Service Achats : comment contribuer à l’acquisition de talents pour en faire un avantage concurrentiel ?

Selon une récente enquête de l’association américaine SHRM (Society for Human Resource Management), 83% des professionnels interrogés ont rencontré des difficultés pour recruter les candidats dont ils avaient besoin au cours des 12 derniers mois. 75% d’entre eux estiment que le problème est dû à l’absence des compétences recherchées sur le marché des candidats, pénurie de plus en plus fréquemment signalée par les entreprises. Face à ce constat, on est en droit de se demander comment une pénurie de talents et des taux de chômage élevés peuvent coexister dans certains pays. En fait, les deux phénomènes ne s’excluent pas mutuellement. Toute la difficulté vient de l’inadéquation entre les compétences disponibles et la demande.

Arnaud Malardé, Senior Marketing Product Manager chez Ivalua

Le service Achats : un rôle clé à jouer dans la lutte contre la pénurie de talents

La difficulté à embaucher les bons candidats est, selon 43% des répondants, due principalement à la concurrence des autres recruteurs. Dans une économie dont les moteurs ne sont plus les produits, les capitaux et les machines, mais plutôt les services, l’information et les talents, pouvoir se procurer les talents dont une entreprise à besoin au bon moment, représente un avantage sur la concurrence. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le service Achats joue un rôle clé dans la mise en œuvre de cet avantage.

Traditionnellement, l’acquisition de talents a toujours été l’apanage des ressources humaines, qui gèrent le recrutement. Néanmoins, ces dernières années ont montré qu’une grande partie de l’acquisition de talents ne passe plus par les RH. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer la foule des sous-traitants, consultants, auto-entrepreneurs ou services entiers de support technique qui contribuent à l’activité de l’entreprise sans passer par un canal de recrutement officiel.

Le recrutement, chapeauté par les RH, doit bien entendu se conformer au strict cadre du droit du travail. Malgré certaines réformes qui en ont assoupli la législation, ce canal de recrutement est souvent perçu comme trop rigide pour répondre aux nécessités de l’accélération de l’économie mondiale et de son incertitude croissante. Dans le même temps, les attentes des travailleurs sont en train de changer. Les jeunes générations recherchent des modes de travail plus flexibles et leur fidélité à une entreprise est très éphémère.

Par conséquent, le recours à des talents externes à l’entreprise, qui offre plus souplesse, connaît un succès grandissant. Et c’est là que le service Achats entre en jeu.

Jusqu’à présent, le service Achats s’est surtout attaché à établir des listes de fournisseurs préférentiels pour les fournisseurs de technologie de recrutement, les chasseurs de têtes ou les sites de recherche d’emploi afin d’augmenter la capacité, la portée et l’efficacité des équipes en charge de l’acquisition de talents. Le service Achats intervient également souvent dans le processus d’entrée et de sortie des sous-traitants, en vue de limiter les risques liés à la sécurité des personnes ou ceux en rapport avec le délit de marchandage.

Toutefois, si l’on réduit la valeur du service Achats à ces aspects, on ne fait que toucher à la partie émergée de l’iceberg. Ce n’est qu’une première étape dans un parcours de maturité bien plus long qui débute par l’efficacité financière et la maîtrise des risques, mais qui va bien au-delà. L’objectif est de doter l’entreprise d’un avantage concurrentiel. Et comme on l’a vu, dans le contexte économique du 21ème siècle, l’acquisition de talents peut être un réel facteur de différenciation et un atout face à la concurrence.

Comment le service Achats peut-il atteindre cet objectif ?

Tout d’abord, le service Achats peut remettre à plat l’alternative stratégique du « faire ou faire faire », généralement connue sous le nom de « Make or Buy », afin d’augmenter les chances de mettre en adéquation talents et besoins. Par « faire », on entend le recrutement d’un collaborateur, tandis que la notion de « faire faire » désigne le recours à l’une des nombreuses possibilités de sous-traitance disponibles sur le marché.

La stratégie du « faire » : choisir le recrutement

En général, les services entrant dans la catégorie « faire » sont ceux qui sont considérés comme essentiels au cœur de métier d’une entreprise. Il n’est cependant pas toujours aisé d’en donner une définition. Un service peut être considéré comme vital dans un secteur donné, mais pas dans un autre. Par exemple, les services de maintenance d’un parc de véhicules ne sont pas vitaux pour une entreprise, sauf si celle-ci exerce dans le secteur des transports ou de la location de voitures. Selon la stratégie de chaque entreprise, cette règle peut donc être nuancée.

Par ailleurs, certains secteurs d’activité sont assujettis à des règles qu’ils sont tenus de respecter. Dans le secteur bancaire européen, l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) a édicté plusieurs directives concernant l’externalisation de services. Toutes les activités essentielles au fonctionnement d’une banque sont considérées comme vitales et ne doivent pas être externalisées, à moins de suivre une procédure spéciale incluant un plan opérationnel de ré-internalisation de l’activité en cas de nécessité.

La conséquence directe pour une activité qu’on estime appartenir au cœur de métier d’une entreprise, c’est qu’elle est censée demeurer en interne sur le long terme. Le recrutement est donc la stratégie à privilégier.

En revanche, lorsqu’un besoin n’a pas de lien avec le cœur de métier, lorsqu’il est difficilement compatible avec les exigences du droit du travail ou lorsque certains talents ne sont pas disponibles sur le marché de l’emploi, comme c’est le cas des développeurs par exemple pour certains langages de niche, le marché de la sous-traitance offre des solutions alternatives. C’est là que la stratégie du « faire faire », ou stratégie d’achat, entre en jeu.

Stratégie d’achat : choisir le marché

Pour mener à bien une stratégie de type « achat » de talents, le service Achats doit connaître en profondeur le marché de la sous-traitance. Les possibilités sont très étendues, il existe pléthore de fournisseurs, et les risques juridiques peuvent être conséquents. Cela peut être un parcours semé d’embûches si l’approche retenue n’est pas adaptée. Toutefois, avec un peu de planification, le projet en vaut la peine.

Tout d’abord, il convient de faire la distinction entre les fournisseurs de talents et les fournisseurs de technologies. Ces derniers permettent d’accéder plus rapidement aux talents ou de gérer plus efficacement l’intégration des talents, mais ils ne les fournissent pas directement. Ils présentent un intérêt indéniable. Il existe trois grandes catégories de fournisseurs de talents :

  • La première catégorie est celle des fournisseurs de talents individuels. C’est le cas des agences d’intérim, telles qu’Adecco ou Randstad, qui proposent une vaste sélection de talents quel que soit le niveau de qualification. Entrent également dans cette catégorie les travailleurs indépendants ou les auto-entrepreneurs, ainsi que les organismes qui tentent de les regrouper. Le nombre de travailleurs indépendants est en constante augmentation ; c’est donc un gisement croissant de talents. Aux États-Unis et en Europe, ils représentent plus de 162 millions de personnes, selon une enquête publiée par McKinsey, soit environ 30% de la population active. Parvenir à trouver les compétences recherchées sur ce marché fragmenté n’est pas toujours facile. Certains fournisseurs spécialisés ont donc créé des plateformes qui regroupent ces viviers de talents et en facilitent la recherche.
  • La deuxième catégorie est celle des fournisseurs qui proposent des talents sous la forme d’une offre structurée. Il s’agit en général de cabinets de conseil pouvant proposer un groupe organisé de talents, du plus junior au plus senior, pour répondre à un besoin. Selon leur degré d’expertise, ces cabinets se contentent de fournir des talents ou apportent davantage de valeur ajoutée sous la forme de conseil opérationnel ou stratégique.
  • La troisième catégorie est celle des sociétés qui fournissent les talents sous forme de service. Ce sont des organisations bien structurées qui sont capables de prendre en charge l’externalisation d’une activité dans sa totalité, à distance ou sur site. Ces fournisseurs d’externalisation des processus métier (BPO), dotés de puissants réseaux de talents et d’une structure solide, sont généralement spécialisés dans un domaine précis (informatique, services, finance, etc.).

Maintenant que nous avons brossé un tableau complet du marché de la sous-traitance, quelle option envisager ? La réponse ne consiste pas à choisir une solution unique au détriment de toutes les autres. Il s’agit plutôt de déterminer la meilleure solution pour chaque besoin en appliquant un certain nombre de critères fiables.

Critères d’évaluation du besoin en externalisation

Le service Achats doit analyser les besoins de ses clients internes en appliquant un ensemble de critères.

