptant plus de 1 500 élèves qui risquaient de se trouver en grande difficulté. De surcroît, SUPINFO |SUPINFO International University] est une véritable institution et une marque de confiance qui a fait ses preuves, formant des professionnels de qualité et renforçant les entreprises dans une grande diversité de secteurs. » Une enseigne qui restera longtemps marquée par les difficultés rencontrées par les étudiants.

Supinfo rejoind le groupe IONIS

Le Groupe IONIS a bâti ce projet sur une volonté d’intégration des formations de Supinfo dans son offre globale, aux côtés de celles qu’il possède déjà avec l’EPITA (l’école des ingénieurs en intelligence informatique), Epitech (l’école de la transformation numérique) et l’ETNA (l’École des Technologies Numériques Avancées). Chaque école du Groupe IONIS opérant dans les domaines de l’informatique, de la technologie et du numérique conservera sa place spécifique et son positionnement. Car ces métiers, au cœur de la transformation de nos sociétés, nécessitent plus que jamais une forte variété de formations et de profils.

« Au total, conclut Marc Sellam, nous attendons de cette reprise un enrichissement de notre offre, à mi-chemin entre des écoles techniques comme la Web@cadémie et des écoles d’excellence comme l’EPITA ou Epitech. Avec l’intégration de Supinfo au sein du Groupe, nous répondons à nos ambitions en amplifiant notre leadership dans tous les univers de l’informatique et du numérique, en formation initiale comme en formation continue. »

Educinvest cédé

Un jugement du tribunal de commerce de Paris en date du 6 août 2020 aura arrêté le plan de cession au profit de Sas Fineduc IONIS Groupe, ne retenant pas les 3 autres propositions, dont celle de Holberton School tenue par d’anciens de Supinfo, qui proposaient d’autres plans pour reprendre l’une des entreprises dirigées par Alick Mouriesse.

En dehors d’Educinvest, plusieurs sociétés du groupe ont été liquidées :

  • GRAND-EST INTERNATIONAL CAMPUS (GEIC)
  • CENTRE-OUEST INTERNATIONAL CAMPUS (COIC)
  • SUD-EST INTERNATIONAL CAMPUS (SEIC)
  • PARIS INTERNATIONAL CAMPUS (PIC)

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