Tout d’abord, le volume de talents recherchés. L’entreprise a-t-elle besoin de très nombreux talents en vue de créer de tous nouveaux groupes de travail, ou souhaite-t-elle incorporer un petit nombre de travailleurs à ses équipes internes ? Ensuite, le délai d’obtention de ces talents est un facteur essentiel. S’agit–il d’un besoin urgent parce qu’une échéance approche, ou une planification à plus long terme est-elle envisageable ? De plus, la durée du besoin est, elle aussi, un facteur important à prendre en compte. Recherche-t-on un expert pour une ou quelques heures, ou s’agit-il d’un projet de plusieurs mois ? Le tout dernier critère à inclure est la « gouvernance » des talents. La direction souhaite-elle, ou doit-elle, contrôler le nombre de profils et leurs compétences, l’exécution des tâches, l’atteinte des objectifs, le calendrier du projet et ses jalons ? Ou préfère-t-elle contrôler uniquement les résultats par rapport à un certain nombre d’objectifs et laisser les questions de moyens (effectifs, qualification, organisation) au prestataire ? La plupart du temps, la décision dépendra du degré d’importance de l’activité considérée pour l’entreprise.

Il est aussi nécessaire de prendre en compte des critères supplémentaires liés au marché fournisseurs pour affiner la décision.

Les deux critères du marché

On distingue deux grands critères : la disponibilité des talents et le canal d’acquisition de ces talents. Tout d’abord, la stratégie peut varier légèrement selon qu’il s’agit de talents de niche ou de compétences existant en abondance. Ensuite, tous les talents ne sont pas toujours accessibles via un seul canal, qu’il s’agisse d’une agence d’intérim, d’un cabinet de conseil ou d’un regroupement de freelances. Parfois, les talents sont disponibles sur toute l’étendue du marché fournisseurs ou via un canal qui n’est pas le canal principal.

C’est donc la disponibilité qui va motiver la décision. Si l’option 1 n’est pas possible, l’option 2 doit être prise en compte. Dans notre exemple, un groupe de freelances constitue une option mieux adaptée, même si elle n’est pas idéale pour satisfaire le critère de volumes importants.

Les talents sont devenus une ressource rare dans le modèle économique actuel, au point qu’ils sont désormais considérés comme un atout concurrentiel dont il faut se doter. L’accélération de l’économique mondiale, son incertitude croissante et les nouvelles aspirations des collaborateurs, remettent en question la stratégie traditionnelle d’acquisition de talents. Il est urgent d’adopter une vision élargie qui ne se limite pas au recrutement direct ou à l’externalisation totale. Le marché fournisseurs offre une vaste gamme de viviers de talents. Même si ce marché semble complexe à déchiffrer, l’application de critères adaptés fournit au service Achats une occasion incomparable de redéfinir la stratégie à choisir. En sélectionnant la source de talents la mieux adaptée, le service Achats a la possibilité de couvrir un besoin en ressources plus rapidement qu’un concurrent. C’est en agissant de la sorte que le service Achats contribuera réellement à créer un avantage concurrentiel pour l’entreprise, tout en se positionnant comme un partenaire stratégique des ressources humaines et de tous ses clients internes.

MEDEF, CFDT et CFTC : la vie économique et sociale doit être restaurée

Le MEDEF, la CFDT et la CFTC signent une déclaration commune affirmant que la vie économique et sociale doit être progressivement restaurée, dans des conditions de sécurité optimales pour les salariés

La pandémie qui affecte l’ensemble de la planète a des conséquences tout à fait exceptionnelles. Le Gouvernement français a pris des mesures pour limiter au maximum la progression de l’épidémie et atténuer ses conséquences économiques et sociales.

Malgré cela, l’activité économique s’est dégradée de façon très rapide et très préoccupante. Nombre d’activités sont en effet limitées voire interdites. Afin qu’un drame économique et social ne vienne pas s’ajouter à un drame sanitaire, les signataires de cette déclaration considèrent qu’il est essentiel que la vie économique et sociale de la Nation soit progressivement restaurée, dans des conditions de sécurité optimales pour les salariés qui l’exercent.

Sur le plan sanitaire, il revient aux entreprises d’adapter leur environnement de travail en mettant en place les mesures organisationnelles, collectives, et individuelles qui permettent d’assurer la sécurité sanitaire de tous. Ces mesures sont nécessaires pour structurer les plans de sortie de confinement et donc créer les conditions d’un retour progressif à l’activité. En fonction des retours d’expérience partagés au sein des entreprises, et de l’évolution de la situation, ces mesures feront l’objet d’une adaptation. La reprise doit également être coordonnée sur la chaîne de valeur.

Les solutions à engager doivent être trouvées au plus près du terrain et par des actions concrètes, en concertation avec les salariés et les représentants du personnel quand ils existent. En période de crise plus que jamais, le dialogue social est un levier essentiel pour traiter les sujets au plus près des besoins et trouver les bonnes solutions pour tous. Il joue un rôle prépondérant dans la mise au point des décisions prises par les entreprises pour maintenir ou reprendre leurs activités.

Les signataires sont convaincus que la qualité des actions engagées et le partage de ces principes sont déterminants pour la pérennité économique et sociale du pays, l’avenir de certains secteurs d’activité et donc pour la sauvegarde de l’emploi.

La déclaration commune

Paris, le 30 avril

DÉCLARATION COMMUNE POUR LE MAINTIEN OU LA REPRISE DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DANS DES CONDITIONS SANITAIRES OPTIMALES

Préambule :

Notre pays traverse actuellement une crise sanitaire sans précédent, en raison de la pandémie de Covid-19. Afin d’endiguer cette pandémie sur le territoire français, le Gouvernement a pris des mesures exceptionnelles, concernant notamment les règles de santé et de sécurité applicables à l’ensemble de la population et, par conséquent, aux acteurs économiques.

Ces mesures ont un impact majeur sur la vie économique et sociale de notre pays. Le recours au nouveau dispositif d’activités partielles et les aides publiques sont actuellement indispensables, voire vitales pour certaines entreprises qui ont dû ralentir sensiblement ou cesser totalement leurs activités, ainsi que pour certains secteurs d’activité ou bassins d’emplois. Par ailleurs, afin de respecter les consignes des autorités sanitaires, les entreprises ont dû, dans l’urgence, organisé un recours massif au télétravail. Ce n’est pourtant qu’en assurant une reprise progressive des activités, intégrant des mesures sanitaires irréprochables, que la Nation sortira durablement de cette crise.

Fondamentalement attachés au droit pour chaque salarié de travailler en sécurité et de préserver sa santé, les organisations signataires considèrent qu’il est essentiel que la vie économique et sociale de la Nation, durement impactée par cette crise sanitaire, puisse être progressivement restaurée. Il en va de l’avenir de notre pays, de ses emplois et de la qualité de ces derniers.

Face au risque de propagation du Covid-19, les règles dépendent en premier lieu des pouvoirs publics.

Mais le dialogue social et professionnel en période de crise est un levier essentiel pour traiter les sujets au plus près des besoins et trouver les bonnes solutions pour tous.

Dans le cadre général ainsi défini, branches et entreprises peuvent développer des solutions adaptées à leurs réalités de terrain (par exemple des guides de bonnes pratiques). En concertation avec les salariés et leurs représentants, les entreprises adaptent ainsi leur environnement de travail en mettant en place les mesures organisationnelles, collectives et individuelles qui permettent d’assurer la sécurité sanitaire de tous, et de retrouver ainsi la confiance et la sérénité nécessaires pour travailler.

Ces mesures sont nécessaires pour structurer les plans de sortie de confinement et donc créer les conditions d’un retour progressif à l’activité.

Pour relancer la vie économique et sociale du pays dans le respect des conditions d’hygiène et de sécurité indispensables pour tous, certains principes fondamentaux doivent prévaloir. Ils ne sont bien évidemment pas exhaustifs et doivent être adaptés à chaque situation. Nous sommes convaincus que la qualité et le partage de ces principes sont déterminants pour la pérennité économique et sociale de l’entreprise, l’avenir de certains secteurs d’activité, et donc pour la sauvegarde de l’emploi. En fonction des retours d’expérience partagés au sein des entreprises, et de l’évolution de la situation, ils feront l’objet d’adaptations.

Ces principes sont les suivants :

1) La prise en compte de l’environnement économique, sanitaire et social :

Les conséquences du confinement ont été très violentes au plan économique. Elles se sont traduites par une baisse très sensible des activités de la très grande majorité des entreprises dans presque tous les secteurs, voire de fermeture d’entreprises.

Pour assurer une continuité ou un retour progressif à l’activité dans le cadre des consignes gouvernementales liées au déconfinement, les entreprises devront identifier en priorité les activités nécessaires à leur fonctionnement et à celui de la filière à laquelle elles appartiennent, en veillant à préserver la qualité de la relation entre donneur d’ordre et sous-traitant, et/ou clients-fournisseurs.

Il revient aussi à chaque entreprise d’identifier les compétences nécessaires à ses besoins, en tenant compte des contraintes individuelles recensées par elle.

Pour répondre au mieux à l’évolution des consignes sanitaires, il revient à l’entreprise de procéder à une adaptation de l’environnement de travail et des modalités d’organisation du travail.

En concertation avec les salariés et leurs représentants quand ils existent, il est rappelé l’importance d’une communication détaillant les consignes à appliquer et toutes les dispositions prises pour éviter la propagation du Covid-19 à destination de l’ensemble des parties prenantes. Des actions de sensibilisation des salariés pourront le cas échéant être organisées dans ce sens. Pendant toute la phase de retour à une activité normale, il est recommandé de mettre en place dans chaque entreprise une « cellule de crise » et/ou, lorsque cela est possible, un « correspondant Covid-19 », placé sous l’autorité de la direction ou du management de l’entreprise, pour aider à suivre l’évolution de la situation sanitaire, centraliser les informations, et le cas échéant coordonner les actions.

En concertation avec les salariés et leurs représentants quand ils existent, un programme de maintien ou de reprise de l’activité peut utilement être élaboré par chaque entreprise et communiqué aux salariés, aux fournisseurs, aux clients et aux sous-traitants. Il peut intégrer les mesures de prévention et de protection définies conformément à l’analyse des risques déterminées par l’entreprise. Les entreprises peuvent solliciter, si elles le souhaitent, le service de santé au travail ou d’autres « ressources » internes ou externes (ex : préventeurs, …) pour être accompagnées dans cette démarche.

2) Les conditions sanitaires de la reprise :

La reprise de l’activité dans des conditions sanitaires optimales tient compte de la mise en œuvre par les entreprises des mesures évolutives de prévention générales et spécifiques définies par les autorités sanitaires et par leur bonne application par chaque salarié.

Ces mesures peuvent notamment porter sur :

  • Les gestes barrières applicables dans l’entreprise :
    o Comportements de convivialité et d’hygiène
    o Lavage des mains : accès à l’eau, savon, essuie-mains jetable, gel hydroalcoolique…
  • La pratique de distanciation sociale et la fourniture des moyens de protection :
    o Distanciation sociale dans les locaux et sur les postes de travail (1 mètre d’écart minimum)
    o Individualisation autant que possible des outils de travail
  • Fourniture des moyens de protection liés au Covid-19 (masques…) et explicitation de leur utilisation.
  • L’articulation des mesures de prévention Covid19 avec les risques professionnels identifiés par l’entreprise (actualisation du document unique de l’évaluation des risques)
  • Le nettoyage adapté et régulier des lieux et postes de travail, des véhicules de travail mis à disposition par l’entreprise
  • L’aération régulière des locaux, si possible

Les fiches métiers élaborés par le ministère du Travail et les brochures INRS pourront être consultées, ainsi que les guides pratiques élaborés par certaines branches.

Le retour des salariés fait l’objet d’une attention particulière :

  • Préparation en amont par la direction et l’équipe managériale
  • Echanges avec les salariés et/ou leurs représentants du personnel ou IRP quand ils existent.
  • Information préalable des salariés afin qu’ils s’organisent au regard de leurs propres contraintes et de leurs obligations familiales ainsi que des modalités de déconfinement mises en œuvre hors l’entreprise (scolarisation, accueil de la petite enfance, personnes vulnérables, …)
  • Rappel des consignes de santé-sécurité inhérentes aux postes de travail, avec si besoin le renouvellement des formations
  • Accueil permettant d’expliquer l’organisation transitoire du travail

a) Les déplacements entre le domicile et le lieu de travail.

Les modes individuels de déplacement sont privilégiés, dans la mesure du possible.

S’agissant de l’utilisation des transports en commun, il convient de respecter les préconisations des pouvoirs publics. L’entreprise facilite, si possible, le décalage des horaires d’arrivées au travail et de départ.

Sur une même zone d’activité, il peut être envisagé un plan de transport interentreprises pour séquencer les horaires de prise et de fin de poste.

Les mesures de prévention appliquées dans les transports sont des facteurs déterminants pour faciliter le maintien ou la reprise de l’activité de l’entreprise.

b) L’entrée, la sortie et la vie dans l’entreprise :

L’entreprise a pour mission d’organiser les flux de circulation dès l’entrée sur les lieux de travail ainsi que le lavage des mains dès l’arrivée des salariés dans l’entreprise. Dans la mesure du possible, et conformément aux consignes arrêtées dans l’entreprise, elle peut par exemple permettre un accès facilité des salariés aux différents espaces et lieux de travail par l’ouverture des portes.

L’entreprise organise aussi l’accès au site pour les fournisseurs, clients, usagers et prestataires en imposant le respect des consignes sanitaires arrêtées par elle (ex : lavage de mains ou l’utilisation d’un gel hydroalcoolique à l’arrivée sur le site, …).

c) L’organisation du travail

En concertation avec les salariés et leurs représentants, la direction de l’entreprise a la responsabilité de la mise en œuvre d’une organisation du travail adaptée aux objectifs économiques poursuivis et à l’environnement sanitaire préconisé par les autorités. Pour entretenir un bon niveau de sécurité et de sérénité de tous face au risque sanitaire, il lui revient d’étudier, et le cas échéant, de prendre en compte les propositions d’évolutions pratiques de cette organisation. Il veille à intégrer également les exigences liées à l’accueil des clients ainsi que les contraintes liées à l’activité des entreprises extérieures et des prestataires travaillant sur son site.

Dans le cadre de l’élaboration de son programme de maintien ou de reprise d’activité, l’entreprise peut faire réaliser certaines de ses missions à distance au moyen des nouvelles techniques de l’information et de la communication (télétravail, audio et visioconférences…).

L’entreprise est attentive au risque d’isolement qui pourrait en découler et peut, sauf situations particulières, mettre en place un programme de roulement entre les salariés concernés. Ce programme a vocation à privilégier une communication directe entre collaborateurs tout en veillant à la bonne application des mesures sanitaires. Par ailleurs, le recours au télétravail dans la période de déconfinement appelle des modalités d’organisation, de management et d’évaluation particulières qui doivent être approfondies dans le cadre d’une concertation régulière.

Pour faciliter la reprise progressive de son activité, l’entreprise peut enfin continuer à activer des dispositifs d’indemnisation au titre de l’activité partielle.

d) La restauration

La prise du repas doit également faire l’objet d’un traitement particulier adapté à la crise sanitaire traversée par tous.

700 000 jeunes en fin de formation risquent le chômage

Compte-tenu de la crise économique liée au Covid-19, une part importante des 700 000 jeunes terminant cette année leur formation initiale risque de se trouver sans emploi.

La récession économique importante dans laquelle la France entre suite à la crise du Covid-19 et l’absence de visibilité sur l’avenir, même proche, se traduisent déjà par une réduction, voire un gel des embauches dans les entreprises.

Syntec Conseil, le syndicat représentatif du secteur du conseil, premier recruteur à la sortie des grandes écoles et de nombreuses formations des universités françaises, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, la Conférence des présidents d’université, la Conférence des grandes écoles, la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises et l’Association nationale des apprentis de France alertent le gouvernement pour qu’à la fin de l’année 2020, les entreprises françaises soient accompagnées pour être en capacité de continuer d’employer la majeure partie des jeunes arrivant sur le marché du travail, évitant ainsi une explosion du taux de chômage des jeunes quittant cette année leur formation initiale.

Compte-tenu des difficultés économiques similaires auxquelles font face les entreprises dans les autres pays (anticipation d’une hausse de 25% du nombre de défaillances d’entreprises dans le monde cette année) et des restrictions aux visas dans le monde entier, ces jeunes français auront des difficultés à trouver un emploi à l’étranger.

Face à cette crise sans précédent, on constatera de surcroit d’importantes inégalités : entre ceux qui pourront s’appuyer temporairement sur leur famille, notamment pour le remboursement de prêts bancaires contractés pendant leurs études, et ceux qui ne le pourront pas faute de moyens familiaux, entre ceux qui quitteront leur formation initiale avec un diplôme qualifiant et les autres qui se trouveront sur le marché de l’emploi sans diplôme ou qualification professionnelle reconnue…

Des mesures gouvernementales et la mobilisation des entreprises sont nécessaires afin que les jeunes diplômés et les apprentis soient un levier de reprise économique.

Pour anticiper et éviter dans la mesure du possible cette situation aux conséquences économiques et sociales désastreuses, les entreprises et les pouvoirs publics disposent de leviers d’action. Nous appelons donc les entreprises qui le peuvent, celles que la crise ne met pas trop en difficulté, à mesurer la gravité de la situation et à prendre des engagements forts pour l’embauche des jeunes.

Nous appelons également les pouvoirs publics à prendre des mesures temporaires d’accompagnement pour renforcer le soutien aux jeunes qui se trouveront dans une situation difficile d’une part, et aider provisoirement les entreprises à intégrer autant que possible cette génération dans le monde du travail d’autre part.

Ainsi il devrait être envisagé, de manière temporaire :

  • d’exonérer totalement de charges patronales et salariales les salaires pour l’embauche en CDI des jeunes diplômés ;
  • d’augmenter l’aide aux employeurs d’apprentis et la rendre éligible à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, et pour tous les niveaux de qualification (en rouvrant notamment la possibilité de l’aide unique à l’embauche pour un contrat d’apprentissage dans le supérieur) ;
  • de donner aux entreprises la possibilité de prolonger pour une période équivalente à la durée du confinement les conventions de stage (parties intrinsèques des formations) en cours avant remise du diplôme ;
  • de doubler la durée de l’Aide à la Recherche du Premier Emploi (ARE) pour les jeunes disposant de faibles ressources (8 mois contre 4 mois actuellement) ;
  • de demander aux banques un report général des premières mensualités de remboursement des prêts étudiants tant que les étudiants concernés n’auront pas trouvé de premier emploi.

n°299-300 – L’incompétence est-elle seulement le fruit de l’idéologie ? Kakistocratie, cleptocratie et cacocratie

L’incompétence est-elle seulement le fruit de l’idéologie ? Kakistocratie, cleptocratie et cacocratie

par Philippe Naszályi – Directeur de La RSG

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Philippe Naszalyi LaRSG Stratégies et innovations

Dans un article de 1953, Karl Loewenstein défendait la thèse que « toute idéologie doit pour se réaliser en tant qu’action politique et sociale, créer et utiliser des institutions et des techniques adaptées à ses principes[1]. Staline dirigeait alors l’empire soviétique et il faut bien reconnaître que l’idéologie était sans nul doute le fruit « des actions-non logiques », comme Pareto le prétendait.

L’apparente disparition, du moins en Europe, de la terreur qu’inspirait le communisme, a fait croire à nombre de nos contemporains que nous sortions de l’« âge idéologique » pour entrer dans un monde sans histoire où la rationalité du système de production capitaliste serait contrôlée par ce nouveau dieu qu’est le marché.

Il s’agit là d’une nouvelle croyance propagée par un cercle d’initiés, formés aux mêmes sources, et se prenant pour une élite mondialisée. Elle a pour fondement la croyance en « l’intérêt du consommateur » comme valeur suprême. Ni le travailleur, cher au modèle socialo-communiste, ni le pauvre, éminent parmi tous, dans la foi catholique, ni le citoyen, valeur suprême de la république, ne pouvaient désormais servir de référence à cette toute-puissance, au sens psychanalytique, qu’est l’acte d’acheter.

La sécularisation de l’Europe principalement, a favorisé la « réceptivité » de cette nouvelle religion qui, en conditionnant les masses, après avoir conquis les dirigeants, l’emporte désormais en vidant l’Occident de son passé religieux.

C’est justement parce que la religion ne va plus de soi que se dressent les conflits qu’on observe un peu partout, et en France un peu plus que partout. Même les entreprises y sont confrontées ! Notre revue dans son numéro précédent a traité fort justement de ce sujet grâce à deux articles de fond[2].

Ce n’est toutefois pas cet aspect que nous entendons ici, rapidement mettre en avant. C’est plutôt celui qui, a contrario du talent que requiert l’entrepreneur, place la caste politico-affairiste à la tête interchangeable des grands postes de gouvernement comme des grandes entreprises.

Le fait d’avoir fait croire à l’ensemble de la planète qu’une seule voix désormais menait le monde, est une idéologie qui génère tout autant de serviteurs zélés et incompétents que l’on trouvait jadis à la tête des organisations du Gosplan. Cette foi des croyants en absolu indiscutable et indépassable a été, nous l’avons dit maintes fois, théorisé si l’on ose accoler ce noble mot à cet « archevêque de la pensée unique[3] qu’est Alain Minc. Ce promoteur du « cercle de la raison » semble avoir triomphé. Depuis 2012, l’establishment de « gauche raisonnable et de droite raisonnable », pour reprendre ici, les propos de l’inénarrable, lecteur de « Zadig & Voltaire » qu’est l’ancien député et ancien ministre sarkozyste devenu macroniste, Fréderic Lefebvre, en est convaincu !

Cette bourde culturelle, peut-être malencontreuse, illustre pourtant bien ce qui nous semble être la véritable caractéristique de ces gens du « nouveau monde ». lls croient dur comme fer, qu’ils vont réformer, un verbe transitif qu’ils transforment en absolu, avec les recettes éculées du libéralisme des xviiie et xixe siècles, que leur ignorance du passé, leur fait prendre pour nouvelles. Le film de Terrence Malick, Le Nouveau Monde, sorti en 2006, contient déjà toute la désillusion de ce qui est alors une rencontre entre « la civilisation » et la nature. C’est le viol des sanctuaires, le vol du territoire et la destruction des pratiques qui concluent cette confrontation. Par-delà l’aspect symbolique, ce film se révèle prémonitoire de ce qui se vit aujourd’hui. Ce n’est bien sûr pas la représentation des Indiens de l’empire brisé de Powhatan en Amérique au moment de sa conquête par les Européens qui est en jeu désormais, mais la vieille Europe. C’est le retour d’une idéologie, dominante outre-Atlantique, assimilée comme credo, par notre caste inculte et prête à tout « larguer » pour apparaître, comme jadis le père du « libéralisme avancé »[4] : « moderne » !

Mais cette caste est aussi souvent, très étatique, ce qui n’est pas le moindre de ses paradoxes. Le financier Charles Gave qui préside aux destinées de « l’Institut des Libertés » qu’il a créé dénonce cette palinodie. Plus sérieusement, Sebastián Pérez Sepúlveda défend l’idée que le niveau de précarité du travail ainsi que son invisibilité comme objet de la critique collective, au Chili, premier pays à avoir appliqué sous Pinochet, les effets du monétarisme friedmanien par l’action des « Chicago boys », correspondent à un désarmement radical des sens normatifs associés au travail [5]. C’est ce à quoi nous avons assisté ces dernières années lors des coups de boutoir donnés contre la protection sociale et le Code du travail. C’est ce à quoi nous avons assisté par les débuts de l’étatisation de la sécurité sociale lors des ordonnances Juppé de 1995. Son successeur idéologique à Matignon s’emploie à soviétiser le chômage (ASSEDIC) et les retraites avec la même volonté destructrice du vieux monde que ses devanciers bolcheviques, tant leur conception du néo-libéralisme marie si bien Lénine et Elstine : violences et accaparement !

Les effets, comme au Chili d’ailleurs, sont favorables aux Grandes firmes et n’apportent à peu près aucun avantage au véritable tissu économique et de l’emploi que constituent les PME et TPE qui assurent 95% des embauches.

C’est ce que l’on pourrait appeler la « cleptocratie » où, le copinage de formation et l’interchangeabilité des carrières, font qu’en gouvernant, on favorise, par le vol des deniers publics, les entreprises des copains de promotion, allés « pantoufler », et qui se montreront accueillants, lors des changements de pouvoir. Il est intéressant de voir que la Cour des comptes, constate qu’en 2018, un tiers seulement des élèves sortant de Polytechnique, choisissent la fonction d’État, alors qu’ils ont été rémunérés pendant toutes leurs études par ce même État ! Petite cleptocratie… encore que, ce sont bien les mêmes qui dirigeront nos grands Corps d’État et les grandes entreprises : Certains, comme Erwan Le Noan, parlent alors de relations incestueuses et de « capitalisme de copinage »[6] !

Mais cette cleptocratie qui n’a pas empêché, un Richelieu ou un Mazarin d’être de très grands ministres pour la France, se double désormais du règne des médiocres : la Kakistocratie est une nuance certaine de la cacocratie (Kakocratie), ce cinquième système socio-technico-économique qu’André Maïsseu voit se développer sous nos yeux. Il y voit la confiscation des pouvoirs du peuple par les représentants de la démocratie représentative voulue par Siéyès, ce gouvernement des plus mauvais au détriment de la démocratie directe telle qu’appliquée en Suisse[7] !

La kakistocratie correspond bien à ce que nous constatons, du moins en France. La caste dirigeante formée pour l’essentiel dans les mêmes écoles, dites « Grandes », est bien une sorte d’aristocratie inversée. L’ampleur du phénomène touche toutes les grandes administrations de l’État comme des régions ou des départements. Brigue, ou pour le dire plus communément, copinage, préside aux nominations. Point n’est besoin de connaître le système de santé, pour se trouver à la tête de la plus grande agence de santé du pays, tout comme il n’est pas nécessaire d’avoir jamais enseigné pour se trouver, grâce à un corps électoral irrégulièrement constitué, élu président d’une université. De toutes manières, les juges administratifs qui auraient à examiner la chose, sont issus des mêmes origines endogamiques et font carrière dans les mêmes réseaux !

Ce n’est pas pour rien que de petits chefs d’entreprise se sont retrouvés aux côtés d’authentiques ouvriers, de chômeurs en fin de droit ou de retraités appauvris à partir de novembre 2018, sur des ronds-points, avec des gilets jaunes. Cette désespérance d’une partie des populations résulte directement de ce mirage qu’est cette religion de la consommation qui s’enfonce dans une financiarisation incontrôlable des rapports économiques et sociaux. Cette absence de repère se double des scandales connus, et parfois supposés, d’une caste dirigeante qui oscille entre la cleptocratie et la kakistocratie. Cette idéologie néolibérale a vidé le débat démocratique et intellectuel de tout contenu au nom de la vérité indépassable du « main stream » qui refuse toute alternative. Cette « seule voie possible » crée elle-même les angoisses et les rejets dès que le déclassement économique et social, du fait des inégalités croissantes, montre aux populations l’inanité de son efficacité et de ses promesses d’une consommation sans fin !

Loin de cette « société des individus »[8] au narcissisme mortifère, s’il faut vraiment parler d’une seule voie possible, retenons celle que Kofin Annam proposait au monde, celle « qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat, où toutes les forces sociales – les États, le secteur privé, les institutions de savoir et de recherche, et la société civile sous toutes ses formes – conjuguent leurs efforts en vue d’atteindre des objectifs concrets et réalisables. »[9]

On pourra objecter que l’on est loin des problèmes qu’une revue de gestion doit traiter et à coup sûr, on aura tort. Comme Térence, nous faisons nôtre cette sentence qu’étant hommes, « rien de ce qui est humain ne nous est étranger ! » et que c’est l’oubli de cette vérité qui est la cause de bien des problèmes économiques et sociaux qui concernent au premier chef les gestionnaires.

C’est dans cet esprit qu’a été organisé ce numéro autour de ces quatre dossiers :

  •  L’entrepreneur, un métier ou des pratiques ?
  •  Le changement : un moyen de survie ?
  •  La RSE et l’Éthique !
  •  Digitalisation : clef de la performance ?

[1] Les systèmes, les idéologies, les institutions politiques et le problème de leur diffusion. Revue française de science politique Année 1953 3-4 pp. 677-698

[2] Olivier Guillet et Martine Brasseur, « Le comportement des managers face au fait religieux. Apports de la théorie du comportement planifié », pp11-18, La Revue des Sciences de Gestion, n°297, mai-août 2019,
Hugo Gaillard et Thierry Jolivet, « L’entreprise émancipatrice. Dépasser la « régulation » du fait religieux au travail par le disputatio, » pp. 89-102, La Revue des Sciences de Gestion, n°297, mai-août 2019

[3] Raphaël Stainville, Alain Minc : l’archevêque de la pensée unique, https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/alain-minc-larcheveque-de-la-pensee-unique-104654, publié le 08/03/2019 à 11 : 02

[4] Valéry Giscard d’Estaing, président de la République de 1974 à 1981

[5] Pérez Sepúlveda, S. (2019) « La précarité du travail à l’ère du néo-libéralisme avancé », Emulations – Revue de sciences sociales, 0 (28), p. 63-77. doi : 10.14428/emulations.028.05.

[6] Erwan Le Noan, « Mettre fin aux relations incestueuses entre Medef et Etat », l’Opinion, 1er juillet 2008.

[7] André Maîsseu, (2019), De la féodalité à la cacocratie – Tome 1 : Le Paradigme Médiéval, les éditions Persée, 574 pages.

[8] Norbert Elias (1991), La Société des individus, Fayard, 301 pages[9] Kofi Annan, Discours à l’Assemblée générale de l’ONU, 24 septembre 2001.

Ces entreprises qui font de la rétention de trésorerie

Alors que l’activité de la plupart des entreprises est déjà fortement ralentie, voire à l’arrêt à cause du confinement, la crise actuelle fait naître des nouveaux comportements de paiements particulièrement néfastes entre entreprises.

Une explosion des demandes de recouvrement

Sur la base de plus de 1 200 entreprises clientes (toutes tailles, tous secteurs) Rubypayeur, leader français du recouvrement communautaire, observe une explosion des demandes de recouvrement (plusieurs centaines de milliers d’euros confiés en quelques jours) et un écroulement des règlements (30% en phase amiable vs. 80% en temps normal). « Si la situation ne s’améliore pas rapidement, des milliers de créanciers ne pourront, eux-mêmes, plus honorer leurs prochaines échéances et ne passeront tout simplement pas les prochains mois » affirme Alexandre Bardin, fondateur de Rubypayeur.

Une rétention de trésorerie sans raison valable

La situation actuelle est d’autant plus inquiétante que Rubypayeur constate au quotidien que de nombreuses entreprises font de la rétention de trésorerie sans raison valable. « Il y a évidemment des entreprises en situation délicate en ce moment mais la grande majorité des entreprises invoquent aujourd’hui la crise sanitaire pour ne pas payer leurs factures. Le coronavirus est devenu le prétexte quasi systématique des entreprises pour se dédouaner de leurs obligations contractuelles. En plus d’être illégale, cette pratique est totalement irresponsable et risque de créer une vague de défaillances sans précédent ».

FNEGE : Jérôme CABY nouveau Délégué Général

Ce mardi 24 mars 2020 s’est tenu un Conseil d’Administration extraordinaire de la FNEGE pour désigner le nouveau Délégué Général de la Fondation. Jérôme CABY a été élu à l’unanimité pour succéder à Maurice THEVENET, en poste depuis 2016. Le nouveau Délégué Général prendra ses fonctions à compter du 1er Juillet 2020.

Qui est le nouveau Délégué Général, Jérôme CABY ?

Jérôme CABY est Professeur de finance d’entreprise à l’IAE de Paris, Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Il a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques françaises et internationales, six ouvrages en tant qu’auteur ou coordinateur et commente régulièrement l’actualité financière dans les médias grand public.

Il a exercé à plusieurs reprises des fonctions de direction d’établissements d’enseignement supérieur, successivement directeur de l’IAE de Paris, Directeur Général d’ICN Business School Nancy-Metz et Directeur Général de l’ESCE à Paris.

Composition du Conseil d’Administration de la FNEGE

Le Conseil d’Administration de la FNEGE est paritaire, composé de représentants des pouvoirs publics et d’entreprises.

Son Président, aujourd’hui Jean-Marc JANAILLAC, est un ancien dirigeant d’entreprise.

Il est actuellement composé de :

  • Michèle AMIEL (Danone)
  • Daniel BAROIN (Carewan)
  • Anne-Sophie BARTHEZ (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche)
  • Frank BOURNOIS (ESCP Business School)
  • Carole COUVERT (CESE)
  • David DERRE (IUMM)
  • Hélène DUCHENE (Ministère des Affaires Etrangères)
  • Alice GUILHON (Chapitre Management de la Conférence des Grandes Ecoles – Skema Business School)
  • Jean-Pierre HELFER (Professeur émérite)
  • Bruno LAFONT (ancien Président de la FNEGE)
  • Eric LAMARQUE (IAE France – IAE Paris)
  • Jean-Claude LE GRAND (L’OREAL)
  • Jean-Luc NEYRAUT (CCI Paris Ile-de-France)
  • Séverine LEGUILLON (Ministère du Travail)
  • Pierre-Michel MENGUER (Collège de France)
  • Jean-Luc PLACET (PwC)
  • Philippe TASSI (Médiamétrie)
  • Daniel VITRY (Professeur émérite)
  • Jean-Louis WALTER (Pôle Emploi)
  • Helen ZEITOUN (IPSOS)
  • Agnès ZOBEL (Ministère de l’Economie et des Finances)

Les Français peuvent renforcer la force de travail de la chaîne agricole et agroalimentaire

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, précisent les modalités selon lesquelles les Français peuvent choisir d’aller renforcer la force de travail de la chaîne agricole et agroalimentaire.

Protéger la santé des Françaises et des Français, dans cette guerre menée contre le Coronavirus, est bien évidemment la priorité du Gouvernement. Il est également très important d’assurer à tous un accès sans rupture à une alimentation saine et de qualité. C’est pourquoi il est nécessaire qu’en cette période de début de printemps, les agriculteurs et l’ensemble de la chaîne aval de la filière agroalimentaire puissent compter sur des renforts saisonniers. Cela sécurise notre autonomie alimentaire immédiate, et notre production de matières premières pour l’automne.

Chaque année à cette époque, les agriculteurs ont besoin de main d’œuvre pour récolter les fruits et les légumes, mais aussi pour planter les semis qui seront récoltés cet automne. D’habitude, ces renforts saisonniers étaient assurés par des travailleurs de pays voisins, qui ne peuvent plus aujourd’hui circuler librement, compte-tenu de l’épidémie qui nous frappe.

Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud et Didier Guillaume, dans le cadre de l’effort permanent du Gouvernement pour adapter les dispositifs aux besoins, proposent un plan de soutien spécifique afin de faciliter les règles d’accès à l’emploi pour ce secteur agricole et agroalimentaire stratégique.

Protéger les salariés

La priorité absolue, c’est la protection des salariés.

Dans le secteur agricole et agroalimentaire, comme pour tous les secteurs, les gestes barrière et les règles de distanciation sont la meilleure protection contre la propagation du covid-19. Ces principes doivent être mis en œuvre de manière très concrète pour les salariés, en fonction de chaque secteur d’activité.

Avant de la fin de la semaine, un guide pratique établi par le ministère du Travail, établi en concertation avec les acteurs de la filière, sera largement diffusé aux entreprises et aux exploitations pour leur donner des solutions très concrètes et opérationnelles afin de garantir un travail en toute sécurité pour leurs salariés.

Simplifier et faciliter le recrutement

Pour faciliter les recrutements, le Ministère du Travail met en place, avec Pôle emploi, une plateforme dédiée aux secteurs qui ont, dans cette période, des besoins particuliers en recrutement.

L’accès à cette plateforme sera simplifié pour les candidats comme pour les entreprises et permettra d’accéder en temps réel aux besoins en recrutement dans toute la France.

  • Cette plateforme regroupera toutes les offres disponibles pour les entreprises concernées
  •  Pôle emploi proposera à chaque employeur, s’il le souhaite, de prendre en charge la présélection des candidats
  • Les candidats pourront consulter les offres sans créer de compte et accéder directement aux coordonnées des recruteurs

Cette plateforme vient compléter et renforcer des initiatives déjà prises par les professionnels, notamment l’initiative « des bras pour ton assiette »

Inciter les salariés et indépendants inoccupés à rejoindre temporairement la filière

Les demandeurs d’emploi ou les indépendants dont l’activité a été stoppée sont évidemment les premiers concernés par ces opportunités d’emploi dans la filière.

Mais, en cette période de ralentissement pour l’économie, des salariés employés par des entreprises en baisse d’activité sont également susceptibles de répondre aux besoins intenses en recrutement de la filière.

C’est pourquoi les dispositions législatives et réglementaires, prises en application de la loi du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, prévoiront un dispositif simple et exceptionnel, permettant aux salariés qui subissent une mesure d’activité partielle de conclure un contrat de travail avec une entreprise du secteur.

  • Le salarié pourra cumuler son indemnité d’activité partielle avec le salaire de son contrat de travail dans la filière agroalimentaire, sous réserve que son employeur initial lui donne son accord pour respecter un délai de prévenance de 7 jours avant la reprise du travail
  • L’employeur de la filière agroalimentaire qui embauche le salarié en activité partielle devra libérer le salarié de ses obligations sous réserve du même délai de 7 jours.
  • Enfin, les bénéficiaires du fond de solidarité pour les très petites entreprises, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales, pourront cumuler le versement par le fonds (1 500 euros début avril sur demande auprès du site des impôts) avec des contrats courts dans les entreprises agricoles et agroalimentaires.

Le Gouvernement agit maintenant pour répondre en temps réel aux besoins en recrutement d’un secteur vital pour la nation, sans compromis pour la sécurité et la santé des salariés concernés.

COVID-19 : Mobilisation des 900 0000 membres de l’Unapei pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap

La crise sanitaire que traverse la France aujourd’hui bouleverse la vie des personnes en situation de handicap et de leurs familles et oblige les professionnels et bénévoles à réinventer leurs méthodes de travail au sein des établissements et services médico-sociaux. Aussi, les 900 000 personnes membres du mouvement Unapei se mobilisent pour restreindre la propagation du Covid-19 et poursuivre l’accompagnement, sans discontinuité, des personnes en situation de handicap. Les professionnels, les personnes en situation de handicap elles-mêmes, les bénévoles et les aidants familiaux s’organisent, sans relâche, pour accompagner dans les meilleures conditions les personnes nécessitant un suivi particulier. Plus que jamais, les associations du mouvement Unapei font preuve de solidarité, d’humanisme et de créativité.

Personnes en situation de handicap et aidants familiaux, des populations à risque

Les personnes en situation de handicap, ainsi que leurs familles, rencontrent d’importantes difficultés dans la crise que nous traversons :

  • risques de santé aggravés : taux prévalent de maladies chroniques, d’affections respiratoires, de troubles du comportement ;
  • familles en situation d’exclusion et de fragilité sociale ;
  • personnes en situation de handicap et familles vivent au quotidien des situations d’équilibre fragile face à des repères bouleversés.

Les professionnels et les bénévoles innovent et adaptent leurs méthodes d’accompagnement

Les récentes mesures annoncées par le gouvernement ont obligé les professionnels et les bénévoles qui accompagnent les personnes en situation de handicap à fermer les portes des établissements et services externalisés (accueils de jour, ESAT, etc.) et à renforcer les mesures barrières, dont le confinement, dans les structures internalisées (maisons d’accueil spécialisées, foyers de vie, etc.). Ils ont dû réinventer leur façon de travailler afin qu’aucune personne en situation de handicap, y compris celles sous mesure de protection juridique, subisse de plein fouet, cette situation de crise sanitaire.

Continuité de l’accompagnement social et médical, aide à domicile, diffusion d’informations en FALC (Facile à lire et à comprendre), accueils téléphoniques, conseils juridiques et administratifs… des mesures exceptionnelles ont été instaurées pour que les personnes en situation de handicap et leurs familles puissent bénéficier d’un accompagnement adapté et limiter leur sentiment d’isolement et de solitude.

 « Ensemble, professionnels et bénévoles, nous nous efforçons de maintenir un accompagnement continu, à domicile ou au sein des structures internalisées en lien étroit avec les personnes en situation de handicap et les familles, à la hauteur de leurs besoins et de leurs attentes. Je tiens à saluer et à remercier les personnes en situation de handicap, les familles, ainsi que les équipes et les bénévoles qui concilient par leur engagement, leurs activités et le respect des mesures de précaution. Ce sont dans les moments les plus difficiles que la profondeur des liens de solidarité qui nous unissent se révèle » affirme Luc Gateau, président de l’Unapei.

Les professionnels et les bénévoles manquent de matériel de protection
Pour une continuité de l’accompagnement, aidons les professionnels et les bénévoles. L’Unapei demande à ce qu’ils puissent disposer rapidement de masques et de gels hydroalcooliques pour poursuivre l’exercice de leur fonction, que ce soit en établissements ou à domicile. Les professionnels et les bénévoles sont eux aussi en première ligne de contamination et subissent la crise sanitaire de plein fouet.

Concrètement, sur le terrain 

Au-delà de la poursuite d’un accompagnement adapté à chaque personne au sein des établissements internalisés, de nombreuses initiatives ont été instaurées ces derniers jours :

  • Assurer un lien actif et permanent entre les structures internalisées et les familles
    Pour exemple, une association du mouvement Unapei de la Seine-et-Marne organise des appels « skype » entre les personnes confinées dans les établissements et leurs familles.
  • Garantir un suivi régulier au domicile des personnes en situation de handicap
    Les interventions à domicile des professionnels sont diverses et adaptées à chaque situation. Par exemple, une association du mouvement Unapei de l’Orne assure l’approvisionnement des produits de première nécessité, le suivi des gestes barrières, la dispensation de soins ou encore la coordination avec la médecine de ville ou l’hôpital si besoin…
  • Aider les familles à « mieux vivre » le confinement et l’isolement
    Une association du mouvement Unapei de l’Eure-et-Loir propose aux familles ayant accueilli leur proche en situation de handicap des supports et activités pour les occuper pendant les jours à venir : coloriage, activités manuelles, livres audio, recettes de cuisine, activités physiques, exercices de relaxation…
    En Ile-de-France, des associations ont instauré une cellule médicale ouverte 7j/7, 24h/24.
    Une association du mouvement Unapei du Maine-et-Loire a ouvert une cellule d’écoute psychologique pour les familles.
  • Rendre accessibles l’information et les documents obligatoires aux personnes en situation de handicap
    Des documents en Facile à lire et à comprendre, accessibles pour les personnes en situation de handicap, réalisés par le mouvement Unapei, sont disponibles :
  • Tout savoir sur le coronavirus en cliquant sur ce lien, document réalisé par une association du mouvement Unapei de l’Hérault ;
  • Connaître les gestes barrières, en cliquant sur ce lien, document réalisé par une association du mouvement Unapei du Doubs ;
  • Tout savoir sur les conditions du confinement en cliquant sur ce lien, document réalisé par l’association du mouvement Unapei du Doubs ;
  • Attestation de déplacement dérogatoire pour les personnes n’ayant pas accès à l’écriture et ou à la lecture en cliquant sur ce lien, document réalisé par une association du mouvement Unapei de la Dordogne.
Afin de poursuivre, sans discontinuité, la communication auprès des familles, le mouvement Unapei met à la disposition des familles et des personnes en situation de handicap :
Un accueil téléphonique par association, pour répondre aux situations individuelles. Retrouvez toutes les coordonnées sur www.unapei.org, onglet « trouver une association près de chez vous ;
Une adresse mail dédiée pour toute question ou demande d’information : covid19@unapei.org

PAP.fr propose aux propriétaires de mettre à disposition du personnel soignant des logements

En cette période de crise sanitaire, les soignants sont mobilisés, et beaucoup d’entre nous se demandent comment les aider, comment leur faire preuve de notre solidarité.

Parmi les difficultés auxquelles les soigannts doivent faire face dans cette période où chaque minute de leur temps est précieuse, un grand nombre d’entre eux doit trouver en urgence un logement “de crise” :

  • soit pour se rapprocher de l’hôpital où ils exercent et limiter leurs déplacements ;
  • soit parce qu’ils sont appelés à intervenir dans un établissement loin de chez eux.

Comment les aider ?

PAP vient de créer une rubrique Hébergement gratuit pour personnel soignant sur son site.

Pour ceux qui disposent d’un logement disponible, il est possible de le mettre à disposition du personnel soignant en diffusant une annonce gratuitement dans cette rubrique :

Une annonce a été diffusée dès le lundi 23 mars à l’ensemble des clients de PAP qui a déjà reçu un accueil favorable.

L’entreprise tient à remercier chaleureusement les utilisateurs de pap.fr qui proposent gratuitement ces appartements en espérant qu’ils soulageront les infirmiers ou les médecins. Les logements seront réservés uniquement au personnel soignant.

Si vous souhaitez mettre à disposition un logement ou si, en tant que personnel soignant, vous seriez soulagés d’occuper actuellement et ponctuellement, un logement proche de l’hôpital dans lequel vous travaillez, merci de contacter :

Le service clients : 01 40 56 33 33

Mise en place d’un comité de crise face à la situation de dégradation des délais de paiement

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ont décidé la mise en place d’un comité de crise sur la question du crédit inter-entreprises pour répondre aux cas les plus difficiles et désamorcer une tendance à la cessation ou au retard de paiement, à rebours des orientations voulues par l’État en matière de relations entre les clients et leurs fournisseurs.

Un scoop : un nouveau comité… en France

Bruno Le Maire et François Villeroy de Galhau ont indiqué que « le comité de crise permettra de traiter en temps réel les cas les plus graves de détérioration du crédit inter-entreprises et d’encourager, au travers de leurs représentants, les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs à fluidifier leurs relations commerciales, en veillant à la santé des petites et moyennes entreprises, plus fragiles en général que les grandes entreprises sur l’état de leur trésorerie ».

Ce comité de crise sera réuni sous la forme de conférences téléphoniques autant que nécessaire sous l’égide du Médiateur des entreprises et du Médiateur du crédit et associera les fédérations d’entreprises (AFEP, CPME, MEDEF, U2P), les chambres consulaires ainsi que la DGCCRF.

Les missions du comité de crise sur les délais de paiement

  • Identifier la profondeur de la détérioration des délais de paiement et détecter les cas les plus manifestes ;
  • Trouver les moyens de mesurer instantanément et d’informer sur la situation en matière de crédit inter-entreprises ;
  • Rappeler les moyens dont disposent le Médiateur des entreprises et le Médiateur du crédit pour résoudre certaines difficultés qui, au-delà de cas isolés, peuvent concerner des branches professionnelles entières ;
  • Mettre un terme aux situations critiques par l’engagement des représentants des entreprises en mesure d’agir auprès des entreprises dont le comportement est anormal ;

Valoriser les entreprises s’engageant volontairement dans la solidarité économique.

Gérald DARMANIN annonce un renforcement des mesures d’aide aux entreprises

Afin de tenir compte de l’impact de l’épidémie de coronavirus sur l’activité économique et, conformément aux annonces du Président de la République, et en plus des aides déjà accordées aux entreprises, Gérald DARMANIN ouvre la possibilité de reporter le paiement des cotisations sociales dues au 5 avril 2020 et annonce le remboursement accéléré des crédits d’impôts sur les sociétés restituables en 2020 et des crédits de TVA. Le bénéfice du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile sera par ailleurs maintenu lorsque la prestation de soutien scolaire est réalisée à distance.

1) Possibilité de reporter le paiement des cotisations sociales à l’échéance du 5 avril

Pour les entreprises qui paient leurs cotisations salariales et patronales le 15 mars (entreprises de moins de 50 salariés), la possibilité de reporter tout ou partie de ces cotisations avait été instaurée par le réseau des URSSAF conformément aux annonces du Président de la République.

380 000 établissements ont eu recours à ce décalage de paiement, ce qui représente plus de 3 milliards d’euros de report sur les 9 milliards d’euros de cotisations sociales qui devaient être encaissées initialement sur cette échéance.

Par ailleurs, les échéances de cotisations prévues le 20 mars pour 460 000 travailleurs indépendants ont été reportées et lissées sur le reste de l’année, ce qui représente une aide en trésorerie de 250 M€ à destinations des artisans, commerçants et professions libérales.

Gérald DARMANIN a annoncé aujourd’hui que ce report de cotisations sociales pourra concerner aussi les entreprises et les travailleurs indépendants dont la date d’échéance de paiement de leurs cotisations URSSAF intervient le dimanche 5 avril 2020.

Parmi les employeurs de plus de 50 salariés, qui représentent 224.000 établissements et dont l’échéance est prévue à cette date, ceux qui font face à de sérieuses difficultés de trésorerie pourront ajuster leur paiement selon leurs besoins, ce qui entraînera le report de l’échéance. Des informations leur seront communiquées ultérieurement par les URSSAF sur le mode opératoire à suivre.

Les 490 000 travailleurs indépendants concernés par la date du 5 avril verront cette échéance reportée automatiquement, les cotisations et contributions sociales dues étant lissées sur le reste de l’année.

2) Remboursement accéléré des crédits d’impôt sur les sociétés restituables en 2020 et des crédits de TVA

Afin d’apporter une aide financière aux entreprises en difficulté, Gérald Darmanin annonce la possibilité de demander un remboursement anticipé des créances d’impôt sur les sociétés restituables en 2020 et un traitement accéléré des demandes de remboursement des crédits de TVA par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP).

3) Maintien du bénéfice du crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile lorsque la prestation de soutien scolaire est réalisée à distance

Les prestations de soutien scolaire et cours réalisées à domicile ouvrent droit à un crédit d’impôt sur le revenu au bénéfice des particuliers employeurs. Dans les circonstances particulières de la crise sanitaire actuelle, Gérald DARMANIN annonce que ces prestations continueront, à titre exceptionnel et temporaire, à ouvrir droit au bénéfice de cet avantage fiscal lorsqu’elles seront amenées à devoir être réalisées à distance pendant la période consacrée à lutter contre la propagation du Covid-19 au cours de laquelle les déplacements sont limités.

Dans le contexte actuel, où notre système de soins et plus largement l’action de l’Etat sont plus que jamais sollicités, Gérald Darmanin rappelle qu’il est important que les entreprises qui le peuvent continuent à participer au financement de la solidarité nationale.

Suspension des loyers pour les TPE et des PME

Les principales fédérations de bailleurs et la Caisse des dépôts ont appelé leurs adhérents à suspendre les loyers des TPE et des PME.

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a réuni hier vendredi 20 mars à l’occasion d’une conférence téléphonique les principales fédérations de bailleurs commerciaux et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour évoquer la mise en œuvre des suspensions de loyers pour les petites entreprises en difficulté.

Les principales fédérations de bailleurs et la Caisse des dépôts et consignations ont appelé leurs adhérents à suspendre les loyers des TPE et des PME qui sont contraintes de fermer en application de l’arrêté du 15 mars 2020, et à leur proposer des échéanciers de remboursement sans pénalités, adaptés à leur situation une fois que l’activité aura repris. Ils ont également recommandé à leurs adhérents d’étudier avec bienveillance les demandes de suspension de loyers qui seraient faites par les autres entreprises touchées par la crise.

Bruno Le Maire a déclaré « Le geste de solidarité des bailleurs commerciaux envers les locataires est exemplaire. Je les remercie de leur solidarité. En suspendant les loyers et en proposant des échéanciers de remboursement adaptés, ils soulagent la trésorerie des petites entreprises. C’est vital pour elles aujourd’hui et demain, pour les aider à redémarrer une fois que cette crise sans précédent sera passée. »

Bruno LE MAIRE et Gérald DARMANIN se félicitent de l’adoption définitive du projet de loi de finances rectificative

Le Parlement vient d’adopter définitivement le projet de loi de finances rectificative qui met en œuvre la réponse d’urgence à la crise économique due à l’épidémie de coronavirus.

Il prévoit en particulier un dispositif exceptionnel de garantie permettant de soutenir le financement des entreprises, à hauteur de 300 Md€. Ce dispositif, annoncé par le président de la République lundi 16 mars, permettra aux banques d’accorder des prêts de trésorerie aux entreprises de toute taille, afin qu’elles disposent de la trésorerie nécessaire pour poursuivre leur activité et préserver l’emploi.

Il porte également des moyens budgétaires importants, avec :

  • D’une part, un renforcement exceptionnel de l’activité partielle (5,5 Md€ de crédits sur le budget de l’Etat et au total plus de 8 Md€) pour soutenir massivement l’emploi. Sur le modèle allemand, 100 % du chômage partiel sera ainsi pris en charge, jusqu’à 4,5 SMIC. Le chômage partiel sera étendu aux assistantes maternelles et employés à domicile ;
  • D’autre part, un fonds de solidarité fournira un soutien aux TPE, indépendants et micro-entreprises affectés par les restrictions d’activité réglementaires ou particulièrement touchées par la crise et qui connaissent une baisse importante de leur chiffre d’affaires. Ce fonds de solidarité interviendra à 2 niveaux. D’une part, les entreprises éligibles bénéficieront d’un soutien rapide, simple et unitaire de 1500€. Il s’agira d’un filet de sécurité général pour les artisans, commerçants, petits entrepreneurs particulièrement touchés par la situation actuelle. D’autre part, pour les situations les plus difficiles, un soutien complémentaire pourra être octroyé au cas par cas, pour éviter la faillite, dans le cadre d’une gouvernance associant les régions. Dans le cadre de ce PLFR, 750 M€ de crédits sont prévus sur le budget de l’Etat et les régions ont accepté de contribuer financièrement à hauteur de 250 M€ pour atteindre une enveloppe d’1 Md€.

Une provision supplémentaire de 2 Md€ de dépenses de santé est également intégrée pour couvrir les achats de matériel (masques), les indemnités journalières et la reconnaissance de l’engagement des personnels hospitaliers.

Au total, en intégrant les quelque 35 Md€ de mesures de report de charges fiscales et sociales qui ont déjà commencé à être mises en œuvre, ces premières mesures d’urgence représentent environ 45 Md€, soit environ 2% de notre produit intérieur brut.

Ce sont ainsi au total environ 45 Md€ de mesures directes et 300 Md€ de garanties qui seront mises en œuvre, en cohérence avec les initiatives de la zone euro qui ont acté ces derniers jours un soutien budgétaire de 1% de PIB et un soutien en trésorerie pour les entreprises de 10% du PIB représentant 1 000 Md€ de garanties.

A cette occasion, Bruno LE MAIRE a déclaré : « Ce plan massif répond aux conséquences économiques de la pire crise sanitaire que notre pays a connu depuis un siècle. Il mobilise des moyens exceptionnels en crédits budgétaires, en trésorerie et en garanties pour permettre à l’économie française, aux entreprises, aux salariés et aux indépendants de traverser cette crise. »

A cette occasion, Gérald DARMANIN a déclaré : «Ce plan d’urgence de 45 milliards d’euros, réalisé en 3 jours, constitue une réponse historique à une crise historique. Je tiens à saluer l’esprit de concorde qui a prévalu au cours des débats, comme le prouve son adoption dans les mêmes termes par le Sénat.»

Continuité de service et maintien de l’activité économique : les consignes pour la livraison de colis

La nécessité de ralentir l’épidémie du coronavirus a conduit le Gouvernement à prendre des décisions visant à réduire drastiquement les interactions sociales des Français. Organisant leur vie depuis leur domicile, ces derniers font face à de nouveaux besoins que la livraison à domicile peut satisfaire. Pour leur part, de nombreux commerçants et artisans ont dû fermer leurs boutiques et s’interrogent sur la manière de maintenir leur activité et d’apporter du service à leurs concitoyens.

Les consignes pour la livraison de colis

C’est dans ce contexte et aux fins de permettre aux professionnels comme aux Français de recourir à des services de livraison à domicile en toute sérénité face aux enjeux sanitaires que le Gouvernement a travaillé avec les professionnels à la rédaction d’un guide des précautions sanitaires à respecter dans le cadre de la livraison de colis et qui généralise notamment la livraison sans contact https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-precautions-sanitaires-livraison-colis. Un dispositif similaire a été mis en place pour la livraison de repas. 

S’agissant des livraisons volumineuses ou qui nécessitent une installation (électroménagers, meubles), il est demandé aux entreprises qu’elles mettent en place, de la même manière, des protocoles permettant de maintenir des distances de sécurité à tout moment entre les personnes présentes sur place au cours de  l’intervention et de prévoir le nettoyage des surfaces touchées au cours de l’intervention. « La préoccupation impérieuse du Gouvernement est de protéger les Françaises et les Français face à la menace sanitaire. Alors que nos concitoyens respectent des consignes contraignantes pour lutter contre la propagation du virus, il nous faut les accompagner pour limiter l’impact du confinement dans leur vie quotidienne. En parallèle, il est clé pour les entreprises de mettre en place des règles claires et protectrices pour leurs personnels. Nous sommes particulièrement reconnaissant envers toutes celles et tous ceux qui sont pleinement mobilisés pour poursuivre leur activité ; Les entreprises doivent veiller à ce que la santé et la sécurité des travailleurs soient assurées et nous prendrons, toutes les mesures nécessaires à la bonne application de ces consignes »déclarent  Cédric O et Agnès Pannier-Runacher.

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